En regardant le dernier épisode en date de la trilogie de Rey et Kylo Ren, on peut parler de perplexité, de déstabilisation, ou de bonne surprise face à la prise de risques de Rian Johnson, le réalisateur. Force est de constater qu’il a joué la carte de l’originalité et s’est largement démarqué de son prédécesseur, J.J. Abrams, qui avait trop respecté (voire repompé) les références de la saga. Rian Johnson a choisi de se démarquer, et, si l’intention était louable, c’est néanmoins un goût amer qui me reste en bouche à la sortie de la séance du nouvel opus Les derniers Jedi. La suite de l’article contient des spoilers, aussi si vous n’avez pas vu le film, arrêtez-vous ici si vous souhaitez préserver l’effet de surprise.
J’écarterai tout de suite les aspects qui m’ont séduit dans ce film :
– des paysages grandioses, qu’il s’agisse de l’île sur laquelle s’est exilé Luke Skywalker, du désert de sel recouvrant la roche vermillon de la planète Crait, le gigantisme des vaisseaux du Premier Ordre tels que le Dreadnought ou encore le vaisseau amiral de Snoke. La franchise Star Wars se caractérise toujours par le dépaysement et la disproportion, et Les derniers Jedi n’y coupe pas.
– des plans spectaculaires et contemplatifs, par exemple la séquence silencieuse en noir et blanc illustrant la destruction du vaisseau amiral du Premier Ordre ou encore la chorégraphie du combat opposant le duo Rey / Kylo Ren aux gardes d’élite Prétoriens, une symphonie chromatique merveilleuse (les tons gris clairs de Rey, le noir de Kylo Ren, le rouge vif des gardes).
– des protagonistes principaux Rey / Kylo Ren qui gagnent en profondeur ; Rey notamment est touchante d’authenticité, une héroïne toujours en quête de réponse quant à ses origines et convaincue, à l’instar d’un jeune Luke Skywalker, qu’elle peut sauver la galaxie et ramener Kylo Ren vers le côté lumineux de la Force. Kylo Ren quant à lui est toujours plus torturé et impose un jeu d’acteur oscillant entre la confusion adolescente d’un personnage cherchant ses marques et l’agressivité sans fond d’un jeune adulte rodé aux jeux de manipulations. Un montage simple mais intéressant illustre bien l’antagonisme entre les deux personnages qui ne fait que les attirer l’un vers l’autre, comme les deux faces opposées d’un aimant.
– quelques clins d’oeil sympathiques, comme par exemple la symétrie entre la confrontation finale de Luke faisant face sans sourciller aux nombreux AT-AT du Premier Ordre, et sa première confrontation avec le même type d’engin dans L’Empire contre-attaque, sur Hoth, lorsqu’il doit opter pour une attaque beaucoup plus furtive du véhicule ; l’apparition de Yoda qui a encore quelques enseignements à pourvoir à Luke et ne se prive pas de le lui rappeler ; ou cette scène durant laquelle R2D2 retransmet le message de détresse de la princesse Leia s’adressant à Obi-Wan – c’est cette fois-ci Luke l’ermite qui est appelé à la rescousse, dressant un certain parallélisme entre Luke et son mentor Obi-Wan, véritable ermite ayant pris ses distances avec l’ordre Jedi dans Un nouvel espoir.
Malheureusement, le film fut parsemé de moments un peu trop moyens pour y adhérer réellement.
Star Wars, ou les Monty Python ?
Le premier élément accablant fut la surenchère de gags lourdingues. J’ai conscience que Disney cherche à rajeunir la cible de Star Wars, mais on n’est pas obligé de tomber dans les codes d’un mauvais sketch humoristique ou d’un dessin animé pour enfants décrédibilisant la richesse et la profondeur de l’univers Star Wars. Un vrai florilège :
– Luke est-il obligé de jeter par-dessus son épaule le sabre-laser que Rey lui apporte, en cassant le rythme et la gravité de ces retrouvailles ? Retrouver Luke fut la principale motivation de l’épisode VII (dès les crédits d’ouverture), et, alors que l’épisode VII se terminait de manière très solennelle, il est déconcertant que Rian Johnson choisisse d’emblée de tourner cette séquence en ridicule. Cela n’est pas sans rappeler la loufoquerie de Yoda lors de sa première rencontre avec Luke dans L’Empire contre-attaque. D’autant plus que Luke est présenté plus tard comme quelqu’un qui vénère à outrance les reliques Jedi. Pourquoi cette réaction incohérente face au sabre, arme de prédilection de l’ordre Jedi ?
– Un peu plus tard, Luke est en train de traire une sirène Thala pour son lait, peut-être un clin d’oeil au blue milk qu’il boit dans l’épisode IV ? Trop de banalité et de légèreté tue malheureusement le personnage qu’on n’a plus tellement envie de voir affronter le Premier Ordre à ce stade.
– L’intégralité du dialogue initial entre Poe Dameron et le Général Hux, canular téléphonique de très mauvais goût et qui ne sert à rien, si ce n’est rendre le personnage de Poe toujours plus irritant.
– L’instant « kikoulol » de la culpabilisation de Chewbacca s’apprêtant à manger un porg rôti à la broche, lorsque de petits porgs bien vivants et larmoyants font appel à sa clémence… Cette séquence n’apporte absolument rien à l’intrigue, si ce n’est permettre à Luke Skywalker de se faufiler inaperçu dans le Faucon Millenium… Mais pourquoi au juste avait-il besoin d’y entrer sans que personne ne le sache ? Chewbacca ne l’en aurait pas empêché. On peut donc douter de l’utilité de cette scène.
– Luke le plaisantin faisant croire à Rey, avec une branche avec laquelle il effleure ses doigts, qu’elle ressent quelque chose en cherchant à communier avec la Force : « je ressens quelque chose ! » Pas étonnant que certains de ses élèves Jedi se soient révoltés contre lui.
– Leia Poppins qui vole dans l’espace ! Dommage, les secondes précédant cette séquence auraient pu constituer une formidable scène d’adieu à notre princesse adorée ; Rian Johnson n’a pas souhaité saisir cette occasion. On se demande du coup comment J.J. Abrams justifiera son absence dans le prochain épisode.
– La séquence « fer à repasser de l’espace ». Au secours, on a l’impression d’être dans les Monty Python. Mais que c’est lourd !
Des séquences trop invraisemblables
En outre, le film est ponctué de longueurs qui le rendent par moment pénible, et de quelques incohérences flagrantes. Par exemple :
– Les crédits initiaux commencent en expliquant que la Résistance a été décimée par le Premier Ordre. Cela surprend un peu, vu que ce film, à la manière d’un feuilleton, reprend là où l’épisode précédent nous a laissés : Rey arrivant sur l’île à la rencontre de Luke Skywalker, mais surtout au lendemain d’une victoire monumentale de la Résistance qui a anéanti la base Starkiller ! Que s’est-il passé dans l’intervalle de temps très court pour expliquer comment la Résistance a été décimée ?
– Toute la séquence de Canto Bight, cette ville-casino peut-être inspirée de la planète Vorzyd V (Classic Star Wars: The Early Adventures #1), est infantile à outrance et la course-poursuite à dos de fathiers est marquée au fer rouge du sigle Disney. Tout cet arc mettant en avant Benicio del Toro (pas franchement épatant dans le film) est malheureusement inutile et n’apporte rien à l’intrigue – retirez cet arc et l’histoire reste identique – si ce n’est un discours ultra moralisateur sur le financement de la guerre et le fait que l’argent de la guerre ne se préoccupe pas de savoir qui sont les gentils ou les méchants.
– Toujours à Canto Bight : Finn et Rose n’ont pas eu de meilleure idée que d’atterrir sur la plage, au mépris des coutumes locales et des autorités ? Eux qui avaient tout intérêt à faire preuve de la plus haute discrétion pour entrer en contact avec leur hacker et à minimiser la prise de risques vu le peu de temps qu’ils ont pour sauver la flotte rebelle n’ont pas trouvé de meilleur endroit pour se garer… et finissent rapidement en prison. Cela n’a aucun sens.
– Depuis quand peut-on utiliser le passage à la vitesse de la lumière comme une arme ? C’est pourtant la tactique employée par la Vice Amirale Holdo pour détruire le vaisseau de Snoke. On pourra trouver curieux que la rébellion ne se soit pas appropriée cette tactique lors de ses nombreux combats précédents, en faisant appel par exemple à des pilotes de X-wing kamikazes afin de détruire le générateur de bouclier de la planète Scarif ou quelques destroyers stellaires lors des autres batailles, voire en projetant un vaisseau amiral à travers l’Etoile Noire pour la réduire à néant…
Des biographies de personnages bien décevantes
Enfin, le film est terni par quelques grosses déceptions quant aux personnages suivants :
– Finn est toujours aussi creux et ne sert pas à grand chose.
– On n’en saura pas davantage sur Snoke, qui il est, d’où il vient, comment il a corrompu Kylo Ren. L’épisode VII a introduit une part de mystère à son sujet que j’aurais aimé voir se lever dans cet épisode VIII, sans avoir à acheter et lire un roman mal rédigé qui sortira certainement à l’avenir.
– Les origines de Rey sont bien décevantes : là où l’épisode VII crée une anticipation monumentale sur l’identité de Rey (des séquences comme le flashback dans le château de Maz, ainsi que des dialogues de Kylo Ren, Snoke, Maz dans l’épisode VII peuvent laisser croire que Rey a une identité bien plus importante que ce qu’on découvre ici), Rey n’est en fait que la victime de parents peu scrupuleux l’ayant vendue au plus offrant pour s’acheter des vivres. Toute l’anticipation quant à son ascendance retombe comme un soufflé.
– Luke Skywalker est très loin de la consécration obtenue dans Le retour du Jedi. Ce héros de la rebellion, qui était prêt à tout risquer pour faire revenir Darth Vader, le personnage le plus sombre de la galaxie, du côté lumineux de la Force, s’admet trop facilement vaincu face à l’arrogance de son jeune neveu. Rongé par la culpabilité, lui qui était prêt à affronter toute une armée à lui tout seul, et qui est sans doute l’un des êtres les plus puissantes de la galaxie, décide de ne pas leur venir en aide avec ses pouvoirs Jedi. Il préfère se retirer sur une île « pour y mourir » en se coupant de la Force. Cela n’est absolument pas l’image de Luke Skywalker que trois films et des dizaines d’ouvrages récents nous ont présentée, et complètement incohérente avec la personnalité du personnage. C’est une énorme dissonance, malheureusement celle de trop.
Des craintes pour l’avenir de la saga
Bref, ce fut pour moi un moment de cinéma très décevant : un film trop infantile et ne trouvant jamais la bonne tonalité, privilégiant toujours une action un peu déjantée à des réponses aux questions scénaristiques qui restaient en suspens.
De nombreux fans y voient le plus mauvais film de la saga Star Wars. C’est sans doute très sévère et injustifié face à la pauvreté de certains épisodes du prequel ou à la prévisibilité de l’épisode VII. Rian Johnson aura sans doute bien respecté le cahier des charges de Disney en visant une cible plus jeune via une écriture infantile, mais ça n’est pas pour me rassurer quant à la qualité de la prochaine trilogie qui lui a déjà été confiée.
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Dans les grandes lignes je partage cet avis. J’ai déjà eu l’occasion de dire dans un ancien com les mêmes choses que toi Remster.
J’espère que lors de mes prochains visionnages j’arriverai à lui pardonner certains défauts mais définitivement le fait de ne pas avoir plus creusé certains personnages est impardonnable.
Je rajouterai aux incohérences que tu as listé celle de voir Luke changer d’avis après un simple visionnage d’hologramme… son choix initial de se retirer était tellement lourd de conséquence qu’il aurait fallu l’étayer bien plus et étayer aussi son revirement. Dans le cas présent, seuls des enfants peuvent gober ces deux aspects sans sourciller.
Entre temps il a digéré la mort de son ami et apprit le tour qu’a pris la galaxie depuis son retrait (les événements de l’épisode VII), face à la menace du 1er ordre (pour le reste de sa famille) et après la discussion avec Yoda, je trouve qu’il a matière à revoir sa position. D’autant plus qu’il ignore que Rey a pris les livres Jedi (il pense que Yoda les a détruits). Ce n’est pas le visionnage qui le fait changer d’avis, c’est l’élément déclencheur, le conflit est déjà présent en lui sinon il n’aurait pas entrainé Rey.
Ok je veux bien t’accorder celle-là, tu l’as bien amenée, mais c’est pas assez explicite dans le film.
Encore une fois il faut que le fan se fasse sa propre mayonnaise interne pour expliciter un truc qui ne l’est pas dans le film.
Quand il ne faut pas carrément aller acheter un bouquin comme dit Remster pour avoir un tantinet de background au film…
Le cinéma n’est pas toujours que du pré-digéré. Tu as compris quelque chose aux carabistouilles sur Sifo-Dyas et Tyrannus dans AOTC ? 😉
Si tu te mets à le comparer à AOTC mon bonheur est à son comble.
C’est bien ce que je disais, pour la plupart des épisodes SW il faut savoir faire fi de certains aspects.
Mais comme Remster j’en liste beaucoup pour le 8 comme en leur temps le 1 et le 6.
Du coup je tiens ma trilogie des « ratés » pourvu que le 9 vienne dans la trilogie des « chefs d’oeuvres » avec le 3 et le 5.
Quand même ! c’est pas du Victor Hugo mais on comprend que Tyrannus (Dooku) s’est servi de la crédulité de Sifo Dyas pour l’embarquer dans la mise en route de l’armée clone pour après s’en débarrasser physiquement.
Pour Snoke……On ne sait même pas qui il est. C’est chaud……
Je ne partage pas ton opinion sur Sifo Dyas, le nom jeté comme ça dont on ne comprend pas qui il est ni quel rôle il a pu jouer, ni pourquoi il l’a joué est assez déstabilisant. Bien plus que Snoke. D’ailleurs, Le problème de Snoke concerne autant l’Episode VII alors pas le VIII. C’est peut-être dû au fait que je lis presque tous les livres SW que cela ne me gène pas de ne pas tout apprendre dans les films. Sans parler de Snoke, il est vrai que JJ ou Johnson auraient peut-être pu insister sur l’origine du 1er ordre (suggérée notamment par l’extrême jeunesse de la quasi totalité de tous ses officiers)…
Sauf que là ou Syfo Dias est clairement secondaire voir « tertiaire » dans le film 2 on espérait que Snoke devienne central dans le VIII (les déçus en tout cas j’imagine)…
Tu vois, moi je m’attendais à ce que Snoke devienne central comme tu dis, mais au final ça importe peu car le retournement de situation (sa disparition prématurée) m’a vraiment plu alors que j’avais vraiment trouvé très bizarre l’idée de sacrifier Maul au bout d’un film…
L’effet de surprise de sa disparition peut plaire sur le moment Blaster, ok mais du coup…. ça tue tout espoir de complexité scénaristique dans le futur IX.
ça va tourner sur quoi au juste ? kylo/Rey? Rey/Kylo ?
On jette le bébé et l’eau du bain avec, plus de jedi, plus de sith, plus de rebellion (pardon de résistance, bon on sait plus trop à force !), plus de scénario, plus de film, plus de saga.
Bravo Ryan, t’as cassé ton jouet.
Excellente critique , pondérée et très bien argumentée.
Pour ma part je regrette que la tentative de déconstruction du perso de Luke se fasse de façon si chaotique et pour un résultat aussi inintéressant.Quand on voit ce que Clint Eastwood a su faire dans » impitoyable » sur une thématique très similaire on ne peut qu’être amer.
Merci pour cette critique très juste.
Je n’ai jamais été un grand défenseur de la prélo mais elle a le mérite de ne pas dénaturer les épisodes 4,5,6 bien que son traitement puisse porter à discussion.
Avec The Last Jedi c’est vraiment à des années lumières de Lucas pour le pire du pire.
Je peux concevoir parfaitement qu’un spectateur lambda y trouve son compte, n’ayant jamais creusé à fond la saga, mais il y a vraiment trop de points faibles pour en faire un SW.
Si le but était de s’émanciper complètement de Lucas, pourquoi avoir fait une suite au 6 ???? sinon juste pour l’argent des recettes basées sur un nom : STARWARS.
Ils n’avaient qu’à lui confier une nouvelle trilo dès le départ en jouant la carte de la différence. Un peu d’honnêteté n’aurait pas fait de mal.
Ce sera le 1er film de la saga que je n’achèterai pas en dvd.
J’ai pris grand plaisir à lire cette critique, ainsi que les commentaires qui suivent.
Je suis né en 1977, avec Star Wars épisode 1. Marqué au fer rouge, je me considérai il y a encore 1 mois comme un fan absolu de Star Wars, avec une préférence naturelle pour la trilogie originelle.
Mais aujourd’hui, ce n’est plus le cas.
Le dernier Jedi a réussi à me sortir de l’univers Star Wars, tant il a été dénaturé par Disney. Je suis d’accord avec Sith : Pourquoi ne pas avoir fait une trilogie, ailleurs dans l’univers Star Wars à la limite, en jouant à fond la carte de la différence ?
Luke est maltraité dans ce film. Du statut de légende, il passe à celui de vieillard amer et dépressif. Pourquoi ?
Leia « dort » les 3/4 du film, et lorsqu’elle retrouve Luke « Je sais, j’ai changé de coupe de cheveu. » WTF ? rien sur Ben Solo, rien sur la mort de Han !!!!
Chewie est victime du véganisme. On ne mange pas de Porg ! Et Luke aussi d’ailleurs…
Et l’amiral Ackbar ???? Bah il est mort. ah ok. On passe à autre chose.
Je ne reviendrai pas sur les incohérences déjà citées, je suis d’accord avec vous. C’est quand même difficile de voir un univers privilégié, voire sacré, se faire saboter de la sorte, sans raisons apparentes. Faire du neuf avec du vieux, oui, cent fois oui ! Mais juste pour faire des effets de manches, pour moi, ça passe pas. Je n’acheterai pas le film, et je n’irai pas voir le prochain au cinéma. Je ne veux pas participer à l’instalation durable de cette mascarade. SW vaut bien mieux que ça.
heimilh : dans mes bras !
Tu as tout à fait raison. Je le dis encore, si certains spectateurs y ont trouvé leur compte, parfait. Mais sans moi.
Disney veut changer de public, grand bien leur fasse, mon portefeuille ira à d’autres licences : MOTU entre autre ! En tout cas je n’achèterai rien sur TLJ
Il faudra d’ailleurs m’expliquer comment J.J va s’en sortir globalement avec le 9. Cadeau empoisonné.
Moi ce qui me fait peur avec cette trilo c’est qu’elle est incohérente à l’intérieur d’elle même et ça va pas s’arranger si JJ essaye de revenir sur les pas de Johnson dans le 9 et nous fait un remake éloge du 6 comme il a fait avec le 7 pour le 4 (dans sa première moitié).
On peut critiquer la prélo mais quand on regarde les trois d’affilée il y a un vrai travail de montée de la tension et tout est cohérent globalement jusqu’à l’inexorable avènement de Vador.
Là je ne vois pas comment le 9 va pouvoir rehausser le niveau du 7 et du 8 voir même les magnifier comme le 3 avait su le faire en son temps pour la prélo (de mon point de vue).
oui, surtout que les 2 premières trilo ont été écrites quasiment en simultané. Une vaste histoire découpé en 6 numéro.Lucas avait déjà la trame complète en tête ou presque.
Là on a un episode 7 copié/collé du 4 avec quelques questions en suspend…..qui sont ignorées sur le 8 sans cohésion d’ensemble. Comment raccrocher les wagons avec le 9 ??? Franchement, même le meilleur chirurgien du monde ne peut pas rattacher une jambe coupée……A moins de faire du Frankenstein !!
Je crois que c’est un peu exagéré. Si c’était le cas, la prélogie n’aurait probablement pas ce caractère techno-barbant.
« Techno barbant » parce que la prélogie et définitivement plus « politique » (même si les explications foireuses de la taxation des routes commerciales me semble toujours assez obscures).
Avec TLJ point de réflexion, juste de l’image.
Et quand ça réfléchit un peu ça tape à côté ! Je préfère donc un vieux EP1 enfantin qui au moins à le mérite de vouloir expliquer les choses.
C’est encore une grosse différence de perception.
En effet, j’ai cherché un mot valise pour résumer l’un des problèmes (outre la direction d’acteurs) de la prélogie, la noyade de l’intrigue derrière un faux vernis politique très mal amené et très mal expliqué (et la série TCW n’arrange rien avec notamment la distinction entre le CIS et les grandes corporations qui conservent un siège au sénat). Cela concerne aussi les inventions bidons signées Lucas comme les midi-chloriens (dont on parle une fois et puis après plus rien) ; les incohérences entre la prélo et la trilogie originale (le titre de Darth qui est utilisé comme un prénom dans l’épisode IV, le fait que Leia se rappelle de sa mère…), le ridicule de Grievous…
Après le four (relatif et de mon point de vue) des Episodes I à 3, un épisode 7 critiqué pour son mépris des règles de physique de base (Starkiller base et la façon dont sont montrés les effets de l’arme sont la plus vaste blague de toute la saga) et son absence d’originalité, TLJ a le mérite de prendre des risques et de défoncer le mansplaining coutumier dans le cinéma.
En fait, je crois ne pas comprendre comment les fans peuvent avoir des réactions aussi fortes pour un seul épisode d’une saga qui a connu des évolutions en dents de scie déjà très mal perçues dans le passé. Personnellement : j’ai tous les films à la maison et je les regarde tous malgré leurs défauts car j’aime l’univers SW, même si cela ne m’empêche pas d’être critique.
Perception ou pas, regarde les critiques globales (je parle de pro non fans de SW). Ce qui revient le plus c’est : absence de scénario malgré de belles images, effort certain mais à trop s’éloigner, on se perd… des idées mais un film brouillon etc…
T u vois ça me fait penser à la BD : il y a le Spiderman de Romita et celui de MacFarlane. Il s sont différents, on aime ou pas, mais, l’un comme l’autre, ne dénaturent pas le personnage.
TLJ dénature SW sans apporter quelque chose qui te fait dire en toi : ok, c’est très différent mais quel génie !
D’ailleurs, quand on commence à vouloir expliquer ou chercher de excuses à un film, c’est que ce n’est pas très bon….
Ben justement, les critiques sont favorables à 90% sur Rotten Tomatoes, ce sont les spectateurs qui l’ont dézingué.
ROTTEN TOMATOES favorise toujours les blockbusters à outrance……A croire que Disney les paye à la fin du mois.
De plus, 90% est devenu 51% après 4 semaines d’exploitation.
A croire qu’ils sont juge et parti, don pas très objectifs !!
J’ai toujours autant de mal avec les critiques touchant à la difficulté de comprendre la prelo qui serait trop politiquement complexe.
Faut pas non plus aller chercher midi à 14h…
A l’inverse le 8 c’est un peu : venez les gens qui l’ont aimé on essaye d’inventer un scénario ou des trucs recherchés là où justement il n’y en a pas. Parce que bon sérieux le film va pas chercher bien loin. Mais c’est même pas ce qu’on lui demandait.
Juste continuer l’intrigue du 7 c’était la vase quand même.
Mon propos ne visait pas la complexité du scénario, juste le fait que cela plombe un rythme déjà pas évident à trouver dans la prélo (et des acteurs médiocres qui rendent les personnages centraux, Anakin et Padmé, antipathiques). 😉
Donc tu trouves Kylo ren ou plutôt Ben Solo bien meilleur acteur que Anakin Christensen et bien moins antipathique?
Je parle même pas de Finn dans le 8 et de l’humour qui poursuit le personnage pâle copie de Harrisson Solo et à des années lumières de Obi Mc Gregor.
1 – Je crois que tu mélanges la perception de l’acteur et de celle du personnage. Hayden Christensen n’est pas un acteur, contrairement à Adam Driver. Les limites de Driver sont celles imposées par le personnage (et pour le coup c’est plus de la faute de JJ Abrams que de Rian Jonson).
2 – Je m’en suis expliqué dans la critique de l’Episode VII sur ToyzMag, le seul point de comparaison que j’ai pour Finn, c’est Indy IV et le traitement lamentable et grossier de la question du vieillissement d’un héros (Indiana Jones/Han Solo). Or cette thématique est absente de la prélogie (et pour de bonnes raisons). L’humour apporté par Finn est bien différent de celui qui entour Solo (cynique) ou Obi-Wan : c’est un homme qui a vu son monde s’effondrer, il cherche à fuir et ne comprend pas que les autres soient forts alors que lui ne cherche qu’à fuir. Il est notamment un pendant intéressant à l’énergie de Rey et, 1/4 d’heure féministe super sympa du film, il se fait rembarrer à chaque fois qu’il touche ou essaie d’aider Rey.
Concernant Finn je parle du 8 et tes arguments sont sur le 7 où le perso est ma foi fort sympathique. Dans le 8 c’est un bouffon…
Concernant Adam Driver je l’ai vu bon par ailleurs mais ici il ne me plaît pas. C’est subjectif bien sûr et je ne pense pas que ce soit simplement lié à son perso.
Quand à christensen ok il est naze dans le 2 mais très potable dans le 3. Et je pense que dans le 2 c’est aussi son perso qui le limite. Tu vois je n’ai rien confondu pour le coup je crois avoir comparé des choses comparables.
Ah oui désolé, j’avais mal lu la partie de ton post concernant Finn, effectivement je me suis concentré sur la relation avec Solo. Pour te répondre, je ne suis pas sûr qu’il faille lire Finn comme une reprise du personnage de Solo. Quant à l’humour, celui qui accompagne les scènes de Finn ne m’a pas plus choqué que ça. Il y a des choses qui m’ont fortement déplu dans ce film (Leia Poppins, les faux-raccords du montage notamment dans la scène de Finn et Rose autour de la capsule de sauvetage, les incohérences de la présence de Hux sur tel ou tel vaisseau), mais je reste sur mon idée d’une impression générale positive. 😉
La base pardon