Star Wars Andor : critique des épisodes 1, 2 et 3 de la saison 2

On l’attendait, elle arrive enfin sur Disney+. La saison 2 d’Andor démarre fort avec un découpage original pour une série Star Wars. En effet chaque semaine Disney diffusera 3 épisodes (sur 12) formant un arc narratif presque complet. Voilà qui permettra de couvrir en quatre mini-séries le temps qui sépare la saison 1 d’Andor (en 5 BBY) et le début du film Rogue One (-0 BBY selon la nouvelle chronologie officielle).

La première séquence commence par l’épisode 1 intitulé Un An après, qui dure 54 minutes  il est suivi de Sagrona Teema  (47 minutes) et de La Saison des récoltes (56 minutes). Elle se déroule en 4 BBY. Oui, comme dans la saison 1, Lucasfilm a décidé d’y aller à fond en mentionnant le calendrier créé pour l’univers étendu.

 

Andor S02E01 : Un an après

L’épisode commence par une scène qu’on prend en cours une sorte de cold open qui donne le ton. Déjà, pas de récap de la saison précédente. Le héros est tellement balèze, la série tellement bien faite que vous n’avez qu’à tout revoir. De toute façon si vous êtes là devant votre télé c’est qu’on vous accroché avec la saison 1 et vous n’avez pas pu oublier les épisodes diffusés il y a trois ans.

Dans un hangar blanc qui abrite le prototype TIE Avenger vu dans les extraits et les bandes-annonces diffusées précédemment. On découvre un aspect méconnu des chasseurs impériaux, le mode d’entrée du pilote dans le cockpit. Ce prototype est bien plus spacieux que les chasseurs classiques. Notez qu’il a aussi une verrière cohérente entre l’extérieur et l’intérieur, un détail sur lequel j’ai pas mal réfléchi au fil des ans et que j’avais résumé dans cet article.
Je crois que le droïde aperçu dans le hangar appartient à un modèle inédit. J’adore le design des droïdes impériaux.

Ce hangar se situe dans un complexe militaro-industriel de Sienar (le Centre 73) qui rappelle le diagramme de la garnison impériale introduit par West-End Games pour le jeu de rôle Star Wars dans les années 80-90 ( cf. le Star Wars Sourcebook de 1987, notamment).

 

L’esthétique du complexe semble aussi épurée, mais plus douce que les habituelles installations militaires impériales.

Des Range Troopers patrouillent dans les couloirs. Cela me semble un peu bizarre au regard du concept même de ces forces d’élite impériales censées opérer en milieu hostile loin de tout confort/soutien. Ceci dit, Andor est la première série à reprendre le concept des Range Troopers vus dans Solo. C’est assez cool, j’aime bien voir les concepts précédents réutilisés et pas cantonnés à une seule planète. C’est que que Filoni et Favreau avaient déjà fait pour le Shore Trooper réintégré dans Andor et dans The Mandalorian (Saison 2).

Cassian  déguisé en pilote d’essai impérial porte instinctivement la main à son arme quand il entend passer la patrouille. Il attend seul, dans un mess désert et faiblement éclairé, Niya, la technicienne qu’on a vu quelques instants avant s’affairer sur le TIE. Elle lui donne les moyens de voler le vaisseau y compris un mot de passe qui fera tiquer les amateurs de la franchise : Kafrene. Le nom ne vous est certainement pas inconnu, il s’agit de l’astéroïde où l’on a découvert pour la première fois Cassian Andor dans Rogue One.

D’entrée de jeu, le thème de la série d’espionnage est bien marqué avec cet source rebelle qui facilite le travail de l’agent secret. Les consignes qui lui ont été données avant la mission, l’anxiété de la source, la manipulation par l’agent… Cassian part voler le vaisseau, mais le fameux droïde réagit, mais Cassian le neutralise en un clin d’oeil.

La série insiste sur le caractère expérimental du chasseur : cela prépare le spectateur aux hésitations de Cassian dans son pilotage ou l’activation de l’armement. Il a dû s’entraîner sur la base des chasseurs classiques, mais il ne se laisse pas déconcentrer par la surprise : seule la mission compte.

Bien entendu, les bandes-annonces avaient vendu la mèche, ce vol ne se passe pas comme prévu et son décollage raté donne l’alerte. Le hangar blanc se retrouve baigné d’une lumière rouge. Et là débarquent les stormtroopers.

 

Et un Range trooper armé d’un lance-roquette dont Hasbro propose déjà une figurine.

J’aime bien le système de visée en affichage tête haute du nouveau TIE de Cassian. Les informations sont subtiles et le pilote n’est pas distrait par l’apparition intempestives de données.

L’armement expérimental de ce chasseur fout le chocottes, d’un tir de cette plateforme verte il réduit en cendre la chair et l’acier. Voilà qui offre une porte de sortie à Cassian Andor qui a bien du mal à maîtriser son TIE. Il est pris en chasse par deux appareils dont les ailes courbes me font penser aux propres proto (TIE Advanced V1) des inquisiteurs impériaux dans Star Wars Rebels. Comme toujours dans Star Wars, les immenses ressources de l’Empire ne sont pas mobilisées quand il s’agit de donner la chasse au héros. Cassian s’envole donc vers l’espace, son vaisseau devant probablement abrité un hyperpropulseur.

Changement de décor pour la scène suivante, sur Mina-Rau, la planète agricole déjà identifiée, la petite bande de réfugiés (Paak, Brasso, B2-EMO) de Ferrix se rassemble autour de Bix Caleen dont les nuits sont hantées par les séances de torture qu’elle a subies un an plus tôt.

Enfin, on découvre pour la première fois la planète Chandrila dans une production live. On comprend que la famille Mothma ne crève pas la misère alors que se prépare le mariage de la fille de Mon. Eh oui, elle a cédé. Elle a vendu sa fille. Ce n’est pas non plus une surprise quand on a vu la bande-annonce, mais c’est quand même un choix difficile qui s’est imposé à la sénatrice. Elle fait bonne figure face aux invités qu’elle accueille et gère les détails des festivités (tout en éconduisant son ancien petit ami), mais elle est surprise, comme sa cousine Vel, de voir débarquer Luthen Rael. Le maître espion a été invité par le père du marié, Dano Sculdun, l’homme d’affaires louche qui a négocié avec Mon le blanchiment de ses dépenses pour le compte de la Rébellion. A distance, Luthen et son assistante essaient de suivre le déroulement de la mission de Cassian, mais leur présence sur Chandrila , au milieu de tant de dignitaires, complique leurs communications.

La planète Mina-Rau a des allures de monde de la série animée The Bad Batch, devenus fermiers Bix et ses compagnons mènent une vie simple de mécaniciens (sans papiers) au service d’une population locale d’agriculteurs. L’apparition soudaine d’un vaisseau impérial (un croiseur léger Gozanti ?) au-dessus des champs inquiète Bix. C’est une mission impériale de recensement/audit/inventaire qui risque de leur causer des ennuis.

Cassian pose son chasseur dans une clairière d’où il est parti trois jours plus tôt. Son transport d’origine a été réduit en épave. Il a rendez-vous avec Porco, mais tombe dans une sorte d’embuscade d’humains armés et pas fans de sa combinaison de vol impériale. Cassian a semble-t-il été fait prisonnier par les enfants perdus de Peter Pan. Querelleurs et amateurs, ces apprentis rebelles (de la celule de Maya Pei, évoquée dans la saison 1) sont un pâle reflet de l’agent déterminé qu’est Andor. Ils prévoient de voler le vaisseau pour quitter cette planète, mais son caractère expérimental les bloque. On sent qu’ils sont démunis, des pieds-nickelés naufragés. Cassian prépare déjà son évasion en manipulant son geôlier de fortune, mais la tension monte entre ces soldats d’infortune et Cassian se retrouve au milieu.

Laissons-le à ses ennuis pour partir au Malteen Divide avec Krennic qui préside une réunion secrète. Les officiers, les membres du BSI (dont le major Partagaz et Dedra Meero) ou de la division scientifique présents ont été choisis pour participer à un projet secret. Krennic explique que leurs supérieurs comme Tarkin et Yularen seront informés par l’Empereur en personne quand celui-ci le jugera nécessaire.

Je pense que j’ai craqué quand j’ai vu la diffusion d’un film promotionnel sur les atouts économiques de Ghorman, la fameuse planète martyre à l’origine d’un élan de sympathie dans la saison 1 et le point de départ de la création de l’Alliance rebelle dans l’univers étendu. J’en ai reparlé récemment dans cet article. Ce film est tout bonnement une pépite, à mi-chemin entre la séquence sur l’invention du tissu dans La Cité de la peur et les Messages à caractère informatif. Le ton et le propos, doucement surannés, m’ont bien amusé en tout cas. Krennic explique que la planète présente un intérêt pour l’Empereur dont le rêve, l’indépendance énergétique, est contrarié par les tracasseries administratives et le contrôle du Sénat sur la recherche. Autre surprise, puisqu’on attendait une passion pour la suprématie militaire. Krennic désigne le projet comme l’Initiative Energie. La VO se paie le loisir d’un clin d’oeil au pouvoir illimité, l’ “Unlimited Power” réclamé à cors et à cris par Sidious quand il éliminait Mace Windu). Or le sous-sol de Ghorman regorge de Kalkite. Ce minerai permettrait de résoudre les questions énergétiques qui plombent le projet de l’Etoile noire (dans les Rogue One et ses romans satellites, le sujet c’est plutôt les crystaux Kyber, mais bon, un problème à la fois) qui doit être fini dans trois ans.  Voilà qui scelle le destin de cette planète précédemment célébrée pour la qualité de son tissu à base de soie d’une araignée indigène. Les forages envisagés sont de nature à rendre la planète instable (à la manière des événements sur Cynda racontés dans le roman, Une nouvelle aube). Les officiers ont donc été réunis pour préparer cette opération. L’amiral Daysar pointe la difficulté de la tâche pour une planète habitée par 800 000 personnes. Partagaz redoute les remous politiques d’un monde aussi influent et connecté au reste de la galaxie. Pour justifier la prise de contrôle impériale, Dedra Meero suggère d’organiser une insurrection.

Andor S02E02 : Sagrona Teema

Alors que les membres de la cellule de Maya Pei continue de s’affronter façon rivaux de Painful Gulch ou Koh-Lanta, Partagaz et Meero retournent au BSI sur Coruscant. Elle confesse qu’elle ne veut pas sacrifier sa quête de l’Axe pour le projet Ghorman, mais Partagaz la convainc de l’opportunité que représente le fait d’avoir été choisie par Krennic. On la découvre par la suite en civil, en couple avec Syril Karn.

Les réfugiés de Ferrix rencontrent les premiers éléments de la mission impériale et la pression se resserre sur eux. L’échange sur l’avant-poste fait une nouvelle fois référence à la monnaie dans Star Wars. Il faut vraiment que je sorte mon dossier sur ce sujet. Je bosse depuis plusieurs mois dessus.

L’assistante de Luthen a quitté Chandrila pour retourner dans leur boutique de Coruscant d’où elle pourra enfin monitorer les communications de sa rébellion. Luthen Rael et Mon Mothma, sur Chandrila, s’inquiètent de l’attitude de Tay Kolma qui a aidé Mon à couvrir ses transferts financiers.

Cassian profite d’une partie de shifumi pour reprendre le TIE Avenger (punaise cette cellule de débile méritait vraiment d’être démantelée) et l’on découvre qu’il était pendant tout ce temps sur Yavin.

Andor S02E03 : La Saison des récoltes

Sur Mina-Rau, la vie communautaire continue, B2 joue avec des enfants armés de blaster (un bowcaster) en bois, mais la quiétude ne saurait durer. Les inspecteurs impériaux vont bientôt arriver, Brasso et ses amis doivent quitter le hameau pour éviter le contrôle de leurs visas (bizarrement on ne parle pas de chain code dans le cas présent).

A l’image de l’épisode précédent, la partie sur Chandrila explore deux axes : l’aspect ethnologique  des rites matrimoniaux locaux et les sacrifices que les Rebelles consentent à la cause. Sculdun offre à sa belle famille une statue de 25 000 datant du tout début de la République et rescapée de la destruction infligée par les Rakatans (une canonisation qui va faire plaisir aux amateurs de KOTOR, même si l’existence dans le canon de cette espèce alien, la première à avoir maîtrise les voyages hyperspatiaux, date en fait d’une publication dans un fascicule DeAgostini sur le Faucon Millenium). A la grande surprise de Vel, Sinta refait son apparition pour s’occuper de Tay Kolma

La vue depuis l’appartement de Syril et de Dedra change du quartier où il résidait avec sa mère, l’ascension sociale est en marche, même si la pression familiale se maintient avec l’invitation de la génitrice pour un repas de présentation assez intrigant et gênant. Il nous en apprend plus sur l’histoire des deux amoureux : le père de Syril a abandonné sa famille et Dedra a grandi dans un orphelinat (kinderbock) impérial après l’arrestation de ses parents quand elle avait trois ans. Dedra manoeuvre à merveille avec la mère, imposant son contrôle sur la situation familiale.

Kleya Marqui reçoit l’appel de Cassian qui fulmine contre ce plan foireux et apprenant la précarité de la situation de ses amis il met le cap sur Mura-Na.

Là-bas, l’étau impérial se resserre. sLe halftrack impérial convient parfaitement à l’esthétique et aux besoins impériaux sur une planète éloignée. A la différence des troupes sur Mapuzo (dans Obi-Wan Kenobi), les soldats de l’Empire ici n’ont pas à faire appel à un civil conduisant un FMR-385 cargo speeder.

L’arrivée de Cassian avec le TIE Avenger ne passe pas inaperçu, mais elle tombe à pic pour sauver Bix et Wilmon des griffes des impériaux. Brasso lui n’a pas cette chance

Il est temps de partir pour les trois survivants (sans B-2EMO, snif).

 

 

6 comments

Sith says:

Partie de shifumi, échanges sociaux inutiles et totalement incongrus pour Starwars, rapports houleux belle fille/belle mère sur Coruscant et leçon sur le mariage forcé sur Chandrila ( il semble que Disney soit toujours empêtré dans ses illusions wokistes), bande annonce alléchante et
contenu finalement creux et très moyen. STARWARS en 2025, c’est comme Anakin Skywalker en 1983 : il est bien mort.

Tiens c’est marrant ça, j’ai du mal à voir du wokisme dans la série. Le personnage masculin est séduisant, il le sait et il utilise cet atout pour manipuler. C’est pour moi plus proche de James Bond que des remakes Disney.

A part la bande de Maya Pei, l’essentiel de la proposition de la série m’a séduit. J’ai beaucoup aimé la tension autour de Tay Kolma, par exemple.

Sith says:

C est le coup du mariage arrangé ( voire forcé) qui m’ a fait penser à une attitude woke des plus exécrables puisque, si sur le fond, on ne peut qu’ avoir de la réprobation, la jeune fille semble s’ y complaire après avoir fait un caca nerveux à sa mère ( le message woke serait selon moi ” on ne peut pas sauver ces gens de leurs médiocrité” j ai trouvé ça un peu lourd

Je crois que la confrontation avec la mère est à l’origine même du mariage. La fille se jette dans la tradition chandrilienne en réaction à l’émancipation de sa mère. Pour le coup, j’en tire une analyse inverse (surtout si on rapporte cette question à des exemples du monde réel). L’idéologie wokie aurait à mon sens tendance à relativiser les coutumes qui nous semblent à nous occidentaux moyen-âgeuses.

Fansolo says:

Wow cet épisode 3 m’a scotché : le montage alterné avec la scène de fête/danse et la tentative de viol (oui,dans un Star Wars !) et règlement de compte facon canicule ou la mort aux trousses c’est fort, très fort…
Vivement la suite !

Le degré de maturité de cette série est assez dingue, comme je le disais l’autre jour, c’est incroyable de montre une tentative de viol dans une série D+ Star Wars. Et le fait que Bix insiste le rned encore plus fort.

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