Prélogie Star Wars : Confessions d’un hater (ou presque)

Voici un article dont j’ai maintes fois repoussé l’écriture. Je m’y suis finalement attelé à la faveur de l’été. L’idée est moins de produire un bashing, mais de pointer les détails qui nuisent, à mon sens, à la saga dans son ensemble.

Je ne suis pas vraiment un hater de la prélogie (fallait bien trouver un titre aguicheur), certains aspects trouvent même un écho favorable chez moi. L’idée de George Lucas de développer les aspects politiques de la vie galactique est de mon point de vue excellente. Elle est même essentielle pour expliquer la chute de la république. Même Jar-Jar Binks, le personnage tant honni en 1999 ne m’a pas dérangé plus que ça. C’est dire, non ?

Une chronologie hasardeuse

En faisant commencer sa prélogie en 32 BBY (avant la bataille de Yavin), George Lucas s’aventure sur un terrain hasardeux. Je ne suis pas opposé au fait qu’Anakin ait 9 ans dans La Menace fantôme. Le ciblage marketing est logique et l’ambition de Lucas est de créer une nouvelle génération de fans qui pourront s’identifier au jeune héros. Bon j’ai quand même un souci avec l’idée que Lucas se fait de ce héros dont la rédemption prend tout de même trois films. Les trois films introductifs devaient donc montrer la chute du personnage. Je ne suis pas qu’un enfant de 7 ou 10 ans doivent pouvoir s’identifier à un personnage qui deviendra l’incarnation d’un système génocidaire et totalitaire, mais je m’égare.

Reprenons la chronologie officielle de Star Wars des six premiers films de la saga.

  • Star Wars Episode I : La Menace fantôme – 32 BBY
  • Star Wars Episode II : L’Attaque des clones – 22 BBY
  • Star Wars Episode III : La Revanche des Sith – 19 BBY
  • Star Wars Episode IV : Un nouvel espoir (La Guerre des étoiles) – 0 BBY
  • Star Wars Episode V : L’Empire contre-attaque – 3 ABY
  • Star Wars Episode VI : Le retour du Jedi – 4 ABY

En faisant commencer sa saga en 32 BBY, Lucas se prend les pieds avec le tapis de l’âge des personnages principaux. Obi-Wan Kenobi a 57 ans pendant les événements de La Guerre des étoiles et Anakin a 45 à la fin du Retour du Jedi. Les acteurs, Sir Alec Guiness et Sebastian Shaw, choisis par Lucas, pour incarner ces deux personnages sont (et paraissent par conséquent) bien plus âgés. N’eut-il pas été plus simple de décaler un peu le point de départ de La Menace fantôme ?

Mais la complication la plus inutile est encore plus problématique quand Lucas a imaginé une curieuse marche vers la guerre des clones.

Le mic-mac galactique de la guerre des clones

Fan de La Guerre des étoiles depuis plus de 40 ans, captivé par cette VF qui parlait d’une guerre noire au cours de laquelle Anakin Skywaljer et Obi-Wan  Kenobi avaient combattu cote-à-côte, je nourrissais de grandes espérances à l’approche de la sortie au cinéma de L’Attaque des clones. Bizarrement j’avais plutôt aimé La Menace fantôme en dépit des quelques soucis évoqués ci-dessus.

Le concept de guerre des clones tenait beaucoup d’entre nous les fans en haleine. On avait bien des tentatives d’explication de ce conflit dans des sources plus ou moins officielles (hors de ce qu’on appellera plus tard le canon). Dans la novelization de L’Empire contre-attaque par exemple. les Jedi sont censés avoir défaits les guerriers de Mandalore au cours de la guerre des clones. J’ai déjà évoqué cette question dans le dossier que j’ai consacré au personnage de Boba Fett et aux raisons de son succès dans la communauté des fans., je vous invite à le lire si le sujet vous intéresse.

Bref, j’étais à fond à l’époque. Et…

Ben ce fut une catastrophe.

Sans même évoquer les scènes gênantes sur Naboo entre Anakin et Padmé, l’échec de cet épisode tient principalement à mon sens à la façon dont Lucas a introduit les clones et le conflit éponyme.

 

Mettons de côté l’improbable découverte de Kamino (après sa disparition toute aussi inepte) par Obi-Wan pour nous concentrer sur la création de l’armée telle qu’elle est décrite dans le film et telle qu’Obi-Wan Kenobi la découvre.

Un Maître Jedi inconnu jusqu’alors, Sifo-Dyas aurait commandé pour la République et à l’insu de cette dernière une armée de clones aux Kaminoiens. Le donneur génétique Jango Fett dit avoir été recruté par un Tyranus. Il est pourtant suivi par Obi-Wan sur Geonosis où il combat aux côté des séparatistes. Pourquoi autant de complexité ? Sidious aurait probablement pu manipuler la création de cette armée et l’implémentation de l’Ordre 66 depuis sa position de chancelier.

Il est tout de même étrange que les Jedi aient adopté une armée sortie de nulle part et dont le géniteur était un mercenaire travaillant pour les Séparatistes.

J’en viens aux soucis pratiques de cette version de la construction de l’armée clone. Les besoins logistiques pour une telle armée semblent résolus comme par magie : l’armement, les amures, les rations, les vaisseaux et les véhicules terrestres ont pu être assemblés et projetés sans que personne dans la galaxie ne s’en aperçoit.

Et puis que dire du chiffre fantaisiste des effectifs de l’armée clone : 1,2 million de soldats ? Et encore c’est ce que promet Lama Su à Obi-Wan Kenobi. Avant leur premier déploiement sur Geonosis, seuls 200 000 clones sont prêts, le reste est en cours de préparation. Alors, certes on évoque plus tard une commande de 5 millions de clone supplémentaires pendant la guerre des clones et la création d’autres centres de production ailleurs que sur Kamino, mais comment croire qu’une telle force suffise à combattre les milliards de droïdes de la Confédération des systèmes indépendants ou à contrôler les millions de planètes de la galaxie ? C’est d’autant moins crédible que les clones servent à tout dans l’armée républicaine. Ainsi quand La Revanche des Sith est sorti, certains pompiers qui arment les F-143 Emergency Speeders avaient été pensés comme des clones selon le guide visuel du film à l’époque.

Je pourrais aussi revenir sur le fait que les grandes corporations qui fournissent tout l’armement séparatiste soient toujours considérées comme neutres dans la République.

La guerre se déroule dans l’Episode III notamment sur des planètes capitales de ces entreprises (comme Cato Neimodia ou Mygeeto), mais non personne ne fait officiellement le lien entre les deux.

 

Tous les vaisseaux et les droïdes sont désignés par leur corporation (Techno-Syndicat, Fédération du commerce, guilde du commerce, clan bancaire intergalactique) d’origine cependant. Pire l’ensemble du conseil séparatiste, les seuls dirigeants de la CSI qu’on voit à l’écran, en dehors de Dooku, sont des représentants des corporations.

Obi-Wan Kenobi a même assisté sur Geonosis à une réunion secrète scellant l’alliance des armées corporatistes avec la CSI.

On peine à croire qu’il soit possible de dissocier les corporations de leurs forces armées.

Le sacrifice de Dark Vador

Là où ça coince vraiment, enfin pour moi, c’est quand je compare ma représentation de Dark Vador basée sur les trois films originaux et l’itinéraire de ce Jedi déchu irritant et pleurnichard. Quand je pense que certains en 1999 bavaient sur Jake Loyd… L’Anakin d’Hayden Christensen est, en plus d’être creepy à souhait, un gamin colérique. Je n’éprouve aucune empathie pour lui. J’avais même hâte d’arriver au moment où Obi-Wan allait lui foutre une raclée. C’est d’ailleurs Kenobi le vrai héros de cette trilogie alors que tout le monde attendait une série de films sur un anti-héros.

 

Le vrai talent de George Lucas

Malgré tout l’amour que je porte à cette franchise, et tout l’argent que j’ai pu y consacrer au fil des décennies (et que je consacre encore), je crois bien que j’en veux à George Lucas pour ce désastre. Alors qu’il avait eu l’intelligence de confier la réalisation des Episodes V et VI à des metteurs en scène expérimentés, il a curieusement décidé de garder les rênes pour la prélogie.

 

En fait, le problème principal de cette prélogie, c’est George Lucas. Le producteur de génie est un créateur de mondes immersifs, mais il n’est  pas un réalisateur.

 

Voilà grosso modo ce que je reproche à Lucas depuis 1999. J’espère que mon point du vue n’aura pas choqué les jeunes générations. Je dédicace cet article à l’ami Ayorsaint et au plaisir que j’ai à discuter de ces films avec lui.

 

Blaster
A suivre

23 comments

ayorsaint says:

Merci pour la dédicace et le clin d’oeil 😉
Oui je suis un fan de cette prélo pour tout un tas de raisons et malgré ses gros défauts. Mais je ne suis pas d’accord avec tout ce qui lui est reproché.
Concernant les âges, le suspension d’incrédulité fonctionnant pas mal chez moi avec SW, je ne m’étais jamais trop posé la question. Mais comme tu la soulèves, je ne peux que te donner raison sur ce point.
On n’aurait pas pu apprendre ou se douter dès le deuxième film que c’est Sidious / Palpatine qui a commandé cette armée de clones… Il fallait bien trouver autre chose donc. Mais je te rejoins, le coup de Sifo-Dyas est un peu bancal et n’a jamais apporté beaucoup de clarté. Ceci dit, les épisodes 9 et 10 (de mémoire…) de la saison 6 de TCW apportent un éclairage fort intéressant sur cette partie de l’histoire ainsi que les rôles de Sifo-Dyas et de Dooku dans cette affaire.
Décidément, on voit bien qu’il y a plusieurs types de fans de Star Wars et c’est ce qui fait toute la richesse de cette saga. Moi, par exemple, tout l’aspect armée et véhicules me passe au-dessus de la tête. C’est pourquoi les autres reproches que tu fais à la prélo ne m’effleurent quasiment pas. Pour moi, sa force, c’est l’aspect psychologique et politique. Sans parler de sa filiation avec l’esprit manga et le japon dont j’ai déjà parlé dans mon article sur TCW saison 7.
Alors par contre, en ce qui concerne le traitement d’Anakin/Vador, je te rejoins partiellement. Sauf pour le troisième film. Il semblerait que Lucas se soit rendu compte de son erreur et redresse la barre dans la revanche des siths. Mais je peux comprendre la déception de tous ceux qui attendaient de cette prélogie un truc centré sur Vador. Non, la prélo c’est un truc centré sur les Jedis et la génèse de l’empire des Siths. Vador n’est qu’un instrument des uns et des autres et je ne sais pas si on peut dire qu’Obi Wan est le héros… Par contre, si on se réfère au fait que SW c’est quand même pour les enfants aussi (surtout ?), le traitement de Vador est une réussite. Anakin est vraiment perçu comme un héros puis patatras… et franchement ça fonctionne très bien sur un jeune public.
Le dernier point est par contre indiscutable. Lucas n’a jamais été un réalisateur et ne le sera jamais. Parfois je me dis que si Irvin Kershner à son époque ou les frères Russo plus près de nous avaient accouché de l’épisode 3, on aurait peut-être eu le plus grand film SW jamais sorti.
En tout cas, la lecture de ton article m’a enjaillé comme d’habitude car malgré nos divergences, j’ai toujours aimé parlé de ça avec toi comme tu le dis dans ta dédicace. Merci pour ça et pour le reste Ju 😉

Merci beaucoup Aurel pour ta réponse très détaillée. Je prends encore beaucoup de plaisir à voir ses films car ils forment un tout . Une œuvre comme Star Wars possède la richesse qui permet de plaire à tous les publics c’est sa grande force. C’est devenu particulièrement vrai après 1999.

ayorsaint says:

Avec le retour du jedi on avait déjà fait un grand pas vers le jeune public je pense

Lilian says:

J’adore la prélogie elle est de loin le meilleur de tout ce que star wars a à offrir ,notamment le 2 et 3 qui sont extraordinaire , et peut-être Star wars avec l’empire contre attaque et Jabba

ayorsaint says:

Si tu ne l’as pas visionné je te conseille la série animée The Clone Wars.
Ça c’est vraiment le meilleur de ce qu’a pu faire la prélogie 😉

Sith says:

Mon avis en vaut d’ autres : je reste scotché sur la qualité des costumes de l épisode 1. Mais après…..c’est tout pour moi malheureusement. La réussite de Clone Wars en 7 saisons me fait penser que j’ ai plus visionné ce dessin animé que la prélogie elle même, c ‘ est dire ! Pourtant, je nourrissais aussi beaucoup d’ espoirs à l annonce d une nouvelle trilogie…..C ‘ était inespéré. Mais bon, gros ratage…..C est sûrement dû à Lucas en effet. Pour moi, c’ est lourdement naïf ( non, c est lui le traître ! 😱), mal narré, et les acteurs mal dirigés……Et pourtant, je vous assure, je suis un fan depuis 83, du haut de mes 7 ans ☺️

ayorsaint says:

Star Wars n’a-t-il pas tooujours été un peu naïf ? Hoooo Leïla est ma soeur… du coup je ne suis pas amoureux d’elle. Je n’ai pas voulu former Anakin car il était trop vieux à 10 ans mais je vais former Luke qui n’est pas trop vieux à 18 ans… J’en passe et des meilleures. Et pourtant on adore.

Quand au jeu d’acteur, Harrison Ford est au top, mais les deux autres…

mindmaster says:

Il y a là une fausse équivalence. Yoda accepte d’entraîner Luke à contrecœur, et parce qu’il n’a finalement guère le choix s’il veut qu’un nouveau Jedi suffisamment puissant puisse s’opposer à Vador et à l’Empereur, ces derniers ayant méthodiquement exterminé les autres Jedi et padawans. Il n’a aucun impératif de ce type concernant Anakin.
Quant à Harrison Ford, il cabotine comme le veut son perso mais je ne vois guère ce que tu peux reprocher au jeu de Mark Hamill ou Carrie Fisher.

ayorsaint says:

Ils sont fades à souhait et on dirait des acteurs de sitcom.

Julortk says:

Mais tellement d’accord et pourtant, j’adore ça.
C’est mal réalisé, il y a des idées stupides à la pelle.
Imaginez notre amour si cela avait été grandiose.

Un exemple:
« Cachons l’enfant dans sa famille sur Tatouine sans changer son nom », holala, l’idée de génie. Cacher le fils de Vador dans la famille de Vador ( même si c’est sa belle famille) sur le lieu où a grandit Vador ( et où est morte sa mère adorée) en gardant le nom de Vador.

mindmaster says:

Là encore, il y a une fausse équivalence; On sait que l’idée selon laquelle Lucas aurait tout prévu depuis le commencement est un mythe. Vador n’était pas censé être le père de Luke au départ. L’idée est venue seulement dans l’Empire contre-attaque, et encore uniquement dans l’enregistrement final de la voix de Vador par James Earl Jones : au départ, le script ne disait pas “No. I am your father”, mais “No. Obi-Wan did it”. , c’est-à-dire que c’était Obi-Wan, et non Vador, qui avait tué Anakin. D’ailleurs, cette imprévision se voit par la tentative maladroite de rattrapage d’Obi Wan dans le Retour du Jedi et son histoire de “certain point de vue” qui ne convainc même pas Luke. Par contre, concernant la prélogie, Lucas a eu tout le temps d’y penser et de peaufiner les détails des scénarii des films en les pensant en amont comme un tout et en sachant à quoi il devait les rattacher, donc les maladresses sont beaucoup moins pardonnables

mindmaster says:

Comme l’a très bien montré Mary Henderson dans La magie du Mythe, la trilogie originale est avant tout un conte de fées moderne, donc une histoire symbolique dans laquelle ce genre de “naïveté” est tout à fait acceptable et est même un trope (le pauvre orphelin anonyme qui se révèle être un héros exceptionnel). La prélogie a commis l’erreur de vouloir expliquer, rationaliser cela (les médichloriens !) et donc de perdre de vue ce qu’était Star Wars au départ, et c’est pourquoi elle se prend les pieds dans le tapis (voir l’un des articles du philosophie hors série sur SW), et pourquoi les maladresses y sont bien davantage critiquables.

ayorsaint says:

A trop vouloir défendre cette trilo originale, ça finit par ne plus être crédible.
Les deux souffrent du même genre de problèmes car elles ont le même papa. Elles sont loin d’être parfaites mais on les adore pour tout un tas d’autres choses.
En fonction des attentes et des affects de chacun, l’une ou l’autre peut paraître meilleure mais de là à dire que l’une est un chef d’œuvre inattaquable et l’autre une grosse bouse, c’est plus crédible.

mindmaster says:

Et pourrais-je savoir en quoi les distinctions et références que j’exposais ne seraient pas crédibles ? Tu affirmes mais n’argumentes pas.
De même, le recours au subjectivisme pour éviter toute analyse plus approfondie et toute remise en question de sa propre sensibilité en plaçant tout au niveau de l’opinion est certes facile et démagogique, mais ce n’est pas faire preuve de maturité ou d’esprit critique, et c’est même méconnaitre fondamentalement la définition de ces notions. Ce n’est pas débattre, c’est seulement botter en touche.
Et non, les deux trilogies n’ont pas les mêmes problèmes. D’abord parce que si cela était le cas, elles auraient logiquement suscité les mêmes réactions, et ensuite parce qu’en réalité elles n’ont pas le même papa. D’abord, parce que la trilogie originale n’est pas due au seul Lucas (on voit d’ailleurs ce qui se passe quand on le laisse seul aux manettes), mais également aux conseils de ses amis cinéastes, à sa première femme (pour le montage de la Guerre des Etoiles), et à d’autres réalisateurs et co-scénaristes. Et même si l’on tient seulement compte de Lucas himself, on peut considérer que ce n’est plus le même homme. Ce n’est plus le trentenaire enthousiaste, sans doute naïf mais créatif qu’il a été, mais un quinquagénaire qui a derrière lui 20 ans de gestion d’une grosse entreprise et a entre-temps délaissé l’écriture de scénario et la réalisation. Il est comme ces adultes qui retrouvent leurs jouets d’enfance et essaient de jouer à nouveau avec mais n’y arrivent pas. Ils manipulent toujours leurs figurines, mais la magie a disparu.
Et par pitié, qu’on arrête de dire que la prélo serait meilleure parce qu’il y a « de la politique » ! En réalité, on ne sait toujours strictement rien du fonctionnement de la République, de ses institutions, de ses lois, de ses partis, des tendances et croyances, des jeux de pouvoirs, des alliances économiques ou géo-stratégiques… bref, de tout ce qui fait la politique. de même, les raisons qui peuvent pousser des planètes à faire sécession ne sont jamais exposées (sauf que, puisque ce sont les Siths qui les donnent, elles doivent être nécessairement fallacieuses, n’est-ce pas ?), et les Jedis n’ont que leur parole pour convaincre les peuples de rester. Tout ce qu’on nous rabâche, c’est d’une part que « la République est corrompue » (de quelle manière et jusqu’à quel point ?) et que le système ne fonctionne plus (pourquoi et à quel(s) niveau(x) ?) et de l’autre que non, elle vaut encore la peine qu’on lui fasse confiance et qu’on y adhère (là encore, pourquoi ?). Et d’ailleurs, pour qui se prennent les Jedis pour ainsi penser qu’ils peuvent sur leur seul nom susciter la confiance et l’adhésion à un parti politique ? Chuck Norris ?. A ce compte-là, j’ai vu plus de politique et une meilleure histoire d’amour dans Le Président et Miss Wade.

mindmaster says:

En fait tu as raison : la trilogie originale correspond aux attentes d’un public « avide de rêve, d’aventure, et d’espace » pour reprendre une autre intro célèbre, bercé de grands idéaux, de nobles quêtes, de symbolisme, de spiritualité, et recherchant des héros inspirants, comme l’était notamment celui de la fin des années 70. La prélogie correspond aux attentes d’un public habitué aux clips vidéos et aimant les grands spectacles avec plein d’effets spéciaux, d’explosions et de scènes de combat avec pleins de lumières et des gens qui s’agitent dans tous les sens, comme l’était celui de la fin des années 90. Au passage, cette version est justement ce qui est critiqué tant par Leia que par Luke dans l’épisode 8, film méta s’il en est, quand ils s’en prennent respectivement à Poe Dameron et à Rey, l’un pour sa conception des batailles spatiales et l’autre pour sa mécompréhension de la Force. Comme quoi, n’en déplaise à ses détracteurs, Ryan Johnson a lui aussi parfaitement su saisir l’air de son temps, notamment en retranscrivant dans son film les diverses polémiques qui agitaient alors la communauté des fans et en y répondant. Dans le même ordre d’idées, les fans de Fast & Furious peuvent aussi trouver que Casablanca est « mal branlé » tant au niveau du scénario que du jeu d’acteur, et les lectrices de Twilight peuvent trouver Roméo et Juliette ou le Rouge et le Noir chiants. Ces diverses œuvres ont-elles pour autant réellement les mêmes problèmes, et surtout peuvent-elles réellement être mises sur le même plan ?

ayorsaint says:

Dis donc là pour le coup c’est difficile de te répondre tant tu tournes mes propos à la dérision… Donc je vais en rester là. Merci pour ta participation néanmoins

ayorsaint says:

Enfin un article qui génère des commentaires, des débats, des avis…
DU PARTAGE ! Ça fait un bien fou !

Yes c’est super chouette. Merci à tous.

mindmaster says:

Les critiques habituelles qu’on entend sur la trilogie originale ne sont pour la plupart pas dues à des défauts des films en eux-mêmes, mais à des tropes des genres dont ils sont issus, soit le conte de fées et le space opera. De plus, la Force est certes un joker facile pour expliquer certaines choses, et elle serait certainement qualifiée par Spinoza d'”asile de l’ignorance”, mais cela reste cohérent avec l’univers exposé par les films. Par contre, quand la prélogie pose des éléments incohérents avec ce qui a déjà été posé, voire qu’elle contient des incohérences dans sa propre histoire, alors elle est “mal branlée” pour reprendre une expression précédemment employée dans cette discussion, et ce d’autant plus qu’elle prétend justement rationaliser ou expliquer les éléments précédents. Voilà la différence entre les 2. Je pourrais illustrer mon propos par des exemples, mais j’aurais peur de lasser,
Comme le disait une personne sur ce site dans les commentaires de The Acolyte, quand nous étions enfants et que nous regardions la trilogie originale, les Jedi étaient des dieux, et nous apparaissaient comme de modernes paladins (encore la dimension du conte de fées). Plus ça va, plus les Jedi apparaissent comme des cons dogmatiques et rigides, ayant une vision unique du “bon” usage de la Force et soucieux de préserver leur position au sein de la République. Et cela a commencé avec la prélogie.

ayorsaint says:

Donc le fait que Luke soit élevé par sa famille alors qu’il devrait être caché de Vador c’est lié à un trope de genre conte de fées ?
Pareil pour Leia qui est idéalement cachée en toute discrétion chez un roi… Et devient Princesse…
Mais il n’y a aucune incohérence dans la trilo originale, c’est bien connue. Plus facile d’attribuer ces soucis à la fin de l’épisode 3 sauf que c’est un non sens.
De même, Vador qui ne reconnait pas C3PO dans l’épisode 5 alors qu’il l’a lui même construit, c’est un trope de genre space opera ?
Citons aussi C3PO qui ne sait pas parler la langue des Jawas alors qu’il en connaît 6 millions c’est un trope de quel genre au juste ?
Leia qui se souvient de sa mère alors qu’elle est censée être morte…
L’étoile de la mort qui explose juste au dessus d’endor sans conséquence pour cette planète, why not après tout c’est un conte…
Tu critiques aussi les combats de la prelogie mais que dire du combat final de ROTJ avec Vador qui jette son sabre de façon ridicule.
Voilà une liste non exhaustive mais je ne suis pas un puits de science plein de jolis mots et de théories philométapsycho… Je m’en excuse par avance

Et surtout j’adore cette trilo originale, je pense en avoir fait la preuve ces dernières années dans ces colonnes, simplement je ne suis ni aveugle ni injuste.

mindmaster says:

D’abord mes excuses pour le délai de réponse, je ne suis plus allé voir ce sujet (ni le site) depuis ma dernière intervention car j’avais l’impression que ça ne passionnait pas les foules et tu m’avais dit de continuer sans toi.
Comme je l’ai déjà exposé, oui, le pauvre orphelin fermier anonyme qui se révèle être un personnage d’une importance capitale, c’est un trope de conte de fées, comme d’ailleurs la princesse en détresse (même si celle-ci s’avèrera plutôt badass et pas avare de piques à l’encontre de ses « sauveurs », ce qui prend le contrepied de ces tropes et apporte donc un renouveau bienvenu). Par ailleurs, je ne vois guère où est le problème qu’il soit caché dans sa famille, surtout sur une planète perdue comme Tatooine, car pour le chercher il faudrait déjà que Vador connaisse son existence. Or ni lui ni Palpatine n’en ont connaissance si je me souviens bien de la fin de l’Episode 3. Pareil pour Leia, surtout qu’elle n’a même pas le même nom et est, elle, confiée à une famille sans lien avec Padmé.
Autrement, je ne vois pas en quoi c’est un nonsens d’attribuer les incohérences à la prélogie, puisqu’elle a été scénarisée et réalisée après, donc aurait dû tenir compte de l’existant pour former son histoire. Par exemple, justement, le fait que Padmé soit morte en couches, et donc que Leia ne puisse pas avoir de souvenir d’elle, n’a été posé qu’à la fin de l’épisode 3, soit plus de 20 ans après ROTJ. C’est donc ce nouvel élément scénaristique qui vient jurer avec ce qui a été posé avant, même s’il est censé être antérieur dans la chronologie de l’histoire en elle-même. Jusqu’alors, il n’y avait pas d’incohérence en soi. On aurait par exemple pu poser qu’après avoir séparé les jumeaux, la mère de Leia l’avait élevée en secret pendant ses premières années avant de décéder et que l’enfant soit recueillie par les Organa. Peut-être d’ailleurs sa mère était-elle déjà dans leur entourage, voire une amie proche des Organa, ce qui aurait expliqué qu’ils recueillent sa fille. Ce n’est qu’une histoire improvisée, bien sûr, mais je suis sûr qu’un bon scénariste pourrait trouver quelque chose qui cadre avec ce qui a été posé, contrairement à la fin de l’histoire de Padmé. A la limite, je veux bien t’accorder que la placer en pleine lumière en en faisant une diplomate de premier plan n’était pas des plus judicieux si on voulait la cacher de Vador et de Palpatine.
De même, le fait que Vador ait construit C3PO a été posé dans la prélogie, c’est-à-dire 19 ans après l’Empire contre-attaque. Donc il n’est pas étonnant en soi qu’il ne l’ait pas reconnu, puisqu’il n’était pas censé le connaître lorsque l’ESB a été scénarisé. Et puis franchement, des droïds de protocoles, même dorés, il doit y en avoir environ trouze millions dans la galaxie. Donc même en rentrant dans la chronologie de l’histoire, avec tout ce qu’il a vécu en 30 ans, avec un masque à lentilles fumées sur le visage, avec une rencontre complètement hors contexte (puisque sur une toute autre planète et dans d’autres circonstances), et alors qu’il a l’esprit focalisé sur la capture de Luke, il n’est guère étonnant que Vador n’ait pas prêté attention à une simple machine. Combien de fois nous-mêmes rencontrons-nous des connaissances voire des amis d’enfance sans prêter attention à eux ou sans les reconnaitre avant qu’eux-mêmes se signalent à notre attention et se présentent ? Ça m’est moi-même arrivé l’année dernière en vide-greniers, d’ailleurs, avec un ami d’enfance perdu de vue depuis 30 ans, et que je n’ai pas reconnu avant qu’il se présente.
En fait, on ne sait pas si l’Etoile Noire tombe sans dégâts sur Endor. La seule chose que l’on puisse dire, c’est qu’il n’y a pas de dégâts dans le village des Ewoks et pas de cataclysme soudain, mais quant au reste de la planète, on n’en sait rien. A la limite, on peut supposer qu’elle a explosé en éclats tellement petits qu’un bon nombre se désintègrera dans l’atmosphère et que les autres tomberont sans faire trop de dégâts, à part peut-être quelques incendies, mais si la pluviométrie est suffisante sur Endor en cette saison, ça devrait aller, je te rassure. Et de toutes façons, ce n’est pas la question, car c’est chercher à rationnaliser à outrance une histoire de conte de fées, qui est avant tout symbolique. Et à la fin de l’histoire, l’épreuve est surmontée, le mal est vaincu (j’y reviendrai) et on a le méga happy-end du type « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ». D’ailleurs à ce compte-là, qui peut croire une phrase aussi naïve ? Qui peut croire que les personnages ne se disputeront plus jamais, n’auront jamais d’autre problème, et notamment seront toujours heureux et n’auront aucun souci même en ayant de nombreux enfants ? Dans la réalité, ça ne marche pas comme cela. D’ailleurs, dans le genre, on peut s’amuser à s’interroger sur la signification du « et » dans la formule : indique-t-il une addition ou une succession ? autrement dit, doit-on lire « ils vécurent heureux et en même temps eurent beaucoup d’enfants » ou bien « ils vécurent heureux et puis ils eurent beaucoup d’enfants », sous-entendu leur statut a changé à partir des naissances. Mais tout cela n’est pas le propos d’un conte de fées.
Comme l’explique Bruno Bettelheim dans sa Psychanalyse des contes de fées, et comme je l’ai déjà maintes fois exposé dans ces colonnes, un conte de fées est une histoire avant tout symbolique et destinée à résonner dans notre imagination à ce niveau. Les personnages, lieux et événements n’y existent pas par eux-mêmes, mais chacun pour représenter quelque chose, et notamment en réalité une part de nous-mêmes. Et la plupart de ces histoires racontent en réalité des parcours initiatiques qui représentent le passage de l’enfance à l’âge adulte, avec comme toile de fond l’idée que l’enfant doit apprendre à vaincre ses démons intérieurs que sont ses émotions incontrôlées s’il veut devenir pleinement adulte, c’est-à-dire maître de lui et épanoui. C’est pour cela que Luke (et pas Vador, mais je suppose que tu t’es laissé entraîner par ta fougue) jette son sabre à la fin du combat du ROTJ. Certes, la colère l’a rendu plus puissant et lui a permis de terrasser son ennemi extérieur, mais pour devenir réellement un Jedi (avec la charge symbolique que ce terme comportait à l’époque), c’est-à-dire être en harmonie avec lui-même et avec la Force (soit l’univers extérieur), il doit surmonter le côté obscur où il s’est laissé aller (et au passage donner tort à Yoda), rejeter la violence et finalement faire face comme un homme, au sens noble du terme, c’est-à-dire comme quelqu’un qui se tient droit et est capable de dire « non » au mal avec toute l’assurance nécessaire (car l’Empereur, lui non plus, n‘est pas un personnage en tant que tel, mais seulement l’incarnation du mal). Ce geste peut sans doute sembler ridicule d’un point de vue purement pragmatique, si on prend l’histoire au premier degré comme un affrontement physique entre deux personnes. Mais d’un point de vue symbolique il a une portée énorme, surtout quand on pense que lors de ses deux précédentes confrontations avec « Vador » (son image dans la grotte de Dagobah, puis en personne sur Bespin), c’est Luke qui allume son sabre-laser le premier, donc qui se montre agressif, et ce alors même que Yoda lui avait dit qu’« un Jedi utilise la Force pour la connaissance et la défense, jamais pour l’attaque », et que Luke apparaît pour la première fois dans ROTJ comme une ombre inquiétante, noire et vêtue d’une cape comme Vador, et utilisant la Force pour écraser la gorge de ses adversaires comme le seigneur Sith. C’est d’ailleurs encore Luke qui allume son sabre en premier dans la salle du trône de l’Empereur, provoquant la réaction de Vador et leur combat. Ce n’est qu’après avoir cédé à la colère et à la violence qu’il se rend compte, en voyant la main mécanique tranchée de son ennemi vaincu, que c’est précisément ce genre de comportement qui va l’amener à basculer du côté obscur et à devenir tout ce qu’il voulait combattre. Il jette son sabre pour rejeter la violence, casser la spirale et ainsi dépasser son modèle parental pour devenir réellement un homme à part entière, accompli. Le geste de jeter son sabre illustre donc parfaitement le chemin psychologique parcouru par Luke, qui a surmonté ses démons intérieurs et a dépassé un modèle parental toxique, au lieu de se contenter de l’imiter (comme il le fait au début du film) au risque de reproduire les mêmes erreurs et de « chuter » pareillement. Ce geste montre qu’il a vaincu le mal qui était en lui, et il vainc donc le mal tout court non pas en le terrassant par la violence (car cela le ferait tomber du côté obscur et c’est précisément ce que veut Palpatine), mais symboliquement, par la paix et l’apaisement, et c’est ce qui fait de lui un Jedi, un héros et un homme accompli. Ça peut paraître naïf dit comme ça, mais les contes de fées le sont tous si on les prend au premier degré. Plus jeune, j’ai justement toujours énormément goûté la portée symbolique de cet acte. Et plus je décortique la trilo originale, et plus qu’acquiers de connaissances par ailleurs, plus je le trouve cohérent tant avec la dimension symbolique de l’histoire qu’avec le parcours psychologique de Luke. Je trouve seulement dommage que tu ne l’aies pas vu.
Tu argueras peut-être que toute ma belle théorie s’effondre d’elle-même puisque loin de s’avouer vaincu, l’Empereur manque d’occire Luke avec ses éclairs de Force. Sauf que l’intervention décisive de Vador permet d’envoyer un autre message symbolique primordial aux enfants, principaux destinataires des contes de fées et des films de SW s’il faut en croire Lucas himself. Celui de leur montrer que même si l’on a été « méchant » et qu’on a accompli beaucoup de mauvaises actions, on n’est pas condamné à jouer ce rôle toute sa vie. Il y a toujours un moyen de rédemption, et il n’est jamais trop tard pour se dresser contre le mal et dire « non » (même si Vador, au départ silencieux dans son action, ne prononcera réellement ce mot que dans l’édition révisée, mais vous m’avez compris). Là encore, ça peut paraître naïf et une « morale de conte de fées » dans le sens le plus méprisant du terme, mais pour des êtres en plein développement émotionnel et parfois incapables de se maîtriser, c’est important de l’entendre et d’y croire, et c’est ce qui va contribuer à leur développement en confiance. On peut « chuter », et même pendant un temps assez long, mais on peut toujours se rattraper et être pardonné par ceux qui nous sont chers.
Effectivement, tu n’es pas aveugle. Mais comme le disait Obi-Wan, l’œil ne voit que la surface des choses. Ou comme l’écrivait Saint-Ex, on ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux. Et c’est particulièrement vrai avec les contes de fées.
Voilà pour mes réponses, elles aussi non-exhaustives, mais que j’espère claires quoiqu’un peu longues et répétitives, et c’est justement ce qui fait qu’en vertu de la loi de Brandolini je n’aurai sans doute plus le temps de répondre point par point systématiquement. D’ailleurs j’avoue que je n’en ai plus guère l’envie. Et après tout, il y a des réponses que l’on ne peut réellement comprendre que si on les trouve par soi-même. Cela aussi, c’est un message récurrent des contes de fées.

mindmaster says:

Juste pour préciser : Luke jette son sabre pour illustrer le fait que ce qui fait la force d’un Jedi, c’est-à-dire d’un homme accompli, ce n’est pas son arme (qui l’inciterait à la violence) mais au contraire sa maitrise de ses émotions, et c’est un message symbolique parfaitement cohérent avec le message global de l’histoire.
Ce qui est mal fait avec Leia, si l’on considère la chose du point de vue de l’élaboration progressive des scénarios, n’est pas d’avoir fait de la sœur de Luke une princesse, mais d’avoir fait de la princesse la sœur de Luke, et ce certainement juste pour pouvoir évacuer le triangle amoureux entre Leia, Luke et Han. C’est une facilité scénaristique et finalement une maladresse puisqu’elle entraîne son lot d’interrogations, voire d’incohérences, au niveau du parcours de Leia, mais ça reste véniel car ce n’est pas le fond de l’histoire et que Leia n’en est d’ailleurs même pas le personnage central.
C’est là la différence majeure entre les deux trilogies : même si elle contient des imperfections somme toute secondaires par rapport à son propos, la première parvient à son but, qui est de raconter son histoire symbolique de type de celle d’un conte de fées et de nous transmettre des messages par ce biais. Alors que la prélogie est ratée précisément car son objectif initial était d’expliquer les événements des films précédents et d’en résoudre les incohérences. Or non seulement elle n’y parvient pas mais elle en rajoute de nouvelles, qui devront encore être plus ou moins maladroitement résolues à l’aides d’œuvre ultérieures (BD…). Et dans ce cas-là, les incohérences ne sont pas pardonnables, surtout quand on pense que Lucas avait tout le temps du monde pour les résoudre. Les deux trilogies et leurs incohérences ne méritent pas le même jugement car elles n’ont pas le même statut, c’est aussi simple que ça.

ayorsaint says:

Alors faire de la prélogie autre chose que la trilogie originale en voulant l’élever au rang de matrice ultra rationnelle devant expliquer et rattraper tous les défauts de sa prédécesseuse et ensuite lui faire le procès de ne pas avoir réussi, je trouve ça très fort. Comme quoi, quand on veut faire des analyses d’analyses d’analyses pour prouver le génie de quelqu’un ou quelque chose, l’être humain est vraiment exceptionnel.

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