Un nouvel épisode sous le format « mini » aujourd’hui pour la simple et bonne raison que je ne parlerai pas de l’anime que je n’ai vu que par bribes de combats. Je ne parlerai pas non plus de son auteur car je veux bien rendre hommage à l’œuvre qui m’a beaucoup apporté en tant que lecteur, mais pas à ce personnage qui a été condamné pour possession de matériel pédopornographique en 2017. Passons à l’essentiel maintenant !
Le manga
Sorti initialement en 1994 et prépublié dans le Jump jusqu’en 1999, il sortira en France aux éditions Glénat. L’histoire se déroule durant l’ère Meiji dans le nouveau Tokyo en 1878. Les samouraïs sont en voie d’extinction mais heureusement pour nous, il en reste encore quelques uns dont Kenshin, l’homme qui ne veut plus tuer suite à trop de meurtres perpétrés pour instaurer la paix dans son pays. Il porte alors depuis un sabre à lame inversé et vit comme un vagabond jusqu’à ce qu’il rencontre l’amour et de nouveaux amis…
Ma rencontre avec ce manga a été tardive puisque je ne l’ai découvert qu’en 2006 un peu par hasard puisqu’on m’avait fait cadeau des deux premiers tomes reliés. Je dois confesser qu’au départ, la sauce n’a pas vraiment pris mais comme on a continué à me faire cadeau des autres tomes reliés, je les ai lu, ça aurait été dommage de les laisser dans la bibliothèque… Arrivé au tome 3 ou 4, l’intérêt a commencé a doucement monter pour subir un pic très vif au tome 8 lors de l’apparition du premier grand méchant : Makoto Shishio. A partir de là, Kenshin et ses anciens rivaux vont devoir plus ou moins faire équipe contre le groupuscule chapeauté par Shishio et qui menace tout le Japon. On va alors sortir du trop classique schéma que proposait alors jusqu’à ce moment là le manga, à savoir l’affrontement contre un rival qui devient ensuite l’ami du héros ou se repent pour ses fautes. Mais Shishio lui, c’est un vrai méchant bien badass comme on les aime et qui traîne avec lui toute une clique de tueurs psychopathes.
Et là, le manga ne fait pas dans la demi-mesure : les personnages deviennent alors très hauts en couleurs, stylés à mort et surtout, surtout, ils ont un background énorme qui fait toute la différence. Et les alliés de Kenshin ainsi que lui même ne sont pas en reste. Pour donner un ordre d’idée, on assiste alors à des combats à mi-chemin entre Saint Seiya pour la plongée dans le passé des protagonistes et l’explication de la flamme qui les anime et Dragon Ball ou Naruto pour l’action frénétique. C’est expliqué entre chaque chapitre et très bien amené, de nombreux personnages sont directement inspirés de jeux vidéos SNK (Samuraï Shodown en tête) ou plus surprenant, des comics Marvel. Je trouve ce mélange détonnant et extrêmement bien maîtrisé et cela m’a donné beaucoup de plaisir en tant que fan des deux univers. Chaque personnage ou presque a donc un style bien a lui et très recherché et un caractère lié à une histoire bien particulière à chaque fois et c’est vraiment toute la richesse de ce manga.
Car pour le reste, l’histoire n’est pas d’une originalité folle, déjouer les plans d’un groupe de fous furieux voulant dominer le pays par la force, on connaît. Mais quand c’est bien fait ça marche toujours et les combats sont suffisamment originaux pour ne pas lasser le lecteur. Entre celui qui ne sait se battre qu’avec ses poings en mode gros bourrin, celui qui ne connaît qu’une seule technique mais la maîtrise tellement qu’elle est imparable, l’âme damnée que plus rien ne peut arrêter dans sa vengeance sanglante, le pauvre orphelin qui a suivi son précepteur jusque dans les méandres de l’enfer et qui est devenu un petit génie du sabre, vous en aurez pour votre argent. De plus, pour les amateurs de l’histoire du Japon, c’est un petit bijou qui nous relate la fin de l’ère Edo par le biais du passé des personnages et c’est assez bien documenté sans lasser les néophytes.
Et puis cet arc s’achève et comme le succès est au rendez-vous, il faut en commencer un autre. Mais il faut une nouvelle idée… et là c’est la panne sèche. On recommence donc avec un fou furieux qui veut prendre le pays par la force mais on lui rajoute un lien intime avec Kenshin pour une obscure vendetta. Ce second grand arc aura des fulgurances, surtout lorsqu’il ira fouiller dans le passé des protagonistes mais il ne faut pas se mentir, on va sentir la redite à plein nez et même certains personnages ne sont que des caricatures d’eux- mêmes. Attention, ça reste très agréable à parcourir mais plus jamais on n’atteindra le summum de la partie précédente. Par contre, au niveau graphique, le trait des personnages va gagner en simplicité et en pureté et on sent que l’auteur maîtrise parfaitement ses personnages, leurs mouvements et leurs expressions. Tout ceci au service des combats et à ce niveau là c’est le pied intégral.
La fin
Typiquement la happy end de Shonen Nekketsu. Les gentils triomphent. Les rivaux du héros repartent dans leur coin pour terminer leur propre quête. Le héros se laisse aller à l’amour et range ses armes. Il prend bien sûr le temps de former la relève pour venir en aide au pays si besoin. Mais j’aurais mauvaise grâce de cracher dans la soupe, car les derniers chapitres sont une tuerie monumentale et alors que d’autres bâclent ce genre de fin avec exactement les mêmes ingrédients, Kenshin le vagabond va les marier à merveille, mettre pile poil la bon zeste de ceci et la bonne dose de cela pour combler son lecteur. Mention spéciale à Yahiko le petit bonhomme de l’histoire qui suit les autres tout le temps en participant plus ou moins à leurs combats et qui finit en mec badass super stylé. Oui l’analogie avec Gohan à la fin de l’arc Cell est toute trouvée, ne cherchez pas plus loin. Sans atteindre le génie de Toriyama, ça fait super bien le café.
Le mot de la fin
Merci d’avoir suivi ce nouvel épisode de FulgurAnime Mini, je vous recommande chaudement ce manga si vous êtes amateur de samouraïs et/ou de Shonnen Nekketsu. La version papier n’a pas pris une ride sauf peut être les tout premiers tomes mais il faut savoir dépasser cette frustration de départ pour apprécier la suite à sa juste valeur. N’hésitez pas à donner votre ressenti sur l’œuvre en commentaires mais laissons gentiment son auteur là où il est, dans le caniveau et regardons plutôt les étoiles.
Le petit cadeau figurines maintenant habituel, l’une des plus belles sorties de l’an dernier : Dasin Model Rurouni Kenshin Himura couleur manga ou anime au choix.
De Kenshin, je me souviens surtout des OAV qui traitaient de la jeunesse de notre vagabond https://media.senscritique.com/media/000011138717/source_big/Kenshin_le_vagabond_Le_chapitre_de_la_memoire.jpg… Une approche beaucoup plus sombre que dans le manga avec une réalisation de haute volée, une musique magnifique et une histoire hyper mélodramatique!! Le manga m’avait fortement séduit aussi, assez classique dans son déroulement mais tellement jouissif grâce aux persos rencontrés et aux combats dantesques… Je ne l’ai pas lu dans son entièreté et ton article me donne envie d’y replonger (quant à la série télévisée, je ne l’ai jamais vue). Dans le registre Samurai, connais-tu “Ninja Scroll” du grand Yoshiaki Kawajiri? C’est de la bombe!!! L’un des persos ressemble trait pour trait à Caffeine Nicotine!! Merci pour la review, Ayorsaint!!!
ps: SNK a bercé ma jeunesse et Samurai Spirits fait partie de ces jeux de baston à l’ambiance incroyable… J’ai eu la chance de posséder une Neo Geo CD (durement gagnée suite à des jobs de vacances) et Samurai Spirits II occupe une place particulière dans mon coeur (beaucoup plus que les autres volets). J’espère que tu as déjà eu l’occasion d’y jouer… C’est une pépite!!
Ça me donne bien envie d’aller jeter un œil sur les deux aux OAV en question. Ceci dit, voyant l’image que tu as mise en lien, ce passage est traité dans la dernière partie du manga et correspond même à mon moment préféré de cet arc.
Je ne connais pas du tout Ninja Scroll donc je vais me renseigner vu le bien que tu en dis.
Et concernant la Neo Geo, elle me faisait rêver gamin mais était largement hors de portée vu les tarifs. Depuis j’ai pu essayer Samouraï Shodown 2 qui était mon jeu de rêve étant gosse et c’est une belle pépite avec Nicotine effectivement mais surtout Galford et son chien Poppi. Très technique comme jeu. Dans le genre anime avec batailles à l’arme blanche et perso historiques, je regarde Fate Zero en ce moment tu connais ?
Merci pour le commentaire et tes références.
“Hey, Poppy!!!” J’adore ce perso !!! Pour Ninja Scroll (aussi connu sous le nom de “Jubei Ninpucho”), n’hésite pas, c’est vraiment un film génial (pour public averti à cause de deux trois scènes érotiques)… Fate Zero, je ne connais pas du tout. Je pense qu’il est sur dispo sur Netflix. Je prendrai la température en z’yeutant un épisode pour voir si ça me plaît… Merci pour l’info, Ayorsaint !!
Va au moins jusqu’au troisième pour te donner une idée précise du potentiel.
Ressenti sur l’œuvre? Ca va être rapide. Tout pareil. La partie Shishio devient intéressante avec un méchant bien charismatique, puis ça retombe très vite. Un peu comme Dragon Ball Super après l’arc Trunks et Black.
Tu y vas fort là. Certes la suite est pas du niveau de Shishio mais n’est pas non plus comparable au niveau abyssal du tournoi du pouvoir. Je parle en termes d’ histoire et développement des persos.