G.I.Joe : qui se cache derrière le masque de Cobra Commander ?

Voilà l’un des méchants les plus mystérieux des années 80. Né dans un comics pensé pour soutenir la vente de jouets, il a connu la gloire avec le dessin-animé qui a suivi. C’est une icone de la pop culture de cette décennie, tout comme Skeletor ou Megatron. A la différence des autres méchants de l’époque, aucun de ses adversaires n’est aussi instantanément reconnaissable. Cobra Commander incarne à lui seul, et peut-être plus que n’importe quel autre personnage de la franchise, G.I. Joe.

En ce sens, Cobra Commander se rapproche de Dark Vador, mais à la différence du Seigneur Sith ses origines demeurent mystérieuses. Oh bien des indices nous ont été donnés dans les comics Marvel. En effet, c’est dans les comics que le Commander connaît ses développements biographiques les plus intéressants, mais je me permettrai de faire un détour par les dessins-animés Sunbow (et un peu DIC), par acquis de conscience.

Alors menons l’enquête !

 

Cobra Commander dans le dessin-animé

On sait peu de choses du Cobra Commander du dessin-animé enfin jusqu’en 1987. En effet entre 1982 et 1986 s’insèrent deux mini-séries et deux saisons créées par le studio Sunbow. C’est le DA que nous découvrirons en 1987 sur TF1. Dans ce média, Cobra Commander est représenté soit avec sa cagoule soit avec son casque à visière chromée. Dans le DA et à la différence des deux premières figurines du personnage, son uniforme varie peu. Seul le tissu bleu de la cagoule est plus foncé.

Il passe pour un incapable, couard, mais agressif qui décharge sa colère sur ses subordonnés. Dans les premières saisons, seul Destro le remet à sa place, les autres soit lui sont soumis (Major Bludd, notamment) soit sont dociles par intérêt (Baroness, Firefly, Zartan…). En 1986, la saison 2 du dessin-animé renverse l’équilibre de Cobra en intégrant deux nouveaux personnages essentiels : le Dr Mindbender et Serpentor. Le premier mène la contestation contre Cobra Commander et conduit à la création du second qui s’impose comme nouveau leader. L’idée de Serpentor est venue d’une différence de vues entre les équipes créatives de chez Sunbow et de chez Hasbro. Hasbro avait dans ses cartons un projet d’Empereur Cobra. Or, Chuck Dixon qui supervisait le contenu éditorial chez Sunbow estimait que cette idée était en contradiction avec l’information plusieurs répétée que le Commander était le seul chef de l’organisation Cobra. Il proposa donc que deux scénarios : soit Serpentor était choisi comme nouveau leader par les dirigeants de Cobra déçus par le Commander, soit ce dernier n’était en fait qu’un homme de paille pour une organisation secrète. Hasbro valida les deux idées ce qui donna un résultat assez étrange avec la mini-série au début de la saison 2 Arise Serpentor arise et l’introduction de Cobra-La dans le film sorti en 1987.

 

Dans cette histoire qui sera reprise par la série animée créée par studio DIC par la suite, Cobra Commander était le représentant d’un mystérieuse espèce pré-humaine vivant désormais dans une cité cachée de l’Himalaya, Cobra-la.

Dans un épisode de la série Sunbow, Destro surprendle Commander sans masque et ne peut empêcher d’exprimer son dégoût. On comprend (par retcon) que c’est à cause de son apparence non-humaine, victime de surcroît d’une mutation à cause d’une expérience scientifique qui a mal tourné.

 

Face à ses échecs répétés, le chef de Cobra-La Golobulus aurait décidé de le remplacer par Serpentor en influençant les rêves de Mindbender. Condamné par Golobulus à devenir un serpent, il est exposé à des spores qui le privent peu à peu de son humanité. La déception d’être ainsi mutilé le conduit à aider G.I. Joe à battre Golobulus et Serpentor.

Dans le dessin-animé DIC, Cobra Commander retrouve une forme humanoïde grâce au Dragonfire (libéré avec l’aide de la Baroness), mais conserve un temps une peau à écaille que l’on devine là où son visage apparaît partiellement sous son casque (quand il porte son armure V3).

Cobra Commander dans les comics Marvel

A la différence des dessins-animés, les auteurs de comics ont les moyens de développer correctement des personnages et Cobra Commander ne fait pas exception. Sous la plume de Larry Hama, il se dote d’une back story beaucoup plus complexe et un chouia moins marquée par le fantastique.

Cobra Commander, les origines

Parmi les maigres informations dont on dispose sur le personnage, on sait qu’il fut autrefois un vendeur de voitures d’occasion en proie à des difficultés financières. La mort de son frère aîné dans un accident de voiture l’a fait vriller. En dépit du fait que l’accident ait été causé par son frère qui conduisait en état d’ivresse, il a tenu la famille décédée dans l’autre véhicule responsable de ses malheurs. La haine qu’il en conçut le conduisit à sacrifier ses dernières économies pour lancer un tueur à gages contre le dernier membre survivant de cette famille : Snake Eyes. L’assassin, Zartan (au départ cela devait être Firefly, mais il a renoncé et recommandé l’autre sicaire), suivit sa cible jusqu’au Japon où elle s’entraînait aux arts martiaux avec le clan Arashikage.  Zartan rata sa cible, tua le Hard Master à la place et parvint à faire accuser Storm Shadow qui, banni, finira par rejoindre les rangs d’une nouvelle organisation criminelle fondée par l’homme devenu Cobra Commander.

 

Destination Springfield

Entre temps, les soucis du Commander sont allés crescendo. Son épouse qui venait de mettre au monde leur fils, Billy, apprend ce qu’il a fait au Japon. Cobra Commander embarque son fils et quitte sa femme.

Paranoïaque, il nourrit une haine pour le capitalisme et les institutions. Il mène alors une vie d’errance, recrute des disciples partageant ses idées et monte des arnaques pyramidales pour financer ses opérations. Il finit par s’installer à Springfield où il établit son organisation baptisée Cobra.

La ville entière passe sous sa coupe et pour des raison mal connues, son fils Billy le rejette et rejoint un mouvement de résistance local anti-Cobra. En décembre 1984, dans le comic n°30 de la série intitulé Darkness, le Major Bludd et la Baroness découvrent l’identité de Billy et décident de le recruter pour assassiner son père. Destro fait échouer l’attentat et Cobra Commander n’hésite pas à soumettre son propre fils à la torture. Billy résiste et sa ténacité convainc Storm Shadow de le libérer. Ensemble ils fuient pour New York, où le ninja le prend comme apprenti. L’adolescent sera bientôt victime collatérale d’une attaque de Scrap Iron contre le Soft Master dans le n°43 du comic book, Crossroads.

Entre temps l’organisation secrète de Cobra s’est considérablement étoffée. Elle possède une armée privée et des bases aux quatre coins du monde. Appuyé d’abord par la Baroness, Cobra Commander dévoile au monde entier la puissance de son organisation qui est régulièrement contrée par une unité d’élite de l’armée américaine, Special Counter-terrorist Group Delta, alias G.I. Joe. Cobra recrute des mercenaires pour mener ses opérations les plus dangereuses. Destro, tout d’abord n’est pas dans les premiers comics le marchand d’armes qu’indique la filecard du jouet. Il apparaît dans le n°11 sous l’alias du Spécialiste. On apprend quelques épisodes plus tard qu’il a eu une liaison avec la Baroness et qu’il est plus qu’un simple mercenaire, ce qui conduit Cobra Commander à recruter Major Bludd pour l’assassiner… Tous ces recrutements successifs d’assassins et de mercenaires façonnent l’organisation Cobra où les personnalités les plus fortes se vouent une haine réciproque. Parmi ces personnages, c’est cependant Zartan qui va marquer le plus l’histoire du Cobra Commander. On y reviendra.

De Cobra Island à la chute de Springfield

La création de Cobra Island remonte au comic n°41. Dans le n°49, Cobra Commander confie à Mindbender (apparu dans le#44, où il répond au nom de Dr Brainwave) la création par manipulation génétique d’un super-soldat pour donner à Cobra l’avantage sur le champ de bataille. Il lui donne accès à toute la technologie de son défunt prédécesseur, le Dr Venom, dont le fameux Brainwave scanner pour analyser les données historiques des corps qui serviront de base au mélange génétique. C’est au sein du musée des antiquités de Springfield que Mindbender installe son labo et crée le guerrier parfait.

C’est le moment que choisit G.I. Joe pour mettre la main sur Springfield sur la base d’informations transmises par Ripcord infiltré au sein des Dreadnoks, mais Cobra prend connaissance de la fuite et prépare sa défense.

Serpentor, tout juste sorti de son tube à essai, prend la tête d’une compagnie d’infanterie.

 

La créature et la plupart des forces et des civils de la ville sont exfiltrés sur Cobra Island.

Cobra Commander apprend l’émergence de ce nouveau rival alors que les réfugiés arrivent sur Cobra Island. Notez qu’encore une fois le nom de Mindbender est erroné, Cobra Commander l’appelle Dr Brainwave.

La liberté et la mort

De fait, Cobra Commander entend se débarrasser rapidement de Serpentor, dès son atterrissage, mais la créature est maligne et anticipe l’embuscade.

 

D’emblée les deux leaders sont rivaux.

 

Cobra Commander regrette la création de ce super soldat devenu la coqueluche de ses troupes.

Il tente de le faire assassiner par Zartan (#52), mais leur plan échoue et Serpentor lance l’assaut contre le Pit, la base secrète des G.I.Joe.

Le plan de Serpentor les conduit au coeur de la base ennemie.

 

Jaloux de l’influence de Serpentor, Cobra Commander conduit l’assaut final dans le Pit avec Destro, mais ils se retrouvent piégés quand le général Ryan déclenche l’autodestruction de la base.

Laissés pour mort par Serpentor, Cobra Commander et Destro trouvent une sortie dans les décombres du fort et décident de se faire discret.

S’ils abandonnent leur masque, on ne voit pas leur visage pour autant, malgré le titre, Unmaskings, de l’épisode 55 de la série de comics. Ils dévalisent un magasin de déguisements et se choisissent perruques, moustaches et barbes postiches.

Au cours de leur fuite Destro et CC apprennent à se connaître et nous permettent d’en savoir plus sur la backstory du Commander (notamment son passé de vendeur de voitures).

Un événement fortuit, un contrôle de police de routine, apprend au Commander la situation de son fils. Il se rend à l’hôpital et se voit conseiller par Destro de changer de vie.

Pour redonner une chance à son fils, il l’emmène inconscient chez Fred VII, un mécanicien de génie qui habite Denver et pourra fabriquer une prothèse de jambe pour Billy. Il dévoile ses réalisations comme l’armure de Cobra Commander et le fameux POGO.

 

Cobra Commander malgré son aversion pour les clowns déguisés comme Raptor réfléchit à relancer sa carrière.

 

Le n°61 marque un nouveau tournant. En effet, Cobra Commander, confronté à son fils Billy, qui a retrouvé la mémoire, décide d’abandonner, mais Fred VII ne l’accepte pas. Il a dû supporter des opérations esthétiques très douloureuses pour intégrer la série Fred. Il l’abat et décide de prendre sa place.

 

Après tout, n’importe qui peut se cacher derrière le masque de Cobra Commander. Fred usurpe donc l’identité de Cobra Commander et parvient à bord d’un POGO transporté sur le bateau d’un pêcheur à gagner Cobra Island.

Leur contact est d’entrée rugueux ce qui provoquera bientôt la guerre civile Cobra dont je vous ai déjà parlé longuement dans ce dossier.

Le retour de Cobra Commander

Mais Cobra Commander n’était pas mort, peu de temps après le départ de Fred VII, un autre Crimson Guardsman, Fred VIII qui surveillait son collègue pour le compte de Cobra Commander déterre le corps. Encore en vie, le Commander reprend des forces et prépare sa vengeance.

 

Aussi quand Raptor et Mindbender décident de remplacer Fred VII par un clone du vrai Cobra Commander, les deux vilains trouvent la tombe vide et se retrouvent face à face avec le Commander désormais tout vêtu de noir.

Vous noterez que le corps déterré par Fred VIII ressemble aux CG de la série Fred.

Il est finalement probable que ce soit la véritable apparence de Cobra Commander et que la série Fred soit basée sur son physique.

Il a profité de son exil pour reprendre secrètement le contrôle des Gardes pourpres et pour lancer une nouvelle entreprise, Arbco.

De retour sur Cobra Island Cobra Commander surprend ses anciens alliés et son fils en pleine dispute dans la cale du Cargo échoué.

Il se débarrasse du tout en faisant placer le cargo dans le volcan de l’île.

Le triomphe est presque total pour le Commander.

Il fait aussi arrêter les Dreadnoks.

 

 

Et prépare une nouvelle opération en prenant le contrôle d’une nouvelle ville américaine, Millville.

 

 

Après ces événements, on assiste à une forme narrative répétitive (avec moult éléments de SF) qui se conclut dans le run Marvel en 1994 avec une nouvelle version de l’armure de Cobra Commander.

 

Ce look ultime n’est pas très éloigné de celui adopté par la série et les jouets Sigma Six de 2006.

Blaster
A suivre

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