The Whale : critique d’un film bien trop gros par Olivier

Rarement un film ne m’avait été vendu avec autant d’adjectifs pour le définir : grandiose, chiant, pathos, incohérent sont des exemples de ces adjectifs pour définir The Whale, le film de Darren Aronofsky sorti en 2022.

Le film est inspiré de la pièce de théâtre de Samuel D. Hunter et nous raconte l’histoire de Charlie, un professeur exerçant ses cours à distance pour une université de l’Idaho. Il garde sa caméra éteinte car Charlie a honte de son apparence, il souffre d’obésité morbide et est sur le point de mourir. Nous le suivons sur quelques jours de sa vie et sa tentative de reconquête de sa fille.

 

 

En voila un sujet bien casse gueule. Et Aronofsky n’est pas du genre a faire dans la dentelle. La séance d’intro du personnage le présentant un train de se masturber sur du porno gay donne le ton. La séquence de crise qui en découle aussi. Nous aurons donc le droit a un film sans ambiguïté et cru dans sa réalisation, dans sa façon de présenter Charlie. D’ailleurs le terme de dégoutant revient régulièrement et le réalisateur appui volontairement dessus à travers certaines séquences, notamment celles ou Charlie se nourrit. Un sentiment renforcé par les autres protagonistes de l’histoire, sa fille, son ex femme et surtout le livreur de pizza. A travers sa relation avec les différents personnage, Charlie abandonne volontairement sa vie en se nourrissant de façon abusive, conséquence de la perte de l’être aimé. Charlie s’auto détruit, s’en excuse en permanence mais ne souhaite pas être sauvé.

 

 

Autour de lui gravitent plusieurs personnage, sa fille avec qui il essaie de renouer une relation, une gamine de 16 ans absolument horrible campée par Sadie Sink, une jeune actrice propulsée par la série Stranger Things. Un jeune évangéliste tentera de le sauver à travers la parole de dieu. Et Liz, sa seule amie mais aussi son infirmière fera tout ce qu’elle peut pour l’aider dans son quotidien.

Analysons un peu tout ca en commençant par les acteurs. Brendan Fraser dans le rôle de Charlie est exceptionnel et il n’y a pas d’autres mots. Sa performance lui vaudra l’oscar du meilleur acteur. Il ma bluffé et tient le film à lui tout seul. C’est d’ailleurs un problème, il crève tellement l’écran que les autres acteurs paraissent fades. Voir même mauvais pour le personnage d’Ellie. Sadie Sink joue comme un pied et on n’y croit pas une seule seconde.

Se basant sur une pièce de théâtre, les décors sont donc limités et l’action se passe uniquement dans l’appartement de Charlie. Un appartement sans âme, banal et qui n’apportera rien. La musique est anecdotique et c’est dommage car j’y apporte beaucoup d’importance dans un film. La transformation physique à travers le costume est quand à elle tout simplement bluffante. Cela vaudra aussi un oscar. Quel réalisme dans cette apparence, on croit totalement au fait que Fraser pèse pus de 200kg.

 

 

Niveau réalisation, Aronofsky est fidèle a lui même. Il n’hésite pas à faire des gros plans sur Charlie, à faire voir la réalité du personnage. Il film sans artifice et de façon assez crue. Et il verse très facilement dans le pathos avec des discours larmoyant expliquant pourquoi Charlie est dans cet état. Et ces discours sont gênants, chaque protagoniste semble penser que ce n’est pas de la faute de Charlie s’il est si gros, que c’est un accident, juste pas de bol. Tout le monde semble oublié que c’est volontaire.

Et comme cette obésité est l’élément central du film, et bien le discours général devient bancal. Aronofsky s’éloigne du sujet et nous emmène avec lui. Plus on avance et moins j’ai d’empathie pour ce personnage. En résulte un film totalement contradictoire, le cul entre deux chaises, ou plutôt assis sur deux chaises, d’un coté la performance incroyable de Fraser, de l’autre cette réalisation en demi teinte qui ne prend pas la bonne direction.

 

Il m’est très difficile de recommander ou non ce film. J’ai eu au visionnage la sensation d’avoir assisté à un grand film tant la prestation de Fraser est bonne et en y réfléchissant à tête reposée, il y a tellement d’autres choses qui ne vont pas. Faites vous votre propre idée, ou si vous en avez une une et bien partagez la en commentaire.

Olivier

1 comment

Lanace says:

Ton avis rejoint effectivement ce que l’on a pu lire sur les internets concernant ce film, oui mais non.
Pas le genre de sujet qui m’attire au premier abord et les prix obtenus aux Oscars (comme aux Césars), j’en suis revenu.
Merci pour cette critique en tout cas.

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