Critique du livre Star Wars : Thrawn Treason de Timothy Zahn

Cet été est sorti le dernier volume de aventures du Grand Amiral Thrawn sous la plume de Timothy Zahn. L’auteur prolifique, pionnier de qui s’appelait il y a quelques années encore l’univers étendu, livre là probablement l’une des meilleures représentations de Thrawn.

Star Wars Rebels comme cadre narratif

A la fois soutien et contrainte, la série Star Wars Rebels encadre assez strictement le travail d’écriture de Zahn pour ce troisième roman canon. En effet, l’auteur doit composer avec une chronologie très contrainte par celle établie par Dave Filoni. Il le fait admirablement bien compte tenu du contexte.

Ainsi la conversation au tout début du chapitre 1 entre le Grand Moff Tarkin et le Grand Amiral Thrawn est une reprise intégrale du dialogue de l’épisode 10 de la saison 4 de Star Wars Rebels.

Tarkin demande donc à Thrawn de laisser le gouverneur Pryce s’occuper des rebelles de Lothal pour se joindre à une réunion stratégique sur le financement de son projet de chasseur stellaire TIE Defender. En effet, en prélude aux événements de Rogue One (fil conducteur des saisons 3 et 4 de la série TV), le Directeur Krennic ratisse toutes les ressources impériales pour finir l’Etoile noire. Or Tarkin qui souhaite miner l’influence de Krennic compte sur Thrawn pour l’aider dans cette entreprise. De cette rencontre holographique au sommet entre Palpatine, deux grands amiraux de la flotte, un Grand Moff et le directeur de l’Advanced Weapons Research Division du Bureau de la sécurité impériale, émerge une mission annexe pour Thrawn. Ainsi se trouve justifiée son absence de Lothal pendant une douzaine d’épisodes de la série Rebels.

Il revient à la toute fin de la série, une fois sa mission accomplie, bien entendu, avec une consigne particulière de Palpatine. En effet, l’Empereur lui demande de préparer à bord du Chimaera une salle spéciale où il pourra convertir le jeune Ezra Bridger.

La contrainte narrative induite par la fin de Star Wars Rebels imposait à Zahn de boucler certains détails comme la disparition du commodore Faro et l’arrivée du capitaine Pellaeon. C’est bien fait, proprement et avec le talent dont l’auteur a  su faire preuve à plusieurs reprises déjà.

Un certain talent pour le recyclage

Talentueux et captivant, l’auteur sombre parfois dans la facilité.

Il recycle des images fortes de Star Wars Rebels comme Thrawn entouré par ses Death Troopers. Plus fatigant, il ré-utilise sans réelle inventivité la fameuse manœuvre Marg Sabl qu’il nous ressert depuis 1991.

Le chef d’œuvre de Thrawn

Malgré ces défauts, Thrawn Treason conclut brillamment la trilogie initiée par Zahn. En effet, il fait la démonstration du génie tactique du grand amiral en décrivant une bataille inédite dans la longue histoire des romans Star Wars. Thrawn livre une bataille par procuration et à distance laissant au commodore Faro l’exécution d’un plan anticipant le moindre mouvement de son adversaire. Un chef d’œuvre auquel Karyn Faro apportera sa touche personnelle, convaincant Thrawn de la nécessité de promouvoir son officier en second.

Il offre également un aperçu des coulisses d’une unité mal connue jusqu’à présent : les Death Troopers. C’est pas mal amené et plutôt bien réalisé avec une confirmation des hypothèses évoquées dans les bouquins sur Rogue One.

Au final, Thrawn Treason remplit bien des zones d’ombre de la série Rebels tout en préparant au film Rogue One. Malgré la fin de la série TV, Zahn et Filoni ont admis que le personnage avait survécu, probablement dans les régions inconnues de l’espace sauvage. Un endroit parfait pour préparer la suite de l’Empire, et exécuter le plan Contingency de Palpatine ?

 

Blaster
A suivre

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