A Première vue : les éditions spéciales du Retour du Jedi (ROTJ40)

Aujourd’hui s’ouvre une séquence d’un mois sur notre site que nous dédierons au quarantième anniversaire de la sortie du Retour du Jedi dans les cinémas français, le 19 octobre 1983. Ainsi du 19 septembre au 19 octobre, vous pourrez découvrir régulièrement des contenus sous l’ombrelle ROTJ40.

Deux ans avant l’arrivée de La Menace fantôme sur les écrans, George Lucas a eu l’idée de génie de ressortir au cinéma sa trilogie classique de La Guerre des étoiles. Désormais labelisée Star Wars, la saga pouvait se découvrir sur grand écran avec des modifications plus ou moins discrètes signées Lucas. Certaines se justifiaient par l’insertion de scènes coupées au montage à l’époque, d’autres furent instantanément décriées par une bonne partie des fans (même avant Internet).

 

Faisons ensemble le tour de ces modifications.

Le Retour du Jedi : comment l’édition spéciale a transformé Tatooine

C’est en effet sur Tatooine que les modifications apportées par Lucasfilm sont les plus criantes. Le palais de Jabba en particulier subit un ravalement assez improbable avec des ajouts de personnages et une modification drastique de la bande-son.

C’est en effet, le Max Rebo Band qui prend la plus grande part des modifications dès la première version de l’édition spéciale en 1997.

L’orchestre de Max Rebo dans le film original se compose de trois artistes : Max Rebo au clavier, Droopy McCool avec un instrument à vent et Sy Snootles au chant. Lucas a expliqué vouloir donner plus de panache à la scène et rendre Syn Snootles plus expressive. Le résultat est une débauche d’images générées par ordinateur et d’acteurs déguisés (musiciens et choristes) dans des plans insérés dans un nouveau montage. A ces modifications visuelles s’ajoutent une révision drastique de la musique originale, Jedi Rock remplace désormais Lapti Nek. L’ambiance générale de la scène s’en trouve radicalement changée.

Les ajouts de Lucas concernent aussi l’allongement de l’exécution d’Oola l’esclave twi’lek de Jabba jetée en pâture au Rancor. Le légitimité de cet scène se discute au sens où elle montre un décor qu’on ne voyait auparavant que lorsque Luke s’y trouvait piégé. En anticipant cette présentation de la menace qui plane sur le Jedi, Lucas a quelque peu désamorcé la tension induite par le mystère qui existait précédemment.

D’autres plans mettant en scène Boba Fett sont ajoutés. On le voit notamment flirter avec les choristes de Max Rebo. Au fil des éditions spéciales, après l’arrivée de la prélogie et l’enrichissement du registre des créatures de la galaxie. Ainsi on a vu arriver en 2011 (pour la première édition BluRay) un Dug en CGI qui dénote nettement au milieu des personnages en costume et des marionnettes apparaissant dans la scène.

C’est justement dans cette édition spéciale de 2011 qu’est également retouchée la porte d’entrée du palais pour la rendre beaucoup plus grande. 

Les scènes extérieures de Tatooine ont aussi subi d’importantes modifications. En effet, la traversée du désert par la barge de Jabba est allongée d’un plan sur un troupeau sauvage de Banthas et le Sarlaac lui-même a subi un métamorphose extrême avec un bec et des tentacules plus nombreux.

Les transformations d’Anakin

L’ajout principal ici date de 2011, quand Vador assiste au martyr de Luke aux mains de Palpatine, il crie désormais un “non” qui fait écho à sa réaction à la fin de La Revanche des Sith. Sa transformation est aussi physique puisque le visage de Sebastian Shaw a subi des altérations numériques pour retirer les sourcils et modifier la couleur des yeux qui passent de marron à bleu.

 

La mémoire de Sebastian Shaw ne tiendra plus qu’aux fans de la version originale du Retour du Jedi, puisque l’acteur qui incarnait en 1983 Anakin revenu du côté obscur, a été effacé dès l’édition DVD de 2004. Hayden Christensen le remplace désormais aux côtés des esprits de Yoda et d’Obi-Wan Kenobi.

 

Cette scène est probablement la pire des modifications qu’a connues le film depuis 1997, mais elle ne doit pas nous faire oublier le massacre qu’a connu la fin de l’Episode VI de la saga. La célébration de la victoire sur Endor a connu quelques versions successives. D’abord, Lucas a changé une fois de plus la musique. Exit Yub Nub et bonjour Ewok Celebration !

La fin du film a vu s’insérer plusieurs plans de célébrations de la chute de l’Empire à travers la galaxie. En 1997, on avait Coruscant (dont c’était la première apparition canon), Bespin et Tatooine. En 2004 fut ajoutée Naboo et la scène de Coruscant se vit complétée par des plans de bâtiments de la prélogie (le Sénat et le Temple Jedi).

Alors qu’en 1997, l’édition spéciale du Retour du Jedi était relativement supportable et n’apportait de modifications trop perturbantes, la reprise des films en 2004 et en 2011 par George Lucas a achevé de changer définitivement le film le plus familial de la trilogie originale. Un massacre dont j’ai encore du mal à me remettre.

2 comments

Olivier says:

J’ai toujours détesté cette idée de modifier un film existant. Même Spielberg l’a fait avec E.T. en effaçant les armes par exemple. Il est d’ailleurs revenu dessus en disant que c’était une erreur. Un film est marqué par son époque et c’est très bien comme ca. Lucas a créé une des sagas les plus emblématiques du cinéma mais ca ressemble quand même pas mal à un coup de chance vu la gestion qu’il en a fait.

ExarKun02 says:

Ton article est traumatisant et rappelle toutes les déconvenues du visionnage en salle ainsi que le coup de massue avec Hayden en dvd plus tard :p

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *