Aujourd’hui nous vous proposons de découvrir une production réalisée par Nicolas alias Colargol1978 sur la firme Popy. Nico, que nous avons reçu hier soir dans un live, nous livre ses souvenirs et son ressenti sur une société qui a produit des jouets désormais iconiques, au croisement du plastique et du métal. Le texte qui va suivre suinte littéralement la passion et la nostalgie. Place à Nico, bonne lecture à toutes et tous !
Et dieu créa… Popy !
Si il y a bien un fabricant de jouets qui m’aura autant marqué qu’impressionné dans les années 80 (et jusqu’à aujourd’hui d’ailleurs), c’est Popy ! Remémorez-vous ou à défaut imaginez (si vous n’étiez pas nés) : des jouets d’une belle taille/échelle, richement fourni en métal, et taillés pour le jeu, agrémentés pour l’occasion de moult gimmicks et accessoires, et surtout couvrant un large éventail de licences extrêmement en vogue et populaires chez nous à l’époque : Goldorak, San Ku Kai, La Bataille des planètes, Ulysse 31, Capitaine Flam, Space Pirate Cobra, Il était une fois l’espace, les Space Sherif etc…
L’une des seules licences significatives de l’époque dont Popy n’a pas eu les droits, ce fut Albator (dont Takatoku puis Takara ont tour à tour détenus ceux-ci). Popy obtiendra néanmoins les droits pour produire du jouet autour d’une autre œuvre marquante de Leiji Matsumoto : Galaxy Express 999, en addition de Starzinger issu du même auteur et de Danguard Ace, une série restée plus confidentielle et relativement mal aimée de l’auteur (étant une commande d’un studio de télévision nippon).
Alors que les français (et les italiens) ont vite décelé le potentiel commercial des animés japonais auprès du jeune public, comme leur degré de rentabilité, car alors les moins chers du marché (non sans heurts et fracas par la suite en France, politiquement et médiatiquement parlant, mais c’est une autre histoire..) et entamé des collaborations dans la production de nouveaux projets destinés entre autre à vendre du jouet, les Etats-Unis ont longtemps bouder la chose, la considérant quelque peu comme une sous-culture (ceux-ci disposant entre autre de la puissance de feu et de l’hégémonie de Disney chez eux, mais aussi de Tex Avery, d’Hanna Barbera etc… Pour finalement y venir sur le tard, en transformant littéralement des créations japonaises en titres ricains à succès.
Bref, l’aura de Popy au Japon, en Europe et aux Etats-Unis n’est pas du tout la même. Les productions Popy distribuées chez nous (via l’étiquette Popy ou Mattel, leur distributeur principal à l’étranger, ou encore Ceji Arbois, bien de chez nous cette fois, sous l’égide et le partenariat avec TF1) étaient ce que l’on considérait à l’époque (enfin surtout du point de vue des parents) comme du jouet premium. Les boîtes-vitrines française ont également grandement participé à faire fantasmer toute une génération d’enfants bercés par cette invasion de séries animées japonaises (souvent faisant l’objet d’un partenariat avec la France, et/ou avec l’Italie). Ces jouets ciblaient une classe aisée, à minima moyenne (à l’occasion des fêtes et des cadeaux conséquents/marquants) alors en plein essor.
Relativement peu d’enfants ont pu les acquérir (sur le lot de fans en herbe), mais les ont aperçu en magasins, à travers leurs belles boîtes-vitrine, ce qui a certainement contribué à en faire des jouets marquants et prisés aujourd’hui. Si Popy n’avait pas produit et commercialisé tous ces jouets issus de séries animés ayant marquées notre enfance/jeunesse, qu’aurions-nous comme témoignage de cette fabuleuse époque aujourd’hui, si ce n’est les énièmes rééditions de ces séries en dvd ?
Alors oui, Popy, comme tous les fabricants de jouets ou d’autres choses, n’était pas parfait. Les proportions étaient un peu retranscrites à la louche sur certains jouets, les choix de coloris pouvaient paraître incompréhensibles (même s’ils s’expliquent bien sûr d’un point de vue rationnel, pratique, et en terme de facilité de mise en œuvre et donc de rentabilité), mais qu’avions-nous de mieux à l’époque, toutes considérations prises en compte ?
Peut-être Takatoku, un fabricant Japonais relativement méconnu chez nous, contemporain et même antérieur à Popy, mais qui, si il a été assez largement distribué en Italie via Ceppi Ratti (où les séries de Super Robots ont été généreusement diffusées et ont rencontrées un vif succès), s’est fait assez discret à l’époque (distribué néanmoins partiellement par Ceji avant qu’ils ne signent un contrat d’exclusivité avec Popy). Pour info, Takatoku sera d’ailleurs racheté/absorbé par Bandai en 1984, alors que la société Bandai utilise toujours le sigle Popy (firme que Bandai a racheté en 1980) pour la plupart de leurs productions.
L’héritage de ces géants déchus aura été crucial pour Bandai, où ces fabricants au Japon étaient devenus de véritables références dans le domaine du jouet, alors que Bandai n’était pas encore un nom reconnu et
approuvé (c’est d’autant plus vrai en ce qui concerne Popy, dont Bandai s’est évertué de revendiquer l’affiliation, utilisant le logo Popy jusqu’à 4 ans après son rachat), avec moult gammes en forme d’hommage aux jouets Popy : la gamme Godaikin, Soul of Chogokin ou encore Soul of Popinica, The Chogokin, ou même encore leur série de Capsule Toys des débuts 2000 reproduisant en miniatures les jouets classiques et cultes sortis sous l’ère
Popy.
Si vous souhaitez en apprendre plus sur ce fabricant illustre, de nombreux articles, sujets, blogs existent sur le sujet. N’hésitez pas à aller les consulter ! Cet article n’a pas pour vocation de passer en revue tous les détails concernant l’historique du fabriquant (il y aurait des tonnes de choses à raconter et à développer !) Il s’agit juste d’un article écrit par un amateur, mais néanmoins fervent passionné de ces jouets. Je trouvais inutile de répéter ce qui a déjà été dit et écrit (même si forcément c’est à certains moments le cas ici, je n’invente rien..) C’est avant tout un témoignage personnel d’amour envers une gamme de jouets qui m’a fait rêver étant enfant (et encore aujourd’hui) qu’un article se voulant extrêmement pointu sur le sujet.
Il y a la connaissance profonde (ce que j’essaie de travailler malgré tout..) et le ressenti, l’avis personnel sur le sujet (qui demeure subjectif et sujet à débats…) Ce n’est que mon humble première publication sur FulguroPop, et
je vous demanderai aussi si possible d’être indulgent. Si il vous semble que j’ai énoncé des erreurs (voir des horreurs), n’hésitez pas à me corriger ! N’oubliez pas que tout cela fait partie d’un travail participatif, non rémunéré et guidé par une passion commune, une forme de culture et de mémoire collective. Aussi, vous êtes les bienvenu(e)s pour y apporter votre pierre à l’édifice, ou encore à réagir via vos commentaires et participations.
C’est un monde ouvert, où chacun à sa place, rien de tout cela ne nous appartient vraiment… Ce sont les artistes derrière l’ensemble de ces designs, conceptions et projets qui sont en premier lieu à remercier. Ne les oubliez pas !
C’était Colargol1978, en espérant vous revoir et vous lire prochainement.
Nous souhaitons remercier chaleureusement Nico pour sa contribution à FulguroPop. Si vous aussi vous souhaitez partager un souvenir, une passion ou simplement évoquer un sujet qui vous tient à cœur, n’hésitez pas à nous solliciter via notre formulaire de contact. Nous serons très heureux de publier vos écrits !
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Alors, merci pour ta participation au live pour commencer, même si j’arrive en général sur le tard pour les visionner, j’essaie de me rattraper sur les replays. Popy aura bercé également mon enfance mais m’aura surtout laissé sur ma faim tant leur nombre de jouets ont pu me passer sous le nez étant enfant, mais le prix et la rareté de certains produits y sont aussi pour quelque chose. Maintenant aussi c’est encore le cas en occasion en ce qui concerne un Tripartie Ulysse 31 en bon état. Vivement une reprise de certaines licences qui sait ?
Je dois finir de regarder le replay car ayant visité Shenzhen en 2007 avec mon épouse chinoise (puis Hong Kong avec ma belle-sœur mais juste 2 jours en touristes) je me demande comment tu as pu tomber sur certains jouets lors de ton travail. Quels étaient les bonnes adresses ? De plus j’aimerais savoir si tu as appris la langue avant ton départ sur place ? Pour Hong Kong, l’anglais n’est pas un soucis, mais en terre du milieu c’est une autre histoire que tu pourras peut-être nous narrer.
En ce qui me concerne, j’avais une idée tellement lointaine de le Chine en 2007 que même en me déplaçant chez les parents de mon épouse à quelques centaines de km de Shanghai (non loin de Hangzhou), je m’attendais à découvrir une sorte de Vietnam avec beaucoup de végétation. Quand à Shenzhen cela m’a mis une grande claque car cela n’a rien à envier à New York niveau building et développement éco. Une dinguerie en ce qui concerne son développement. Ça reste la misère pour se déplacer maintenant avec les histoires de Covid et les restrictions.
Salut JP. Merci à toi d’avoir eu la patience de suivre ce live (même partiellement), ça a été très laborieux de mon côté et je tiens d’abord à m’en excuser.
Je vais tâcher de te répondre, quant à chaque point que tu abordes. D’abord, je suis d’accord quand tu dis que les jouets qui nous ont fait rêver enfants peuvent devenir une source de frustration pour peu qu’on s’y intéresse ou pire d’y passionne aujourd’hui. En effet, la rareté et la hausse des prix qui va avec (sans parler du fait que conséquemment ils sont en proie à une spéculation effrénée) est un obstacle important, voir un frein lorsque l’on souhaite les acquérir ou les collectionner. Cela s’est dramatiquement accéléré et déréglé depuis 2020, même si cette tendance est amorcée depuis un peu plus longtemps en réalité. C’est malheureux, mais il faut composer avec ou bien arrêter de collectionner. Les prix ont dans le meilleur des cas doublé (car ils ont sur certains articles ou gammes de jouets été multipliés par 5, 10, voir plus encore…) Personnellement je continue à collectionner du jouet vintage, mais autrement et dans d’autres conditions c’est certain. D’abord, bien moins de jouets en boîte, pour des raisons évidentes (rareté et prix). Je me rabat donc sur du loose que j’estime être en état correct, et refais souvent un jouet à partir de deux, voir trois exemplaires glanés dans des états variables. Je répare, restore, ect, tout en essayant de ne pas dénaturer le modèle ou les versions originelles. Cela demande du travail, du temps, de la patience, des recherches parfois approfondies, mais c’est intéressant et cela me permet aussi le plus souvent de rester dans un budget que je juge raisonnable. La plupart des jouets que j’ai présenté en boîte dans le live ont d’ailleurs été acheté il y a plusieurs années de cela, à un moment où c’était encore faisable pour moi. Concernant une potentielle wish list de jouets vintage aujourd’hui, je suis réaliste et ai fait un trait sur pas mal d’articles. Ceci dit, c’est devenu une forme de bulle spéculative qui s’auto alimente et où les produits prisés les plus chers ne se vendent pas forcément (ou en tous cas pas tous les quatre matins). Je pense que comme toute bulle spéculative, cela finira par éclater, d’autant plus si nos économies rentre en récession. En attendant, le reboot de certaines licences ou le rachat d’ayant droits par des fabricants permettraient d’avoir des alternatives mais aussi de découvrir de nouveaux produits, avec tout ce que l’évolution en terme de conception et de réalisation a pu apporter depuis cet âge révolu. Je ferme la parenthèse. En ce qui concerne l’aventure chinoise, j’ai vécu à Hangzhou, Shanghai, Yangshuo (dans le Guangxi), Shenzhen, au total près de 8 ans. Comme toi, ma femme est Chinoise. Là-bas, j’ai surtout acheté du moderne et très peu de vintage. On en trouvait pourtant dans certains magasins de Hong Kong, mais principalement des articles tournant autour de licences japonaises assez obscures pour nous, du coup ça ne me parlait pas beaucoup et je n’allais pas acheter du vintage juste parce que ça en était 😝 J’ai tout de même acheté beaucoup de figurine 1/6 Medicom (Real Action Heroes) des débuts de la gamme (Mazinger, Great Mazinger, Grendizer, Devilman, Cobra, Harlock, Kenshiro…), mais aussi des rééditions HK de jouets vintage post 2000 (Raideen, Mazinger Z originellement produits par Popy), Saint Seiya Bandai…Pour le reste, j’étais tourné vers les jouets en lien avec l’animation japonaise qui me faisait kiffer (des vieilles séries aux plus récentes). Ça a d’ailleurs toujours été mon fil conducteur concernant ma collection. Aujourd’hui il m’arrive de dévier un peu, par nostalgie et quand une occasion s’y prête (j’ai quelques jouets français, anglais, américains). En ce qui concerne la langue, je ne l’ai pas apprise avant de partir en Chine, et mon anglais était très sommaire voir pauvre. Je suis parti en mode sac à dos, à l’aventure. Mon premier voyage en Chine était un échange scolaire, et je n’avais même pas l’adresse de l’école où je devais être hébergé à Hangzhou, et pour ne rien arranger c’était juste avant les fêtes du nouvel an chinois. Heureusement, j’étais jeune et plein de ressources. J’ai appris le Chinois par immersion, sans jamais prendre de cours. Ceci étant dit, j’ai un petit niveau, je le comprend assez bien, le parle assez mal et je ne sais ni le lire (à part quelques caractères), ni l’écrire. Ce qui ne m’a pas empêché de me sentir là-bas comme un poisson dans l’eau. En effet, le mainland parle peu ou souvent mal l’anglais, ce qui n’est pas le cas de Hong Kong (ancien protectorat britannique, je ne t’apprend rien je pense). On peut encore se débrouiller avec l’anglais dans les grandes villes, mais à l’intérieur des terres et plus encore dans les campagnes, c’est mort, il faut alors se débrouiller autrement. Ça a un peu évolué aujourd’hui, mais pas tant que ça, car l’apprentissage de l’anglais n’est pas obligatoire, et même beaucoup moins en vogue depuis que Hu Jing Tao a effectué sa passation à tu sais qui… 🙊 Oui, Winnie, voilà c’est ça…Shenzhen est l’une si ce n’est la ville la plus moderne de Chine aujourd’hui. Faut dire que c’est une ville jeune qui s’est construite là où il n’y avait rien jusque dans les années 70, mis à part des marais savants et des villages de pêcheurs. C’est d’ailleurs là où se trouvent les seuls propriétaires terriens (en dehors de l’état) du pays, enfin ceux qui y avaient construit des habitations au départ. Ma femme et moi ne sommes pas retournés là-bas depuis de nombreuses années, pas même pour aller voir les parents de mon épouse (ce sont eux qui sont venus, juste avant le début du Covid, puis sont restés bloqués en France pendant plus d’un an 😱) Ça c’est une autre histoire 😜 Obtenir un visa pour un étranger est assez compliqué, la quarantaine est toujours en vigueur (14 jours), et tu n’as aucune garantie de pouvoir rentrer au moment où tu le souhaites ou l’avais prévu en cas de contamination sur place ou de cas contact. Ça peut en réalité être bien pire que ça, je t’épargne les détails car ce n’est pas vraiment le sujet ici…En tout cas ravi de t’avoir lu, et d’avoir échangé avec toi. Merci pour ton message, et au plaisir ! Nico
Bonsoir Nico ou Colargol1978,
Merci beaucoup pour cet article sur cette chère marque Popy.
Merci également pour la qualité du rédactionnel.
Je suis plus âgé, un peu, et je collectionne également depuis de nombreuses années et j’ai observé cette forte évolution des prix, surtout pour les marques iconiques de jouets.
Cela m’a contraint à orienter mes recherches sur d’autres licences, parfois d’autres marques. J’en tire cependant un bilan positif, car cela m’a permis de découvrir un nombre incalculable d’oeuvres et de produits dérivés dont je ne soupçonnais même pas l’existence. Quelle richesse !
Comme évoqué également dans le live, que j’ai beaucoup apprécié, le popularisation de la collection de jouets par les réseaux sociaux n’a pas été une bonne chose pour notre portefeuille. En revanche c’est grâce à ces mêmes réseaux sociaux que j’ai découvert des vidéos très intéressantes ainsi que des personnes qui ne le sont pas moins.
Quel plaisir de retrouver les articles et les lives de FulguroPop, de Toygame, de Monsieur Toys et de bien d’autres. Quel plaisir d’enrichir sa curiosité et sa culture générale.
Encore une fois merci !