« I am Iron Man. »
Cette citation de Tony Stark, prononcée dans le premier Iron Man et dans Avengers : Endgame est symbolique à deux titres. Tout d’abord, elle clôt habilement le cycle commencé en 2008 avec le premier héros de ce qui allait devenir le MCU.
En effet, c’est par cette revendication que Tony commence sa conférence de presse à la fin du premier film et c’est par cette même expression qu’il répond à Thanos après lui avoir subtilisé les pierres d’infinité.
En fait, Tony Stark prononce ces mots à d’autres autres reprises dans les films : dans Iron Man 2 au cours de son audition par le Sénat, et en voix off dans Iron Man 3 quand il se débarrasse de ses armures.
Mais au-delà de la symétrie amusante qui plaît aux fans, cette phrase révèle à elle seule l’innovation majeure de l’univers cinématographique Marvel : le fait que les héros ne se cachent plus. Tout le monde connaît l’identité d’Iron Man, de Hulk, de Captain America et de Black Widow. Aucun mystère n’entoure plus l’état-civil des Avengers et de leurs copains. Pourtant dans les comics rares sont les héros qui ne mènent pas une double vie secrète.
Dès les années 40, même le personnage de Captain America mène une double vie. Combattant les forces de l’Axe la nuit, Steve Rogers joue les soldats maladroits le jour. Ce mécanisme se rapproche de celui développé pour les héros DC Comics comme Batman et Superman. Tony Stark optera pour la même solution dans les années 60, en faisant passer Iron Man pour son garde du corps. Une idée suggérée par le SHIELD comme alibi au cours de la conférence de presse avant que Tony ne cède à son égocentrisme habituel et n’ouvre une nouvelle ère de rapport à l’anonymat. Notez que cet élan revendicatif n’était pas prévu au départ par le scénario et que ce fut une improvisation de Robert Downey Jr qui avait décidément bien perçu son personnage.
Assez classiquement, le MCU s’amuse parfois à jouer avec les sources des comics au nom du Fan Service. L’identité secrète de ses héros n’échappe pas à la règle. Ainsi quand Jane Foster rencontre Thor pour la première fois, elle dépanne ce dernier, arrivé nu sur Terre, en lui prêtant les vêtements d’un ancien petit ami : Donald Blake.
Il s’agit du nom de l’alter-ego de Thor dans les comics. L’identité sous laquelle il fut envoyé sur Terre par Odin pour lui apprendre l’humilité jusqu’au jour où il trouva dans une grotte un bâton qui en frappant le sol devenait Mjölnir et transformait Blake en dieu nordique du tonnerre !
Contrairement aux héros Marvel controversés, comme les mutants, les conséquences d’une identité dévoilée restent assez limitées. Sauf quand un méchant, le Mandarin (enfin plutôt A.I.M.), décide de raser la villa de Stark à Malibu.
Un dommage collatéral fâcheux, mais relativement rare dans le MCU.
Au final, il n’y a bien que Peter Parker qui tenait à l’anonymat. On verra en décembre dans Spider-Man : No place like home comme il se débrouille sans identité secrète.
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C’est malheureusement ce qui a mené à la perte de force narrative un film comme Civil War. En effet, dans les comics, l’affrontement entre les deux camps repose en partie sur cette ambivalence.
Stark obligrant d’ailleurs Peter Parker a dévoiler cette fameuse identité secrète, ce qui decoulera sur la mort de May. Imaginez que le film ait proposé cela…