Dossier Vintage : variante des cartes Cache Démons S.O.S Fantômes (Kenner 1988)

 

Aujourd’hui je souhaite repasser par la licence S.O.S Fantômes selon son traitement par le fabriquant de jouets Kenner, précisément à travers l’action figure de Mamy Beurk. J’avais déjà évoqué la grand-mère hantée au sein de notre webzine – via la rubrique Les Jouets du Mercredi – puisqu’elle fait partie de mes modèles favoris dans la série des Cache Démons.

Pire, c’est un jouet qui a littéralement marqué mon enfance et en ce sens, j’avais choisi une approche axée sur le souvenir ainsi que le ressenti. Pour cette nouvelle production – qui sera concise –  j’ambitionne de vous faire découvrir une variante très peu courante du blister FR/NL de Mamy Beurk.

Je dis sciemment “j’ambitionne” car avec humilité et réserve j’envisage que certains d’entre vous aient déjà pu observer une telle configuration. A titre personnel, je ne pensais pas un jour voir de mes propres yeux – et encore moins acquérir – une carte FR/NL comportant cette variante mainte fois évoquée avec mon vieil acolyte Jouck.

Pour l’occasion, je vais utiliser un déroulement linéaire du contenu avec en préambule une contextualisation laconique. Bonne lecture à toutes et tous.

 

 

La série des Cache Démons constitue un véritable best-seller au sein de la gamme de jouets S.O.S Fantômes. Surproduites, ces action figures plus délurées les unes que les autres ont littéralement inondé les points de ventes français à partir du printemps 1988.

Ainsi à l’aube de l’an 2000, il était très aisé d’obtenir des exemplaires slipfresh de blisters FR/NL estampillés Cache Démons, que ce soit auprès des revendeurs professionnels ou bien selon la configuration du dead stock. Ceci dit, certaines de ces actions figures hantées ont toujours été un peu moins faciles à dénicher sans pour autant être rares.

Sont concernés Spectroflic, Croc’Pioche et Armoire-à-Glace. Selon ma propre expérience, j’ai toujours constaté que ces trois modèles pouvaient être plus difficilement accessibles sur le marché du jouet de collection que les trois autres références composant la série des Cache Démons.

 

 

Mais si on évoque pleinement le thème de la rareté/disponibilité concernant les blisters FR/NL des Cache Démons, il existe – à ma connaissance – au moins deux configurations à souligner. Mon point de référence initial sera la carte FR/NL la plus courante, celle qui arbore un logo C.E. recto/verso.

J’attire votre attention vis-à-vis du cardback, précisément en ce qui concerne le code-barres, lequel a été placé à la verticale. On observe également que la zone accueillant le logo C.E. affiche un grand espace vide.

 

 

Premier cas de figure moins courant, les cartes FR/NL Cache Démons qui n’affichent pas de logo C.E. Alors pourquoi cette absence ? Et bien la législation européenne a fait connaitre sa directive de normalisation sécuritaire dès le mois de mai 1988 soit quasi simultanément avec la distribution de la série Cache Démons. Le modèle d’impression des cartes fut mis à jour avec un léger différé, d’où la production de premiers blisters sans le logo C.E.

On peut parler – dans le langage de la variante – de “premier tirage”. Le cardback propose cette fois un code-barres placé à l’horizontale. Le petit triangle à tête de lion indique que le jouet souscrit aux normes de sécurité anglaises. Enfin on observe plusieurs traductions au niveau des copyrights, ce qui ne veut pas dire que le blister ait obligatoirement connu les destinations évoquées via les différentes langues.

En effet, on retrouve les mêmes copyrights sur les cartes spécifiques des Cache Démons assignées aux marchés anglais (Hunted Humans), allemand (Spukis) et italien (Gli Umani Posseduti dai Fantasmi). Il s’agit clairement d’une uniformisation des copyrights pour les destinations évoquées précédemment.

 

 

Deuxième cas de figure : il existe une nuance dans la nuance, si j’ose dire, concernant les blisters FR/NL Cache Démons qui n’arborent pas le logo C.E. En effet, j’ai toujours eu vent – notamment par plusieurs sources et depuis au moins une dizaine d’années – de cartes transitionnelles FR/NL comportant un sticker correctif affichant le logo C.E.

J’utilise sciemment la formule “j’ai toujours eu vent” car je n’ai jamais eu l’occasion d’observer de mes propres yeux cette configuration de cardback FR/NL Cache Démons avec sticker correctif, que ce soit en photo ou bien physiquement.

Mais ça c’était avant. En effet, j’ai enfin pu mettre la main sur ce qui est toujours apparu à mes yeux comme une sorte de “légende”, sans pour autant remettre en cause la parole de mes camarades amateurs de jouets des années 80, bien loin de là même.

 

 

On retrouve typiquement une carte FR/NL Cache Démons sans le logo C.E. sur laquelle a été apposé un sticker correctif en bas à droite, précisément sur la zone des copyrights. L’autocollant comporte les mentions légales sécuritaires pour le territoire français et le Benelux ainsi qu’un logo C.E.

Toujours sur ce sticker correctif, on remarque que la désignation Kenner Parker a disparu. Il ne reste que la mention Tonka puisque le rachat de la société Kenner et de l’éditeur de jeux de société Parker par cette firme a été définitivement acté.

D’un point de vue technique, le sticker correctif pouvait être appliqué de deux façons sur le cardback des cartes FR/NL Cache Démons : soit directement en usine, soit via les revendeurs professionnels. En effet, des rouleaux de stickers correctifs étaient fournis avec les assortiments de blisters. Une application manuelle était requise.

 

 

Epilogue

Il existe beaucoup de “légendes” dans le domaine du jouet vintage. Sans nécessairement vivre les choses selon le prisme de la possession, il est toujours stimulant de découvrir des visuels de cas de figures évoqués depuis plusieurs années mais qui n’avaient jamais été vus auparavant.

Les coulisses de nos cartes FR/NL Cache Démons sont passionnantes. De manière un peu plus chirurgicale, il est possible de trouver des exemplaires avec une impression des textes – notamment au niveau des copyrights – assez approximatives, précisément en termes d’alignement.

Les blisters FR/NL Cache Démons – tout comme les action figures dédiées – ont marqué mon enfance. Ces jouets incarnent – selon une sensibilité personnelle – toute la dimension “fun” et “délurée” propre à la décennie 80. Un temps où tout était possible, où une douce folie, notamment artistique, a offert des œuvres populaires plus emblématiques les unes que les autres. En ce sens, les Cache Démons sont clairement emblématiques.

J’espère que cette petite capsule vintage sous le signe de la variante fut agréable à parcourir. Rendez-vous d’ici peu afin de (re)découvrir ensemble un autre jouet des années 80. Merci à toutes et tous pour vos lectures. Cette production est dédiée à Geoffrey alias Jouck ainsi qu’à Matthieu alias Monsieur Toys.

8 comments

Lanace says:

Il y a tellement de légendes, mythes et autres théories qui courent sur différentes gammes vintage que cela ne fait que renforcer l’amour que l’on peut avoir pour ces témoignage d’une époque révolue.
Tout cela continue à interroger certains passionnés++ apportant des débats qui laisseront certains sur le bord de la route. Depuis des dizaines d’années maintenant, des questions continuent de se poser, certaines restent sans réponses, d’autres, comme ici, trouvent enfin une réponse avec image à l’appui.
Merci mon Nicko de continuer à te « prendre la tête » sur ce qui pourrait paraître comme des détails mais qui ne sont que le témoignage d’un amour immodéré.

Nicko says:

Merci la carotide <3

Je l'ai écrit à plusieurs reprises, tout reste à faire/découvrir concernant nos jouets des années 80 et 90. Alors effectivement, certaines découvertes peuvent apparaitre infimes, marginales, au point de ne susciter quasiment aucun engouement. C'est la règle du jeu - si j'ose dire - et je l'accepte pleinement, surtout dans une ère où il faut générer du trafic à tout prix. A titre personnel, je tiens à conserver mon approche du jouet vintage, aussi technique soit-elle. Et je pense que tu as bien résumé les choses, c'est une histoire d'amour.

J'ai un autre blister dans une autre gamme des années 80 à présenter selon une configuration déjà connue mais inédite à travers l'action figure contenue. Je ne sais pas si j'aurais la force de rédiger le dossier dédié, je l'espère en tout cas.

Clacla says:

Encore une lecture très intéressante.
Bisous Mr Slip 😘

Nicko says:

Merci à toi Madame Starling ! <3

Umoteck says:

Je suppose que tu le sais mais pour être exact le triangle avec la tête de lion est le “Lion Mark”. Il y a quelques temps, j’avais essayé de contacter BTHA pour obtenir une date de création plus précise que 1988 ainsi que la datation des différentes variantes du logo, malheureusement toujours pas de réponse à ce jour.
A propos du sticker C.E, tu écris “soit directement en usine, soit via les revendeurs professionnels. En effet, des rouleaux de stickers correctifs étaient fournis avec les assortiments de blisters. Une application manuelle était requise.” Très intéressant j’ignorais cette info. As-tu une source ?
Il me semble (sauf erreur de ma part) que tu avais publié ce texte sur fb, avant ton départ j’avais voulu te contacter pour poursuivre la conversation.

Nicko says:

Merci Umoteck pour ta lecture 🙂

Oui absolument, le Lion Mark est une mention “Toy Safety First” propre au marché anglais. La seule date que je connaisse fait état d’une mise en service à partir de 1988. C’est dommage que tes investigations n’aient pas donné de résultats. J’aurais été curieux d’en savoir plus. Bravo en tout cas pour ta démarche de recherche, c’est quelque chose que j’apprécie beaucoup.

Alors concernant les rouleaux de stickers, ma première source a été Geoffrey alias Jouck. Il m’en a parlé il y a quelques années. J’ai ensuite eu confirmation par un ancien professionnel du jouet ayant eu notamment une boutique indépendante. Il faut bien comprendre que ce changement sur les cartes FR/NL Cache Démons a été réalisé dans une relative urgence. Il existe d’autres cas pour les années 1988-89 de modification de packagings FR en lien avec l’avènement du marché européen. J’en ai souvent parlé dans notre webzine, notamment à travers la licence G.I.Joe 3 3/4″.

Effectivement, j’avais bien abordé sur fb ce sticker correctif C.E. mais dans un cadre différent, précisément pour un autre blister. C’est d’ailleurs à partir de cette publication que j’ai pu être dirigé vers la carte de Mamy Beurk. Si tu souhaites que l’on échange plus régulièrement et de manière approfondie sur tous ces sujets passionnants, tu as la possibilité de me joindre à cette adresse mail : padlockwrench@gmail.com.

Je te remercie à nouveau Umoteck pour tes interventions toujours pertinentes 🙂

Fansolo says:

Article très intéressant et grand merci Nicko pour ces recherches et la belle trouvaille !
L’adresse de Tonka 14-16 rue Scandicci désigne la Tour Essor à Pantin où Miro-Meccano s’installa vers 1985-86 (en quittant l’immeuble Belvédère de l’avenue Jean Jaurès) avant effectivement de changer de nom.

Et pour revenir au personnage de Mamy Beurk, est-il vrai que son look est inspiré de celui de la reine d’Angleterre Elisabeth II ?

Nicko says:

C’est moi qui te remercie infiniment Antoine pour ta lecture et ton intervention 🙂

Je m’étais déjà exprimé sur le sujet concernant le design de Mamy Beurk, lequel serait inspiré de la reine d’Angleterre Elisabeth II. Rien n’est certain, mais je ne pense pas que ce soit le cas. Les 6 action figures qui composent la série des Cache Démons sont toutes représentatives d’un emploi : policier, éboueur, facteur, footballeur professionnel, ouvrier de chantier et – je pense – une nurse. En effet, Mamy Beurk me renvoie spontanément à ces vieilles nurses à l’anglo-saxonne, très guindées, affichant une certaine rigidité. Pour autant, cette fonction professionnelle ne serait pas incompatible avec un design emprunté à la reine d’Angleterre Elisabeth II. Il y a effectivement une certaine inspiration je dirais. Pour obtenir une réponse qui soit sûre, il faudrait entrer en contact avec le ou les designers ayant travaillé à l’époque sur le développement du personnage. Je n’ai malheureusement pas cette possibilité à cet instant. D’où ma réserve depuis toujours concernant cette mise en correspondance avec la reine d’Angleterre Elisabeth II.

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