Les Fans contre-attaquent : une collection Star Wars exposée à Paris

Fulguropop a eu la chance de visiter jeudi soir dernier en avant-première l’expo Les Fans Contre-attaquent qui se tient depuis le 14 décembre et jusqu’à mars 2019 à l’Espace Expo Lafayette-Drouot (Paris IX°, à deux pas du métro Le Peletier, non loin des Folies-Bergères et du Musée Grévin). De mémoire de fans de Star Wars, on n’avait encore jamais vu une expo si pleine de déjà-vu et pourtant inattendue ! Pour tout savoir sur cet événement insolite, c’est ici : franchissez avec nous les portes de l’espace Lafayette-Drouot !

D’abord le lieu : en plein cœur de Paris, ce nouvel espace qui sentait encore la peinture il y a trois jours mérite le détour : sur 3 niveaux, 1200m², on y retrouve l’esprit de feu le musée des arts ludiques, à savoir un parcours bien agencé qui permet de mettre en valeur pas mal d’objets sous vitrine (parfois durs à photographier correctement en raisons de l’éclairage) et quelque recoins au niveau des escaliers qui permettent de cacher quelques belles surprises (nous y reviendront). Nul doute que si ce cadre original poursuit son exploration de la culture geek et/ou accueille des collectionneurs, on devrait rapidement s’y plaire et le quartier Lafayette-Drouot pourrait devenir l’antre des fans geeks de tous horizons…

Mais nous n’en sommes pas là. Place à du Star Wars à un moment de l’année où aucun épisode galactique n’envahit les écrans, ce qui devrait combler d’aise les Jedi en manque de leur dose annuel de saga ! Bien pensé côté timing de la part des organisateurs qui savent en plus communiquer à l’aide d’un beau visuel de Yoda, les yeux mi-clos… Accueillis d’emblée par deux fresques et les droids dans le fond, une boutique attenante devrait encore plus attirer le regard vers le 44 rue du Faubourg Montmartre !

L’expo inaugurant ce lieu a tout, sur le papier, de la bonne surprise : s’adressant aux fans, elle présente « la plus grande collection d’Europe », celle de Daniel Prada, collectionneur madrilène né en 1978 ayant amassé des tonnes d’objets depuis 1986. Et à l’intérieur en effet, l’agencement séduit d’emblée : chronologie des films qui commence par le bas (prélogie oblige), on grimpe les étages en découvrant (ou redécouvrant) des costumes, des masques, des répliques de toutes les marques mythiques (Sideshow, Kotobukuya, Hasbro…), des maquettes, sculptures, etc, etc…

Les espaces distinguent les épisodes : on est pris de frisson dans la partie consacrée à l’Empire Contre-Attaque : ce Snowtrooper qui nous fixe du regard, ces maquettes qui réinventent Vador en tête du cortège, conduisant Solo dans sa carbonite… Mais pourquoi avoir transformé le décor de Hoth avec toutes ces forêt boisées en arrière plan ? Voilà qui surprend…  Ce qui impressionne n’est pas tant les pièces finalement (toutes vendues dans le commerce, mais parfois chères) que leur rassemblement en un même lieu. Et l’on se prend à vénérer ce collectionneur espagnol ayant le mérite de mettre sous d’innombrables cubes de plexiglas autant de belles pièces coûteuses que nous avons tous vu disséminées par ailleurs, notamment dans les vitrines de nos boutiques préférées… Après les espaces consacrés aux deux trilogies, place aux épisodes Disney, à l’univers étendu et à pas mal d’objets inclassables comme une armure de Samouraï-trooper assez séduisante ! On cherchera toutefois en vain des props ou du vintage d’exception, là n’est pas le lieu.

C’est bien là toute la limite que certains esprits chagrins pourront reprocher à cette expo ibérique : point de pièces réellement anciennes et/ou uniques -à de rares exceptions -modernes- près (on y reviendra)- mais beaucoup de belles « statuettes », récentes, parfois mal identifiées dans les cartels. Daniel Prada s’en explique d’ailleurs : avant que son expo ne devienne itinérante, les descriptifs insistaient sur l’origine des pièces, l’échelle, la marque… Désormais comme il destine son expo au grand public, il préfère miser sur l’immersion induite par un tel regroupement de pièces. On loue l’exploit de pouvoir ainsi collectionner ET présenter ses objets dans un grand espace, surtout à Paris où nombre de collectionneurs ont une grande partie de ces pièces… au fond de cartons ou dans des vitrines minuscules…

On sent par ailleurs que Prada aime ses objets et qu’il les connait bien : préférence nette pour les personnages (costumes taille réelle et statues, assez grandes) plutôt que les vaisseaux (on cherchera en vain les étoiles noires, faucons, Tie et X-Wings, désespérément absents ou presque…). Il possède manifestement du beau vintage espagnol mais n’en montre qu’une infime partie en début d’expo : peut-être une future idée qui sait ? En tous les cas il y a matière à prendre de superbes photos !

Et puis il y a ces constructions taille réelles et uniques faites par des fans et qui prennent de la place : mention spéciale pour le Rancor dans l’ombre (bien que différent de celui montré dans les vidéos de présentation). On est moins fan du Jabba, réinterprété à une sauce cartoon qui lui convient moyen selon nous… Les enfants devraient adorer ! Notre coup de cœur : les mises en scène de vaisseaux par échelle de taille, notamment ce At-At géant d’Hasbro qui se décline jusqu’à des reproductions microscopiques. Autre petit bémol : quelques vitrines ont souffert du mal des transport ou d’imprécisions : ici un sabre allumé de Ben se balade au sol alors qu’il a les mains jointes, là Walrus Man est rebaptisé Ponda Dada (sic). Et puis parfois l’exposition prolongée à la lumière a fait son œuvre, comme dans feu la vitrine de Galactic Stories : certains visages en pâtissent… Ces détails amuseront ou énerveront les fans hardcore, c’est selon… On cherchera aussi les Lego, grands absents de ces scénographies pour une raison inexpliquée (alors qu’on les voit furtivement dans la vidéo de présentation).

Reste le prix d’entrée : il peut paraître élevé pour ceux qui ont déjà tout vu et qui seraient tentés de comparer avec, au choix, les expos de la Villette, de la cité du cinéma, d’Arnaud Grunberg aux Arts Décoratifs ou même du Rancho Obi-Wan de Sansweet aux Etats-Unis. Oui, là on serait plus près de la galerie Sakura ou même d’une flânerie chez Pulp’s ou Forbidden Planet qu’à l’intérieur d’un musée osons le dire ! Le fait est qu’il ne faut pas comparer : on n’est certes pas dans la même catégorie mais cette petite expo fait du bien, ne serait-ce parce qu’on félicite son auteur pour sa persévérance et que nombre de collectionneurs seraient bien incapables de réussir à partager ses trésors comme il le fait, sans l’aval de Disney ou d’autres… Bravo et merci à lui ! De telles initiatives, on en redemandera encore et toujours !

Les Fans contre-attaquent  -l’expo

à partir du 14 décembre et jusqu’à fin mars 2019.

44 rue du Faubourg Montmartre, 75009Paris

Métro : ligne 7 – Le Peletier

du mardi au vendredi de 12h30 à 18h – 16€ tarif adulte. Samedi/dimanche de 10h30 à 19h – 18€ tarif adulte

des réductions existent (voir le site)

www.centre-expo-lafayette-drouot.com

 

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