Galaxy’s Edge : le land Star Wars dans les parcs Disney

Pendant plusieurs années, je regardais avec envie les deux parcs Disney américains qui ont la chance d’abriter un “land”, un secteur aux attractions et à la décoration thématisées dans le jargon Disney, dédié à la franchise Star Wars. Cet été j’ai pu visiter le Galaxy’s Edge de Disneyland California.
Disons le tout de go, Galaxy’s Edge est une expérience Star Wars des plus réussies. L’immersion est totale et prenante, les dimensions sont incroyables, malgré des contraintes foncières évidentes en Californie. Le resort est désormais encadré dans un pâté de maison (un block) aux dimensions certes impressionnantes, mais sans possibilité d’expansion.

Disneyland California
Source : Google Maps.

En effet l’emprise du Disneyland Resort mesure 1 km² (soit 100 ha) tandis que celle du Walt Disney World Resort en Floride est de 111 km² (11 000 ha).

euro disney

A titre de comparaison, l’emprise de Disneyland Paris (dans sa globalité au sens de la convention avec l’Etat) dépasse les 22 km² (2 230 ha). Elle a récemment été réduite à la faveur d’un avenant à la convention initiale signé en 2020.

Malheureusement, l’annonce de l’arrivée d’un land Star Wars à Disneyland Paris (dans le parc Walt Disney Studios [WDS]) a fait pschitt. D’abord prévu en version réduite (une attraction au lieu de deux), Galaxy’s Edge version française a tout simplement été effacé des projets d’aménagements dont le financement à hauteur de 2 milliards par The Walt Disney Company laissait pourtant augurer de bonnes choses. Certes, notre land aurait été réduit de moitié et amputé d’une attraction, mais il aurait fait un grand bien à un parc toujours aussi peu immersif que les WDS. Bref, on fait notre deuil de ce Galaxy’s Edge à la française. Une étape pas facile au vu du succès de l’original aux USA. Malheureusement la direction des parcs en a décidé autrement.

Star Wars & Disney, une longue histoire

Avant même le rachat de Lucasfilm par Disney en octobre 2012, les deux entreprises entretenaient des relations profitables. Dès 1984, après un accord financier intéressant pour George Lucas (1 million de dollars par an et par attraction), la Walt Disney Imagineering (WED) commence le développement de Star Tours, une attraction de type cinéma dynamique qui sera inaugurée le 9 janvier 1987 à Disneyland (Californie) avant d’essaimer dans la plupart des parcs. Elle ouvre aux Disney-MGM Studios d’Orlando et à Tokyo Disneyland en 1989. Elle figure bien sûr au programme d’Euro Disneyland dès l’ouverture du parc le 12 avril 1992.

A vrai dire, l’attraction détone par rapport aux autres composantes de Discoveryland. Alors que tout ou presque (je retire bien entendu Captain Eo et Autopia) respire les ouvrages de Jules Verne, Star Tours est la seule franchise (à l’époque hors Disney) à attirer les foules. Autres temps, autres moeurs, le modèle des locomotives du nouvel Empire Disney grignote petit à petit le parc et par la force des choses Discoveryland. Nous avons déjà couvert cette évolution du parc français dans un dossier publié il y a quelques années, je vous invite à vous y replonger si vous avez dix minutes devant vous.

Bref, Oncle George et les héritiers de Walt sont faits pour s’entendre. Le goût du storytelling et de l’expérience immersive fait des merveilles avec Star Wars. Aussi quand Disney rachète Lucasfilm en 2012, on devine déjà les synergies, mais était-on vraiment prêt pour Galaxy’s Edge ?

Les Imagineers ont créé en quelques mois un condensé de la galaxie lointaine, très lointaine qu’on adore. Malgré la nouveauté des décors, il flotte un incroyable impression de familiarité dans l’air.

Voyage en terre presque connue

Depuis son introduction dans les parcs Disney, Baatu est devenu un lieu quasi incontournable dans la galaxie Star Wars. En dépit d’un éloignement des principales voies de communication hyperspatiale, Lucasfilm a décidé de faire de la petite planète le centre de plusieurs aventures littéraires.

Il arrive bien sûr que Baatu ne soit évoquée qu’à la faveur d’un entrefilet. Dans le roman Inquisitor : Rise of the Red Blade, par exemple, la quête de reliques Jedi ou Sith ne peut transiter que par Dok’Ondar. L’antiquaire ithorien qui possède une boutique dans ce trou paumé et dont l’échoppe a été créée au sein de Galaxy’s Edge. Une figurine à son effigie a d’ailleurs été produite par Hasbro.

Le personnage ithorien occupe une place désormais bien claire dans le canon Star Wars. Il a ainsi figuré de manière proéminente dans le comic book  Star Wars Galaxy’s Edge publié en 2019 aux USA par Marvel (édition française chez Panini en 2020).

Galaxy’s Edge : Reportage au sein du land Star Wars

La maquette me l’avais laissé présager, mais je n’avais pas complètement pris conscience des dimensions et de la densité de Galaxy’s Edge !

Ce land est gigantesque, cohérent et immersif !

Il s’articule autour d’un marché couvert qui traverse relie d’ouest en est les deux attractions principales.

Les attractions

Venons-en aux attractions. Le land a ouvert autour de deux attractions aux dimensions incroyables.

Le chantier nous avait donné une idée des dimensions du biniou : avec deux AT-AT en construction dans l’un des espaces, on se doutait qu’on allait en prendre plein les mirettes.

Ces structures métalliques ont servi de base aux quadripodes dans la poursuite qui constitue la deuxième partie de Rise of the Resistance.

L’attraction conduit à travers un scénario millimétrés les guests à travers une (souvent longue) file d’attente dans une base de la Résistance sur Jakku avant d’embarquer à bord d’une navette. En attendant l’embarquement coaché par des cast members, le pre-show nous est présenté par un hologramme de Rey. Une fois à bord de la navette, le ride prend la forme d’un film en cinéma dynamique avec plusieurs écrans correspondants aux instruments de bord (communications avec l’escorte de chasseurs) et aux hublots du vaisseau. La navette est interceptée par un Destroyer du Premier ordre à bord duquel on débarque en grande pompe encadrés par d’autres cast members en uniformes. La mise en scène est top et nous conduit au coeur du vaisseau depuis son hangar d’atterrissage, jusqu’à la passerelle de commandement en passant par les geôles via un parcours trackless (une technologie qui rappelle Ratatouille à Disneyland Paris). Véritable spectacle immersif, Rise of the Resistance est probablement mon attraction préférée des parcs Disney californiens et parisiens. Une vraie merveille. A tel point que son binôme m’a laissé un peu sur ma faim.

En effet, Smugglers Run est à mon sens nettement en deçà. L’attraction nous place “aux commandes” du Millenium Falcon dans une mission de contrebande commanditée par Hondo Ohnaka. L’attraction tient plus d’un Star Tours revisité avec la possibilité pour les six personnes accueillies dans chaque cabine reproduisant le cockpit du vaisseau légendaire d’actionner en mode quick time event des manettes et des boutons pour simuler les postes de pilote, mécanicien et mitrailleur de bord.

 

L’attraction se distingue cependant par son superbe pre-show mettant en scène un audio-animatronics parfait d’Hondo.

Les deux attractions sont situées chacune à l’opposé de l’autre dans ce land très immersif.

L’allée centrale du marché est incroyable avec ses échoppes où circulent des cast members en costume et des comédiens jouant des personnages divers : soldats du Premier ordre, Din Djarin, Fennec Shand ou Boba Fett…. Le point d’orgue de cette zone commerciale est sans conteste la boutique de Dok Ondar.

On y retrouve les éléments clés de la figurine et des aventures en comics du personnage : un bébé Sarlaac et des stocks de reliques Jedi et Sith : sabres laser, holocrons…

Mais si vous voulez de l’immersion, c’est du côté de la cantina d’Oga qu’il faut se tourner. Là on pénètre dans un bar à mi-chemin entre la cantina de Mos Eisley et la taverne de Maz Kanata sur Takodana avec une légère touche du Sanctuaire de  Garsa Fwip dans Le Livre de Boba Fett (le droïde DJ).

A l’extrémité est de Black Spire Outpost se trouve le camp de base du Premier ordre avec une boutique dédiée et une reproduction de navette.

Si la création de cet endroit incroyable vous intéresse, je ne saurais que trop vous conseiller la lecture du livre The Art of  Star Wars Galaxy’s Edge publié par Amy Ratcliffe chez Abrams en 2021.

Blaster
A suivre

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