J’avais salué il y a six semaines le retour de Loki sur Disney+. Alors que le MCU semblait à bout de souffle depuis 3 ans, la série apporte un vent de fraicheur dans cette écheveau d’histoires pas toujours passionnantes. Le four de la Phase IV du MCU avait je pense laissé un goût amer à pas mal de fans. Je ne suis pas sûr de voir un seul motif d’enthousiasme dans ce fatras. La Phase V n’a pas commencé sur une très bonne note avec Ant-Man, malgré a bonne surprise des Gardiens de la galaxie Vol.3 ou l’initiative intéressante que constitue Les Marvels.
Au final, si je ne devais retenir qu’une chose de ces deux phases dans leur état actuel de développement, c’est bien Loki.
Loki : une direction artistique dingue
Ce qui m’a le plus frappé dans la série, à travers ses deux saisons diffusées sur Disney+, c’est la direction artistique. Les décors sont incroyables, les détails des moindres posters, dossiers laissés sur un coin de table, rien n’est laissé au hasard, Même les génériques recèlent des indices et des fausses pistes. Un vrai plaisir à décortiquer qu’on soit fan de Marvel ou pas.
En fait, et je crois que c’est le point le plus important de mon propos. La série Loki n’a pas grand chose de Marvel. Ce Loki semble bien éloigné de ses autres représentations (j’y reviendrai dans quelques lignes). Je me demande même parfois si ce n’est pas ce que je préfère dans certaines productions du MCU…. Quand elles s’éloignent du super hero trope. De Captain America : Le Soldat de l’hiver à Werewolf by Night, on navigue dans productions à contre-courant des locomotives Marvel Studios. Avec Loki, je retrouve cette forme de créativité qui rend hommage au cinéma de genre.
Loki : altruiste ?
Si la série Loki ne ressemble pas vraiment aux autres productions Marvel, le personnage de Loki lui non plus. J’ai déjà évoqué dans plusieurs articles publiés ici ma principale objection au scénario. Je n’arrive pas à croire que le Loki de 2012 développerait assez d’intérêt pour les autres en si peu de temps.
Loki : God of Stories
Puisqu’on parle de temps, les errances temporelles enfin maîtrisées par Loki lui permettent d’atteindre un niveau incroyable de puissance. L’histoire est clairement inspirée par les comics où Loki devient God of Stories. Les showrunners se livrent au cours de l’épisode final de la saison 2 à une sorte d’Un Jour sans fin puissance 10 000.
En retrouvant ses pouvoirs et en en gagnant de nouveaux, on retrouve la véritable nature de Loki, son destin propre au sein du MCU.
Loki qui demeure
En devenant le dieu des histoires, Loki devient l’une des entités cosmiques les plus importantes du multivers. De dieu mineur (à l’échelle de l’aperçu donné dans Thor Love & Thunder), il devient l’une des divinités majeures. Il a remplacé le Coeur temporel (je préfère largement l’expression originale Time Loom qui évoque un métier à tisser plus en phase avec la représentation de l’objet dans la série). Une analyse confirmée par les scénaristes de la série dans un échange avec le magazine Deadline.
The idea was always Loki would finally get his throne when it was the last thing he wanted. And like Atlas, he’s burdened with this purpose and his purpose is holding all of time together. He has replaced the Loom. He’s become so powerful that he alone can hold time together.
Eric Martin, Deadline.com, 13/11/2023
Et la suite ?
En plaçant Loki hors du temps dans cette position centrale, mais passive du Multivers Marvel, les créateurs de la série ont signé l’arrêt de la série. On imagine mal une saison 3 après cette conclusion probablement définitive.
Reste la possibilité d’un spin-off sur le nouveau TVA qu’on pourrait suivre dans sa traque des variants de Kang.
Mais la suite peut être envisagée à l’aune des phase V et VI du MCU telles qu’elles nous ont été annoncées dans le passé. De fait, la grève des scénaristes puis des acteurs à Hollywood peut même offrir une porte de sortie à Disney s’il souhaitent se débarrasser de leur nouveau sparadrap : Jonathan Majors. L’acteur qui incarne Kang et ses variants (Celui qui demeure, Victor Timely, Rama-Tut, Immortus, Scarlet Centurion…) depuis la fin de la saison 1 de Loki accumule les ennuis judiciaires et les polémiques depuis qu’il a été accusé de violences conjugales puis de comportements toxiques par ses collaborateurs tout au long de l’année 2023. Disney va-t-il conserver ce boulet dont plusieurs studios se sont éloignés ?
Kang est censé être l’adversaire suprême des phases 4,5, 6 du MCU. Qui pourrait alors le remplacer ? Les théories vont bon train dans le contexte actuel . En effet certains imaginent Kang joué par un autre acteur (un vrai variant du coup) ce ne serait pas la première fois dans la MCU qu’on voit un recast, D’autres évoquent un changement complet de paradigme avec le remplacement de Kang par le Docteur Fatalis. Plusieurs indices vont dans ce sens. Des journalistes proches de Marvel Studios ont évoqué récemment l’abandon de l’arc narratif de Kang et le remplacement de certaines équipes de scénaristes censés travailler sur les prochains films. L’arrivée prochaine d’un film sur les Fantastic Four ainsi que le sous-titre Secret Wars pour le sixième film des Avengers plaident en faveur d’une bascule vers Dr Doom. Sans parler de l’essoufflement commercial de la franchise cinématographique Marvel depuis quelque temps. L’équation financière s’annonce compliquée pour Disney.
Bref, il est symptomatique de la période qu’on parle de cette manière d’un univers cinématographique qui a marqué les années 2010 et qui peine à susciter l’intérêt une fois sa première génération de héros disparue. C’est peut-être le moment pour Kevin Feige et ses équipes de bien réfléchir au coup d’après.
- Star Wars Gift the Galaxy : Hasbro explore l’univers étendu - 10 December 2024
- Actu Toys : Marvel Legends, Acolyte, Naughty or Nice, Sonic, My Hero Academia… - 9 December 2024
- Instoygram : Sélection de photos de jouets du 8 décembre 2024 - 8 December 2024
Pas grand chose de super héros (ou de super vilain en l’occurrence), ça ressemble clairement à de la science-fiction.
Il en reste une série agréable à regarder mais Loki n’est plus un méchant. Cela peut s’expliquer par le fait que l’acteur est un des derniers à avoir du charisme (qui a dit bankable ?) en attendant l’arrivée des prochaines équipes et tenter de relancer la machine.