FulguroBook : Toys That Time Forgot – Volume One

 

Second rendez-vous littéraire dans votre rubrique FulguroBook. Aujourd’hui je vous propose un nouveau coup de cœur à travers un ouvrage d’exception. Il s’agit de Toys That Time Forgot – Volume One rédigé par Blake Wright et préfacé par Jordan Hembrough (le Toy Hunter).

Ce livre est un réussite absolue. Voilà. Je pourrais m’arrêter là mais c’est un peu facile, je suis d’accord avec vous. Plus sérieusement, en quelques mots, je vais essayer de mettre en lumière les particularités de l’ouvrage Toys That Time Forgot et ainsi définir pourquoi il est un incontournable destiné à tous les amateurs de jouets au sens large du terme. J’insiste sur l’acception généraliste du mot car le vintage tout comme le contemporain seront traités dans le livre.

 

 

Concept, format et couverture

Blake Wright est un passionné de jouets. Né en 1969, il a connu plusieurs décennies incluant des déclinaisons plastique plurielles. Dans son introduction, l’auteur évoque comme point de départ 1977 et la sortie du premier opus cinématographique de la saga Star Wars (Episode IV – A New Hope).

L’année qui va suivre permettra a Blake Wright d’acquérir tous les jouets relatifs à ce premier film de la trilogie. L’introduction du livre apporte beaucoup d’autres informations concernant l’enfance de l’auteur et ce jusqu’à 2014 avec un premier projet évoquant les coulisses des jouets. Blake Wright va en effet créer un magazine en ligne, LittlePlasticMen, dans lequel il abordera des gammes à travers le prisme conceptuel.

L’idée du livre Toys That Time Forgot va naître de ces premiers travaux tout en se dirigeant vers le thème des “unproduced toys”. L’ouvrage de Blake Wright est particulièrement qualitatif. Le format rectangulaire est relié et présente donc une couverture rigide. Un marque-page en tissu est intégré.

Une sur-couverture habille le livre avec un style évoquant les comics. Plusieurs concept arts ont été utilisés afin de créer une sorte de panel graphique crayonné. C’est une manière pertinente de suggérer avec élégance l’orientation de l’ouvrage. Si on retire la sur-couverture, on découvre le titre dans une sublime typographie dorée. La deuxième ainsi que la troisième de couverture illustrent des cartes de blisters avec un design sommaire.

Toys That Time Forgot est un livre qui provient d’une opération Kickstarter. La mécanique du financement participatif n’a altéré en rien la qualité de l’ouvrage. Pire, il est de bien meilleure facture que certains livres commercialisés en librairie et ayant bénéficié des services de professionnels de l’édition.

 

 

La forme et le fond

Toys That Time Forgot c’est pas moins de 215 pages constituées d’informations et de visuels axés essentiellement sur l’action figure. J’ai une tendance naturelle à me méfier des livres qui misent sur la quantité du contenu. Ca peut être un présage incertain sur le plan qualitatif. Pas de risques avec l’ouvrage de Blake Wright, on fleurte avec l’excellence.

Le livre présente un assez bon équilibre entre les textes et les visuels. Les illustrations parlent d’elles-mêmes et c’est si intéressant qu’on aurait aimé encore plus d’informations rédigées. Les pages de papier glacé laissent place a une quantité faramineuse de concept arts, de test-shots, de prototypes, de proof cards ou encore de samples. On en prend plein les yeux avec un excellente qualité concernant la conservation des documents.

Certaines gammes non-commercialisées ont bénéficié de parties provenant d’autres licences durant la partie conceptuelle. Ainsi le recast de mains/bras Lego pour les prototypes de The Fleas Get Scratched ou encore le lien entre Invasion Earth ! et les Dino Riders constituent autant d’exemples passionnants. La licence Sectaurs, qui m’est chère, est également abordée. On découvre par ailleurs plusieurs noms de toys designers ou encore de sculpteurs comme Steve Varner.

Sur le plan organisationnel et pour se repérer dans le livre, trois grandes périodes ont été définies : The Golden Age, Darker Times et The Gilded Age. Une chronologie croissante mettra en forme un périple qui commencera dès 1982 et qui s’achèvera en 2010. C’est simple et efficace. Plusieurs grandes firmes célèbres en lien étroit avec le monde du jouet seront évoquées comme Mattel, Tyco, Kenner, Hasbro etc…

 

 

Quelques mots pour conclure

Il n’y a pas de code-barres sur le livre Toys That Time Forgot. Il faut y voir un gage de qualité. Si vous aimez comme moi tout ce qui concerne la période conceptuelle des jouets ainsi que les déclinaisons plastique qui n’ont jamais été commercialisées, alors vous serez à coup sûr séduits par le contenu de l’ouvrage. C’est clairement un incontournable qui a demandé un travail d’investigation considérable.

Avant de conclure, il faut préciser que Toys That Time Forgot est un livre rédigé en anglais. A titre personnel ça ne m’a pas du tout empêché de l’apprécier. Les textes sont fluides et il n’est pas nécessaire d’être un parfait bilingue. Pour obtenir le livre qui date de 2017, il fallait adhérer au Kickstarter à hauteur de 50 dollars me semble t-il. C’est si peu pour une telle production. Blake Wright avait d’ailleurs sous-estimé les coûts d’expédition de ce premier opus. Le second volume nécessitait une participation plus élevée, autour de 100 dollars, en incluant les frais de port (montant pour l’Europe).

Toys That Time Forgot synthétise le génie et surtout l’implication à l’américaine. L’histoire des jouets a une tout autre dimension outre-Atlantique avec une approche très technique, ce qui n’est pas pour me déplaire. Les allemands ne sont pas en reste d’ailleurs.

Le livre de Blake Wright est posé en permanence sur ma table de chevet. Il ne se passe pas une semaine sans que je le parcoure. Je ne sais pas si l’ouvrage Toys That Time Forgot est aisé à se procurer en 2020 et surtout à quel tarif ? J’espère en tout cas que vous serez nombreux à pouvoir l’acquérir si ce n’est déjà fait. Merci à tous pour vos lectures.

8 comments

Nicko says:

Merci pour le lien Furynette !

KissFan says:

Ah, je découvre totalement ce livre !! Une belle initiative… La couverture est à la fois belle et pourtant éloignée de ce que l’on pourrait attendre d’un livre sur les jouets, particulièrement si le regard ne s’arrête pas dessus. Le contenu a l’air très soigné. Les gammes Sectaurs et Dino Riders sont abordées. Quelles autres gammes des années 80, Nicko ?

Nicko says:

Je suis heureux Pascal que tu découvres ce livre, ça aurait été vraiment dommage de passer à côté.

La couverture est à la fois belle et pourtant éloignée de ce que l’on pourrait attendre d’un livre sur les jouets, particulièrement si le regard ne s’arrête pas dessus” Le livre Toys That Time Forgot n’est pas une production pour le “grand public”. Le Kickstarter était probablement un des rares moyens qui pouvaient rendre possible le projet. Les gens qui ont souscrit au financement participatif, dans leur grande majorité, sont des fines lames du jouet. Une couverture utilisant les codes de la grande distribution n’était donc pas nécessaire. Je pense que l’auteur, en réalisant un tel ouvrage, ne cherchait pas à accrocher des potentiels lecteurs au détour d’un rayon dans une FNAC. Il a capté sont lectorat dès l’ouverture des souscriptions. Ceci étant dit, je trouve la couverture belle, simple et très juste. Certes elle ne tape pas à l’œil mais encore une fois la cible visée n’est pas véritablement le “grand public”.

Le contenu est bien plus que soigné Pascal, je t’assure. La qualité d’impression est remarquable, les documents sont parfaitement conservés et illustrés. La sobriété indissociable de la charte graphique est encore une fois en lien avec ma remarque précédente : le contenu se suffit à lui-même, il n’était pas nécessaire de broder avec des enjolivures et des effets de manche, même si des qualités esthétiques sont bien là. Quand à la partie informative, la source n’est ni Wikipédia, ni les bas-fonds du net.

Pour répondre à ta question, là encore, ne t’attend pas à un séquençage conventionnel avec en première ligne des gammes accrocheuses à la notoriété marquante. En fait, tu as une multitude de licences évoquées à travers des thèmes initiaux qui n’ont apriori aucuns liens avec celles-ci, notamment via le recast. Dans les grandes lignes, tu vas retrouver du Krull, The Dark Crystal, Tortues Ninja, Mysterians, Sea Creatures, Star Wars, Alien, Sectaurs etc… A travers toutes ces références, les Maîtres de l’Univers seront évoqués tout comme les G.I.Joe, E.T etc… Il y a une quantité considérable de licences avec des liens surprenants parfois.

Toys That Time Forgot c’est le jouet selon une approche à l’américaine. On est sur un autre level. Ce livre est un incontournable et il est impossible d’être déçu ou même mitigé concernant le contenu. N’hésite pas à me solliciter Pascal si tu souhaites d’autres précisions. A titre personnel, je t’encourage plus que vivement à acquérir cet ouvrage.

chris says:

Ah oui, j avais laissé passer ma chance y a 3 ans ! arrf ! Dur de le trouver maintenant ce vol 1. Je me souviens que l’auteur possède (je crois ?) des proto de The Dark Crystal et ou ? de Krull !

Nicko says:

Absolument Chris, il y a bien des prototypes illustrés dans le livre qui appartiennent aux licences The Dark Crystal et Krull. Mais il y a bien d’autres choses encore concernant ces deux références comme des concept arts, des cartes conceptuelles, des documents professionnels en lien avec la pré-production etc… Ce livre est une véritable mine d’or.

Nicko says:

Merci beaucoup Pascal pour le lien 🙂

Affaire à suivre effectivement.

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