Une fois n’est pas coutume, Il aura fallut trois jours pour que la figurine exclusive proposée par le site de vente en ligne Mattel Creations soit épuisée.
Désintérêt des fans pour le personnage ou énorme quantité produite par le fabricant? Chacun aura son idée sur la question..
Les Maitres de l’Univers tels que nous les connaissons sont la somme d’apports de différents protagonistes dans le processus de création de la ligne de jouets originale.
Rendons cependant à César ce qui appartient à César, ou plutôt à Taylor. Car oui, sans l’inventivité de Mark Taylor point de Maitres de l’Univers. C’est de l’imagination de cet artiste que tout part. De ses ébauches, aboutiront les premiers concepts des personnages emblématiques de cet univers.
Mattel dominant le marché des jouets pour filles avec l’indétrônable Barbie, le fabricant cherche également à conquérir le cœur des garçons, bien qu’il détienne dans son giron Hot Wheels.
Ayant raté la licence Star Wars, il lui faut proposer un équivalent.
Ce sera chose faite avec, pour point de départ, l’idée de Mark Taylor et ses personnages tout droit sortis d’un univers rappelant peu ou prou Conan, qui connaît également un immense succès.
Parmi ses différents concepts, il en est un qui ne sera finalement pas retenu.
Il date de 1980 et représente une sorte d’orc, le visage presque squelettique, à la peau verte.
A l’époque de la gamme Classics, des concept-arts de Mark Taylor circulaient parmi les fans dont celui de cet être étrange et verdâtre.
Le responsable de la ligne MOTU à l’époque, Scott Neitlich, découvrit dans les archives de Mattel, des noms préliminaires pour les premiers personnages dont, bien évidemment, Skeletor. Tout le long de sa conception, il avait était affublé de diverses appellations dont « D Man », « De-Man » ou encore « Demo-Man ».
Bien que sur le croquis du personnage qui nous intéresse ici il ne faisait mention d’aucun nom, Scott Neitlich décida de le baptiser Demo-Man.
Pour info, Mark Taylor le nommera plus tard « The Merciless » quand il sortira un portfolio de ses dessins préliminaires.
Concernant la gamme Classics, l’idée était de faire cohabiter les différents univers créés par les multiples supports (jouets, mini comics, dessins animés, etc…) pour n’en faire qu’un et ainsi tenter d’expliquer, bon gré mal gré, les origines des différents protagonistes.
Quand vint le tour de Skeletor, Mattel (enfin, Scott Neitlich) eut l’opportunité d’inclure Demo-Man dans la genèse du seigneur de la destruction.
Keldor, l’alter égo de Skeletor, après s’être fait brûler le visage par son demi-frère, le roi Randor, se rend chez son maître Hordak pour se faire soigner. Le chef de la Horde y voit l’opportunité d’élaborer un être maléfique qui pourra l’aider à conquérir Eternia. Pour se faire, il fait fusionner son élève avec Demo-Man, un être extra dimensionnel originaire de Despondos.
Ou comment raccrocher les wagons (spéciale dédicace à Hachiman) avec Despondos, la dimension d’où provient Skeletor dans les premiers mini comics!
Skeletor renferme donc un démon, faisant de lui un être maléfique.
Voilà comment la figurine fera son apparition dans la gamme Classics en 2011.
Exclusivité Mattel Creations, la figurine est proposée dans un blister collector friendly.
Le système de glissières permet de profiter de l’esprit maléfique de Despondos sans avoir besoin d’abîmer l’emballage.
Le genre d’attention qui fait plaisir aux collectionneurs en boîte.
La charte graphique reste la même avec, dorénavant, une illustration du personnage en façade (rappelant le travail de Bruce Timm sur les packagings vintages)
Le mini comic fournit reprend, dans les grandes lignes, les origines de Skeletor tout en y mêlant donc Demo-Man.
On y apprend comment il parvient à s’en défaire.
Les dessins sont, cette fois-ci, corrects. Mattel, comme Marvel ou DC, a parfois tendance à donner l’opportunité à des dessinateurs, au trait plus que douteux, de s’exprimer. Rappelons-nous certains mini comics vintage, c’était déjà le cas.
S’agissant d’une version exclusive, nous avons le droit à une illustration sur le cardback toute aussi exclusive.
C’est à nouveau le duo d’artistes argentins, Axel Giménez, pour le crayonné, et Francisco Etchart, pour la mise en couleur, qui est à l’œuvre.
Encore une fois, les artistes nous offrent une incroyable représentation du personnage. L’ensemble occupant l’entièreté du dos de la carte.
La mise en scène rappelle une composition du maître Frazetta, renforçant l’influence, entre autres, de Conan sur la licence.
Le duo nous a habitué à parsemer, de ci de là, diverses autres clins d’œil.
On peut noter la présence de volatiles qui ne sont pas sans rappeler ceux qui illustraient certaines œuvres du grand William Georges sur les boîtes vintages.
Le démon de Despondos abat sa colère sur ce qui ressemble aux Skeleton Warriors (coucou Slipman et Blondin) de la même gamme Origins, créations d’Axel Giménez. Ils arborent des chaînes tenues par des cadenas semblables à celles que l’on peut retrouver sur la version Dragon Blaster de Skeletor.
On aperçoit également le crâne surmonté d’un casque à corne tel qu’il apparaît sur le concept-art original.
Ces détails constituent de véritables perles pour les amoureux de la licence.
Une fois débarrassée de son étui, nous découvrons la figurine ainsi que les accessoires fournis.
Comme pour la version Classics, nous avons le droit à deux têtes supplémentaires.
D’abord, le fameux crâne orné d’un casque que l’on retrouvait sur l’illustration originale de Mark Taylor.
Il s’agit, ici, ni plus, ni moins, d’un recast de crâne du pack Skeleton Warriors Origins.
Ensuite, un recast également du crâne de Skeletor façon Alfredo Alcala issu, lui, du pack Rise Of Evil Origins.
Les deux « visages » ayant simplement reçus une nouvelle peinture, le tout afin d’amortir les coûts de fabrication.
Le corps, les biceps et les jambes participent également aux économies possibles pour Mattel.
Les pieds sont ceux de Mer-Man version Cartoon Collection.
La tunique et les différentes protections sont de nouveaux sculpts et, format Origins oblige, lui confère un aspect massif.
L’ensemble paraît éloigné de la version imaginée par Mark Taylor mais se marie bien avec le reste de la gamme.
Le visage est une belle réussite, très détaillé jusque dans l’aspect de la barbe. On aurait préféré des yeux noirs plus gros afin de renforcer l’aspect maléfique.
Il reçoit deux mains fermées, assez rare dans la gamme pour le souligner. Cela lui permet de brandir ses deux armes et causer, ainsi, plus de dégâts.
Les armes fournies n’échappent pas non plus aux règles financières permettant de maximiser les profits.
Nous avons à nouveau le droit à des recast.
L’épée est celle de Fang-Or Origins. Quant au fléau, il s’agit de celui qui était fourni avec Moss Man Origins (fortement inspiré de celui de Demo-Man Classics, la boucle est bouclée!)
Demo-Man n’était pas spécialement attendu par les fans. Cependant, il reste un beau cadeau de la part de Mattel, permettant ainsi d’étoffer la gamme. Il est vrai que les nouveaux personnage proposés par le fabricant ne sont pas toujours de bon goût. Or, ici, il reste une agréable surprise en attendant, un jour, de proposer enfin la totalité des personnages vintages.
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Super papier, comme je les aime, avec du fond et de la généalogie. A titre personnel, Demo-Man restera pour moi “The Merciless”, un des tous premiers noms conceptuels imaginé pour le personnage. Et dire que notre bon vieux Skeletor aurait pu s’appeler De-Man, selon la racine étymologique “Demo” ainsi que vis-à-vis de la symétrie avec He-Man. Un parallèle s’impose alors, celui du HEro contre le DEmon. Sont forts ces p*tains de ricains!
Je te rejoins pleinement frangin concernant l’artwork d’Axel Giménez, lequel est réellement magnifique. La mise en couleurs contribue fortement à ce ressenti. On retrouve dans la posture des personnages – comme tu le soulignes très justement – un A.D.N esthétique faisant référence aux fondements de la SF Héroïc Fantasy. Plus globalement, les qualités graphiques des packagings relatifs à la gamme MOTU Origins sont notables. Elles font pleinement écho aux conditionnements originels des jouets Maîtres de l’Univers. Merci pour ce moment !
Merci pour ton retour franjo 🙏🏼
Toujours intéressant de remonter à la genèse d’un personnage, cela permet, entre autre, d’appréhender la façon dont une licence est imaginée par le ou les créateurs. Véritables marqueurs dans le processus de création, les dessins préliminaires sont de précieux bouts d’histoires.
Les packagings de la gamme Origins participent, au même titre que ceux de l’époque, à la singularité de celle-ci. Des illustrations au mini comic, ils sont une partie de l’adn de la licence.
Article très intéressant. L’illustration d’Axel Giménez et Francisco Etchart est superbe, merci pour cette découverte. Mais je préfère de loin la version CLASSICS.
Merci pour le retour.
Les deux artistes argentins font un excellent boulot sur la gamme.
J’ai eu la version Classics entre les mains, elle est, effectivement, superbe.
On dirait une créature de l’univers de Lovecraft..j’adore