Le monde de la culture, et plus particulièrement celui du cinéma, est lourdement endeuillé en ce samedi 31 octobre 2020. Sean Connery vient de nous quitter. Incarnation fondatrice de l’agent secret britannique James Bond à l’écran, l’acteur a marqué le 7ème art à travers des rôles inoubliables.
Plusieurs films et sagas sont indissociables de Sean Connery : Indiana Jones, A la poursuite d’Octobre Rouge, Robin des bois, prince des voleurs, Highlander, Le Nom de la rose, Outland : loin de la terre, Rock, La Ligue des gentlemen extraordinaires etc…
Voilà encore un âme de la culture populaire qui s’éteint, une partie de notre jeunesse, de notre enfance. Il restera de Sean Connery un patrimoine cinématographique d’exception. Disons-le clairement, 2020 est définitivement une sinistre année.
- Calendrier de l’avent – Jour 15 : Palais du Pouvoir (Mattel 1986) - 15 December 2023
- Calendrier de l’avent 2023 – Jour 12 : Robo Machines (Bandai 1993) - 12 December 2023
- Calendrier de l’avent 2023 – Jour 10 : Le Rocher de la Peur (1986) - 10 December 2023
Je rajouterais volontiers son rôle dans Les Incorruptibles de Brian de Palma. Sa mort dans ce film m’avait fortement marqué plus jeune. Aujourd’hui je suis bien plus triste encore. Un monument nous quitte.
Les diamants ne sont pas les seuls à être éternels…
Très jolie phrase Olivier qui m’a incité a modifier le titre de l’article !
Merci à toi pour cette inspiration 😀
Merci surtout à toi, Nicko, pour l’hommage rendu à ce grand acteur…
Merci à Nicko pour cet hommage, et merci à ceux qui profitent de cette disparition pour se perdre dans la critique facile, en confondant la réflexion de fond avec la posture à la mode, et qui donnent ainsi l’occasion à d’autres de revenir sur quelques erreurs intellectuelles ! Car la grande question est mal posée une fois de plus, par ceux qui font du politiquement correct un procédé rétroactif en oubliant tout du contexte, et même du reste qui est parfois le tout ou du moins l’essentiel.
Non, Colbert n’était pas raciste car la notion même de racisme était étrangère à son système de pensée, et son Code noir qui est aussi celui de son fils avait moins pour but de légaliser l’esclavage que de l’encadrer, ce qui ne doit pas en réaction mener à justifier une pratique objectivement injustifiable. Faudrait-il donc aujourd’hui refuser de saluer la mémoire de Sean Connery, sous prétexte qu’il a incarné James Bond, et que ce James Bond fondateur apparaît maintenant comme étant misogyne ? Cachez ce sein culturel qu’on ne saurait voir, brisons la statue historique du Commandeur, et oublions ce qui s’est passé à Palmyre par-dessus le marché ! Oui, le James Bond de Sean Connery utilisait les femmes, comme il utilise Miss Taro dans Dr. No pour atteindre l’assistant de son ennemi. Mais c’est une femme qui l’utilise à son tour dans From Russia with love et une autre qui le menace dans Thunderball, alors même qu’il aide Domino Derval et qu’il se mariera avec Kissy Suzuki dans You only live twice. La grivoiserie douteuse qui explique jusqu’au nom de Pussy Galore, que 007 ramène soi-disant dans le droit chemin, est aussi datée que déplorable, mais elle ne l’est peut-être pas plus que les publicités d’époque, où la femme au foyer a tout briqué en préparant le dîner pour le retour du mari. Le machisme bondien n’est qu’un trait parmi d’autres, qui participe d’une sorte de cohérence mise à mal sous le règne de Roger Moore, plus visible et pourtant moins fort que celui d’un OSS 117, qui séduit au même moment toutes les femmes qu’il rencontre, sans que cela ne soit toujours justifié narrativement ou scénaristiquement.
Il ne faut pas reprocher à un film de divertissement, pour la seule raison qu’il est beaucoup vu, de ne pas avoir vocation à changer les mœurs ! Et ce n’est pas en charcutant la culture populaire par des condamnations à l’oubli, pas plus qu’en amputant les manuels d’histoire de ce qui n’est pas convenable, que l’être humain s’en trouvera plus libre de choisir ce qui convient ou ce qui lui convient…
“Car la grande question est mal posée une fois de plus, par ceux qui font du politiquement correct un procédé rétroactif en oubliant tout du contexte, et même du reste qui est parfois le tout ou du moins l’essentiel”.
C’est une problématique à laquelle j’ai été confronté dans le magazine, précisément dans mon papier évoquant avec légèreté le cycle capillaire d’Ellen Ripley au sein des 4 premières œuvres de la saga Alien (chronologie non fictive). La contextualisation est capitale pour “penser juste”. Et je différencie le “bien penser”, qui n’est pour moi qu’une extension de l’idéologie, du “penser juste”, qui fait appel à des mécaniques intellectuelles vierges de toute idéologie en appliquant quelque chose qui m’est cher, le raisonnement sous sa forme la plus rationnelle. Un exercice parfois complexe où les limites avec l’idéologie sont très fines.
“Il ne faut pas reprocher à un film de divertissement, pour la seule raison qu’il est beaucoup vu, de ne pas avoir vocation à changer les mœurs ! Et ce n’est pas en charcutant la culture populaire par des condamnations à l’oubli, pas plus qu’en amputant les manuels d’histoire de ce qui n’est pas convenable, que l’être humain s’en trouvera plus libre de choisir ce qui convient ou ce qui lui convient…”
Je souscris au mot près.