Les sirènes de la tech nous chantent les louanges de la haute définition télévisuelle depuis bien longtemps. Et nous, pauvres marins perdus dans cet océan de pixels, nous plongeons allègrement pour l’émerveillement permanent de nos sens.
Force est de constater que la passage de nos écrans cathodiques aux téléviseurs 1080p a été une vraie révolution en terme de qualité d’image. Ainsi depuis quelques années maintenant, on nous vend son successeur à toutes les sauces, le mal nommé 4k, appellation trompeuse car nous sommes en réalité sur une définition de 3840 x 2160 pixels, 4k correspondant à 4096 x 2160 pixels, nous devrions parler de UHD. Cette définition redéfinirait les films en apportant encore plus de netteté et de précision. Si on a une télé 4k, un diffuseur 4k et une source 4k. Et c’est un peu là le problème.
S’il est maintenant aisé de se procurer une tv 4k et un diffuseur 4k, les sources elles continuent à poser problème. Car oui, la majorité de ce que nous regardons est en réalité encore en 1080p. Il faut se tourner vers les sites de streaming ou des blu ray UHD pour bénéficier de sources 4k (en théorie). Heureusement les constructeurs de mange cerveau ont la solution : l’upscaling, un algorithme géré par processeur qui calcul de faux pixels à partir des images réel pour combler les vides. Voir même avec les modèles de TV récentes, un réseau neuronal IA qui apprend des images pour générer ces fameux pixels manquant. On connait déjà la technique avec de la génération d’images supplémentaires, les téléviseurs font ça depuis des années en analysant l’image actuelle puis l’image suivante pour en générer une nouvelle à intercaler. Le résultat est affreux et il faut absolument désactiver ce truc immonde. Du coup l’upscale 4k ça donne quoi ?
Et bien c’est pas fameux en général, ou il faut être riche. Si la majorité de nos concitoyens n’y voient que du feu, en même temps ils ont quasiment tous des télé réglées avec les pieds, le résultat n’est guère probant. Sur les téléviseurs d’entrée de gamme, il est courant de noter des artefacts ou du flou dans l’upscaling, rendant l’expérience de visionnage à peine supérieur au 1080p. Il faut se tourner vers des téléviseurs haut de gamme pour un calcul plus précis et donc un meilleur résultat. Le résultat est correct mais assez loin de la claque annoncée dés qu’on y porte attention.
Dans ce cas regardons plutôt du 4k natif, comme ça pas d’upscale et tout est joli. Vous en connaissez beaucoup des films avec un master 4k natif ? Si cela est maintenant assez courant, cela l’était déjà moins en 2010 et encore moins en 2000, ne parlons même pas des années précédentes. Comment peut on donc avoir cette pléthore de films qui sortent actuellement en 4k ? Il y a en gros 2 méthodes : le rescan du film d’origine sur un nouveau master 4k, autant vous dire que c’est quasi jamais. Ou la méthode dite James Cameron, un bon vieil upscale des familles, par IA ou outils de génération. Le résultat peut être très bon ou très discutable (Cameron il a pourri tous ses films avec cette histoire de 4k).
Par contre en toute honnêteté, un film 4k natif et bien c’est beau, bien plus beau qu’en 1080p. Ca ne transforme pas une bouse en bon film (Dune je te regarde (avis perso)), mais l’expérience 4k est vraiment agréable même si très loin de la révolution Full HD.
Bref, vous le voyez, cette histoire de 4k n’est pas bien claire, le contenu proposé ne l’est qu’artificiellement la plupart du temps et il va encore falloir attendre pour que celui ci se démocratise. Oui certains ne jurent que par la 4k à tout bout de champ, et d’autres comme moi ne sont pas encore convaincus. Pas par la technologie bien entendu, mais bien par le contenu. La même analyse pourrait se faire avec l’audio. Comment nous sortir une bande sonore Audio True HD 7.1 Dolby Atmos à partir d’un mono d’origine ? Un bon vieux remix qui lisse les pistes, étouffe les voix ou fait même disparaitre certaines sonorités. Quand ce n’est pas carrément la tonalité globale qui est changé.
Mais qu’entends je ? Les sirènes se sont remises à chanter ? 8k ?
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Article à charge mais tellement vrai 😀
Et encore tu n’as pas abordé la partie jeu video…
Mais bon il faut bien vendre ma bonne dame, alors que ça devrait typiquement rester un marché de niche, comme la 3D en son temps ou la VR.
Et effectivement je me souviens de la claque TV HD + Bluray à l’époque, même si ça mettait à mal quelques maquillages et effet spéciaux qui passaient bien mieux en SD 🙂
Je n’ai pas (encore?) franchi le pas de la 4K, d’une part parce que je n’ai « qu’une » 52″ qui fait toujours très bien le job, et parce que la plupart de ce que je regarde n’a clairement pas de source 4K. Alors la 8K…
Franchement les jeux vidéos c’est encore autre chose, il faut faire la différence entre le monde des consoles et celui des PC dans un premier temps. Puis parler des résolutions auto adaptatives des consoles et de leur framerate limité. Pour les PC la 4k marche vraiment bien, c’est plutôt sur le framerate qu’on nous enfume à coup de technologie comme le DLSS 4 et sa multi génération d’images. Mais je ne suis pas assez calé dans le domaine.
Merci pour cet article qui résume bien tout ce qui se passe fusionnant le monde du cinéma et du commerce.
Il y a tellement à dire là-dessus. Et je te rejoins, je trouve ça déplorable de faire des 4k de vieux films avec de l’IA, certes je peux entendre que ça coûterait cher, etc, mais tomber dans l’extrême inverse et juste faire de la vente c’est moche. On peut aussi le voir (enfin je crois) quand un film 4k est sur un support blu-ray et non UHD, généralement c’est qu’ils n’ont pas refait un scan 4k du film.
Mes idées sont un peu fouillies ce soir mais plein de choses se passent dans le milieu du cinéma qui ne m’enchante guère. Les films modifiés sur les sites de streaming mais aussi sur les supports physiques !