FulguroPix : Rastan – Sega Master System (Taito 1988)

 

La première moitié de la décennie 80 a été marquée par un phénomène de mode familier aux amateurs de jouets et de films. Conan, Musclor, Kalidor ou encore John Blackstar ont en commun un ADN barbare.

Au fil des années, les cimmériens et autres Maîtres de l’Univers disparaîtront, emportés par des thèmes plus futuristes et technologiques. Toujours dans les eighties, le domaine vidéoludique ne fut pas reste concernant les barbares. Des titres comme Gauntlet (1985), Golden Axe (1989) ou encore Rastan s’inscrivent pleinement dans cette thématique.

Je souhaitais justement évoquer ce jeu édité et développé par Taito. Rastan a vu le jour sur bornes d’arcade en 1987. L’année suivante sera celle du portage sur la console de salon Sega Master System. C’est précisément cette déclinaison que je vais aborder aujourd’hui.

 

 

Mode et scénario

Rastan est un jeu de plateforme solo mettant en scène un barbare. Vous devrez sauver une princesse kidnappée par des forces maléfiques et ainsi acquérir des richesses inimaginables. Le monde dans lequel vous évoluerez sera le « domaine des ombres de la terre de Semia », un univers fictif très héroïc fantasy. Je reviendrai sur ce point dans quelques lignes.

Le scénario plutôt simpliste de Rastan laisse place à 7 niveaux, tous organisés selon une seule et même configuration. Chacun des tableaux est subdivisé en trois stages : d’abord un environnement extérieur, ensuite un second en intérieur et enfin celui du boss.

 

 

Gameplay et esthétique

Rastan est un jeu de plateforme classique avec un scrolling horizontal et vertical. Notre barbare peut se déplacer d’avant en arrière, sauter, s’accroupir, monter à la corde et se balancer ou encore utiliser la technique du wall-jump (ndlr : sauter d’une paroi à l’autre lorsqu’elles sont juxtaposées). Les mouvements sont relativement nombreux garantissant ainsi une interaction variée avec les éléments du décor. Parlons-en.

Vous traverserez différents environnements à l’esthétique très héroïc fantasy. Une forêt, des cascades d’eau, des salles ornées de colonnes à têtes de cobra ou encore des grottes constitueront autant de milieux à l’atmosphère fantastique.

Les couleurs s’harmonisent parfaitement avec le design des stages. Des teintes assez vives apportent du relief. C’est une particularité de la Sega Master System qui traite parfaitement la chromatique malgré sa puissance de 8-bits.

 

 

L’univers du jeu Rastan est peuplé par différents personnages et créatures surnaturelles. Ainsi les centaures, les chimères, les guerriers squelettes, les harpies et autres hybrides insectoïdes/reptiliens entraveront votre progression avec un niveau de résistance croissant.

Là encore l’esprit héroïc fantasy est parfaitement illustré, notamment à travers les dragons que vous affronterez. Il faudra également se méfier d’autres ennemis plus petits comme des poissons, des serpents ou des guêpes particulièrement hostiles. Des items en forme de fioles vous permettront de rétablir vos statistiques en cas de blessures. Des joyaux assureront les points bonus.

Quelques mots concernant notre barbare Rastan : il apparaît plutôt massif et bien détaillé à l’écran avec son pagne, ses bottes, ses bracelets ainsi que son bandeau autour de la tête. L’acier est très présent sur le plan de l’armement. Une épée (avec ou sans projections), une masse d’armes ou encore une hache constitueront votre équipement. Les gerbes de sang seront monnaie courante.

 

 

Thématiques et symétries

Par-delà le style héroïc fantasy propre au titre Rastan, on pourra relever quelques correspondances et ponts culturels intéressants. Première remarque, notre barbare est brun. Une couleur de cheveux qui nous rappelle Wun-Dar ainsi que les origines relatives à l’action figure de Musclor.

Toujours en référence au monde d’Eternia, l’avant dernier boss du jeu, un dragon rouge surdimensionné, m’évoque Granamyr dans sa déclinaison animée. Ensuite les harpies ainsi que les guerriers squelettes que Rastan affronte au fil des stages sont à mettre en perspective avec le film Jason et les Argonautes de 1963.

Les reptiles disséminés dans le jeu renvoient aux univers de Kull ainsi que de Conan, notamment à travers le premier opus cinématographique de 1982. On peut également citer la célèbre couverture du Weird Tales « The Devil in Iron » (1934) illustrée par l’artiste Margaret Brundage, toujours dans la thématique des barbares et des serpents.

A titre personnel, je considère que l’esthétique du personnage Rastan est une synthèse, un point d’intersection, entre Conan et John Blackstar. Les symétries à faire sont encore nombreuses. Je vous laisse le soin de puiser dans vos cultures respectives afin d’établir d’autres concordances.

 

 

Epilogue

L’adaptation de Rastan sur Sega Master System est indissociable d’une partie de mon enfance. Je tenais absolument à évoquer ce titre dans le magazine. Malgré quelques difficultés à gérer les sauts et des musiques assez répétitives, je garde en tête de très bons moments de jeux.

Dans mes lointains souvenirs de jeunesse, j’avais contacté une hotline dans l’idée d’obtenir des codes « triches » pour le titre Rastan. Il me semble qu’une manipulation devait être exécutée à l’écran de présentation afin d’avoir des vies illimitées. A confirmer par les spécialistes.

J’espère que vous avez pris plaisir à lire cette petite production vidéoludique. Je vous donne rendez-vous très bientôt dans votre rubrique FulguroPix ! Merci à tous pour vos lectures.

6 comments

Nicko says:

Je t’en ferai tester des choses moi ! xD

KissFan says:

Ayant une aversion élevée pour les jeux vidéo, je passe habituellement mon chemin lorsqu’un sujet leur est dédié sur le webzine, mais le visuel du barbare a retenu mon attention. Le jeu lui-même me donnerait sûrement mal à la tête, mais je te rejoins Nicko sur les diverses influences. Dans les années 80, leur première moitié surtout, l’héroic fantasy était très tendance. Je m’étais également essayé à un de ces jeux, plus tard, je dirais au début des années 90. La première « mission » consistait à affronter des squelettes dans un cimetière … Je n’avais pas du tout accroché. C’était ma première et pour ainsi la dire la seule expérience avec un jeu vidéo jusqu’à ce que je passe mes « trois jours » de service national, condensés en réalité sur une journée … et au cours de laquelle il fallait faire sortir une fusée d’un labyrinthe avec des manettes et des pédales, sic!

Nicko says:

Merci Pascal pour ta lecture, et ce malgré ton aversion vidéoludique 😀

Je peux tout à fait comprendre cette sensibilité d’ailleurs, nous sommes tous différents si j’ose dire. Si tu as du temps en ce moment, dégage-en à l’occasion pour lire ne serait-ce que la fin de mes articles dédiés aux jeux vidéo. Je consacre toujours quelques lignes aux thématiques et ponts culturels. Ca peut toujours être divertissant et pourquoi pas, je l’espère, intéressant.

Ton anecdote de la fusée et du labyrinthe m’a beaucoup fait rire ! Je t’imagine sur le dispositif en train de batailler lol Ceci dit je ne serais peut être pas parvenu à faire sortir la petite fusée de son carcan donc je ne fais pas trop le malin. De manière plus personnelle, j’ai grandi avec les jeux vidéo même si je m’intéressais également durant mon enfance à beaucoup de choses. Les insectes d’abord, les fossiles et les minéraux, la lecture, le dessin étaient des passions du quotidien.

Bon souvenir que ce Rastan sur SMS, même si forcément, la comparaison avec la version jouée/aperçue en salle d’arcade avait fait un peu mal sur le moment. Mais se prendre pour Conan à la maison, manette en main, ça n’avait pas de prix à l’époque 🙂

Dans le même registre, même si le style de jeu n’est pas tout à fait le même, et toujours sur Master System, je te conseille de jeter un oeil à Danan : The Jungle Fighter. C’est sorti grosso modo 2 ans après, et donc c’est beaucoup plus beau, et surtout beaucoup plus souple en terme de gameplay.
On perd le côté arcade et la variété/l’originalité des ennemis, mais on gagne une histoire assez sympa, un bon son pêchue et qui reste dans la tête, des graphismes chatoyants (avec des décors variés) et une maniabilité aux petits oignons ! Et on reste un barbare tout musclé en slip 😀

Nicko says:

Merci Tom pour ton message et ta lecture 😀

Je ne connais absolument pas le titre que tu évoques « Danan : The Jungle Fighter ». Je vais m’intéresser à ce jeu en suivant tes recommandations. Surtout que s’il y a un slip dans l’histoire, ça ne peut que me convenir lol

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *