Le livre de Boba Fett : analyse express de l’épisode 1

Alors que tout le monde attendait la sortie de la saison 3 de The Mandalorian, Disney+ a décidé d’intercaler une autre histoire après le final époustouflant de la saison 2. Un spin off sur l’autre chasseur de primes le plus célèbre de la galaxie : Boba Fett. On a vu dans la scène post-générique du chapitre 16 de The Mandalorian comment Boba Fett et Fennec Shand se sont rendus sur Tatooine et ont abattu Bib Fortuna pour prendre la suite du Twi’lek à la tête de ce qui fut le syndicat du crime dirigé par Jabba le Hutt.

Pour les premières minutes de ce chapitre 1er, Robert Rodriguez multiplie les plans et tente de faire le lien (pas toujours évident) entre l’histoire des deux premières trilogies à travers les rêves que fait Boba Fett dans un caisson de Bacta. Au palais de Jabba désert (et dans le désert) succèdent les pluies torrentielles sur Tipoca City et le sable rouge de l’arène de Geonosis. La profondeur dont manquait le personnage mystérieux qu’était Boba Fett jusque 2002 se gagne visiblement sur le champ du pathos… Cette introduction apporte toutefois un élément nouveau : la sortie du Sarlaac. Cet événement déjà évoqué dans les comics (en premier lieu par Tom Veitch dans Dark Empire en 1992) et dans la série de romans Bounty Hunters prend une dimension ultra concrète. Elle repose sur deux éléments rarement évoqués, mais plausibles : la présence d’un Stormtrooper (pas d’un Sandtrooper) dans l’estomac de la bête et la présence d’une réserve d’air dans l’armure du soldat. Boba s’extirpe littéralement d’un Sarlaac qui aura mal supporté l’évasion de son déjeuner. Avec les carcasses de barges et d’esquifs, on retrouve un Boba combattif (bien qu’un peu moins mince qu’en 1983). Comme dans les romans, ce sont les Jawas qui le trouvent le premier au milieu de la foire aux métaux qu’est devenu le site de la bataille de Carkoon.

Dépouillé de son armure, il est dans la foulée fait prisonnier par les Hommes des sables. La tribu se distingue des autres pillards Tusken déjà aperçus dans La Guerre des Etoiles et dans La Menace fantôme par leurs robes d’un marron très foncé (de la même facture que la tenue que porte Boba dans The Mandalorian). Ranimé, trainé à travers le désert les mains liées à la manière des films d’aventure classiques, Boba s’accroche.

L’utilisation de la vue subjective comme un FPS est une nouveauté dans les films et séries Star Wars. On n’avait jamais vu de scènes à travers les yeux de Boba Fett, mais Rodriguez multiplie ces angles de vue. L’objectif est clair, et la technique pas super fine : le spectateur doit pouvoir s’identifier à l’ancien méchant mystérieux.

Mais l’important c’est que Boba Fett ait survécu. Important pour la série bien sûr, mais aussi pour les Tuskens. Au campement Tusken, le prisonnier est entouré d’adolescents dont on comprend que les bâtons sont des simulacres de Gaffii Sticks et que le fait d’en posséder un (comme Boba dans The Mandalorian) témoigne du passage au statut adulte.

La culture Tusken prend un essor certain avec cette nouvelle série. On découvre des détails jusqu’ici ignorés avec des chefs et des ornements jamais vus à l’écran. Dans cette tribu au moins les femmes ont un apparence très différente de celles massacrées par Anakin dans l’Episode II. Ici par des simili-burka, mais un masque très proche de celui des hommes.

La nuit de captivité me replonge dans les réflexions que j’avais formulées lors de la diffusion du chapitre 9 de The Mandalorian. D’où vient tout ce bois sur Tatooine ? On y trouve désormais des souches auxquelles attacher des captifs et des bûches à brûler.

Il est évident qu’un autre combustible aurait dû être choisi ici (des bouses séchées de Bantha par exemple). Ces détails importent peu. Ce qui compte c’est de montrer la combattivité de Boba Fett.

La chambre de Boba donne à voir un aspect jusqu’ici négligé du Palais de Jabba dont seuls les sous-sols étaient montrés.

 

Retour dans la salle du trône où les chefs de la pègre locale se succèdent pour présenter leurs hommages au nouveau maître des lieux. Le Trandoshan Dokk Strassi (boss du centre de Mos Espa) affuble Boba du titre de Daimyo, un titre nobiliaire japonais pour désigner les gouverneurs militaires jusqu’à l’ère Edo. Le terme relie une fois encore l’univers Star Wars au Japon médiéval cette fois-ci moins dans l’inspiration des designs, mais c’est tout de même un hommage appréciable à l’oeuvre originale de George Lucas. Notons qu’il apporte à Boba une fourrure de Wookiee en guise de présent. Le représentant du maire de Mos Espa fait preuve de moins de déférence et permet d’illustrer la mansuétude du nouveau seigneur du crime.

Affublés de gardes du corps Gamorréens récemment graciés, Boba et Fennec découvrent (à pied) Mos Espa.

La ville est présentée ici sous un angle bien différent de ce qu’on voyait dans l’Episode I.

La cantina dans laquelle ils pénètrent mélange éléments familiers, un Ortolan et un Bith qui jouent une variation du thème originale de la cantina de Mos Eisley), et éléments nouveaux : la cantina semble bien éclairée et très propre, moderne avec même des plantes en pot ! Les clients semblent riches et une partie casino est animée par un droïde croupier sorti du cockpit d’un Starspeeder 3000 de l’attraction Star Tours. Le fait que Boba enlève son casque doit signifier qu’il n’est pas du tout sur le credo intégriste des Death Watch de Din Djarin et permet de rappeler qu’il n’est pas Mandalorien.

La sortie de l’établissement donne lieu à une embuscade vue dans les bandes-annonces. Les assaillants portent une tenue qui rappelle celle des Nightcreepers de G.I.Joe. Leur agilité tout comme leur armement (une arme de jet rappelant un kunaï) n’est d’ailleurs pas sans rappeler celle de ces ninjas habillés en violet.

La mise en scène en deux temps de l’affrontement repose sur une hypothèse fragile : l’éloignement des gardes du corps. Passons… L’essentiel ici est de faire avancer le scénario : les menaces du majordome du maire de Mos Espa se sont réalisées et Boba Fett durablement affaibli par son expérience dans le Sarlaac est présenté comme dépendant du Bacta. Le retour dans son caisson est l’occasion d’un nouveau flashback/rêve qui introduit un gang de Swoops, encore un élément récurrent de l’ancien univers étendu Star Wars. La scène où l’enfant Tusken lui fait chercher de l’eau a un côté risible : il faut voir l’extra déguisé en Rodien essayer de creuser le sable avec ses doigts géants en caoutchouc ! Elle a le mérite d’offrir un autre clin d’oeil, à l’origine néo-zélandaise de Temuera Morrison cette fois-ci. Dans la V.O., Boba utilise le terme mate un équivalent de buddy ou « mon pote » pour les pays du Commonwealth. Elle permet aussi d’offrir une porte de sortie à Boba Fett en sauvant l’enfant de la colère d’une créature des sables (que je n’arrive pas identifier sur le moment dans le lore SW) qui semble surgir d’un film de Ray Harryhausen.

 

Vivement la suite.

Blaster
A suivre

1 comment

A la base je ne suis pas un grand fan de l’univers SW, j’aime regarder, j’apprécie mais je n’y voue pas un culte.
Le Mandalorien se suivait assez gentiment même s’il y avait pas mal de longueur et de perte du fil rouge, on a dû attendre les derniers épisodes pour raccrocher les wagons.
Au final je ne sais quoi penser de ce premier épisode de Bouba Fist (pardon c’est pas la même version). J’avoue avoir souris sur le monstre de fin qui m’a fait penser à un Shokan (Goro/Kintaro dans MK).
Reste à attendre la suite pour commencer à se faire une vraie idée.

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *