Dossier Vintage : Mumm-Ra – Cosmocats (Orli Jouet – AL.ES 1986)

 

C’est la rentrée ! Pour cette nouvelle mouture des dossiers vintage, j’ai choisi d’ouvrir le bal avec une licence absolument iconique auprès des enfants de la décennie 80 : Cosmocats. Les félins de l’espace ont marqué de leurs griffes le cœur des eighties avec un dessin animé d’exception et des produits dérivés pour la plupart inoubliables. Parmi ceux-ci, les action figures distribuées dès 1985 (copyright à la même date) aux U.S. par la firme LJN sont représentatives d’une époque malheureusement révolue.

Qu’importe, chez FulguroPop, nous remontons le temps en vous proposant régulièrement des jouets vintage comme si vous veniez de les acheter dans une petite boutique locale des années 80. Alors aujourd’hui on va parler Cosmocats et pour l’occasion je vous propose un déroulement linéaire du contenu car celui-ci va être assez dense. Oui, il y a beaucoup des choses à dire concernant la licence des félins de l’espace et même à rectifier.

Je vais essayer de m’y employer le plus modestement du monde et du mieux possible à travers un jouet, et pas des moindres, puisqu’il s’agit de Mumm-Ra – l’éternel vivant – en carte française slipfresh Orli JouetAL.ES. Rien que ça me direz-vous mais pour FulguroPop je ne lésine pas sur les moyens. Et puis c’est aussi une façon de me remémorer avec affection l’Instant Vintage réalisé pour ToyzMag en septembre 2015, lequel mettait déjà à l’honneur Mumm-Ra sous carte FR.

Ceci dit, ce dossier est désormais obsolète car celui d’aujourd’hui va explorer des zones très obscures, au moins aussi obscures que la pyramide occulte de l’éternel vivant. Le déroulement linéaire des informations rendra possible de nombreuses digressions incluant, entre autres, des périodes conceptuelles, des documents d’archives, des évocations d’artistes, un retour sur les fondamentaux de la licence Cosmocats ou encore une approche analytique nourrie par des analogies.

Sans compter le prisme de la variante qui vous obligera à examiner de nouveau l’exemplaire du Mumm-Ra en carte Orli JouetAL.ES qui trône dans vos collections car le spécimen qui va illustrer cette production sera pour le moins atypique.

Le programme est globalement posé, la passion comme l’engouement sont là et le clavier de mon ordinateur portable est déjà en train de frémir. Oui, ce dossier vintage va être long. Ne dit-on pas que lorsqu’on aime, on ne compte pas ? Aussi prévoyez de quoi vous hydrater et vous restaurer. Direction la Troisième Terre ! Bonne lecture à tous.

 

 

Evoquer la licence des Cosmocats (ThunderCats en V.O) constitue un moment de choix. En fait, si j’évalue mon parcours d’amateur de jouets des années 80, très peu de licences sont réellement ancrées dans les zones les plus profondes de mon cœur. De manière spontanée, je peux citer les SilverHawks, les Rock Lords, les Power Lords, les Sectaurs, les Visionaries, les G.I.Joe et les félins de l’espace. Bien d’autres gammes des eighties me fascinent, comme les Maîtres de l’Univers, S.O.S Fantômes, Gobots ou encore Tortues Ninja, mais à une intensité inférieure que les références citées précédemment.

Alors la licence Cosmocats c’est un dessin animé bien entendu mais c’est surtout des produits dérivés. En fait si l’on veut être précis, le dérivatif n’est véritablement pas le jouet mais plutôt le DA. En effet, celui-ci a clairement été créé dans l’idée de supporter la vente des déclinaisons plastique éponymes.

D’ailleurs les model sheets des équipes de production Rankin/Bass ont directement servi aux designers de jouets afin de donner une existence matérielle à nos félins de l’espace et autres mutants favoris. Je reviendrai dans quelques lignes sur ce point précis.

 

 

Les action figures Cosmocats ont puisé leur A.D.N dans une autre gamme clairement matricielle, celle des Maîtres de l’Univers. Anthropomorphisme, format, articulations, on retrouve des fondamentaux imposés par un succès tonitruant à la sauce Mattel et Filmation. Ted Wolf, le designer de jouets qui a imaginé l’univers des Cosmocats, a nécessairement été impacté par Musclor, Skeletor et les autres personnages bodybuildés d’Eternia.

Ceci dit, on ne peut réduire la création des Cosmocats, et particulièrement des action figures, à Ted Wolf. C’est une simplification grossière qui passe à la trappe des noms comme Bob Camp, Michael Mike Germakian ou encore Jim Meskimen. Mais commençons par le commencement. La licence des félins de l’espace est un projet qui prend ses racines dès 1981. A cette période, l’action figure est en pleine mutation, notamment à travers le format des Maîtres de l’Univers évoqué précédemment. Exit le standard de la poupée 12″ (environ 30cm) à la sauce Big Jim et place à des proportions réduites qui oscilleront entre le 3 3/4″ (approximativement 10cm) et le 5,5″ (13,97cm).

 

Michael “Mike” Germakian

 

Ted Wolf va imaginer un univers incluant des codes qui vont faire les beaux jours des années 80, particulièrement durant leur première moitié. Anthropomorphisme, double-identité, opposition entre lumière et obscurité, des armes qui font office de catalyseurs, des repères qui servent de bases etc… la liste serait interminable.

Ci-dessous un visuel publicitaire ThunderCats extrait du marché anglais et donc sous distribution Rainbow Toys (puis Toy Options). Le prélèvement est intéressant car il permet à la manière d’un police line-up de mettre en perspective le format des 8 premières action figures produites (sans compter le Mumm-Ra “mail away”). Même si un génome Maîtres de l’Univers est présent, il ressort une certaine hétérogénéité sur le plan des proportions.

 

 

Le projet Cosmocats sera façonné entre 1983 et 1985, trois années conceptuelles très intenses. Initialement, les félins de l’espace seront proposés à la société de production Télépictures Corporation, laquelle discutera une partie des modalités, notamment en termes de droits. Des divergences vont engendrer un certain retard dans le développement du dessin animé jusqu’à ce que les productions Rankin/Bass – une société proche de Télépictures Corporation sur le plan collaboratif – contribuent à partir de 1983 au développement du DA. Pour rappel, en 1986, Télépictures fusionnera avec Lorimar.

L’animation de la série animée Cosmocats, fluide et marquante par ses aspects qualitatifs lorsqu’on la contextualise, a été principalement confiée aux studios Pacific Animation Corporation et Hanho Heung-Up (la société AIC est également intervenue sur la partie animation).

Oui, l’origine américaine des félins de l’espace ira de pair avec des professionnels de l’animation respectivement japonais et coréens. Ironie de l’histoire. D’autre part, l’association WolfRankin/BassPacific Animation Corporation – Hanho Heung-Up et Télépictures (avec désormais Lorimar) œuvrera également sur les licences SilverHawks (1986) et TigerSharks (1987).

 

 

D’autre part, un projet d’envergure, baptisé ThunderForce III, a été imaginé en 1987 mais ne verra malheureusement jamais le jour. Ce crossover – potentiellement jouissif – devait proposer un regroupement animé “terre, air, mer” entre les œuvres Cosmocats, SilverHawks et TigerSharks. Les forces du bien incarnées par Starlion, Quicksilver et Mako auraient très certainement affronté les barons maléfiques Mumm-Ra, Mon*Star et T-Ray. Une affiche qui fait clairement rêver !

Le succès déclinant des trois œuvres évoquées précédemment, particulièrement concernant les SilverHawks et surtout les TigerSharks, a eu raison d’un éventuel engagement auprès du projet ThunderForce III. 1987 résonne aussi comme un véritable tournant concernant l’action figure avec l’arrivée sur le marché du jouet de licences comme Les Chevaliers du Zodiaque (1987 datation japonaise) ou encore Tortues Ninja  pour l’année suivante (1988 datation U.S).

 

 

Parlons design. J’ai cité il y a quelques lignes quatre noms qui ont contribué à la création de l’univers des Cosmocats selon des degrés d’implication différents. Michael Germakian est un artiste qui a beaucoup compté dans le façonnage de la licence des félins de l’espace. D’abord on lui doit le fameux logo ThunderCats. Une typographie iconique, un style incisif qui synthétise tout un pan de l’histoire du jouet comme de l’animation.

Michael Germakian c’est aussi un visuel d’exception qui a servi à illustrer de nombreux produits dérivés pour la licence ThunderCats. Nous nous souvenons tous de la première de couverture concernant l’album Panini Cosmocats ou encore de la pochette du 45T (version Disques Adès – 1986). Et bien nous devons cette mise en scène mythique à Michael Germakian. Je vous laisse ci-dessous ce fameux visuel.

 

 

Michael Germakian a conceptualisé une partie des personnages Cosmocats que l’on retrouvera dans la série animée. L’artiste a produit plusieurs police line-up afin d’offrir un panel des différents protagonistes du DA via une mise en correspondance des proportions.

Les croquis de Michael Germakian ont ensuite été repris par les studios d’animation japonais Pacific Animation Corporation afin d’adapter les design au support animé. Un des artistes nippons en charge de cette étape était Tsuguyuki Kubo, un character designer de talent qui a également œuvré sur le DA SilverHawks.

Ci-dessous une mise en perspective du Starlion (Lion-O en V.O) par Michael Germakian (prélevé dans un police line-up) avec celui redesigné postérieurement par Tsuguyuki Kubo.

 

Jim Meskimen est un autre nom à mettre en exergue lorsqu’on parle de la création des Cosmocats. Cet artiste – qui est initialement acteur et comédien de doublage – a également embrassé une carrière de chara designer, notamment pour les félins de l’espace.

En effet, Jim Meskimen a contribué au façonnage de certains personnages Cosmocats, notamment ceux que l’on retrouvera déclinés en jouets dans la série 2 et 3 mais pas que. Ci-dessous deux superbes concept arts réalisés par l’artiste pour la licence des félins de l’espace. On notera l’orthographe provisoire pour Ratar-O, sans le trait d’union.

 

Je joins également deux autres concept arts, toujours produits par Jim Meskimen. On soulignera de nouveau la désignation nominative transitionnelle de l’Electro-Charger (“Electra-Charger”) piloté par Mandora, laquelle avait probablement été initialement baptisée Electra.

Jim Meskimen travaillera de près avec les productions Rankin/Bass en mettant ses différentes compétences au service de la société américaine. On le retrouvera d’ailleurs en tant que comédien de doublage pour la série animée TigerSharks.

 

 

J’ai évoqué jusqu’ici plusieurs fois la formule police line-up. Cet anglicisme est bien connu des fans de périodes conceptuelles en lien avec l’animation et les jouets vintage (si l’on extrapole). Je cours après ce type de documents depuis plusieurs années déjà. Les police line-up constituent un des moyens qui permettent de mieux comprendre comment les choses ont été pensées en amont.

Aussi je partage dans ce dossier un premier police line-up estampillé Cosmocats et réalisé par le maître Michael Germakian pour Rankin/Bass. Le croquis du Starlion illustré précédemment provient précisément du même document.

Au-delà des proportions hétérogènes, j’attire votre attention sur certains personnages dont Mumm-Ra non-transformé, Snarf et WilyKit. Notez pour cette dernière ainsi que pour son frère jumeau les orthographes nominatives provisoires avec deux “l”.

A ce propos, le synopsis originel de l’œuvre ThunderCats n’introduisait pas le concept de gémellité pour WilyKit, lequel n’avait pas de sœur. Ce dernier était initialement nommé Wiley-kt. Starlion, quant à lui, avait été baptisé “Lion-L” en référence au dénominatif “lord”.

 

 

Sur le document conceptuel, Snarf apparaît plus petit, avec des moustaches moins fournies. Concernant WilyKit, on est clairement sur un portage transitionnel. Le personnage définitif sera véritablement différent en termes de tenue comme de visage/tête.

L’élément le plus intéressant – et qui va me permettre de commencer à aborder le fond du sujet – est Mumm-Ra dans sa version momifiée que l’on qualifie aussi de non-transformée. Si on se réfère au visuel du police line-up, l’idée de départ proposait un Mumm-Ra quasi identique à sa version transformée avec cependant des proportions réduites et un logo absent sur le torse (deux serpents entrelacés en forme de 8 et se faisant face). Le casque semble légèrement différent aussi.

On peut imaginer que la transformation s’opérait simultanément avec l’apparition du logo serpentiforme sur le torse de Mumm-Ra. Dans tous les cas, nous sommes bien loin de la version définitive de l’éternel vivant momifié, encapuchonnée, cerclée de bandelettes, et dont la maigreur évoque une certaine fragilité.

Ci-dessous, le même police line-up qui a probablement été retravaillé par les studios d’animation Pacific Animation Corporation, avec le concours d’AIC et Hanho Heung-Up. On retrouve les orthographes nominatives (WilyKit et WilyKat) ainsi que les chara design définitifs du DA avec en prime une mise en couleur.

Ces variations propres aux périodes conceptuelles, en l’occurrence pour la licence Cosmocats, me conduisent à présenter un autre concept art pour le moins splendide. Il a été baptisé “Tower of Evil“. Au-delà d’une évocation crânienne et d’une chromatique qui rappellent en filigrane les Maîtres de l’Univers à travers le Château des Ombres, cette tour maléfique a été un véritable sujet de discussion.

 

 

Elle aurait pu être une première ébauche de la tanière de Mumm-Ra avant que l’idée de la pyramide ne fut avancée et retenue. Le repaire des mutants de Plun-Darr a également été évoqué.

Aucune certitude mais à titre personnel, je pencherai pour la première hypothèse même si la structure en forme de tour suggère plus facilement le repaire des mutants de Plun-Darr.

 

D’autres environnements spécifiques que l’on peut observer dans le DA des Cosmocats ont également été corrélés à cette “Tower of Evil“. En voici deux exemples ci-dessous. A gauche les “Mountains of the Moon” et à droite le “Mount Anguish“.

 

 

Le repaire de Mumm-Ra visible dans le support animé des Cosmocats est une pyramide. C’est un choix à la fois convenu et logique puisque l’éternel vivant est une momie. Ceci dit, on peut décoder plusieurs éléments à travers le prisme analytique afin de mettre en lumière des subtilités intéressantes.

D’abord la pyramide de Mumm-Ra n’arbore pas une couleur traditionnelle ocre sableuse. Elle tire plutôt vers des couleurs foncées oscillant entre plusieurs nuances de gris. On parle dans le langage occulte de pyramide noire. Cette configuration est une référence clairement ésotérique.

C’est une thématique qui s’applique également aux quatre obélisques qui entourent la pyramide de Mumm-Ra. Dans l’Egypte Ancienne, l’obélisque était bien utilisé en tant que monument monolithique dans les créations architecturales mais dans les traditions occultes, sa signification prend un aspect bien particulier. Il devient “un symbole phallique qui ensemence le monde d’une décomposition spirituelle”. C’est une résonnance chaotique qui rejoint l’aura maléfique de Mumm-Ra.

Ci-dessous à droite, la pyramide blanche de Mumm-Rana, pendant féminin positif de l’éternel vivant au sein de l’œuvre animée Cosmocats.

 

 

D’un point de vue plus traditionnel, la pyramide est un tombeau, un caveau funéraire destiné à accueillir des personnalités sacrées comme les rois ou les reines lorsqu’ils quittent la vie terrestre. Ces constructions titanesques d’un autre temps, combinées à l’embaumement, offraient la vie éternelle à leurs hôtes.

Dans le cadre de la série animée Cosmocats, la pyramide de Mumm-Ra n’est pas qu’une sépulture, c’est aussi un catalyseur qui permet à l’éternel vivant d’accéder à sa forme transformée surpuissante tout comme de régénérer son énergie dans un sarcophage situé au centre de l’édifice.

Cet aspect, basé sur les circulations énergétiques, est constaté d’une certaine manière dans la réalité puisque la forme structurelle d’une pyramide augmente naturellement les flux des énergies à sa base.

 

 

L’intérieur de la pyramide de Mumm-Ra rescelle de nombreux éléments très intéressants. Au-delà des grandes statues au croisement entre l’anthropomorphisme et le zoomorphisme – s’inscrivant dans la plus pure tradition de l’Egypte Antique – on soulignera la présence d’une crypte qui contient le sarcophage de l’éternel vivant.

Le design crânien de l’entrée nous rappelle une nouvelle fois des influences empruntées dans l’œuvre des Maîtres de l’Univers. D’autre part, au centre de la salle principale se trouve un grand bassin dans lequel Mumm-Ra peut observer des événements à distance.

 

 

Cette configuration ne nous est pas inconnue puisqu’on la retrouve à nouveau dans la licence MOTU et même She-Ra, la Princesse du Pouvoir. En effet, Skeletor utilisait déjà le même procédé de vision à distance à travers l’utilisation d’un globe. Mais c’est sans compter Ténébra et son chaudron qui lui permet également d’observer des évènements se déroulant de manière simultanée dans d’autres lieux.

 

 

La licence des Maîtres de l’Univers est fondamentalement matricielle même s’il ne faut jamais oublier que l’on fait toujours quelque chose à partir d’autre(s) chose(s). Ainsi Musclor et ses comparses ont eux-mêmes des origines plurielles. Cette réflexion m’emmène à évoquer la première forme de Mumm-Ra, momifié et drapé dans sa cape rouge à capuche.

Ce vêtement m’évoque assez spontanément la coule, appelée également cuculle, laquelle est à corréler de manière traditionnelle aux Chrétiens car elle peut être portée par des moines mais également par des prêtres. Alors me direz-vous, quel lien peut-on établir entre la Chrétienté et Mumm-Ra ? Plusieurs bien évidemment, car l’Egypte et le Christianisme sont intimement liés par de nombreux éléments.

Pour autant, la mise en perspective que je souhaite établir suite à cette introduction théologique concerne un model sheet de Mumm-Ra non transformé. En effet, sur le document d’animation, la mention “Evil Priest” est présente soit “le Prêtre Maléfique“.

 

Si on se réfère à l’Egypte Ancienne, plusieurs mythes autour de prêtres maudits existent. Mais mon interprétation serait plutôt la suivante : Mumm-Ra, au moment de la réalisation du model sheet, avait très certainement un background encore en cours d’écriture. On peut aisément imaginer que plusieurs idées avaient été avancées concernant le profil du personnage.

D’ailleurs si on se réfère au premier synopsis de l’œuvre ThunderCats, Mumm-Ra était présenté comme un “prêtre maléfique momifié”. Ci-dessous un prélèvement issu de ce fameux synopsis originel. On soulignera dans le document l’orthographe transitionnelle de l’éternel vivant, “Mum-Ra“.

 

Un autre model sheet – illustrant également Mumm-Ra dans sa forme frêle et cerclée de bandelettes – contient différentes informations scénaristiques. L’éternel vivant aurait eu plusieurs existences par le passé avec des noms différents : Poisonous ou encore Python.

Des dénominatifs peu rassurants mais qui convergent vers cette idée de période transitionnelle, préparatoire, avec des évolutions possibles du background. Le terme Python est à retenir pour la suite du dossier.

D’un point de vue analytique plus globalisant, la première forme de Mumm-Ra – qui traduit une certaine fragilité et même une vulnérabilité – m’évoque assez spontanément le personnage Dark Sidious issu de la saga Star Wars. Le “père créateur” de Dark Vador, encapuchonné et paré d’une tenue proche de la coule, apparaît faible et marqué physiquement avec un visage aux traits vieillissants.

 

 

Pourtant, à l’image de Mumm-Ra, Dark Sidious rescelle une puissance très importante qui se manifeste notamment par des projections d’arcs électriques. L’éternel vivant aura également cette compétence.

Il est intéressant de mettre en perspective ces deux personnages aux formes physiques très proches avec une notion de mal insidieux, caché, qui peut se libérer à n’importe quel instant, parfois sournoisement, à travers un déchaînement de forces surnaturelles.

 

 

La seconde forme de Mumm-Ra, dite transformée, est remarquable par bien des aspects. Là encore, des symétries avec la licence des Maîtres de l’Univers semblent incontournables, notamment à travers le statut de sorcier. Mumm-Ra, en tant qu’incarnation maléfique réussie, ne pouvait déroger à la pratique de la magie noire.

 

 

En ce sens, l’éternel vivant peut intervenir dans les rêves de ses victimes ou bien augmenter sa taille physique de manière démesurée. Mumm-Ra a également une capacité de mutation faisant appel à des compétences métamorphiques évoquant d’une certaine manière Hordak au sein de l’œuvre She-Ra, la Princesse du Pouvoir.

Ainsi dans le DA des Cosmocats, on pourra observer l’éternel vivant prendre la forme de différents protagonistes humanoïdes, d’un criquet, d’une mouche ou même d’un scarabée.

 

 

A ce propos – et d’un point de vue historico-culturel – le dénominatif “Ra” désigne au sein de la mythologie égyptienne un dieu solaire ayant la particularité d’arborer plusieurs apparences : un scarabée mais également Khépri, une entité qui symbolise la renaissance perpétuelle à travers le soleil qui se lève chaque jour.

Il est intéressant de calquer cette idée d’infinité avec Mumm-Ra, l’éternel vivant. Je développerai davantage cette thématique dans quelques paragraphes. D’autre part, Khépri est représenté dans la mythologie égyptienne avec un corps humain surmonté d’une tête en forme de scarabée.

 

 

Afin d’accéder à sa forme musculeuse, Mumm-Ra utilise une formule incantatoire. Pour les amateurs d’œuvres animées made in eighties, c’est une configuration qui n’est pas sans rappeler des personnages comme Musclor ou encore Mon*Star.

La voici dans sa version originale : “Ancient Spirits of Evil, transform this decayed form to Mumm-Ra, the Ever-Living !”. Dans le cas de l’éternel vivant, le catalyseur ne sera ni un glaive, ni une étoile, mais la pyramide noire évoquée précédemment. L’idée d’une incantation magique était d’ailleurs mentionnée sur un des model sheets représentant la forme transformée de Mumm-Ra.

Dans une ancienne existence, Mumm-Ra a été baptisé Python selon des indications lisibles sur un model sheet présenté il y a quelques lignes. L’ophiolâtrie, ou le culte du serpent, est une thématique que l’on va retrouver dans une filiation incluant les œuvres Conan le Barbare (Robert E. Howard), les Maîtres de l’Univers et les Cosmocats.

L’inspiration s’inocule aussi rapidement que le venin du reptile tentateur et comme je l’ai mentionné précédemment, une création repose nécessairement sur des fondements appartenant à une ou d’autres œuvres.

Selon cette idée, lorsque Mumm-Ra apparait dans sa seconde forme surpuissante, un symbole devient visible sur son torse : deux serpents entrelacés en forme de 8 et qui se font face. D’ailleurs cette configuration bien précise se retrouve partiellement au niveau du casque de l’éternel vivant.

 

 

Si l’œuvre Conan le Barbare a inspiré en partie la création de la licence des Maîtres de l’Univers, elle a également servi de génome pour les Cosmocats, précisément en ce qui concerne Mumm-Ra sous sa forme transformée.

Le symbole des serpents entrelacés se faisant face est une imagerie que l’on retrouve à plusieurs reprises dans le film Conan le Barbare de John Milius (1982), notamment à travers le personnage de Thulsa Doom. Ce dernier rescelle lui aussi une seconde forme, effrayante, massive, mais strictement reptilienne.

Sous son apparence humaine, Thulsa Doom affiche dans une séquence du film Conan le Barbare une tenue de guerre avec un casque et un sceptre qui comportent des serpents se faisant face. Le design du casque, avec sa protection nasale/buccale, est à mettre également en perspective avec celui de Mumm-Ra lorsqu’il est transformé.

 

 

D’autres éléments présents dans le film de John Milius sont à placer en symétrie avec l’éternel vivant et la thématique reptilienne. D’abord une amulette représentant à nouveau deux serpents en forme de 8 et se faisant face. Un design extrêmement proche du symbole visible sur le torse de Mumm-Ra lorsqu’il affiche sa forme musculeuse.

Cette suggestion du chiffre 8 pourrait être une évocation de l’infini – à travers l’Unicode ∞ – et par extension de la vie éternelle. Un concept à mettre en lien avec l’Egypte Ancienne et la technique de l’embaumement.

Le culte de l’immortalité était omniprésent dans l’antiquité égyptienne et le serpent, très craint, fascinait également par sa capacité de mue. Cette étape cyclique de renouvellement corporel était assimilée par les égyptiens à la vie éternelle. Chez les amérindiens on retrouve un peu la même idée, le serpent symbolisant le cycle d’existence sans discontinuité.

 

 

Toujours dans le film Conan le Barbare de John Milius, on retrouve une séquence mettant en scène une sculpture murale bien particulière. Il s’agit d’un serpent formant une boucle en se mordant la queue. Cette posture spécifique rejoint notre concept d’infini, de cycle sans fin, et donc par extrapolation/interprétation l’idée d’immortalité.

La configuration du serpent se mordant la queue est d’ailleurs visible dans plusieurs cultures sous la désignation d’Ouroboros, notamment chez les asiatiques – et plus précisément en Chine – mais avec un dragon cette fois. Présent initialement dans la culture égyptienne, on retrouve également l’Ouroboros chez les nordiques européens.

Tous les éléments reptiliens évoqués jusqu’ici sont à mettre en correspondance avec Mumm-Ra et la notion d’immortalité. De Thulsa Doom en passant par Mumm-Ra jusqu’à King Hiss, il n’y a qu’un pas, ou plutôt qu’une écaille de serpent.

 

 

Parlons jouets. Pour ce dossier vintage, je vais me pencher quasi exclusivement sur le marché français des produits dérivés Cosmocats afin d’introduire la carte FR de Mumm-Ra. Notre distribution Hexagonale est singulière par bien des aspects et il me semble intéressant comme important d’analyser celle-ci en priorité. Pour autant, je ne manquerai pas de revenir dans d’autres productions sur la diffusion de la gamme des félins de l’espace dans le reste du monde.

La licence Cosmocats c’est un copyright, en l’occurrence 1985, et une distribution des jouets sur le sol français à partir de 1986 par la firme Orli Jouet. La gamme va se mettre en place dans l’Hexagone dès le mois de juin avec d’abord le développement des “relations presse” afin de promouvoir les félins de l’espace.

Du mailing et des fichiers illustrant les premiers jouets qui seront distribués en France seront transmis aux grands média. Oui mais voilà, à cette période, les packagings Cosmocats destinés au marché Hexagonal ne sont pas tous finalisés. C’est une évidence aujourd’hui, un retard sur le calendrier de production des conditionnements FR a impacté les supports promotionnels.

La première source qui illustre cette défaillance, c’est le catalogue professionnel Orli Jouet de 1986. La section des félins de l’espace contient des montages visuels plus qu’approximatifs de packagings Cosmocats dont la base n’est rien d’autre que des conditionnements U.S. sur lesquels des logos ont été grossièrement calqués.

 

 

En effet, on retrouve des boites et un blister aux origines américaines qui affichent un logo Cosmocats avec celui d’Orli Jouet. On sait que ce dernier n’apparaitra jamais sur les packagings français commercialisés. Pire, l’Astral Moat Monster ne sera apriori jamais distribué sur le sol Hexagonal, en tout cas sous conditionnement FR.

De tels visuels promotionnels fournis à des professionnels fleurtent avec un certain amateurisme, il faut bien le reconnaitre. Pourtant, nos catalogues de jouets français iront encore plus loin dans la manifestation d’une certaine impréparation en affichant des visuels de packagings U.S. estampillés ThunderCats.

Pas d’images retravaillées, pas de stickers rectificatifs ou bien d’annotations particulières. Ce cas de figure ne nous est pas inconnu puisque la gamme G.I.Joe 3 3/4″ a connu le même sort concernant certains visuels de cartes U.S. remplaçant nos versions FR, et ce au tout début de la distribution Hexagonale en 1987.

Ci-dessous un premier exemple significatif avec un prélèvement issu d’un catalogue de jouets appartenant à l’année 1986 via une coupure estampillée Masport, la firme qui distribuera officiellement en France des produits dérivés Cosmocats. La page dédiée aux félins de l’espace propose des jouets sous conditionnements U.S.

 

 

Seconde source probante, un catalogue français de revendeur professionnel daté de décembre 1986. En examinant attentivement le visuel, on identifie des conditionnements Cosmocats U.S. Seule la panoplie de Starlion “gant, épée et masque” apparait sous tirage FR.

C’est assez incongru d’observer des conditionnements de jouets européens et français côtoyer de près des packagings américains sur le même étalage. Là encore, et pour en revenir à la thématique de cette section du dossier, la zone promotionnelle Hexagonale de la licence Cosmocats illustre clairement un retard marqué concernant la production des conditionnements français.

 

 

Toujours sur le plan promotionnel, le dessin animé Cosmocats sera diffusé en France dès le mois de septembre 1986 sur Antenne 2. Parallèlement, des animations dans les points de vente vont commencer afin de mettre en avant la gamme des félins de l’espace. Pour autant, les jouets Cosmocats – précisément les action figures – vont connaitre une distribution chaotique.

Plusieurs témoignages convergent : de nombreuses villes françaises, grandes comme moyennes, n’ont pas connu de personnages articulés Cosmocats ou alors en très petites quantités avec des références absentes. Ce problème de distribution est à corréler partiellement au retard concernant la production des packagings FR.

En effet, Orli Jouet a délégué la fabrication des conditionnements Hexagonaux Cosmocats à la firme italienne AL.ES On sait qu’Orli Jouet avait une usine à Marseille donc à proximité de l’Italie. Ensuite il fallait assembler des kits comprenant la carte (ou la boite), la bulle, l’insert, le mini-catalogue promotionnel ainsi que le jouet et ses accessoires.

 

 

D’autres particularités, ou plutôt témoins de cette distribution chaotique des action figures Cosmocats sur le sol français existent. Les variations nominatives sur les stickers des bulles sont à prendre en compte avec l’utilisation partielle de dénominatifs U.S. originaux. Il faut également citer la boite Mumm-Ra’s Tomb Fortress commercialisée dans l’Hexagone avec une configuration bien particulière : la technique du sticker de reconditionnement a été utilisée sur un conditionnement U.S. et donc frappé du logo LJN.

Ce procédé était courant dans les années 80 pour plusieurs gammes de jouets. Je pense spontanément aux boites SilverHawks vendues sur notre sol, lesquelles étaient des packagings U.S. reconditionnés. Ces autocollants permettant à la fois de francisés les noms et d’afficher les normes de sécurité étaient un moyen de faire des économies concernant la distribution dans d’autres territoires.

Autre élément en prendre en compte, le case ratio, c’est à dire l’organisation quantitative dans les cartons de jouets lorsqu’ils sortent des usines de production. En France, nous avons eu au lancement de la gamme Cosmocats deux assortiments dans deux cartons différents, spécifiquement pour les action figures.

Un premier contenait 8 Starlion et 4 Mumm-Ra. Un second avait à l’intérieur 2 Félibelle/Wilykit, 2 Tigro/Wilykat, 2 Pantero, 2 Krolor, 2 Gorior et 2 Shakal. C’est précisément cette deuxième répartition quantitative qui m’intéresse.

 

 

La répartition que comprend ce second carton d’action figures Cosmocats s’inscrit dans une normalisation standardisée, c’est à dire 12 unités. Si je me réfère à d’autres case ratio appartenant sensiblement à la même temporalité, on retrouve des quantités ainsi qu’un agencement quasi équivalents.

Je peux citer spontanément pour le marché U.S. le carton contenant les action figures SilverHawks de la “Evil MOB” (NO. 49250 ASST). La répartition était la suivante : 6 Mon*Star, 3 Buzz-Saw, 2 Mumbo-Jumbo et 1 Mo-Lec-U-Lar.

Assez logiquement, le leader maléfique à la visibilité/notoriété accrue dans le support animé est surreprésenté alors que d’autres action figures sont en plus petites quantités. Ceci peut partiellement justifier des disponibilités réduites durant la temporalité de commercialisation et même au-delà, notamment pour le marché de la collection de jouets vintage.

Dans le cadre de nos action figures Cosmocats du second assortiment, et bien si on corrèle les problèmes de distribution liés au retard de production des packagings FR avec des références très peu représentées dans le carton d’usine dédié, et bien on retrouve une explication ou en tout cas une configuration qui tendrait à justifier une certaine indisponibilité dès 1986 sur le sol français.

 

 

Plusieurs échanges avec d’anciens professionnels du jouet qui officiaient au cœur des années 80 me permettent également d’apporter un autre élément clef qui pourrait partiellement expliquer la difficulté à trouver des action figures Cosmocats en France à partir de 1986.

Certains assortiments étaient clairement boudés, si j’ose dire, par les revendeurs professionnels, et spécifiquement en ce qui concerne les petites boutiques de jouets locales que nous avons connues dans notre enfance, notamment durant la décennie 80. En effet, dans une gamme de jouets dite “pour garçons”, les personnages féminins n’étaient pas “vendeurs”, ou en tout cas il n’apparaissaient pas comme “cohérents” aux yeux de certains revendeurs professionnels.

De ce fait, des assortiments pouvaient ne pas figurer sur les bons de commande, au risque de sacrifier la disponibilité concernant d’autres action figures davantage prisées. Sans compter le fait que les petites boutiques de jouets locales n’avaient pas le débit d’achat/vente d’un supermarché avec un impact direct sur les tarifs. Il était également complexe pour ces détaillants modestes de solder des excédents sans engendrer des pertes significatives.

 

 

Dernier élément d’ordre commercial qui me semble intéressant à aborder : dans de nombreux cas et pour certaines gammes de jouets, les commandes étaient passées très longtemps à l’avance. Ce délai pouvait s’étaler sur une périodes allant de quelques semaines jusqu’à plusieurs mois.

Voici un exemple concret : pour la licence des Maîtres de l’Univers, les commandes étaient effectuées en France une année à l’avance, notamment par les coopératives de jouets. Un laps de temps qui engendrait nécessairement des variables en termes de disponibilités sur les modèles concernés. Il était monnaie courante de voir des références absentes au moment de la livraison là où d’autres avaient été surproduites.

Alors la licence des Cosmocats n’avait évidemment pas la notoriété et l’impact économique de celle des Maîtres de l’Univers mais il ne faut pas sous-estimer tous les impondérables appartenant à la période de fabrication et de distribution. En ce sens, la gamme Galaxy Rangers est un véritable cas d’école aux Etats-Unis.

 

 

Les visuels précédents, qui sont extraits du catalogue promotionnel Orli Jouet de 1986 et qui mettent en scène les 8 premières action figures Cosmocats commercialisées en France (avec les deux mini-figurines de WilyKit et WilyKat), sont superbes. Il faut rendre hommage à Super Shogun ainsi qu’à son blog éponyme dans lequel il avait partagé publiquement la découverte de ce support destiné aux professionnels du jouet.

La qualité de la section Cosmocats du catalogue Orli Jouet de 1986 est manifeste malgré les montages visuels approximatifs évoqués précédemment : action figures parfaitement présentées, décors soignés, luminosité travaillée, papier glacé etc… On sent une volonté de séduire les revendeurs et de mettre en valeur la gamme de jouets des félins de l’espace.

Selon cet esprit de valorisation, il faut souligner – de manière générale – sur le marché du jouet la présence d’un panel très large de produits dérivés estampillés Cosmocats/ThunderCats : panoplies, masques, jeux de fléchettes, armes taille réelle, albums avec stickers, BD, lunettes, jeux à billes, lunch box etc… la liste n’aurait pas de fin. C’est une configuration qui me rappelle clairement la gamme SilverHawks ou encore Sectaurs.

Pour en revenir spécifiquement au marché français, beaucoup de ces produits dérivés “secondaires” Cosmocats étaient disponibles partout dans l’Hexagone, par opposition aux action figures encore une fois. Les distributeurs n’étaient pas les mêmes, ce qui explique en grande partie le cas de figure.

Ci-dessous un autre visuel extrait du catalogue professionnel Orli Jouet de 1986 et mettant en scène Mumm-Ra ainsi que le Tank-Attack.

 

 

L’exemplaire de l’éternel vivant utilisé pour la photographie est bien particulier. C’est un second tirage. Les éléments qui me permettent de l’affirmer sont au nombre de deux. D’abord la couleur rouge de l’action figure n’est pas foncée mais plutôt dans un ton clair. Ensuite la lame ondulée de la dague a été peinte en gris argenté.

Les toutes premières éditions de l’action figure de Mumm-Ra, notamment celles commercialisées aux Etats-Unis, présentaient un rouge très marqué ainsi qu’une dague à la lame ondulée peinte en gris mat. Nous avons connu cette version de l’éternel vivant sur le sol français à travers nos cartes Orli JouetAL.ES. J’ai été le chanceux propriétaire de plusieurs exemplaires concernant ce conditionnement d’exception.

Ci-dessous, un comparatif entre les deux versions de Mumm-Ra évoquées précédemment ainsi que les différentes lames ondulées que l’on a pu retrouver dans les blisters de l’éternel vivant. On remarquera une version noire, non peinte, qui appartient aux distributions beaucoup plus tardives, notamment pour le marché anglais, brésilien ou encore celui du Benelux.

 

 

Il existe cependant un quatrième modèle de dague à la lame ondulée qui n’a pas été commercialisé avec l’action figure de Mumm-Ra mais l’éternel vivant l’a bien tenu entre ses doigts griffus. Si l’on souhaite observer cette version de l’arme, il faut consulter au moins trois sources.

D’abord un visuel promotionnel qui a été réalisé pour le marché U.S. La mise en scène nous propose les action figures de Starlion et Mumm-Ra se faisant face. En examinant l’éternel vivant, et plus précisément sa dague au premier plan, on remarque immédiatement la couleur jaune de la lame ondulée.

 

 

Ensuite on peut identifier la dague à lame ondulée jaune dans une publicité américaine de 1985 incluant également les action figures de Mumm-Ra et Starlion. Les captures ci-dessous, en l’occurrence celle de droite, permettent aussi d’identifier une action figure qui est différente du modèle commercialisé.

Il s’agit clairement d’un sample de l’éternel vivant avec, entre autres, un casque ainsi qu’un head sculpt bien spécifiques. Au moins deux modèles différents de Mumm-Ra ont été utilisés pour le tournage de cette publicité U.S.

 

 

Le troisième support qui permet de retrouver la dague à lame ondulée jaune n’est ni plus ni moins que les cardback des blisters de Mumm-Ra. C’est une configuration que j’ai pu observer au dos de nombreuses cartes de l’éternel vivant, notamment sur les éditions U.S, anglaises, les allemandes reconditionnées, celles du Benelux, les tirages “pack” avec Ma-Mutt ou encore avec la pile Alcaline.

Alors je ne peux pas faire règle absolue et immuable de cette association cardback de Mumm-Ra/dague à lame ondulée jaune mais je n’ai pas de contre-exemple à cet instant précis. Il faudrait cependant vérifier des tirages comme la version brésilienne Glasslite ou encore argentine Playful.

L’action figure de Mumm-Ra qui tient cette dague à lame ondulée jaune au dos des cartes concernées est un sample. On est clairement sur un modèle transitionnel/illustratif non-contractuel. Le sculpt de la tête, beaucoup plus abouti selon une sensibilité personnelle, est réellement différent de la version commercialisée.

Les yeux sont teintés en rouge avec l’action feature “light up” possiblement absente sur ce sample de Mumm-Ra (comme pour le prototype du Leech illustré dans le catalogue promotionnel Mattel de 1985, lequel était destiné aux professionnels).

 

 

D’autres part, on sait que dans l’histoire du jouet des couleurs très vives ont été utilisées pour dédramatiser et atténuer la dimension violente ou même militarisée de certains personnages/éléments. Je pense spontanément à nos chers G.I.Joe 3 3/4″ des années 90 (temporalité française) ou encore aux armes “life size” en plastique avec leur embout très souvent teinté en orange. C’était un moyen de rappeler au premier coup d’œil que ces répliques n’étaient que des jouets.

Rien n’est certain, mais on peut calquer cette idée sur la lame ondulée jaune de Mumm-Ra avec une étape transitionnelle/illustrative qui avait pris garde de souligner la dimension ludique d’une arme miniaturisée tout en gommant l’aspect martial, possiblement pour valider le visuel auprès d’un quelconque contrôle/conseil. Tout du moins en ce qui concerne la partie promotionnelle.

 

 

On peut également penser que cette dague à lame ondulée a été une pièce ajoutée au dernier moment afin d’éviter que l’action figure de Mumm-Ra n’ait qu’une seule arme au design symétrique, en l’occurrence à travers le Sword of Plun-Darr.

 

 

Le sabre fourni avec l’action figure de l’éternel vivant évoque, notamment à travers son manche serpentiforme et la coupe de sa lame, le Sword of Plun-Darr.

 

 

Toujours sur le plan des accessoires, et selon un fil conducteur nourri par l’analogie avec les Maîtres de l’Univers, la “bague du Pouvoir” est un concept qui ne nous est pas inconnu puisqu’il rappelle d’une certaine manière celui de “l’anneau du guerrier”, lequel était inclus – entre autres – avec l’action figure de Dentos.

 

 

Ci-dessous, la carte FR Cosmocats de Mumm-Ra (copyrightée 1986) qui va illustrer ce dossier. On retrouve sur cet exemplaire plusieurs particularités que j’ai abordées dans les paragraphes précédents mais avec une configuration pour le moins inattendue.

Il semblerait au premier coup d’œil que nous soyons en présence d’un second tirage avec comme spécificité une dague à lame ondulée peinte en gris argenté. Pourtant, si on examine attentivement les parties rouges de l’action figure, la teinte est foncée comme sur les toutes premières éditions.

 

 

En effet, nous avons une association entre une action figure de Mumm-Ra “first shot” et une arme, en l’occurrence la dague avec une lame ondulée argentée, propre aux seconds tirages des cartes FR. Voilà un assemblage très intéressant et inconnu à ce jour en ce qui me concerne. Il semblerait donc qu’Orli JouetAL.ES aient possiblement écoulé des restants du Mumm-Ra première mouture avec des retirages de dagues à lame ondulée.

 

 

D’autre part, le logo FR Cosmocats est une transposition réalisée avec brio de la version U.S. ThunderCats. Encore aujourd’hui, cette typographie singulière, incisive et “électrique”, ne me laisse pas indifférent. Le fond noir de la carte met particulièrement en valeur ce logo francisé d’exception.

Toujours sur le front card, l’action feature des yeux lumineux est mise en avant via un macaron dont l’illustration de Mumm-Ra rappelle farouchement sa déclinaison dans le support animé. Ensuite il faut impérativement souligner les textes et autres phrases d’accroche promotionnelles dont la naïveté et le charme ont fait les beaux jours de la décennie 80 : “Figurine à animer”, “Chef des Mutants”, “Fais bouger ses bras grâce au bouton-poussoir secret” ou encore “Ses yeux lancent des éclairs !”.

 

 

Autre élément un peu plus technique, la présence du mini-dépliant promotionnel placé derrière l’action figure de Mumm-Ra. Ce document publicitaire avait pour vocation de présenter les jouets Cosmocats disponibles à la vente durant la temporalité de commercialisation de la déclinaison plastique concernée. Nous avons eu dans nos blisters et boites françaises des félins de l’espace des mini-dépliants promotionnels U.S, majoritairement celui avec le triangle violet.

La présence de mini-dépliants promotionnels U.S. dans nos conditionnements Cosmocats FR est un point supplémentaire qui vient s’ajouter aux péripéties en termes de packagings propres à la distribution Hexagonale des félins de l’espace.

D’autre part, trois mini-dépliants promotionnels comportant le triangle violet ont été recensés : un premier tirage pour le marché U.S. avec les jouets de la série 1. Une deuxième version majorée de déclinaisons plastique appartenant à la série 2. Enfin – spécifiquement pour ce second mini-dépliant promotionnel – il existe une édition canadienne avec notamment la double traduction U.S/français littéral.

Concernant nos packagings Cosmocats FR, nous avons eu à l’intérieur le mini-dépliant promotionnel au triangle violet incluant les jouets de la série 2 (1986). Ci-dessous un visuel de ce dernier.

 

 

Après ces quelques considérations sur la thématique des mini-dépliants promotionnels présents dans les packagings FR Cosmocats, on peut commencer à être davantage chirurgical. Il existe des nuances bien précises à prendre à compte. D’abord, le mini-dépliant promotionnel illustré ci-dessus connait une variante, celle avec le personnage de Ratar-O qui n’arbore pas des saïs noirs dans ses mains mais de longues pointes grises.

 

 

Ensuite pour certaines action figures Cosmocats en cartes FR, le mini-dépliant promotionnel fourni n’était pas obligatoirement celui évoqué précédemment. On pouvait retrouver également la version avec la couleur orangée, toujours en édition U.S. et non pas FR/NL.

A cet instant précis, les personnages articulés concernés sont : WilyKit, WilyKat, Berbil Bill, Berbil Belle, Berbil Bert, Snarf ainsi que le “bi-pack” Félibelle et WilyKit (dans sa déclinaison “non-articulée”).

 

 

Nous sommes sur un cas de figure bien particulier à propos de ces références. Si j’extrais le “bi-pack” Félibelle et WilyKit, on a exclusivement des action figures appartenant à la série 2 des jouets Cosmocats. Hors, Ratar-O, Hachiman, Snowman, les Berserkers ou encore Tuska Warrior (nommé parfois uniquement Tuska sur le sticker de la bulle) ont bien connu un mini-dépliant promotionnel avec le triangle violet dans leurs blisters alors qu’ils font également partie de la série 2.

Ensuite la carte FR de Félibelle et WilyKit appartient à la première mouture de jouets Cosmocats. La présence du mini-dépliant promotionnel orangé laisse penser à un retirage, tout comme le Starlion sous carte française sans le fond blanc et également pourvue de ce fameux mini-dépliant promotionnel au code couleur orangé.

 

 

Rien n’est certain car la plupart des références citées précédemment sont rarissimes en conditionnements FR. Il faudrait plusieurs exemplaires de chaque blister Hexagonal afin d’apporter une justification aussi certaine que cohérente.

Pour autant, je pense que l’explication est très simple : une première partie de la série 2 des jouets Cosmocats distribués en cartes FR aurait été conditionnée et commercialisée aux côtés des déclinaisons plastique de la série 1. Le blister FR de Félibelle et WilyKit aurait été réédité au sein de la seconde partie de la série 2, laquelle a été associée au mini-dépliant promotionnel orangé (il existe bien un tirage avec le mini-dépliant promotionnel au triangle violet ainsi qu’un sticker sur la bulle sans le dénominatif WilyKit). Une piste à creuser et à confirmer.

Ci-dessous, un visuel du mini-dépliant promotionnel au code couleur orangé, celui commercialisé avec les cartes FR Cosmocats évoquées dans cette partie du dossier.

 

 

On pourrait encore extrapoler cette petite “thèse” concernant les mini-dépliants promotionnels dans les conditionnements Cosmocats FR. Il existe bien d’autres spécimens tout aussi curieux. Par exemple la carte FR de Ma-Mutt qui est associée à un mini-dépliant promotionnel au triangle violet, alors que le molosse de Mumm-Ra appartient lui aussi à la série 2.

A ce propos, je joins ci-dessous à droite un model sheet datant de juillet 1986 et mettant en scène Ma-Mutt aux côtés de Mumm-Ra non-transformé. On soulignera l’orthographe provisoire concernant le molosse de notre momie, précisément avec un seul “t”.

 

 

Toujours à propos de la thématique publicitaire, il faut évoquer une carte FR de Krolor contenant un intriguant  mini-dépliant promotionnel frappé du logo AL.ES. Une configuration inédite qui demande de l’approfondissement mais également de la réserve car la bulle du blister en question a été recollée.

Dans tous les cas, l’ensemble des particularités – en termes de mini-dépliants promotionnels – évoquées jusqu’ici et propres au marché français des Cosmocats illustre de nouveau une certaine désorganisation en lien avec des problèmes de timing, de distribution ainsi que de production concernant les packagings.

Et selon cette idée, je souhaite évoquer les stickers nominatifs présents sur nos bulles Hexagonales. Pour certains personnages articulés, les dénominatifs U.S. ont été conservés. Des changements sont également intervenus “en cours de route” durant les rééditons. Il est regrettable que la totalité des noms francisés n’ait pas été utilisée.

 

 

Lorsqu’on examine le cardback relatif à notre carte FR de Mumm-Ra, on retrouve plusieurs éléments significatifs évoqués il y a quelques lignes, mais également des particularités typiquement Hexagonales. D’abord les textes qui renvoient toujours à cette ingénuité, à une naïveté pleine de charme.

Le point textuel le plus intéressant réside dans la traduction française utilisée pour introduire sommairement les enjeux du background. Pas de planète Thundera évoquée, ou encore de Troisième Terre, mais une certaine “planète Cosmos”.

Ensuite l’Epée d’Omens a été rebaptisée “l’Epée du Pouvoir”. Des banalisations/simplifications nominatives qui indiquent une véritable méconnaissance de l’œuvre Cosmocats par les traducteurs ainsi qu’une négligence en termes de contrôle comme d’application.

 

 

Le cardback de notre spécimen FR fait clairement office de notice d’utilisation. On y retrouve quatre encadrés illustrant le fonctionnement des action features de Mumm-Ra : les bras articulés via le bouton-poussoir – ce système a été breveté aux Etats-Unis sous l’appellation Battle-Matic Action – ainsi que les yeux qui s’allument grâce à la “bague du Pouvoir”.

Il faut souligner le visuel présenté il y a quelques paragraphes où le sample de Mumm-Ra est doté de la dague à lame ondulée jaune. D’autre part, si l’on observe le bouton-poussoir au dos de l’action figure transitionnelle, on remarque que celui-ci est de couleur noire. Pour autant, ce bouton-poussoir ne sera pas peint sur le Mumm-Ra que nous avons connu dans nos rayons de jouets Hexagonaux.

 

 

Autres éléments essentiels à mettre en exergue, les visuels promotionnels au bas de la carte illustrant les action figures Cosmocats de la série 1. On parle de blister 8 back dans le langage du collectionneur de jouets vintage. Ce qui est remarquable, c’est que Tigro et Félibelle n’ont pas respectivement WilyKat ainsi que WilyKit illustrés à leurs côtés.

Ces visuels sont en fait ceux repris des cartes U.S. alors que le traitement de ces deux personnages pour le marché français a été différent, c’est-à-dire qu’ils n’ont – apriori – pas été commercialisés sans leurs compagnons. Une énième illustration du manque de pertinence propre à nos conditionnements Cosmocats Hexagonaux.

En dernière instance, il faut mentionner la formule marketing “COLLECTIONNE-LES !” en caractères gras et jaunes, lesquels sont volontairement bien visibles. Une “invitation” à consommer, un véritable impératif à acquérir, notamment à travers le point d’exclamation. La traditionnelle mention “Vu à la TV” – très démocratisée durant les eighties – était plus subtile avec cependant la même orientation sous-jacente :  encourager à acheter le plus de produits possibles appartenant, en l’occurrence, à la gamme de jouets concernée.

On notera cette fois sur le plan iconographique la présence du fameux logo AL.ES mais surtout l’absence de celui relatif à la firme Orli Jouet. Plusieurs explications sont susceptibles de justifier cette configuration. Je publierai d’ici peu un dossier avec différentes pistes, dont une en particulier qui me semble être la plus plausible.

 

 

Avant de conclure, car il faut bien savoir s’arrêter, quelques mots concernant l’action figure de Mumm-Ra. C’est un jouet qui fait partie de mon top 5 inscrit dans la temporalité de la décennie 80. Un affect intimement lié au souvenir pourrait être invoqué, puisque j’ai bien eu la déclinaison plastique de l’éternel vivant durant mon enfance, probablement autour de 1987.

Ceci dit, et objectivement, je reste d’abord viscéralement amoureux des cartes FR Cosmocats. Ensuite Mumm-Ra est un personnage iconique, un leader maléfique notable et indissociable des années 80, au même titre que Megatron, Mon*Star, le Cobra Commandeur ou Skeletor.

 

 

La déclinaison plastique articulée de l’éternel vivant me séduit encore aujourd’hui. Le format, le code couleur, les action features, les accessoires, l’A.D.N inca ou encore la sculpture apparaissent très savoureux à mes yeux. Pour autant, j’ai toujours regretté l’absence de cape – et ce depuis l’enfance – car c’est un élément véritablement représentatif de Mumm-Ra sous sa forme transformée.

D’ailleurs initialement, l’action figure du Mumm-Ra bodybuildé devait comporter une cape ainsi que des articulations différentes au niveau des épaules. C’est en tout cas ce que le catalogue professionnel de LJN affichait dès 1985. Finalement, la version transformée de l’éternel vivant – définitive et commercialisée – a été simplifiée, très certainement par souci d’économie.

 

 

Mais il existe également un tirage “hard copy” de Mumm-Ra, postérieur à la déclinaison “standard” que les magasins de jouets ont connu, et qui n’a jamais été finalisé. La sculpture de cette action figure se voulait davantage fidèle au support animé avec un design beaucoup plus travaillé.

Pour conclure cette production, qui en appellera fatalement d’autres – car j’aurais pu développer encore de nombreux points autour de Mumm-Ra, tant sur le plan de l’animation, des jouets ou encore de la culture – je souhaiterais partager une phrase prononcée par l’éternel vivant dans le support animé des Cosmocats. Voici la citation dans sa version originale :  “As long as evil exists, Mumm-Ra lives”.

Epilogue

Evoquer l’action figure de Mumm-Ra, et par extension sa carte FR Orli JouetAL.ES, me procure toujours autant de plaisir. Ce blister a marqué au fer rouge mon enfance, tout comme le support animé des félins de l’espace. Le générique introductif français est encore aujourd’hui un chef-d’œuvre absolu et il résonne dans mes oreilles comme une composition pleine d’énergie.

D’autre part, j’ai produit il y a quelques années un travail autour des numéros de moules présents sur l’action figure de Mumm-Ra, lequel incluait également les références numériques des assortiments. J’ai hésité à inclure cette “étude” dans ce papier. Finalement j’ai décidé de la proposer plus tardivement dans le magazine à travers une production dédiée. Par souci de lisibilité bien entendu, mais également parce que le sujet est réellement “hardcore”. Il n’intéressera qu’une poignée de fanatiques concernant les variantes.

Pour autant, c’est ce travail de fond sur les différentes éditions de Mumm-Ra qui m’a permis d’établir un calendrier de production/commercialisation, lequel est – je pense – très fiable. Ceci dit, je suis de nature à remettre en question systématiquement tout ce que je produis autour des jouets des années 80. Alors je ne lésine pas sur l’emploi du conditionnel, à la fois par précaution mais également par humilité.

Rédiger une production qui évoque la licence des Cosmocats en 2022 représente à mes yeux quelque chose de magique. Les félins de l’espace nous on fait rêver durant la seconde moitié des années 80 et je suis tellement heureux, à mon microscopique niveau, de faire perdurer cet enchantement.

Je souhaiterais préciser que la grande majorité des informations contenues dans cette production découlent d’un travail analytique. Je mets un point d’honneur à ne pas reproduire de manière maquillée le produit de Wikipédia et autres sites “spécialisés”. Non, je me suis employé – du mieux que j’ai pu – à faire redécouvrir au lectorat un jouet et son packaging FR dédié selon un prisme personnel.

 

En dernière instance, je voudrais absolument associer à cette production plusieurs personnes. D’abord Benjamin pour sa bienveillance, sa gentillesse, sa générosité et la passion que nous partageons depuis plusieurs années maintenant concernant les jouets de la décennie 80.

Ensuite, lorsque j’évoque les Cosmocats vus de France, j’ai systématiquement le réflexe de citer Rocco alias Hachiman. Son implication dans la licence des félins de l’espace est sans égal, notamment pour le travail d’archivage qu’il a mené à propos des mini-dépliants promotionnels Cosmocats. Merci à lui pour les ressources accumulées, centralisées et rendues disponibles.

Impossible de ne pas avoir une pensée pour Pascal alias KissFan. Ce mordu des action figures à la sauce 80 trouve le courage de lire mes péripéties rédactionnelles et analytiques depuis ToyzMag. Ses travaux sur Eternia Antique sont remarquables, ne manquez pas de les lire.

Enfin je voudrais également dédier cette production à Julien alias Blaster car sans la confiance qu’il m’accorde au quotidien et sans FulguroPop, ce travail n’aurait jamais pris forme de cette manière. J’ai véritablement voulu “parler” Cosmocats, sans effets de manche, sans titre racoleur, sans prétention, uniquement avec sincérité et passion en respectant une licence d’exception. J’espère que le pari est réussi.

Et puis découvrir en 2022 une variante de carte FR Cosmocats ne peut laisser insensibles les initiés. A titre personnel, je me suis surpris à rêver comme un enfant en examinant l’exemplaire qui a illustré ce dossier. C’est le quatrième blister Hexagonal de Mumm-Ra que j’acquiers depuis mon enfance. Rendez-vous d’ici quelques jours afin de (re)découvrir ensemble un nouveau jouet des années 80. Merci à tous pour vos lectures.

23 comments

Wow, encore une somme d’informations qu’il va me falloir lire et relire pour digérer le tout 😀

Merci Nicko pour ce dossier très complet.

Nicko says:

Merci à toi Ju pour l’opportunité que j’ai d’écrire dans le magazine et de partager une telle production 🙂

J’ai bien conscience de la densité du contenu, et qu’il sera nécessaire pour la plupart des lecteurs de s’y reprendre à plusieurs fois. J’aurais pu séquencer ce dossier vintage en deux parties mais j’ai préféré le laisser tel quel. Même si l’ergonomie s’en trouve affectée, je voulais réellement mettre à l’honneur cette carte FR de Mumm-Ra selon plusieurs approches rassemblées en un seul bloc.

Hachiman says:

P*tain Nicko, c’est ouf ce que tu viens de fournir comme taf !!! Je t’aime. 🙂

Nicko says:

Merci mon Rocco <3

J'ai essayé de faire du mieux possible. Il me reste encore beaucoup de choses à écrire concernant la gamme des Cosmocats. J'espère trouver le temps nécessaire pour rédiger ces productions.

sith says:

Je suis scotché par autant de détails. J’en ai appris beaucoup et le crossover aurait été fascinant en effet. Je me range à l’avis général sur la distribution des figurines. Autant je me souviens parfaitement du dessin animé et je me souviens avoir vu le premier épisode ainsi qu’une bonne partie de la suite sur le tube cathodique à l’époque, par contre, je n’ai jamais croisé les figurines articulées en rayon. Sûr et certain. J’avais déjà 10 ans et mon souvenir est clair. Septembre 86/décembre 86 c’était M.A.S.K. et je suis passé à G.I.Joe dès juillet 87 avec le ninja Tonnerre, le Cobra Trooper etc…

Nicko says:

Merci beaucoup Chris ! 🙂

Ton témoignage converge avec les nombreux autres à ma disposition. C’est une certitude, les action figures Cosmocats ont connu une distribution française chaotique. Les explications avancées dans ma production mériteraient davantage de développement même si elles sont parfaitement claires. Lorsqu’on examine les packagings Orli Jouet – AL.ES Cosmocats ainsi qu’une partie des supports promotionnels Hexagonaux dédiés aux félins de l’espace, on se rend bien compte qu’une problématique de timing a impacté le calendrier de commercialisation. Un empressement, du retard et un manque de rigueur ont donné naissance à des négligences propres au marché français.

Globhul le rouge says:

Woaw, quel article ! quel dossier !

Un immense bravo pour ton travail, c’est passionnant, encore plus pour un passionné des thunderians tel que moi.
Félicitations !
Je me permets d’ajouter ci-dessous le lien vers l’ensemble des artworks de la série pour compléter le dossier.

https://characterdesignreferences.com/art-of-animation-1/art-of-thundercats-1985

Nicko says:

Merci beaucoup Globhul le rouge pour ton message et ta présence ! 🙂

Je suis particulièrement touché par ton retour très enthousiasmant concernant ce dossier dédié à la carte FR de Mumm-Ra. J’ai pris beaucoup de plaisir à rédiger cette production et je suis heureux de constater que j’ai transmis cette sensibilité positive à une grande partie du lectorat. Il y aura au moins deux autres dossiers vintage – axés sur la zone conceptuelle des jouets concernés – dans FulguroPop durant les prochaines semaines. D’autres licences seront abordées, au-delà de celle des Cosmocats.

Je te remercie infiniment pour le partage du lien. Tu as très bien fait !

Merci encore pour ton intervention 🙂

KissFan says:

Article effectivement long pour un webzine dédié à la pop-culture, mais il se lit facilement.
On ressent toute ta passion pour le personnage de Mumm-Ra, ses symboles, ses influences, l’étymologie etc… La définition de “Prêtre maléfique” lui colle bien à la peau, au sens où il n’est que l’instrument de déités plus puissantes, les Anciens Esprits du Mal (de moins point de vue, plus effrayant que Mumm-Ra lui-même). Et le 8 que forme le caducée simplifié sur la poitrine de Mumm-Ra est effectivement en adéquation avec l’idée d’infini (le symbole d’infinité est également présent dans les Maîtres de l’Univers, avec la roue de l’Infini notamment).
J’apprécie la publication de concept-arts de Jim Meskimen, un nom que je n’avais pas retenu (si toutefois je l’ai déjà lu précédemment) : Comme l’exprimait Barbarian sur Eternia Antique, Mandora n’aurait sûrement pas dépareillé dans la galaxie de Limbo !

J’ai toutefois une question : Pourquoi publier un visuel de la Pyramide Blanche de Mumm-Rana, sans pour autant évoquer ce personnage, pendant positif de Mumm-Ra ?
De mémoire, Mumm-Rana n’apparaît qu’au détour que de deux épisodes, et elle est très mal introduite dans le lore de la Troisième Terre, au sens où… elle ne connaît pas Mumm-Ra (malgré son immortalité), et elle croit à tort que les Mutants qu’elle sauve ne sont pas des êtres malfaisants. Pourtant, elle aussi bénéficie d’un puits lui permettant d’obtenir une vision mystique. Le premier épisode de son apparition reste le plus intéressant (le second que j’ai en mémoire apporte encore plus d’incohérence au lore, de mon point de vue) : elle est hypnotisée par Mumm-Ra, et le symbole d’un oiseau blanc (symbole de pureté) sur sa coiffe devient celui des serpents de Mumm-Ra. Elle prend même assise sur un trône aux côtés de Mumm-Ra avec ce même symbole ophidien frappé dessus. J’avais noté la phrase qu’elle prononce pour se transformer : “Anciens Esprits de la bonté, transformez cette forme anodine en Mumm-Rana la charitable éternelle”, je la trouvais très classe !

Pour la distribution des jouets dans les années 80, je confirme mon absence de souvenir autour de cette gamme. Je ne devais pas l’avoir observée autour de chez moi. Merci encore Nicko pour les pistes soulevées qui permettent de comprendre la difficulté à se procurer telle ou telle référence, voire le moindre représentant de la gamme.

Nicko says:

Merci Pascal pour ta lecture 🙂

Je suis heureux que tu aies perçu l’aspect passionnel de ma production. C’est un sentiment qui m’a réellement servit de moteur. Je n’avais pas encore évoqué Jim Meskimen dans le magazine, c’est un nom qui ne figure pas toujours dans les listings corrélés aux artistes qui ont contribué à la licence Cosmocats. Et c’est bien dommage, car la qualité de ses réalisations est notable.

Ta remarque vis-à-vis du statut de prêtre concernant Mumm-Ra est très pertinente. Elle aurait pu figurer dans ma production. Et c’est là que je vois mes limites, c’est-à-dire une connaissance aiguisée des œuvres animées de notre enfance que tu as et que je n’ai pas. Il m’est très difficile de visionner des épisodes à nouveau, par manque de temps et souvent d’envie. Certains DA ont très mal vieilli et j’ai beaucoup de mal à rester “stimulé”. J’ai fait cependant quelques efforts pour ma production évoquant les Cosmocats, mais manifestement insuffisants. Il est certain que je suis beaucoup plus à l’aise si l’on parle “jouets” que supports animés. D’où la présence de la pyramide blanche dans mon dossier, laquelle n’a pas été définie clairement. Je vais compléter ce point en te remerciant pour avoir identifié la carence.

Merci de nouveau Pascal 🙂

jp says:

Ayé, fini de lire. Comme beaucoup de vieux DA et sentais (X-OR), je connais la générique des Cosmocats et quelques persos/jouets (le tank en priorité) mais je serais incapable de me rappeler un épisode, à part quelques flash du 1er. (Re)découvrir les jouets et le travail réalisé en amont ainsi que tous ces détails sur le développement industriel de jouets est très intéressant et formateur. Les différents batch de production avec les différences de couleurs, la disposition dans les cartons qui en gros préfigure de ce que seront les principales ventes des jouets (plus de celui-ci et moins de celui-là montre le travail réalisé en amont afin d’éviter d’essuyer des pertes sur des invendus), et ce genre de détails que tu présentes ici, on y pense pas en tant qu’enfant (et heureusement on pense pas argent et business model à cet âge) mais même ensuite en tant qu’adulte cela reste des détails propres aux commerces que les clients ignorent. Jolie travail de documentation à toi et aux autres membres de la team Cosmo/ThunderSlip.

Nicko says:

Merci de nouveau JP pour ta lecture et ta présence <3

Je t'avoue assez honteusement que je n'ai pas toujours des souvenirs très marqués concernant nos dessins animés d'enfance. Et lorsque je rédige un dossier vintage qui peut comporter des parties en lien avec l'animation, il faut quasi systématiquement que je fasse des recherches afin de retrouver des éléments précis. J'ai beaucoup de mal - depuis plusieurs années déjà - à regarder nos DA d'enfance.

Les coulisses concernant la création de nos jouets vintage sont passionnantes. C'est une zone qui, grâce à l'avènement d'internet, a pu livrer beaucoup d'informations. Les périodes conceptuelles constituent un moyen très efficace pour redécouvrir nos déclinaisons plastique de jeunesse avec parfois des surprises étonnantes. Je continuerai autant que possible à partager mes modestes découvertes dans le magazine afin, je l'espère, d'apporter un peu de rêve en ces temps compliqués.

Merci encore JP pour ton intervention 🙂

Lanace says:

Je viens de finir mon Nicko et… félicitations !
C’était hyper passionnant, moi qui n’y connais rien aux Cosmocats, tu m’as embarqué avec toi. Savoir intéresser des gens sur un sujet dont il se foutent, c’est là que l’on reconnaît quand le travail est fait avec passion.
Je t’avoue que les coulisses de nos bouts de plastique m’intéressent à la base, j’étais un ient-cli facile à appâter. Ton travail d’investigation a fait le reste.
Concernant la distribution, je n’ai plus trop souvenir de ces jouets mais on a eu l’aigle et l’espèce de chacal des méchants à la maison (pour te dire mon niveau en Cosmocats, je ne connais même pas leur nom !), ce n’est malheureusement pas une gamme que j’ai fait étant gosse même si j’adorais le DA.
Encore bravo pour ce travail de fond, qui n’intéressera qu’une partie des lecteurs mais, en leur nom, je te dis merci (et continue de nous pondre des pavasses comme ça, nous on aime !).

Nicko says:

C’est moi qui te remercie mon Lanace pour ta lecture, ta perpétuelle bienveillance et ta présence extrêmement appréciée au sein de la rédaction 🙂

Je suis très heureux de lire une nouvelle fois que la passion avec laquelle j’ai rédigé ce dossier vintage Cosmocats s’est transmise au lectorat. Comme toi, les coulisses de nos jouets d’enfance me fascinent et depuis plusieurs années maintenant je centralise, je trie, j’archive tous les documents conceptuels que je peux croiser. C’est un travail minutieux car il faut bien vérifier les sources, beaucoup d’entre elles mentionnent des éléments artistiques erronés ou bien approximatifs. Ce fut le cas par exemple pour le croquis early du Mirage SilverHawks que j’avais présenté dans le magazine. La source initiale indiquait une représentation du Sprinthawk, ce qui n’est absolument pas le cas.

Les action figures Cosmocats que tu évoques sont certainement Vultureman ainsi que Jackalman. D’autre part, la semaine prochaine ce sera la licence SilverHawks qui sera mise à l’honneur dans FulguroPop, toujours à travers le prisme conceptuel. Je te donne donc rendez-vous mon Lanace pour un nouveau moment de lecture concernant les coulisses de nos jouets vintage.

Merci encore pour ton intervention très encourageante ! 🙂

Benjamin says:

Merci Nicko pour ton titanesque travail.
Que d’informations dans cet article qu’il m’a fallu du temps pour bien lire.
Comme dans tes précédentes publications, j’apprécie le côté didactique.
Grace à toi, je découvre des noms comme Michael Germakian et Tsuguyuki Kubo.
Et que dire des concept arts et des police line-up qui sont juste magnifiques !
Il est vrai que la licence Cosmocats est mythique pour moi comme pour beaucoup d’entre nous je pense.
A ce sujet, je prévois de me refaire l’intégrale en DVD prochainement 🙂 Tu m’as un peu mis l’eau à la bouche là ! 🙂 🙂
Cette licence m’évoque beaucoup de bonheur quand je pense aux jouets que nous avons eu en France.
L’album Panini est également cher à mes yeux. Un petit bijou, notamment pour ses images métallisées (qui sont du grand art).
Pour en revenir à ton article, en plus des illustrations dont j’ai parlé plus haut, j’ai bien aimé aussi le rapprochement que tu fais avec Dark Sidious. Et le parallèle aussi avec l’Egypte Ancienne.
C’est très juste et intéressant. Et j’avoue n’y avoir même pas pensé 🙂
Que dire aussi de la distribution chaotique en France. Effectivement, cela aurait pu être beaucoup mieux à ce niveau-là.
Quant aux mini-dépliants, je regrette qu’il n’y ait pas eu de versions françaises. Cela fait un peu bizarre d’avoir un jouet dans une carte FR mais avec un dépliant en anglais.
Et pour terminer : je partage ton point de vue sur l’absence de cape. C’est vrai que si la figurine de Mumm-Ra avait eu une cape, ça aurait eu de la gueule c’est certain !
Bravo encore Nicko pour ton formidable article, d’une richesse et d’une minutie incroyables !
Comme beaucoup je pense, je me suis régalé à te lire.

Nicko says:

C’est moi qui te remercie mon Ben ! 🙂

Et encore, un merci n’est pas assez, je te dois beaucoup. Je suis toujours heureux de savoir que mes petites productions écrites suscitent du bien-être, de la découverte et de l’intéressement. C’est très motivant et ça fait réellement partie des plus belles récompenses que je puisse recevoir. Les symétries, souvent corrélées à des références culturelles, c’est un peu la marque de fabrique de la maison. Parler d’un jouet, c’est évoquer l’objet lui-même bien entendu, mais c’est aussi inspecter des zones davantage périphériques, lesquelles renferment parfois des informations passionnantes. C’est pourquoi les périodes conceptuelles et les analogies ont rapidement intégré un logiciel d’appréciation personnel, en l’occurrence pour les jouets vintage.

Je te remercie de nouveau mon Ben pour ta bienveillance, ta générosité et ta présence dans le webzine, laquelle est très appréciée 🙂

enjoyjp34 says:

Dossier exceptionnel, d’une grande qualité.
Bravo et merci !!

Nicko says:

Merci beaucoup Enjoyjp34 ! 🙂

Nicko says:

Merci de nouveau Enjoyjp34 ! 🙂

Ce dossier est le fruit de la passion, sans mauvais jeu de mots. Il est le produit de la vibration que produit la licence Cosmocats dans mon cœur. Il reste cependant beaucoup d’éléments supplémentaires et complémentaires à aborder. Ce sera possiblement l’occasion de rédiger une suite 🙂

enjoyjp34 says:

Je suis aussi un passionné, j’ai bu tes paroles. J’ai jamais vu un dossier français aussi poussé sur les figurines vintage Cosmocats.
👍

Nicko says:

Merci beaucoup pour ton message enjoyjp34, je suis très touché 🙂

Il reste tellement de choses à écrire/découvrir concernant la licence Cosmocats. Beaucoup de gens – notamment par le passé – ont œuvré sur les jouets vintage des félins de l’espace, il ne faut pas les oublier, dont notre Hachiman/Rocco national. Ma production n’est que la continuité de quelque chose qui l’a rendu possible.

enjoyjp34 says:

Bien sûr, je me souviens d’Hachiman sur Collec’all, il était spécialisé en Cosmocats.

Nicko says:

Oui, c’est un ancien.

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