Dans Spider-Man No Way Home on a eu le plaisir de retrouver un personnage secondaire mais néanmoins essentiel des aventures de Peter Parker. Je veux bien entendu parler de Ned Leeds. Le poto geek de Spider-Man opère dans le MCU la synthèse de deux personnages des comics. Si son apparence et sa personnalité sont à rapprocher de Ganke Lee, l’ami de Miles Morales, son nom est tiré des comics classiques. Ned Leeds était un collègue de Parker à la rédaction du Daily Bugle (et le futur mari de Betty Brant, oui, la petite amie de Ned dans Far From Home) qui se révéla (après de très longs détours) être le Super Bouffon !
Enfin presque.
Sans plus tarder, je vous propose de plonger dans la double vie de Ned Leeds. Je vous avertis cependant que cet article peut contenir des spoilers potentiels si vous n’avez pas vu No Way Home et l’une de ses scènes post-générique.
Ned Leeds de la Terre-619 à la Terre-19999
Là où ça devient intéressant, c’est quand Ned dans le film assure Peter qu’il ne se transformera pas en super vilain qui essaierait de le tuer.
“Peter, I promise you, I won’t turn into a supervillain and try to kill you.”
La référence est manifeste et me permet de revenir sur l’histoire de ce méchant iconique des années 80.
Hobgoblin, le Super Bouffon, compte parmi mes vilains préférés de Spider-Man. Son introduction en 1983 aux US (The Amazing Spider-Man #289) et son développement au cours des années 80 coïncident avec la période à laquelle j’ai été exposée aux comics via les éditions LUG (Strange, Titans, Spidey… [que du bonheur à l’époque]). Il a été créé par Roger Stern et John Romita Jr. L’intention de l’auteur était manifestement de faire perdurer le mystère autour de l’identité du Super Bouffon. Toujours dans l’ombre, ce dernier dépasse le simple statut de copycat de Norman Osborne. Son identité fait l’objet de nombreuses spéculations et, entre 1984 et 1989, ils ne sont pas moins de quatre à enfiler le costume orange et bleu : Roderick Kingsley, Arnold Donovan, Ned Leeds et Jason Macendale.
Hobgoblin, un super-vilain compliqué
Roger Stern avait l’intention de dévoiler au bout de 26 numéros (un de plus que n’a duré le mystère autour de l’identité du Bouffon vert dans les années 1960) que le Super Bouffon était en fait Roderick Kingsley, mais il a été remplacé par plusieurs auteurs qui ont chacun apporté leur pierre (et leur part de bidouille) à l’histoire en construction du Hobgoblin. L’intégralité de cette histoire est une source de tension au sein de la Maison des idées. La responsabilité incombe à un très jeune éditeur, Jim Owsley (désormais connu sous le nom de Chris Priest). Je vous la fais courte, l’histoire est assez longue – Owsley a doublé pas mal de monde, joué des coudes pour récupérer la rédaction de la série et précipité la mort de personnages importants. Tout cela pour voir triompher sa propre vision du Super Bouffon. Les détails de l’histoire sont disponibles assez largement sur le net, malheureusement en anglais. Au final, dix ans après, Stern reçut l’autorisation de Marvel de narrer la véritable histoire du Super Bouffon dans Hobgoblin Lives. L’effet sur le lectorat ne fut pas celui attendu. Il faut dire que de l’eau avait coulé sous les ponts et le personnage de Roderick Kingsley avait déjà été oublié par la plupart des fans.
Deux Ned Leeds pour le Dr Strange
Au-delà de cette histoire sur les coulisses des comics Marvel, des développements récents dans l’univers des comics donnent un éclairage encore plus intéressant sur le Ned Leeds du MCU et sur la citation que j’ai mise en exergue plus haut. En effet, il se pourrait que les pouvoirs dont Ned fait la démonstration dans No Way Home donne un indice précieux sur le lien entre le personnage des films et som homonyme des comics. En effet, son potentiel pour ouvrir les portails pourraient faire écho à un autre aspect de la personnalité de son alter-ego de la Terre-616. En effet Ned Leeds a acquis des pouvoirs de sorcellerie en devenant l’apprenti de Mordo. Le méchant du prochain film Doctor Strange : Multiverse of Madness. Cette histoire a été narrée dans Symbiote Spider-Man : Alien Reality en 2020.
Voilà qui donnerait une dimension différente au personnage et potentiellement un rôle inattendu dans le Multivers.
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Bonne année à toute l’équipe de FulguroPop 🙂
Le Super-Bouffon est mon personnage préféré parmi les ennemis de Spider-Man … du moins parmi tous ceux dont j’ai fait la connaissance au détour de mes lectures de Strange, Nova et autre Spidey dans les années 80!
Le choc!! C’est littéralement le sentiment que j’ai ressenti en découvrant, lors de la guerre des gangs, que Ned Leeds était le Super-Bouffon … cette révélation coïncidant avec une exécution brutale et rapide du personnage par les hommes de main de l’Etranger, ça ne tenait pas la route. Comment un super-ennemi aussi machiavélique pouvait-il pu se faire abattre ainsi ? Clairement, j’ai pris du recul avec les aventures de l’Homme-Araignée après cet épisode.
Effectivement, il faudra attendre plusieurs années pour que Roger Stern ne livre sa vision de l’identité réelle du Super-Bouffon à l’occasion d’un excellent récit, au suspense bien maîtrisé et qui renouait avec les sensations que procuraient les premières aventures dans lesquelles l’Homme-Araignée était confronté au Super-Bouffon … Et pour le coup, je ne faisais pas partie de ceux qui avaient oublié Roderick Kinglsey 😉 La boucle était enfin bouclée.
Tu me fais plaisir avec ce témoignage. Le Super Bouffon est aussi mon préféré probablement du fait fait qu’il coïncide avec le costume noir de Spidey et évolue dans la guerre entre le Caïd et la Rose.
Sympa, je n’aurai jamais deviné, merci pour les infos. Les histoires et reboot ou autres versions d’histoires des persos Marvel sont tellement nombreuses, pas toujours pour le mieux.