Vous vous demandez peut être ce que vient faire une série en 3D américaine dans cette rubrique, mais, premièrement, il ne fait pas bon être sectaire et il m’arrivera d’élargir les horizons et deuxièmement, la prélogie et The Clone Wars encore plus particulièrement partagent un paquet de points communs avec les animes japonais traités ici habituellement. Mais j’en causerai dans un prochain épisode, car aujourd’hui c’est un autre sujet qui nous intéresse.
L’un des plus grands traumatisme de ma vie de geek avec l’arrêt brutal du Club Dorothée : la décision de ne pas achever la série The Clone Wars. Alors ok, on a eu une saison 6 en forme de testament très réussie mais il manquait quand même la suite et fin de l’histoire de celle que je considère comme le personnage principal de cette série : Ahsoka Tano. Quelle ne fut pas alors ma surprise lorsque j’appris qu’en cette année 2020, nous aurions droit au dénouement de cette œuvre, sept ans après… alors qu’en est-il ? Déception ou révélation ?
Car bien entendu, lorsque c’est Disney qui s’en mêle on est maintenant habitué au pire et au moins pire mais quand même trop rarement au meilleur en ce qui me concerne. Donc j’appréhendais cette saison finale avec beaucoup de craintes et je ne me jetais d’ailleurs pas sur celle-ci dès sa sortie car ma hype n’était pas immense suite à toutes mes déceptions starwarsiennes des dernières années et surtout parce que j’avais d’autres animes à dévorer avant.
Découpée en trois arcs de quatre épisodes chacun, cette dernière saison est d’un niveau très très inégal. Je ne m’étendrai pas très longtemps sur le premier arc qui conte les aventures d’un commando de clones marginaux et afficionados du combat en mode Expendables car c’est tout à fait satisfaisant à regarder mais comme à peu prêt tout ce que fait Disney depuis qu’il s’occupe de la franchise, ça ne creuse pas grand chose de très profond non plus. On en donne vaguement au spectateur pour son argent avec de l’action à outrance, un développement des persos au ras des paquerêttes et surtout on sort le fameux commando en plusieurs déclinaisons de figurines et c’est tout. Je suis d’ailleurs surpris quand je vois qu’ils vont nous en faire une seconde fournée avec une série entièrement dédié au commando et portant sobrement son nom : Bad Batch. Niveau de hype : proche du zéro absolu de maître Camus (comprend qui peut…) Je crois que la dimension « army » de Star Wars me laisse maintenant complètement de marbre. Mais on ne sait jamais, ils peuvent toujours nous faire un truc sympa si ils s’en donnent les moyens, on en reparle après.
On passe au deuxième arc et là je vais m’attarder un peu plus car franchement j’avais les boules comme rarement. Cet arc est dédiée à Ahsoka Tano. Qu’est-elle devenue après son départ de l’ordre Jedi ? Question que je me pose depuis sept ans !!! Et j’ai eu droit à quoi ? La rencontre avec deux filles des bas fonds un peu paumées et qui ont une dent contre les Jedi. Une malheureuse histoire de contrebande avec les Pyke en toile de fond. On copine, on se fait arrêter, on n’est plus copines, finalement si et on s’échappe. Mais comme on est des gourdes on se fait arrêter à nouveau et on s’échappe encore, pour de bon cette fois. On sent que Filoni est clairement en manque d’inspiration et en mode Rebels pour cet arc. N’en jetez plus, je me suis déjà tapé Rebels justement, où les trois quart des épisodes sont sur ce schéma narratif dégueulasse. On peut tout juste sauver la fin de la saison 2 de ce massacre pur et dur. Et ne me dites pas que c’était pour les enfants car franchement ils méritent mieux que ça eux aussi. Revenons à nos moutons et à ce deuxième arc. Non seulement, vous l’aurez compris, l’intrigue est bidon mais l’action est aux abonnés absent, on se court après comme dans la cours de récré et c’est tout. La psychologie, les intentions et les motivations des personnages sont aux abonnés absents. On nous sert la soupe tiède de la famille des deux copines morte à cause de la philosophie Jedi en guise de fil rouge du lien sentimental entre les trois protagonistes. Franchement je me demande encore comment j’ai fait pour aller au bout de cet arc et regarder le dernier. Mais je ne regrette rien.
Car si j’écris cet article ce n’est pas pour vomir ma bile gratuitement sur cette série (encore que j’y ai pris du plaisir, croyez moi). Mon objectivité me force cependant à dire tout le bien que je pense des deux premiers arcs sinon je ne serais pas le grand journaliste que je suis (sic). Non, si j’écris cet article c’est pour vous raconter le troisième et dernier arc. Il conte parallèlement l’arrestation de Darth Maul par Ahsoka et les événements du film ROTS. Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il compile les qualités les unes sur les autres. Déjà, l’emboîtement des deux récits est vraiment très bon alors que l’exercice était plutôt casse gueule sur le papier. J’aurais aimé que les références et les passages en lien avec ROTS soient encore plus nombreux tellement j’aime ce film mais je ne ferai pas la fine bouche. Ensuite, les relations entre les personnages sont assez jouissives, avec toujours Ahsoka en fil rouge. Ahsoka/Anakin et la lente mais sûre descente aux enfers de ce dernier. Ahsoka et Darth Maul face à l’inéluctable, chacun à sa façon. Ahsoka et Rex enfin, la plus belle, entre respect et affection, magnifique. Et puis l’action au diapason. L’épisode 10 nous offre ce qui s’est fait de mieux en matière d’affrontement au sabre laser. TCW avait déjà mis la barre très haut lors des dernières saisons mais cette fois-ci ils se sont surpassés. Pour ce combat, les réalisateurs ont eu recours a la motion capture avec de vrais acteurs (Ray Park en tête) et ça se sent. Ahsoka et Maul nous en mettent plein les mirettes et on est loin très loin des affrontements neurasthéniques ou trop chorégraphiés de la postlogie.
Enfin, j’ai retrouvé ma chère épiqueness qui me tient tant à cœur et que j’avais perdu ces dernières années en visionnant Star Wars (ok je mens un peu, Rogue One m’a fait plaisir et il en sera d’ailleurs un peu question dans un épisode, les producteurs ne s’y sont pas trompés et ont bon goût). Et en termes d’épiqueness je ne vous parle pas de l’action dans les deux derniers épisodes avec un seul mot d’odre : survie. Survie suite à l’ordre 66 bien entendu. Comment Ahsoka s’y est-elle pris ? Non je ne vous dirai rien, faites vous un beau cadeau et allez passer 1h40 de pur bonheur en visionnant ces quatre épisodes clôturant magistralement TCW.
Le mot de la fin
Vous l’aurez compris, vous pouvez largement vous passer des huit premiers épisodes et je pense même qu’il serait un poil masochiste de s’infliger les épisodes cinq à huit après m’avoir lu mais vous êtes seuls juges. Après tout, les goûts et les couleurs… Mais si vous êtes, comme moi, de ceux qui pensent que la prélogie a quelque chose de plus que le reste, un petit goût de japon, d’anime, de manga, de shonen (j’y reviendrai dans un prochain épisode de FugurAnime) ne passez surtout pas à côté du dernier arc, vous le regretteriez amèrement.
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