Certains jeunes talents français de l’illustration se sont fait connaître majoritairement au cours des années 2000. La pop culture des décennies 80 et 90 a fait jaillir des artistes surdoués comme Alexis Tallone ou encore Jérôme Alquié. Vous pouvez désormais ajouter un nom à ces références, celui de Freddy Dermidjian.
Nous vous proposons aujourd’hui dans nos colonnes une petite interview de cet artiste exceptionnel. Si vous aimez des licences comme les Maîtres de l’Univers, Albator, Saint Seiya ou encore Goldorak, vous devriez apprécier le coup de crayon de Freddy. Bonne lecture à tous.
Bonjour Freddy, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
F.D : Bonjour à tous, je m’ appelle Freddy Dermidjian, je vis à Lyon. J’ai fait des études en arts graphiques à l’école Emile Cohl. J’ai travaillé dans l’illustration Jeunesse pendant 15 ans. Aujourd’hui je suis manager dans une boutique de textile, et formateur également dans cette même entreprise. Depuis le confinement, j’ai repris le dessin et débuté plusieurs fanarts sur des séries qui m’étaient chères.
La communauté rencontrée sur les réseaux sociaux – et notamment
Jerry Chamand qui m’a poussé jusqu’à imprimer des books de mes dessins – font que j’ai trouvé un second souffle dans mon métier d’illustrateur. Aujourd’hui, j’ai auto édité 2 books sur les
Maîtres de l’Univers, et un sur
Goldorak. Je réalise également des commandes personnelles. On peut dire que j’ai trouvé mon équilibre entre mon travail de manager et ma passion, laquelle m’a permis de rencontrer de magnifiques personnes et de pouvoir échanger avec des passionnés.
Quel est ton parcours d’apprentissage dans le domaine de l’illustration ?
F.D : Comme mentionné précédemment, j’ai étudié à l’école Emile Cohl, entre 1995 et 1999, et j’ai obtenu mon diplôme de niveau Bac +5 en illustration .
Entre 2000 et 2015, j’ai travaillé pour plusieurs éditions (Milan, Flammarion, Nathan, Mango, Sarbacane…)
A côté de ce métier en freelance, je donnais des cours en MJC et en école également. J’ai pu également travailler sur la série animée Le Petit Vampire de Joann Sfar, précisément sur 2 épisodes en tant que dessinateur de décors.
Il faut savoir que le projet avait été confié à Bernard Deyries, qui a notamment travaillé avec Jean Chalopin sur plusieurs séries telles que Les Mystérieuses Cités d’Or, L’Inspecteur Gadget ou encore Les Minipouss.
Entre 2015 et 2019, je ne dessinais plus que pour moi, à intervalles irréguliers faute de temps, pour y revenir en 2020 – lors du 1er confinement – avec des sujets qui ont marqué mon enfance.
As-tu des références dans l’illustration qui t’ont clairement inspirées ?
F.D : Je suis un grand fan de mangas, ceux qui ont bercé ma jeunesse, que ce soit Goldorak, Albator ou encore Saint Seiya. Mais c’est par la suite que j’ai découvert une vocation en voyant certains dessinateurs tel que Shingo Araki, Akira Toriyama, Komatsubara, Otomo, ou Keisuke Masunaga.
Au cours des mes études, j’ai parcouru les travaux de Gustav Klimt, Egon Schiele, Modigliani, Edward Hopper pour les peintres, ou bien Miguelanxo Prado, Dave Mac Kean, Kent Williams, Christophe Blain, Joann Sfar, David Sala ou Stan Manoukian et bien d’autres pour la BD.
Peux-tu nous parler de tes projets passés ainsi que de ceux à venir ?
F.D : Aujourd’hui je travaille à mon rythme, en suivant mes envies, je me suis remis dans les MOTU grâce aux sorties de la gamme Origins qui reprend les codes des jouets de l’époque. J’ai voulu revisiter ces personnages qui m’avaient marqués et surtout le travail d’Alfredo Alcala ainsi que les premiers mini-comics. A noter que j’ai une attirance pour les monstres et cet univers en propose à foison.
Par la suite, j’ai acheté la BD de Goldorak sortie récemment et j’ai tellement aimé le traitement que j’ai voulu me remémorer cette époque en redessinant chaque personnage de cette série mythique par laquelle tout a commencé pour moi.
Aujourd’hui, je réfléchis à la suite, sans penser forcément à sortir un nouveau livre mais je suis en ce moment en train de réaliser plusieurs fanarts, notamment sur One Piece qui va fêter ses 25 ans cette année, Cobra et Albator.
Quel(s) univers prends-tu le plus de plaisir à dessiner ?
F.D : Pour chacune des illustrations que je réalise, j’ai autant de plaisir, car au moment où je décide de réaliser telle image, je reste sur ma planche tant qu’elle n’est pas terminée. Je peux facilement passer à autre chose juste après, et revenir sur le sujet précédent avec autant de plaisir.
Pour que mon image soit réussie, il est indispensable que je prenne du plaisir, c’est la grande différence entre ce que je fais aujourd’hui, et ce que je faisais quand j’étais en freelance, où bien souvent tu choisissais des contrats pour payer les factures. Aujourd’hui, ce n’est que du plaisir.
Quelles sont les références de la pop culture en lien avec ton enfance qui t’ont marquées ?
F.D : Dans ma jeunesse, tout ce qui sortait du Club Do m’a influencé, j’étais abonné au Dorothée Magazine car le support proposait des images tirées des mangas japonais, là où il était impossible d’en trouver en boutique. Ainsi j’apprenais à dessiner grâce au Dorothée Magazine. Avant ça, j’enregistrais les épisodes des animés sur VHS et je mettais l’image sur pause pour décalquer. On est bien loin de Pinterest !
Si tu devais rencontrer ton héros, qui serait-il ?
F.D : J’aurais rêvé rencontrer Shingo Araki qui a influencé mon dessin par le biais de Saint Seiya. Ces corps longilignes et désarticulés, j’adore !
Sinon dans les vivants, Akira Toriyama ou Eichiro Oda et je peux mourir tranquille.
Nous te laissons le mot de la fin.
F.D : La reconnaissance dont je bénéficie aujourd’hui, même si elle n’est limitée qu’aux réseaux sociaux, me permet de prendre beaucoup de plaisir à créer et dessiner en sachant que les personnes qui verront mes dessins seront peut-être heureuses.
C’est un sentiment dont chaque illustrateur a besoin. Ce métier est bien souvent une activité solitaire, je connais tellement de personnes talentueuses qui n’ont pas la reconnaissance qu’elles méritent, donc merci à tous d’apprécier et de suivre mon travail.
Un immense merci à Freddy Dermidjian pour s’être prêté à notre petit jeu de l’interview avec une gentillesse hors du commun. Nous vous invitons à rejoindre cet artiste talentueux sur les réseaux sociaux afin d’apprécier au quotidien ses créations. Merci à tous pour vos lectures.
Hentai Kamen chez FulguroSlip.
Impressionné, un grand plaisir de lire cet article et d’y découvrir un tel artiste.
Pas à dire, les MOTU Origins impactent pas mal de monde.
Les illustrations de Freddy sont clairement impressionnantes.
Merci à toi Nicko pour ta bienveillance et ta passion.
A très vite sur Marseille 😉
Je t’en prie Freddy, avec un immense plaisir !
A très vite 😉
Un article génial, je t’ai redécouvert plus en détail mon Freddy. Passionnant et tellement incroyable 🥰👍
Merci Will pour ta présence !
Scotché par le dessin de Albator 👍
Chapeau l’artiste !
Je plussoie. Freddy est vraiment très doué 🙂
Un artiste de folie tout comme Seb Sanzito, Will Fourrez, Rodolphe Mainnevret, Benoît Kerviche, j en oublie. Nous sommes une belle communauté gouvernée par notre Jerry.
Merci Franck pour ta présence sur FulguroPop ! 🙂
Merci de mettre en avant cet artiste qui, à travers ses œuvres, nous fait revivre des moments particuliers de notre enfance.
Ses illustrations sont des images qui ont imprégné nos rétines, auxquelles il apporte sa touche sans dénaturer l’œuvre originale.
L’homme également est appréciable, tout autant que ses dessins.
Je souscris de manière absolue à chacun des mots utilisés dans ton intervention mon Lanace.