City Hunter Netflix : que vaut l’adaptation de Nicky Larson ?

Trois axes de comparaison pour cette review : l’animé Club Do, le manga et le film de Philippe Lacheau. Et bien entendu, une analyse du produit pour ce qu’il est.

Evacuons d’emblée la grosse polémique du trailer. Oui la VF parle de Nicky Larson, de Laura et d’Hélène. Faut-il faire partie du camp des kikoo jap qui crient au scandale ou des quarantenaires qui n’ont connu que le Club Do et qui jubilent ? Je fais partie des deux camps, alors je pense pouvoir être un tant soit peu objectif. On peut comprendre le choix de Netflix France qui a voulu toucher la cible la plus large possible en s’adressant aussi aux fans de Nicky. On peut aussi comprendre qu’entendre des noms français, voire italiens (Tony Marconi), dans un film se passant à Shinjuku avec des acteurs nippons peut choquer. Pour ménager tout le monde, Netflix aurait dû proposer une VOSTFR avec les noms japonais. Je vous avoue que c’est le choix que j’aurais fait pour le visionnage. A défaut, je me suis fadé la VF et parfois ça m’a un peu sorti du film, je dois l’avouer. Pour cette review, et par respect pour Tsukasa Hojo et son oeuvre, j’userai des noms japonais de nos héros. Voilà c’est dit.

Le deuxième point qui fait tâche quand on connait l’excellence de l’animé sur ce point, ce sont les musiques. Get Wild n’arrive qu’à la toute fin du film et enfin, mes poils se sont dressés sur mes avant bras. Mais un peu tard… Avant cela, on a droit à un remix assez fainéant de Footsteps. Dommage. Le reste de la BO est acceptable mais oublié aussitôt et surtout jamais aussi impactant que les deux autres morceaux cités pour un nostalgique comme moi.

Quand on s’apprête à voir du City Hunter, on s’attend à deux choses. Des bastons et des flingues d’un côté, des belles filles et de la drague lourde de l’autre. Sur ces deux points, je n’ai pas été déçu. Les chorés sont abusées comme on pouvait l’espérer. John Wick est passé par là et l’influence est bonne tant ça colle à l’univers de City Hunter. Vous allez voir des prouesses improbables au Magnum 357 Python et c’est ça que vous recherchiez… donc kiffez. Quand au débat sur la perversité de Ryo Saeba en 2024 à l’écran, je n’aurai qu’un seul mot : merci. J’avais tellement peur que le film soit édulcoré à l’extrême… Ne rêvez pas, on ne retrouvera jamais l’érection mangaesque, le fameux Mokkori. Mais c’était déjà le cas pour l’anime. Par contre, Ryo est bien l’homme qui perd tous ses moyens devant une poitrine ou des fesses et qui ne recule devant rien pour zyeuter ce qu’il peut. On a même le droit à une Mokkori Dance, que demande le peuple.

On en arrive naturellement aux protagonistes et mes amis, quel casting !!! Ryohei Suzuki. A lui seul, il justifie le visionnage du film. Il s’est dit grand fan de City Hunter et de Ryo Saeba. On peut le croire sur parole. il donne vie à Ryo de façon inespérée. Il incarne véritablement le personnage. Cette capacité de passer d’un visage et d’une attitude de clown qui bave devant un soutien gorge à un regard sombre et une attitude badass ne pouvait être mieux mise en avant. J’en suis resté sur le cul. Rajoutez à cela que le gars est grand, beau gosse, avec une carrure quasi comparable et vous êtes tout proche de ce qu’on pouvait imaginer d’un Ryo parfait en live action. Le reste du casting est bon aussi. Kaori est un peu en retrait mais c’est également la cas dans le manga lors des premiers tomes.

Le scénario, pour finir, est convenu et ne vous marquera pas durablement. Mais était-ce vraiment le but visé ? Je regrette par contre de ne pas avoir pu ressentir les émotions véhiculées par la manga quand nos deux compères résolvent une affaire. L’une des forces de City Hunter c’est justement de nous tirer les larmes. Alors que ce pervers de Ryo a fait mine de ne s’intéresser qu’au physique de sa cliente, il finit inlassablement par aller chercher profondément dans sa psychée afin de lui redonner goût à la vie. Le film passe un peu à côté de cette composante.

Ne reste plus qu’à espérer une suite, ne serait-ce que pour introduire le personnage de Mammouth/Falcon/Umibuzo. On veut aussi voir s’installer la complicité touchante entre Kaori et Ryo, et ce ressort numéro un de l’humour particuliers de l’œuvre. C’est ce qu’avait si bien réussi Lacheau et sa bande dans le film français plus fidèle au Club Dorothée quand la série Netflix fait la part belle au manga originel, pour mon plus grand plaisir.

Ayorsaint

4 comments

jp says:

Enfin regardé et je m’attendais à quelque chose de pas terrible du tout, mais j’ai été agréablement surpris. En effet le scénario n’est pas des plus incroyables mais ça reste du lambda policier. Même si Laura est agaçante (c’est un peu une habitude), le jeu des 2 acteurs principaux est tout de même de qualité et la scène de fin de la vitre est typique d’un bon manga. Découvrir Tokyo mais pas en anim avec ses recoins les plus sombres (mafia, corruption, prostitution même si ce n’est que survolé quand Laura risque de se faire enlever) rend la ville nettement plus froide que dans le dessin animé. Idem pour les morts. Vivement une suite encore plus badass.

Ryosuke Larsen says:

“Evacuons d’emblée la grosse polémique du trailer. Oui la VF parle de Nicky Larson, de Laura et d’Hélène. Faut-il faire partie du camp des kikoo jap qui crient au scandale ou des quarantenaires qui n’ont connu que le Club Do et qui jubilent ? Je fais partie des deux camps, alors je pense pouvoir être un tant soit peu objectif. On peut comprendre le choix de Netflix France qui a voulu toucher la cible la plus large possible en s’adressant aussi aux fans de Nicky.”
Si encore c’était seulement “Nicky” et pas toute la suite, ça pourrait totalement passer en vrai. J’étais habitué à trouver ça ridicule, mais en fait, (en occultant le fait que ses parents sont morts quand il était gosse et que c’est en fait un autre japonais qui est censé lui avoir donner ce nom), Larson/Saeba pourrait tout a fait être le fils d’une femme japonaise avec un homme occidental(un peu comme le fondateur oublié de l’Union Européenne dont le nom ne survit encore que grâce aux milieux complotistes), avoir pris le nom de famille de son père comme c’est l’usage un peu partout et étant né, ayant été élevé jusqu’à l’accident d’avion avec ses parents en occident, dans la famille de son père, avoir reçu un prénom occidental.
De plus, même si je trouvais ça bateau et commun quand j’étais gosse, Nicky Larson n’est finalement pas si mal comme nom.
Etymologiquement, Nicky venant de Nicholas, ça signifie la Victoire du Peuple couronnée de Lauriers. Y-a pire comme signification pour un héros.

En fait, même avec l’histoire de l’accident, le petit orphelin perdu dans la jungle, Shin Kaibara, etc…, si on prend la version du manga original, et pas celle d’Angel Heart, le gars pourrait toujours être tout ce que j’ai dit, avoir reçu de sa famille paternelle un prénom occidental, dont il se souvenait encore en rencontrant Kaibara, et ayant dit à Kaibara qu’il s’appelait Nicky, celui-ci à décider de lui donner un nom de famille occidental.

Le problème, c’est les autres. Qu’un métis avec un nom occidental décide de s’installer dans le pays d’origine de sa mère passe encore, mais 4 ? et qui se rencontrent et travaillent ensemble ? C’est trop gros.

ayorsaint says:

Analyse très pertinente.
Cela dit il ne faut pas chercher de justification là où il s’agissait simplement dans les années 80 à occidentaliser le programme… Et dans les années 2020 à faire du fric sur de la nostalgie.
Comme je l’ai dit j’aurais préféré les noms japonais originaux.
Mais cela en fait-il un film à éviter ? Non sûrement pas…

Ryosuke Larsen says:

En plus, l’acteur a je ne sais quoi qui me fait dire qu’il a un peu de sang métis dans sa famille.

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