Le Snake’s Lair est basé sur un concept que Mattel avait développé durant les années 80 pour la gamme MOTU originelle, la Treehouse de mémoire (à vérifier pour le nom). Ca ne sort pas de nulle part, tout comme les plantes carnivores ajoutées sur le côté du playset de la Fright Zone. C’est une idée d’Ed Watts qu’il avait développé (autour de 1983) dans un des tous premiers concepts arts du playset. Toute la problématique de la masse des « insatisfaits » repose en fait sur un symptôme : l’hypermédiatisation des Maîtres de l’Univers qui sont devenus à la mode, tendance. Les « fans » achètent, se plaignent, sans connaître véritablement les coulisses de l’œuvre et même l’œuvre elle-même je dirai. Ces nouveaux consommateurs ne peuvent pas apprécier les détails énumérés précédemment. Ceci dit, si le produit livré n’est pas véritablement celui présenté dans les supports de vente, alors je peux comprendre l’insatisfaction, tout comme vis-à-vis de tarifs très élevés ou bien de carences qualitatives/logistiques. Plus globalement, j’ai quand même « mal à mes MOTU » quand je vois qu’on les mélange avec les TMNT ou je ne sais quoi. Musclor, ses acolytes et ses antagonistes sont faits et refaits à toutes les sauces, constamment, sans fin, jusqu’à l’indigestion. Ca fait vieux con conservateur – ce que je suis sûrement – mais bon sang le grand public, et par association la course à l’argent, ne font qu’abimer les choses, même les œuvres les plus belles.

Sinon de manière subjective, j’aurais voté dans les propositions du Eternia’s Choice pour le portage plastique de la Fright Zone issue du support animé. Avec les techniques d’aujourd’hui, je suis certain que Mattel aurait parfaitement retranscrit la finesse de la structure tout comme son aspect lugubre. Un système de light-up au centre du playset aurait apporté une dimension mystique/magique.

La question de la cohérence est fondamentale, intégrant les notions de forme et de fond. Les gammes de jouets des années 80 ont quasiment toutes – à quelques exceptions bien ciblées et explicables – contenues en leurs seins des waves ou des séries moins réussies, inégales. La question du coût a souvent été le nerf de la guerre justifiant une baisse qualitative, localisée souvent en fin d’existence. Je pense spontanément à la série 2 des action figures SilverHawks, ou bien encore à l’évolution d’un staff qui impactera aussi les créations avec plus ou moins de bénéfices. Les Beasts Machines Power Lords ne sont pas le fruit de Wayne Barlowe et ça se ressent bien, par opposition aux 10 action figures imaginées par celui-ci. Là où la problématique se pose clairement à mon humble avis, c’est lorsqu’on extrait deux succès avérés, j’insiste, comme l’univers des TMNT ou bien des catcheurs au hasard, et qu’on les fusionne à une œuvre elle-même populairement plébiscitée. Ce processus grossier strictement commercial pose la problématique du sens au profit de l’argent avec un sacrifice de la cohérence poussé bien au-delà de ses limites acceptables. Ainsi un Rafalor ou des Météorbs apparaissent bien plus intéressants lorsqu’ils sont contextualisés qu’un Krang Android Body croisé avec un Megator me semble t-il. Il en faut pour tous les goûts, même les plus mauvais, et puis on invoquera bien volontiers le bon vieil « entertainment ».

De nombreuses œuvres connaissent des spin-off et autres « mondes/chemin parallèles » ramifiés parfois aux forceps, c’est un fait. Pour autant, si on demande par exemple à un amoureux de la saga Alien si les films incluant des Prédators font partie intégrante de la licence, ils éclateront de rire au mieux, au pire ils se demanderont si la question est vraiment sérieuse. La licence des Maîtres de l’Univers possède un fondement fictionnel Pré-Eternien, Eternien et même Etherien qui est d’une richesse insoupçonnée. En ce sens l’œuvre animée de Filmation est même insuffisante. Toujours selon cette idée de cohérence, de forme et de fond, la partie Ethérienne ramifiée au MOTU notamment pour des raisons commerciales est une pure réussite. L’extension d’une œuvre est donc possible en respectant le matériel d’origine, en apportant une plus-value au dessein non pas uniquement financier mais véritablement artistique. En ce sens, la gamme des Rock Lords est intéressante à appréhender.

Ceci dit, mon ouverture d’esprit me conduit a trouver certaines qualités aux fusions entre les Transformers et les licences Ghostbusters, G.I.Joe ou encore Retour vers le Futur. L’originalité est là avec des designs parfois très réussis à mes yeux. Pour autant, je ne suis pas certains que de telles créations soient affectionnées par les amoureux de la première heure de la licence cybertronienne. Finalement tout est une question de sensibilité, de perception et d’implication dans une œuvre. Je reste tout de même dans un sentiment de rejet absolu concernant les TMNT X MOTU. J’ai beau tourner la chose dans tous les sens, c’est clairement hideux.