C’est la rentrée ! Je souhaite vous proposer quelques dossiers vintage spécialement rédigés cet été pour notre cher webzine FulguroPop. L’écriture me manquait, c’est un fait. Une fois de plus, vous retrouverez deux prérequis fondamentaux.
D’abord les jouets évoqués appartiendront majoritairement à la décennie 80 mais pas que. En effet, certaines licences des années 90 – comme celle des Skeleton Warriors – auront la part belle durant les semaines qui vont suivre. Ensuite les conditionnements et les jouets qui illustreront les dossiers seront dans le meilleur état de conservation possible.
Pour cette première production, j’ai choisi de revenir sur une gamme coup de cœur – si j’ose dire – en vous proposant de (re)découvrir un petit véhicule G.I.Joe – mais néanmoins un best-seller – appartenant au format 3 3/4″. Il s’agit du Cobra F.A.N.G, le gyrocoptère d’attaque affilié à l’armée du Cobra Commander.
A ce titre, j’ai opté pour la présentation – afin d’agrémenter ce dossier – d’un exemplaire slipfresh en boite scellée Hasbro France (d’où la datation dans le titre). J’évoquerai précisément les origines du design du Cobra F.A.N.G ainsi que les variantes, notamment en termes de packaging. Le jouet sera également détaillé. Bonne lecture à toutes et tous.
De la Petite Nellie à Cobra
Le Cobra F.A.N.G est un véhicule que l’on va découvrir en 1983 – selon le marché américain – au sein de la seconde série de jouets G.I.Joe 3 3/4″. Le gyrocoptère des forces Cobra constitue à mes yeux un véritable symbole. C’est-à-dire qu’il incarne – en termes d’esthétique et de référence – non seulement un classique d’une gamme de jouets mais également une époque.
Justement, mettons en perspective design et temporalité. Le Cobra F.A.N.G. a été imaginé par le designer Ron Rudat. Les fines lames de la licence des héros sans frontières connaissent bien ce nom. En effet, on doit à cet artiste de talent des réalisations comme l’iconique Cobra Hydrofoil (Moray), l’incontournable B.A.T. (Crabe en VF) ou encore le superbe logo reptilien Cobra.
La conceptualisation du Cobra F.A.N.G. appartient majoritairement à l’année 1982 même si je gage que certaines ébauches puissent comporter la datation 1981. Le gyrocoptère des forces Cobra fait partie des tout premiers véhicules à avoir été façonnés par Ron Rudat pour la gamme de jouets G.I.Joe 3 3/4″. L’idée d’un autogire doté d’un armement provient directement d’une licence cinématographique que l’artiste affectionne particulièrement : James Bond.
Il faut précisément s’orienter vers l’opus You Only Live Twice (On ne vit que deux fois), lequel a fait son apparition sur le grand écran en 1967. L’inoubliable Sean Connery y campe avec brio un espion britannique aux aventures aussi rythmées que rocambolesques.
Selon la plus pure tradition “Jamesbondienne”, You Only live Twice va livrer son lot de gadgets ainsi que d’appareillages spécifiques créés par Q. Et justement, ce véritable génie de la miniaturisation va mettre au point un gyrocoptère équipé d’armes. Le véhicule sera baptisé Little Nellie.
Cet autogire – destiné à l’usage privé de l’Agent 007 en mission – a été précisément la source d’inspiration profonde de Ron Rudat concernant la création du Cobra F.A.N.G. L’artiste l’a clairement spécifié au cours d’une interview.
Plusieurs éléments constitutifs de la Little Nellie vont donner naissance à l’armement du Cobra F.A.N.G. Il faut d’abord souligner les deux missiles latéraux qui sont des modèles “heat-seeking“, c’est-à-dire thermo-guidés. On retrouvera de manière stricte la même fonctionnalité sur les quatre missiles fixés aux patins atterrisseurs du Cobra F.A.N.G.
Ensuite la Little Nellie est dotée de deux mitrailleuses situées au niveau du nez de l’appareil. Ce concept sera repris pour le gyrocoptère Cobra mais avec cette fois un seul canon monté sur une rotule. Je reviendrai en détail dans quelques lignes sur l’armement du Cobra F.A.N.G.
Ci-dessous le blueprint présent dans le conditionnement U.S. du Cobra F.A.N.G. On notera en 4 le canon sur rotule au niveau du nez du gyrocoptère. Les missiles latéraux (mentionnés comme roquettes) sont spécifiés en 8. L’indication “heat-seeking” sur le document fait bien référence au thermo-guidage évoqué précédemment.
Artwork et marketing
Le Cobra F.A.N.G. c’est nominativement un acronyme qui signifie dans la langue de l’Oncle Sam “Fully Armed Negator Gyrocopter“. Le terme “fang” peut-être traduit de l’anglosaxon au français par le mot “croc” ou encore “crochet“. Le lien avec la licence G.I.Joe est à faire selon l’acception reptilienne du terme avec une habile référence aux crochets du serpent.
Les conditionnements G.I.Joe 3 3/4″ sont indissociables d’une esthétique immédiatement reconnaissable. Le travail graphique effectué sur ces packagings d’un autre temps est remarquable. Il faut rendre hommage – entre autres – à Hector Garrido qui sera responsable d’une grande partie des artworks illustrant les boites ainsi que les blisters des héros sans frontières au format 3 3/4″.
La superbe illustration qui orne notamment les boites U.S. et FR du Cobra F.A.N.G. est le fait d’Hector Garrido. Le gyrocoptère est – de manière assez dynamique – superbement représenté avec aux commandes un soldat Cobra.
Ce personnage bien spécifique – directement inspiré de l’Armée Allemande durant la Seconde Guerre Mondiale – a été conceptualisé par Ron Rudat à l’aube des années 80. Le soldat Cobra sera décliné selon plusieurs fonctions militaires, de l’officier au troupier en passant par le pilote, avec à chaque fois des particularités esthétiques permettant la différenciation.
Ci-dessous, un dessin conceptuel de Ron Rudat – réalisé en 1981 – illustrant un soldat Cobra. Plusieurs étapes seront nécessaires afin de finaliser ce personnage, notamment sur le plan nominatif. Le concept art propose un soldat Cobra transitionnel.
En effet, le logo Cobra n’est pas représenté sur le torse du personnage. Celui-ci connaitra au moins deux coloris, rouge et gris. Autre élément variable, la couleur du masque qui pourra être noir ou encore gris.
C’est Hector Garrido qui illustrera la carte Hasbro du soldat Cobra. On notera des variations significatives entre les concepts de Ron Rudat, les dessins d’Hector Garrido et le façonnage des déclinaisons plastique 3 3/4″ par Hasbro. Je prendrai le temps dans un autre dossier de confronter toutes ces particularités.
A titre de comparaison, je joins tout de même ci-dessous le superbe artwork réalisé par Hector Garrido afin d’illustrer la carte du soldat Cobra commercialisé. On soulignera le masque de couleur grise ainsi que le logo Cobra teinté en rouge.
Pour autant, la première action figure déclinée sera sensiblement différente avec un masque, un lance-grenades (moulé sur le buste) ainsi qu’un harnais de couleur noire.
La présence d’un soldat Cobra sur l’artwork du Cobra F.A.N.G. n’est pas anodine. D’un point de vue marketing, on retrouve une pratique commerciale qui consiste à mettre en avant un produit de la gamme antérieurement ou concomitamment commercialisé – alors que celui-ci n’est pas contenu dans le conditionnement – afin d’encourager les ventes.
Je parle souvent de cette technique en la baptisant “publicité indirecte”. Pour rappel, le soldat Cobra a connu les étales des magasins de jouets en 1982, soit un an avant la mise en rayon du Cobra F.A.N.G. C’est d’ailleurs extrêmement regrettable que cette action figure n’ait pas été fournie dans la boite du gyrocoptère Cobra.
Le principe du pilote comme personnage exclusif avait pourtant déjà été mis en place en 1983 (datation U.S) avec – entre autres – le Combat Jet Skystriker (XP-14F) ou encore le Dragonfly (HX-1). Ceci dit, ce sont des véhicules relativement imposants qui suggèrent spontanément une configuration “deluxe” avec un pilote intégré dans le conditionnement.
Par opposition, le Cobra F.A.N.G. reste un petit véhicule probablement peu intéressant à valoriser d’un point de vue marketing. Pour autant, les années suivantes offriront des packs comme le Chameleon (Swamp Skier) et Zartan (1984 – Hasbro, datation U.S) ou encore l’Air Skiff et Zanzibar (1987 – Hasbro, datation U.S). Ces deux véhicules au format modeste – mais néanmoins très originaux – ont gagné en notoriété grâce à leur pilote respectif et exclusif. Pour rappel, Zartan (dans sa déclinaison V.1) connaitra le format individuel du blister (par opposition à Zanzibar), précisément au Japon en 1986 et plus tardivement en Inde (2001).
Ci-dessous un superbe artwork signé Hector Garrido, lequel a servit à illustrer la boite du Swamp Skier.
Le conditionnement Hasbro France
Le Cobra F.A.N.G. est un véhicule qui possède une aura assez populaire. On a pu le découvrir – notamment dès 1987 en France – au sein du support animé G.I.Joe développé par Sunbow/Marvel. La même année – toujours au sein de l’Hexagone – on observera dans les rayonnages de jouets la boite Hasbro France du Cobra F.A.N.G.
La mouture G.I.Joe FR de 1987 est remarquable. Elle a livré des action figures comme des véhicules absolument superbes. Le Cobra F.A.N.G. fait partie de ces petites perles que je qualifie encore une fois de “classiques”. Sur le marché de la collection de jouets vintage, il n’est pas si aisé de dénicher un conditionnement Hasbro France du gyrocoptère Cobra qui soit scellé et slipfresh.
L’artwork du front box – évoqué précédemment – contribue largement à mythifier le packaging du Cobra F.A.N.G. Le soldat Cobra, tenant presque nonchalamment le manche directionnel, est un véritable emblème de la licence G.I.Joe 3 3/4″, notamment vis-à-vis de son omniprésence dans le dessin animé Sunbow/Marvel.
Parallèlement, et toujours sur le plan graphique, il faut absolument souligner l’excellente transposition française du logo Cobra Ennemy. Ce flash jaune – contenant une tête de cobra rouge – conjugué à une typographie bien spécifique, offre, d’un point de vue marketing, une configuration qui attire l’œil. La gestion des chromatiques constitue une véritable discipline dans le domaine publicitaire.
A ce propos, et c’est un fait récurrent sur les boites G.I.Joe 3 3/4″, il est intéressant de relever que le dénominatif Cobra F.A.N.G. comporte deux couleurs différentes. Encore une fois, le jaune est un choix stratégique car, comme pour le rouge, il donne du relief tout en rappelant en filigrane la couleur des flammes.
Une remarque à mettre en correspondance avec la dimension militaire des jouets G.I.Joe 3 3/4″ mais également avec la mosaïque (rouge et jaune sur fond blanc) qui entoure systématiquement les artworks des packagings, et ce jusqu’en 1992 (datation U.S).
D’un point de vue textuel, l’acronyme F.A.N.G. n’a pas été adapté pour le marché français. On retrouve cependant – toujours sur le front box – une phrase entre parenthèses qui a pour but de valoriser la jouabilité du véhicule : “(Gyrocoptère à dépression doté d’un canon et de pales de rotor mobiles)”
Avec une certaine ingénuité – qui contribue de manière formelle au charme de nos packagings FR G.I.Joe 3 3/4″ – il est également précisé que, je cite : “(canon ne tire pas)“. On regrettera – d’un point de vue syntaxique – l’absence du “le” comme article défini.
Une fois n’est pas coutume, j’ai choisi de laisser sur ma boite du Cobra F.A.N.G. l’étiquette de prix originelle. Celle-ci – en parfait état – indique la somme de 69,50 Francs. Ce montant me semble relativement élevé pour un tel format de véhicule G.I.Joe à l’échelle 3 3/4″. J’aurais plutôt imaginé un tarif s’inscrivant dans une fourchette allant de 49 Francs à 59 Francs.
Il est tout à fait possible que mon exemplaire du Cobra F.A.N.G. provienne d’une ancienne petite boutique de jouets locale, ce qui expliquerait la majoration potentielle du prix.
Le back box de ce conditionnement Hasbro France du Cobra F.A.N.G. propose une configuration organisationnelle typique de la gamme de jouets G.I.Joe 3 3/4″. D’abord une représentation du véhicule à l’échelle 1. C’est – en termes de marketing – une particularité très pertinente puisqu’elle contribue à la projection que l’acquéreur peut avoir avec le jouet.
Deuxième élément remarquable, la présence de “points étoiles“, en l’occurrence selon une valeur équivalente à 2. Pour rappel, ces petits drapeaux à découper pouvait être accumulés afin de souscrire à des offres promotionnelles diverses, lesquelles permettaient d’obtenir des jouets/objets G.I.Joe 3 3/4″ exclusifs.
Sur le plan textuel, on retrouve globalement une syntaxe largement perfectible. C’est un véritable syndrome propre aux conditionnements full FR G.I.Joe 3 3/4”. Je précise sciemment “full FR” car j’exclue les packaging européens postérieurs.
Les concepteurs du conditionnement FR concernant le Cobra F.A.N.G. n’ont pas lésiné sur les phrases d’accroche commerciale : “Etonnant de réalisme”, “Montage simple”, “Moteur hautement miniaturisé” ou encore “Matériel robuste pour joueurs acharnés”. Voilà autant de formulations qui tendent à valoriser un produit – en l’occurrence un jouet – et par extension à encourager l’achat.
Ces phrases très marketées apportent – comme mentionné précédemment – un charme bien spécifique à nos conditionnements FR G.I.Joe 3 3/4″. Il se dégage une certaine naïveté intimement liée à l’enfance. Plus globalement, les parties jouables/amovibles du Cobra F.A.N.G. sont clairement mises en valeur via les spécifications textuelles. D’ailleurs cette jouabilité est un élément constitutif et même typiquement représentatif des véhicules G.I.Joe au format 3 3/4″.
Parallèlement, on soulignera le terme “picots” sur le back box, lesquels permettent de fixer deux action figures G.I.Joe supplémentaires sur le Cobra F.A.N.G. C’est une autre particularité propre aux véhicules G.I.Joe 3 3/4″. Toujours d’un point de vue textuel, je souhaiterais évoquer la faute orthographique “Auto-collants”. Une coquille récurrente sur les conditionnements full FR G.I.Joe.
Enfin, je souhaite faire référence à la mention : “F.A.N.G. est une de leurs armes (cf. COBRA Command) les plus évoluées technologiquement.” Assez raisonnablement, on imagine difficilement qu’un petit gyrocoptère constitue une force d’attaque très aboutie sur le plan technologique, et ce même en contextualisant la phrase dans le début des années 80.
Variation spécifique Hexagonale
La question des variantes au sein de nos jouets des années 80 m’obsède littéralement depuis quasiment deux décennies. En effet, certaines déclinaisons plastique – et/ou leurs conditionnements – peuvent présenter des différences plus ou moins notables selon les tirages.
Le Cobra F.A.N.G. s’inscrit dans ce cas de figure à travers notamment une variante pour le moins singulière, précisément en termes de packaging. En effet, il faut observer minutieusement la boite dont la provenance est irlandaise, ce qui est le cas du spécimen qui illustre ce dossier.
En examinant méticuleusement le logo G.I.Joe sur le front box, on peut identifier trois petites marques, qui – au premier coup d’œil – pourraient apparaitre comme des défauts du conditionnement liés à une altération post-commercialisation. Et bien absolument pas, il s’agit clairement de tâches qui ont été reproduites en série à partir d’une matrice défectueuse/erronée.
Nous sommes clairement en présence d’une négligence, laquelle est encore une fois propre à nos packagings G.I.Joe 3 3/4″ full FR. Ceci dit, il existe un autre tirage du Cobra F.A.N.G, précisément produit à Valence en Espagne. Sur cette version du conditionnement, aucun défaut n’apparait au niveau du logo G.I.Joe.
Parallèlement, il est également possible de trouver des boites FR du Cobra F.A.N.G. fabriquées en Irlande mais qui ne présentent pas les tâches au niveau du logo, comme l’exemple ci-dessous.
Il reste donc à chronologiser ces trois tirages du Cobra F.A.N.G. A mon sens, la version altérée produite en Irlande est antérieure à celle qui ne possède aucun défaut. Les conditionnements full FR G.I.Joe 3 3/4″ ont connu – en quasi totalité – des origines de fabrication irlandaises. Enfin, je pense que le tirage produit en Espagne est le plus récent selon un lien à établir avec l’avènement du marché européen. L’utilisation de l’anglais (made in Valencia, Spain) me conforte dans cette voie. A confirmer.
Les variations sur nos conditionnements/jouets des années 80 sont parfois aussi infimes que surprenantes. Le sens de l’observation est de rigueur lorsqu’on manipule ces trésors d’antan. Pire, c’est – selon une sensibilité personnelle – un véritable réflexe nourrie par la mise en perspective et le questionnement. Pour autant, et je le précise sans aucune réserve, j’ai initialement cru – concernant les trois tâches sur le logo G.I.Joe de la boite fabriquée en Irlande – à une altération contemporaine.
C’est au toucher et à l’examen via une loupe que j’ai pu identifier les marques comme des défauts liés directement à l’impression. J’ai pu également retrouver d’autres exemplaires du conditionnement du Cobra F.A.N.G. “fabriqué à Waterford, République d’Irlande” avec exactement les mêmes altérations.
D’autre part, je sais qu’il existe une autre variante concernant le Cobra F.A.N.G, mais cette fois spécifique au jouet lui-même. En effet, les patins atterrisseurs sont initialement moulés avec une forme plate. Les tirages successifs du gyrocoptère Cobra donneront naissance à un relief sur ces patins.
Il m’aurait fallut de nombreux exemplaires en loose du Cobra F.A.N.G. – avec leurs provenances identifiées – afin de mettre éventuellement cette variante en corrélation avec le défaut de la boite FR fabriquée en Irlande.
Le gyrocoptère Cobra
Le Cobra F.A.N.G. est un petit autogire très séduisant. D’abord selon un code couleur harmonieux et relativement épuré, lequel implique uniquement trois chromatiques : du noir, du rouge et du gris. C’est un élément très important car on sait que dans les années 90 – notamment suite à une volonté d’édulcorer le thème de la guerre – les déclinaisons plastique G.I.Joe 3 3/4″ seront victimes d’une hyper-colorisation avec des teintes plus folkloriques les unes que les autres.
Autant dire que c’est strictement inapproprié pour des véhicules ainsi que des action figures militaires. A ce propos, et c’est un des rares griefs que j’émettrai à l’encontre du Cobra F.A.N.G, il est difficilement concevable d’observer un armement d’une telle puissance – c’est-à-dire une bombe largable et quatre missiles à guidage thermique – sur un aussi petit gyrocoptère.
De plus, l’absence d’un cockpit protecteur – avec verrière – s’inscrit également dans ce manque de crédibilité. Ceci dit, il existe des autogires militarisés et armés – notamment au sein de l’Armée Française – mais les versions les plus modernisées possèdent bien un cockpit avec verrière.
Toujours selon le prisme de l’esthétique, le Cobra F.A.N.G. est commercialisé avec une planche de stickers bien fournie. Ces derniers reprennent majoritairement des chromatiques comme le rouge et le noir mais également du blanc. Ceci apporte du détail au gyrocoptère Cobra.
Comme évoqué précédemment dans ce modeste dossier, la jouabilité est une composante profonde de la gamme de jouets G.I.Joe 3 3/4″. Le Cobra F.A.N.G. ne dérogera pas à la règle avec des pales ainsi qu’une hélice rotatives manuellement.
Le canon situé à l’avant est monté sur un ball-joint. Ceci permet des orientations multiples afin d’atteindre facilement les cibles ennemies. Les quatre missiles – ainsi que la bombe située sous le plancher du poste de pilotage – sont amovibles.
Autre élément du Cobra F.A.N.G qui peut être retiré, la grille de protection du moteur. En l’ôtant, on peut davantage apprécier tous les détails de sculpture ainsi que l’ingénierie mécanique. Cette grille a été moulée dans un plastique rouge. La couleur s’harmonise parfaitement avec le reste du gyrocoptère Cobra mais une teinte comme le gris aurait apporté plus de réalisme.
D’autre part, on soulignera trois plugs présents sur le Cobra F.A.N.G. Un premier sur le dossier du siège – afin que le pilote soit parfaitement fixé – puis un sur chacun des patins atterrisseurs. Ceci est un autre élément constitutif des véhicules G.I.Joe 3 3/4″ à mettre en correspondance avec la notion de jouabilité.
Un ultime grief pour conclure : j’aurais souhaité que le manche de commandement du Cobra F.A.N.G. soit davantage détaillé. A l’image de l’artwork du front box, on retrouve une tige très linéaire au design plus que sommaire. Un aspect qui accentue tout de même la dimension vintage/retro.
Epilogue
Le Cobra F.A.N.G. incarne à merveille les premières années à succès de la gamme de jouets G.I.Joe 3 3/4″. Pour les amateurs des héros sans frontières, il constitue un petit véhicule qui s’inscrit dans une époque dorée.
En effet, si on se place du point de vue de la temporalité Hexagonale, le Cobra F.A.N.G. appartient à une période où la licence G.I.Joe 3 3/4″ performe dans tous les domaines. Et il faut dire qu’Hasbro France n’a pas lésiné sur les moyens en investissant dès l’année 1987 pas moins de 6.393.000 Francs dans de la publicité télévisuelle. A titre de comparaison, ce montant représente environ les deux tiers du budget alloué aux Maîtres de l’Univers, toujours à la même période pour de la pub TV.
A titre personnel, je trouve que le Cobra F.A.N.G. s’inscrit parfaitement dans la décennie 80 avec un design puisé au sein des années 70 comme 60. La conquête du ciel a toujours été une obsession pour l’homme et cette idée se conjugue parfaitement à l’aura – devenue vintage – de ce jouet.
On regrettera tout de même – comme déjà mentionné dans ce petit dossier – l’absence d’une action figure fournie avec le Cobra F.A.N.G. Cette configuration aurait produit un pack d’anthologie, précisément avec un soldat Cobra comme pilote. Les resucées modernes du gyrocoptère se chargeront – avec plus ou moins de succès – de combler cette carence. Je garde tout de même à l’esprit la version II du Cobra F.A.N.G. (1989 – Hasbro, datation U.S) que je trouve assez réussie, à travers notamment une touche de modernité plutôt originale.
L’association promotionnelle – sur l’artwork du front box – avec H.E.A.T. Viper (1989 – Hasbro, datation U.S) contribue également à me faire apprécier cette seconde version du Cobra F.A.N.G.
J’espère que cette petite bulle vintage aura été agréable à lire. D’ici quelques jours, je vous proposerai de re(découvrir) une nouvelle boite scellée/slipfresh G.I.Joe 3 3/4″ Hasbro France. Merci à toutes et tous pour vos lectures. Cette production est affectueusement dédiée à Julien alias Blaster sans qui rien n’aurait été possible.
A special thank you to our friends at YoJoe.com.
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Quel plaisir de te lire a nouveau !
Et avec un superbe F.A.N.G. en plus !
Génial !
Et l’article est intéressant en plus ! Parfait ^^
Gros Poutoux Nicko !
R!
Merci mon Tibo pour ton message encourageant et ta lecture ! <3
Que de plaisir dans cet article. J’ajouterai en plus de Little Nellie, un autre gyrocoptère cinématographique celui de Mad Max 2. Le film est sorti en 1981 soit un an avant l’introduction de la gamme et deux ans avant la sortie du F.A.N.G. aux USA.
Je le souligne car la franchise Mad Max a été une source manifeste d’inspiration de certains designs chez Hasbro.
Pour les nostalgiques qui ne voudraient pas craquer leur PEL, Hasbro a réédité le F.A.N.G.
https://amzn.to/3qU9yTP
Merci boss de rendre possible la publication de mes travaux. C’est un fait, la licence Mad Max a été une véritable source d’inspiration pour Run Rudat. Comme je l’avais précisé dans un dossier dédié, la Machine de Tonnerre Matamore et la faction des Matamores elle-même – entre autres – portent l’A.D.N profond du triptyque cinématographique de George Miller. En effet, Ron Rudat a révélé publiquement avoir puisé des idées dans – au moins – le premier film Mad Max de 1979. Pour autant, les interviews de l’artiste que j’ai pu recueillir et qui évoquent la création du Cobra F.A.N.G. font toutes référence à la Little Nellie de James Bond. Ceci dit, il est tout à fait possible que le gyrocoptère du deuxième opus de la saga Mad Max ait aussi contribué – mais plus indirectement – au façonnage du F.A.N.G. Et comme tu le soulignes très justement, les temporalités se rejoignent. D’autre part, je te remercie également boss pour la rectification fondamentale que tu as apporté à ce dossier vintage.
Génial ! Je n’ai que 2 boîtes Valencia Spain, et aucune Rep d’Irlande. J’ai appris quelque chose en lisant ce super article bien détaillé… comme d’ hab !
Merci beaucoup Chris pour ta lecture et ton message !
La question des variantes au sein de nos jouets d’enfance est cruciale pour moi. C’est un moyen – parmi tant d’autres – d’entretenir un intérêt toujours croissant pour les déclinaisons plastique des années 80 et 90. C’est aussi une source de stimulation intellectuelle qui engage la confrontation, la symétrie. La recherche est donc de rigueur tout comme la théorisation. J’emploie souvent le conditionnel lorsque j’évoque les variantes car finalement nous n’avons que très peu de certitudes. Des éléments, arrivant au compte-gouttes, viennent souvent chambouler des chronologies préalablement établies.
Dans le cas de la variation du packaging FR du Cobra F.A.N.G, je t’avoue n’avoir trouvé aucune source sur la toile qui en fait état. Ni sur un site, un blog ou un forum. Tu me diras, s’attacher à d’aussi petits détails que trois marques sur un logo apparait probablement comme excessif pour la grande majorité d’entre nous. En ce qui me concerne, il s’agit bien plus que de simples détails, ce sont des éléments qui s’additionnent à d’autres informations et qui permettent de mieux comprendre comment les boites FR du Cobra F.A.N.G. ont été produites et distribuées. Un sujet que je trouve tout simplement passionnant.
Merci encore Chris pour ton intervention.
C’est pour ça que je vous aime, les mecs.
<3
Alalala un article de Nicko ça fait tjrs relativiser sur les siens tellement c’est détaillé.
J’avais jamais tiqué pour l’inspiration bondienne !
Merci bcp pour l’analyse en profondeur (ce n’est pas sale !) de ce jouet et ça fait vraiment plaisir de te relire.
Merci mon Guillaume pour ta lecture et ton message.
Relativiser, oui c’est essentiel. Les références des uns sont parfois les brouillons des autres. En ce qui me concerne, je me trouve de plus en plus mauvais dans ma manière de traiter le jouet vintage. Même si le cœur parle, les compétences ne sont pas nécessairement là. Comme je l’ai souvent écrit, ma seule prétention est d’essayer de faire du mieux possible. Je crois bien que mes pauvres limites sont atteintes. C’est ainsi.
Merci encore pour ton soutien et ta reconnaissance <3
Tu es bien trop modeste, Nicko. Tes articles sont toujours intéressants. Je pense que c’est lié à l’angle que tu adoptes qui permet de faire le lien entre un objet (le jouet), l’histoire qu’il raconte et le contexte de sa création. C’est passionnant. Je crois que je parle au nom de pas mal d’entre nous en disant ça.
On t’embrasse.
Merci pour ton indulgence et ta bienveillance boss.
Je ne connais vraiment pas grand chose des films James Bond interprétés par Sean Connery (mon James Bond de cœur est, et restera, Roger Moore) mais l’influence citée est palpable… pour un véhicule Cobra qui personnellement ne me plaît pas plus que ça : L’absence de cockpit effectivement est en cause. A minima, une ceinture de sécurité aurait pu être ajoutée. Pour les fans de la licence, il y a quand même une somme élevée de détails ! Merci Nicko pour la découverte même si c’est trop militaire pour mes propres goûts… Pour une fonctionnalité similaire, je vais plutôt me tourner vers le Pogocopter de Rocksteady 😋 Plus fun !!!
Merci Pascal pour ta lecture et ton message 🙂
Comme toi, mon incarnation favorite de James Bond restera celle de Roger Moore. Pour des raisons essentiellement liées à l’enfance, c’est un fait, mais aussi vis-à-vis de vilains iconiques appartenant à cette période comme Jaws ou Tee-Hee. Ron Rudat a ostensiblement cité – au sein d’une interview – la licence James Bond comme fondatrice dans le design du Cobra F.A.N.G. Le lien avec la Little Nellie me semblait évident, notamment en termes d’armement.
Le Cobra F.A.N.G. est un classique pour une grande partie des Hexagonaux car il arrive dès 1987 en France, au lancement de la gamme de jouets G.I.Joe 3 3/4″. Il marque les esprits non pas en raison d’un design véritablement exceptionnel – tout en étant original – mais plutôt d’un point de vue temporel. Sans oublier un artwork sur le front box qui contient une représentation du Cobra Trooper, un autre élément profondément constitutif de la licence des héros sans frontières. Nous savons tous les deux – en tant qu’amateurs des Maîtres de l’Univers – à quel point un visuel sur un packaging peut imprégner une mémoire, parfois bien davantage que le jouet contenu.
Enfin je rejoins ta dernière remarque : il est évident que la gamme de jouets Tortues Ninja offre une vision de la militarisation à travers un prisme déjanté, là où les G.I.Joe 3 3/4″ se veulent réalistes. Tout du moins jusqu’à la toute fin des années 80 (datation U.S).
Merci de nouveau Pascal pour ton intervention 🙂