The Mandalorian : quand Disneyplus fait trembler Internet

La série The Mandalorian vient de commencer sur Disney+. Grâce à nos correspondants américains, on en sait plus sur ce programme que nous ne verrons en France qu’à partir du 31 mars 2020.

Tout d’abord soulignons que l’engouement a provoqué quelques couacs, privant temporairement d’accès à leur compte Disney+ de nombreux fans.

Même en dehors des USA, les fans impatients d’avoir accès à la série se sont rués sur des outils illégaux de visionnage (téléchargement ou streaming). Ceci confirme notre interrogation quant au choix stratégique opéré par Disney. En effet, en refusant (probablement pour de bonnes raisons), une sortie mondiale de Disney+ et du Mandalorian, la firme s’expose au piratage à des niveaux qui devraient rivaliser avec Game of Thrones. Mais c’est probablement accessoire et au final les chiffres d’abonnement ne devraient pas en souffrir malgré la déception des spectateurs en Europe.

 

Critique sans spoiler (en direct des USA)

Commençons par l’impression générale de ce premier épisode. L’ambiance western spaghetti propre à la franchise, et revendiquée par les créateurs de la série, est bien respectée. Jon Favreau et Dave Filoni ont fait du beau boulot. Visuellement, c’est très propre, malgré, très ponctuellement, quelques soucis d’effets numériques trop lisses. Le prototype de gunslinger qu’est le Mandalorian colle parfaitement à l’atmosphère.

Pedro Pascal ne semble pas toujours super à l’aise, mais gageons que ça s’arrangera au fil des épisodes.

L’action se passe 9 ans après la bataille de Yavin. C’est intéressant comme chronologie car cela place la série cinq ans après la mort de Palpatine, soit au même moment que la première trilogie Thrawn écrite par Timothy Zahn. Nous verrons que la série se rapproche de cette œuvre par d’autres aspects

L’échange sur la validité des crédits impériaux rappelle plusieurs autres histoires Star Wars tant que de l’univers étendu qu’appartenant au canon. En effet, Watto refuse les crédits républicains de Qui-Gon Jinn dans La Menace fantôme, on retrouve cette même problématique dans les livres de Thrawn quand Luke est interpellé pour trancher une querelle autour d’une transaction. Je crois que c’est la première fois qu’est mentionnée la monnaie des Mon Calamari, le flan. Oui, vous avez bien lu.

Favreau et Filoni ont puisé dans le bestiaire Star Wars et si la scène de domptage des blurrgs arrache un sourire gêné, on apprécie de revoir cette créature aperçue sur Ryloth dans des séries comme Star Wars Rebels et The Clone Wars après son apparition dans le téléfilm Ewoks Battle for Endor (illustration ci-dessous).

 

Revenons sur cette scène de domptage, le sujet est complètement superflu par rapport à l’histoire. Est-ce pour humaniser le Mandalorien ? La fin de la scène rappelle curieusement le domptage du Reek par Anakin sur Geonosis et je ne suis pas sûr que cela soit l’effet recherché.

En revanche, Filoni et Favreau ont entrepris un curieux retournement sur les Mandaloriens. La présence d’une communauté avec enfants et forgeron donne à voir un groupe très différent de celui décrit par Filoni dans The Clone Wars (lire notre article sur les Mandaloriens). L’évocation du Beskar fait plaisir et celle des foundlings (orphelins, enfants trouvés) laisse penser qu’on aurait moins affaire à un groupe ethnique homogène qu’à une nation à laquelle sont associés ceux qui sont choisis et qui en sont dignes.

 

Le plus gros bémol semble concerner la musique. Très présente comme il se doit dans une production Star Wars, elle est malheureusement à côté de la plaque et rappelle par bien des aspects des critiques formulées à l’époque contre les films The Clone Wars (2008) ou Rogue One : A Star Wars Story (2016).

Si les espèces classiques font leur retour certaines subissent des altérations étonnantes : les Trandoshans ont un museau très aplati, presque humanoïde, et le seul Ugnaught parle alors que dans la série Rebels, ils se bornent à s’exprimer dans un langage porcin qui leur est propre.

THE MANDALORIAN
The Mandalorian (Pedro Pascal) and the Trandoshans

Divertissement plus qu’honnête, The Mandalorian ne justifiera pas à lui tout seul votre abonnement Disney+, mais c’est un bon début pour les séries exclusives de la plate-forme.

 

 

La Redaction

5 comments

ayorsaint says:

“Divertissement plus qu’honnête”… on s’en contentera. Pourtant la période choisie était assez novatrice pour un gros media star wars et laissait espérer de l’originalité. Laissons quand même le temps à cette série qui n’en est qu’au premier épisode. Pour ma part j’attendrai la VF pour me faire un avis.
Au sujet de TCW que tu mentionnes plusieurs fois tu en sais plus sur une date de sortie des nouveaux épisodes ?
Merci Blaster.

Merci à toi pour ta lecture et tes remarques.
pour Clone Wars, ça doit être diffusé sur DIsney+ donc incessamment sous peu. Peut-être une fois que The Mandalorian sera fini ?

jp says:

En lisant l’article précédent, je me rend compte que l’univers Star Wars est très étendue, trop de support (Films, anim long et court, jeux vidéos, comics, romans et maintenant séries). Je suis à des années lumières (sans jeu de mot) de bien le connaitre moi qui ne connaissais que les films et un peu Rebel. Sinon je sais d’où vient le nom de cette série. Western spaghetti-> Bud Spencer et Terrence Hill-> des mandales ou rien -> The Mandalorian. Et voilà c’est fait.

mindmaster says:

Ha ha ! Bonne trouvaille !

Fansolo says:

Bravo et merci pour cet article cher Blaster,
Donc en effet exercice particulier de converser sur une série qu’on ne verra que fin mars mais que, qui, pour les français, enfin bon bref…
Atmosphère Star Wars 100% conforme pour ma part à ce que j’aurais adoré voir après le Jedi !
Pour une fois qu’un ersatz des films remplit exactement ce que j’attends, je ne vais pas bouder mon plaisir : un Star Wars Holliday Special (plusieurs fines allusions dans le premier épisode) mixé avec une aventure des Ewoks plutôt réussi !
J’ai trouvé la musique bien cool, s’éloignant à dessein du symphonique habituel de Williams et lorgnant vers le western. J’y vois d’ailleurs un rituel hommage dans la scène du dressage comme dans la prise du fort Alamo !
Le Ugnaught qui parle le Nolte ne m’a pas gêné : j’espère qu’on reverra ce personnage !
Enfin bref vous l’aurez compris : j’adhère au concept !

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