Masters of the Universe Revolution : du neuf avec du vieux

La suite de la série consacrée par Netflix aux Maîtres de l’Univers a débarqué la semaine dernière sur Netflix. Comme les deux parties de MOTU Revelation, Masters of the Universe Revolution tente l’amalgame de la nouveauté et de la nostalgie.Niveau technique c’est parfois assez pauvre malgré quelques belles promesses. Les modèles numériques de la flotte de la Horde font cheap, les combats souffrent de l’animation…

Le propos politique a été modéré cette fois-ci. Kevin Smith produit un show plus passe-partout. Exit le militantisme, le discours porté désormais sur le sens des responsabilités, sur la famille et sur le couple. L’introduction de Keldor permet d’ailleurs de déplacer le curseur dans cette direction assez tôt dans cette série très courte (5 épisodes de moins de 30 mn).

 

La quête de Teela semble un peu téléphonée et sans grands enjeux autres que symboliques voire romantiques.

 

La récréation de Preternia, paradis perdu dans Révélation, lui impose un cheminement personnel. Une quête qui la marque physiquement au fur et à mesure qu’elle met la main sur les bâtons magiques d’Eternia. Après Zoar, elle s’attaque au baton de Ka qui la transforme en la Déesse verte désormais pleinement serpentine. L’allégorie sexuelle sur fond judéo-chrétien n’est pas loin…

 

La nouvelle Sorcière/Déesse subit d’autres transformation jusqu’à l’apothéose de son union avec Musclor.

 

Ce dernier revêt également de nouveaux atours plus ou moins réussis. De son armure (Battle Armor He-Man) à son incarnation finale à mi-chemin entre MOTU 200x et Dolph Lundgren.

En reprenant le thème (déjà abordé dans Révélation) de la dichotomie entre la magie et la technologie, Révolution me permet d’évoquer la trace de l’influence de Flash Gordon dans les Maîtres de l’univers. Un sujet dont je vous avais parlé il y a déjà trois ans et qui me tient particulièrement à coeur. La réalisation laisse pourtant parfois à désirer et certains designs ne m’ont guère convaincu, comme les uniformes de cour sortis tout droit d’une histoire de Babar ou du gouvernement du général Alcazar.

 

Les robots/titans me semblent trop éloignés de l’esthétique MOTU.

 

Bien sûr, les madeleines de Proust sont au choix subtiles ou plus évidentes.

Ainsi je suis bien content de retrouver Hordak, ses transformations bien chelou, et sa puissance militaire dont Stonedar fait les frais.

Dan le genre clin d’oeil, on notera la Cadillac rose du film live que tient Orko.

Moins subtile, l’intégration de Gwildor accompagne le shoot de nostalgie naïve. La rivalité entre Orko et Gwildor rappelle comment le premier fut remplacé par le second dans le film avec Dolph Lundgren. L’actrice Meg Foster qui incarna Evil Lyn dans ce film double d’ailleurs Motherboard, la Carte Mère, dans la série.

A propos d’Evil Lyn, le personnage malgré sa pénitence reste dans son rôle de tentatrice. Réformée, elle devient Lyn. Une modification qui a du mal à passer en VF puisque les traducteurs (très pointus sur les noms des jouets vintage) l’ont appelé Démonia pendant toute la série… Son élévation au rang de Cosmic Enforcer est plutôt une surprise, mais pourquoi pas.

Mais She-Ra me direz-vous ? Elle est bien présente dans la série. Subtilement, il faut dire. Son enlèvement par Hordak est évoqué dans un flashback et elle apparaît sous la forme de Despara à la toute fin de la série.

 

La scène de l’enlèvement est particulièrement riche en détails. On y voit un Cringer en peluche et un playset Château des ombres. Les deux lits font comprendre qu’un enfant manque à l’appel, c’est lui qu’emporte Hordak en abandonnant Skeletor.

 

Malgré sa transformation robotique, Skeletor retrouve enfin son charisme et incarne une forme de synthèse magie/technologie. Ses échanges mémorielles avec Keldor nous offre autant de scènes relativement gore que purement nostalgiques.

La décomposition de son visage n’est plus due au vitriol, mais à son exposition au pouvoir du sceptre d’Havok au cours de sa formation par Hordak.

Le magicien gar et le leader de la Horde s’affrontent dans une très belle transcription de la Fright Zone vintage.

 

Encore plus que dans les deux parties de Revelation, on ressent cette invocation des années 80, ce n’est plus le Crâne ancestral, mais celui de la nostalgie pure qui donne à Musclor son pouvoir. Après tout, une révolution, en astronomie, signifie la rotation complète d’un corps mobile autour de son axe. Normal donc qu’on revienne au point de départ, non ?

Pas sûr que cela suffise à conquérir une nouvelle génération de fans…

Blaster
A suivre

2 comments

Effectivement la quête de Teela est inutile et vide de sens de mon point de vue.
Les changements esthétiques dû aux sceptres vont de bien (serpent) à moche (havoc).
Skelenou a une belle part dans l’histoire et j’ai trouvé qu’il avait une place intéressante. De part sont rôle, son histoire (réécrite une nouvelle fois).
J’avoue avoir été surpris par Evil Lyn notamment la fin mais pourquoi pas.
J’ai apprécié les nombreux clin d’oeil et autant la saison précédente m’a parue longue et ennuyeuse par moment, autant là j’ai été dedans du début à la fin.
Pas parfaite, comme dit l’animation, les design notamment dégueulasses incohérents des Titans. Et ce Muscelette 200x à cheveux long… mouais pas convaincu.

Bref je mets une option sur Teela Serpent, Lyn et peut être la version final de Teela en figurine.

A part la teela serpent… je ne suis pas sûr de vouloir de figs de la série, mais on verra

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