Star Wars Episode IX: L’Ascension de Skywalker critique sans spoiler

Voici une première critique du film Star Wars Episode IX : L’Ascension de Skywalker, sortie ce mercredi 18 décembre. Elle est garantie 100% sans aucun spoiler : aucun effet de surprise ou élément clef du film ne sera dévoilé ci-dessous et nous vous demandons d’en faire de même dans les commentaires. Toutefois, pour celles et ceux qui partagent la théorie selon laquelle « en parler, c’est déjà spoiler« , nous vous recommandons de ne pas poursuivre la lecture de cet article. Un article avec spoiler sera prochainement mis en ligne.

Sur le point de conclure

Comme cela a été dit et redit, JJ Abrams, le réalisateur de ce dernier opus de la saga n’a pas la tâche facile. Il doit clore 42 ans d’une aventure commencée en 1977 et trouver la conclusion la meilleure possible. Et ceci non seulement à la trilogie qu’il a lui-même commencée en 2015 mais aussi à 9 films sensés former une continuité homogène. Il doit aussi surmonter tous les aléas que cette vaste saga a pu connaître (difficultés de tournage, chronologie compliquée par une prélogie tournée après la trilogie centrale, rachat par Disney, pression des fans…). Surtout, JJ Abrams doit repasser derrière Rian Johnson, lequel avait joué au « cadavre exquis » avec Les Dernier Jedi, tournant la suite directe du Réveil de la Force dudit JJ Abrams. Bilan : il a perdu des acteurs au passage (ceux qu’on fait mourir, ceux qui meurent tout court…) et sans doute des idées scénaristiques… Composer avec en background la pression de Disney (d’ordre économique) et des fans (d’ordre plutôt socio-politique) n’a rien de simple.

Bref nous sommes face à un réalisateur qui tente de refermer le coffre à jouets dans lequel le petit frère Rian avait fouillé, en avait cassé certain, brisé les codes. Rian, sous la bénédiction temporaire de maman Kennedy, avait eu le droit de bouleverser un peu l’ordonnancement et le rangement soigneusement établi par le grand frère. Mais ça c’était avant que finalement maman Kennedy redonne pour mission à JJ de remettre tout en état, en s’appuyant au besoin sur tous les socles des premières trilogies.

Grosses ficelles

Du coup, JJ Abrams ne se prive pas de faire appel à toutes les ficelles vues dans les précédents films, et si possible parfois les plus grosses ! Il en résulte un film dense, presque fourre-tout, dans lequel les informations et révélations défilent à très/trop grande vitesse. On regrette, au cours du feu d’artifice, qu’on ne puisse s’attarder sur certains visuels pourtant très beaux. Peut-être qu’il faudra pour cela voir et revoir le film. Mais curieusement, l’envie ne s’en faisait pas plus sentir que cela à l’issue de la projection… Contrairement au précédent film, que votre serviteur avait vu trois fois le jour de sa sortie (et 5 fois en tout la première semaine), nulle envie similaire à la fin de cet épisode IX : plutôt la hâte de faire une pause, passer à autre chose (The Mandalorian ?).

Le film semble regorger de trouvailles visuelles et/ou scénaristiques. C’est un vrai festival mais qui flirte parfois avec le trop plein, l’indigestion. Par moments, on sent que le réalisateur a eu la volonté (ou l’obligation ?) d’aller placer un peu partout, comme des cadeaux au pied du sapin de Noël, tel ou tel personnage, tel ou tel caméo, tel ou tel vaisseau, décor, telle ou telle planète, situation incontournable en références aux films devenus mythiques…

Des prouesses !

Mais ces effets sentent hélas parfois le faux, l’artifice, le numérique ou la ruse un peu grossière. La dinde au marron suivie de la bûche moka au café peuvent parfois avoir un petit goût écœurant en fin d’année.

JJ Abrams réussit malgré tout une sacrée prouesse en s’acquittant du jeu déjà évoqué du « cadavre exquis » laissé par Rian Johnson. Il reprend habilement certaines pistes évoquées, en laisse d’autres aux oubliettes (ce qu’on peut trouver dommage), s’amuse de certaines pirouettes qui avaient pu dérouter les fans en les mettant indiscutablement dans son camp. Cela suffira-t-il sur le long terme ? Ne ressentirons nous pas ultérieurement une impression de gâchis ? Tout ça pour ça ? Fallait-il faire autant de films sur la saga Skywalker ?

Il y a cependant un protagoniste qui semble s’en donner à cœur joie dans tout cela, c’est le grand John Williams ! Le Maestro signe une partition dans laquelle on ressent manifestement un certain plaisir. Aucun thème ne manque, y compris ceux de personnages qu’on ne voit pas à l’écran. 42 ans de musique symphonique revisitée et qui donne aux oreilles des fans un goût de madeleine, si tant est que ce soit possible ! Notons aussi un travail magistral des équipes sur les voix des personnages. Il y a des moments si impressionnants en la matière qu’on ne saurait que trop vous conseiller de regarder en détail la partie casting du générique de fin !

Enfin, comme toute conclusion de saga récente (cf Avengers, Game of Thrones, Harry Potter…), celle-ci laisse un goût particulier quand les lumières se rallument dans la salle. Tristesse et amertume, une petite larme, mais aussi, osons le dire, un certain soulagement que ça s’arrête. C’est peut-être ça finalement aussi la plus grande réussite de ce film !

 

NB : cet article est entièrement illustré avec des photos de la promotion du film, telle que vue dans Paris.

5 comments

ayorsaint says:

Regarder 5 fois le 8 en une semaine ça sent le masochisme 😉
Ou alors tu as cherché une issue en vain dans le cadavre exquis ?

Mikachu says:

Pour ma part j’ai adoré, même si le scénario n’a rien d’original. Il y a pleins de références aux autres trilogies. Un kylo ren qui aura attendu ce troisième épisode pour être charismatique. Bref je m’attendais à pas grand chose et j’ai été agréablement surpris, pas de temps mort, de l’émotion, des décors sublimes ce fut un beau final.

Seb Ulba says:

Effectivement, le film va très vite (surtout au début) et delivre beaucoup d’informations mais c’est un beau spectacle qui m’a ravi. Pour ma part, je n’est ressenti aucune amertume ni soulagement que ça s’arrête ; j’ai été heureux de retrouver Rey, Finn, Poe, BB8, Kylo Ren et leurs acolytes de la trilogie originale ainsi que tout un tas de planètes, persoonages et vaisseaux connus. J’ai adoré revoir ———– dans ce film. Mais voilà toutes les choses ont une fin. La saga des Skywalker est terminée. Ce fut une fantastique aventure cinématographique qui a marqué le pop culture et nos esprits à tout jamais (et notre porte-monnaie ! ) Snif… May the Force be with you…always !

Nulle doute que Disney a déjà son plan de bataille pour la suite.

Tu as raison Antoine, tu décris le même sentiment que j’ai eu a l’issue de la séance … un sentiment de trop et de confusion. J’en suis même venu à trouver des qualités au Last Jedi qui m’avait déjà en son temps laissé dans un état de choc après avoir vu le mauvais traitement infligé à Luke et au scénario.

J‘irai le revoir, certes, mais une page est définitivement tournée …

ça fait du bien quand ça s’arrête. Lâchons la grappe aux Skywalker, la galaxie a tant à offrir.

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