FulguroZik : Nadia, le secret de l’eau bleue (F. Chantereau 1991)

 

Aujourd’hui je vous propose un interlude musical avec une touche d’animation. Il sera en effet question d’un générique de dessin animé et pas n’importe lequel : Nadia, le secret de l’eau bleue. Voilà une œuvre magistrale qui a su mêler avec originalité et brio différentes influences culturelles.

Je vous propose, après une succincte introduction évoquant le support animé, un retour sur le générique dans sa déclinaison française. Souvenirs et nostalgie au programme. Bonne lecture à tous.

 

 

Une œuvre au croisement des cultures

En quelques mots, et sans en dire trop (car je laisse à mon complice Ayorsaint/Aurélien le soin d’aborder avec bien plus de talent que je ne saurais le faire l’animé Nadia, le secret de l’eau bleue), je souhaiterais souligner plusieurs particularités qui me semblent fondamentales.

Le terreau sur lequel repose l’œuvre Nadia, le secret de l’eau bleue (1990) est en fait composé de plusieurs substrats culturels. D’abord on retrouve de nombreuses références à l’auteur Jules Verne, dont certaines sont évidentes comme Vingt Mille Lieues sous les mers, alors que d’autres apparaissent plus ou moins en filigrane : Voyage au centre de la Terre ou encore L’Île mystérieuse. D’autres liens littéraires restent à établir, aussi je laisse de l’espace à un futur FulgurAnime.

Le réalisateur de Nadia, le secret de l’eau bleue, Hideaki Anno, a également distillé dans sa création de nombreuses références historico-culturelles tout comme civilisationnelles. De Babylone à l’Atlantide jusqu’à l’Afrique et l’Europe, la quête identitaire de Nadia sera parsemée d’embuches à travers un voyage initiatique inouï. Enfin il faut souligner un certain culte de la technologie ainsi que de la science dans l’œuvre Nadia, le secret de l’eau bleue.

Des thématiques entrant littéralement en collision avec le traditionalisme, et un certain archaïsme, qui se dégagent de l’animé. Je crois que le mot “richesse” définit parfaitement l’œuvre d’Hideaki Anno.

 

 

Le générique “made in France

Certains génériques de dessins animés ont marqué la mémoire populaire. A juste titre, une composition réussie, lorsqu’elle est associée à une œuvre visuelle également qualitative, ne peut échapper à une forme de sacralisation commune. Ce sera le cas du générique français de Nadia, le secret de l’eau bleue.

La musique a été composée par Gérard Salesses et les paroles ont été écrites par Jean-François Porry (Jean-Luc Azoulay). Ce sera une choriste de Dorothée, Francine Chantereau, qui interprètera avec talent le générique de Nadia, le secret de l’eau bleue. Vous connaissez bien cette voix puisque quelques années auparavant, en 1988, Francine Chantereau avait chanté le générique de Lamu.

A titre personnel, j’aime beaucoup le générique français de Nadia, le secret de l’eau bleue. La composition est douce, virevoltante, très rafraichissante. Le choix d’une femme comme interprète nous rappelle avec subtilité que l’œuvre est indissociable d’une héroïne. Il se dégage une certaine nostalgie du générique, notamment via la présence des notes synthétiques introductives qui évoquent des violons. Une belle réussite.

 

 

Epilogue

L’animé Nadia, le secret de l’eau bleue a quelque chose de français. Une “french touch” qui existe à travers les références littéraires de Jules Verne mais également dans les premières séquences de l’œuvre qui se déroulent à Paris.

La version Hexagonale du générique, découverte dès 1991 sur La Cinq dans l’émission Youpi ! L’école est finie, dégage une aura bucolique, en tout cas selon ma sensibilité, et elle m’évoque avec élégance une douce période, celle de ma jeunesse. Une enfance pour ma part indissociable du Club Dorothée mais également des nombreux artistes associés à cette émission.

Certains étaient plus visibles que d’autres mais je retiendrai vraiment le nom de Francine Chantereau qui, selon une agréable résonnance nominative, nous a enchanté avec sa voix claire et chaleureuse. Je vous laisse ci-dessous en lien une vidéo incluant le générique français de Nadia, le secret de l’eau bleue agrémenté par plusieurs séquences de l’animé. Merci à tous pour vos lectures. Cette production est spécialement dédiée à notre Aurélien alias Ayorsaint.

 

8 comments

ortk says:

Merci pour l’article sur ce monument trop méconnu à mon goût. Il faudrait vraiment que je le revois.

Nicko says:

Merci à toi julien pour ta présence et ton message 🙂

Effectivement, Nadia, le secret de l’eau n’est pas un dessin animé spontanément cité lorsqu’on parle des DA relatifs aux années 90. Pour plusieurs raisons me semble t-il, à commencer par les thèmes développés qui sont assez fouillés, presque atypiques. Nous ne sommes pas dans un univers strictement manichéen bien que le mal est clairement désigné en la personne d’Argon. Les références théologiques sont également très présentes dans l’œuvre Nadia, le secret de l’eau bleue avec en parallèle une part d’occultisme. Bref, un univers très riche qui n’entre pas facilement dans un moule, dans une catégorie qui soit évidente.

Padawan says:

J’adoreeeee ce DA merci pour l’article, va falloir que je fasse tourner mes DVD maintenant 😁

Nicko says:

Ah ah et bien je suis très heureux Padawan si je t’ai donné envie de visionner à nouveau l’œuvre Nadia, le secret de l’eau bleue. Tu ne peux passer qu’un agréablement moment. Ma fonction est donc pleinement remplie ! 😀

Merci pour ta lecture et ton message 😀

ayorsaint says:

Un grand merci pour l’article et la dédicace mon Nicko.
Les références à Jules Verne le visionnaire sont évidentes tu as raison. Ne serait-ce que le nom du vaisseau, le Nautilus…
Il y a un peu des Cités d’Or aussi, de l’œuvre de Miyazaki beaucoup et un melting pot de cultures qui fait du bien dans Nadia.
Un FulgurAnime viendra un jour ou l’autre et il sera pour toi 👍

Nicko says:

Je t’en prie, le plaisir était pour moi 😀

Depuis que nous avons fait connaissance, lorsque j’évoque un animé, ton nom y est systématiquement associé dans ma tête. De manière un peu plus personnelle, Vingt Mille Lieues sous les mers est mon roman favoris. J’ai découvert dans ma prime jeunesse, autour de 6 ans, le portage cinématographique de Disney (1954) avec notamment les acteurs Kirk Douglas (Ned Land) et James Mason (le capitaine Nemo). J’ai été immédiatement embarqué par le film, que je n’ai cessé de regarder en boucle, et mon affection pour les mondes sous-marins vient précisément de là. Aussi et assez naturellement, je me suis procuré le roman original de Jules Verne, autour de mes 15 ans, que j’ai lu probablement plus d’une quarantaine de fois. Je connais certains passages par cœur. Lorsqu’on lit l’œuvre Vingt Mille Lieues sous les mers, on est transporté dans un monde parallèle océanique où l’homme n’est qu’une composante insignifiante de celui-ci. Ce nouvel environnement est sublimement décrit par l’auteur et le Nautilus devient une entité de métal quasi vivante.

Voilà une des raisons qui me fait autant apprécier l’animé Nadia, le secret de l’eau bleue. Je suis certain Aurel que tu réaliseras comme toujours un FulgurAnime d’exception et je te remercie par avance concernant ta volonté de m’y associer. Tu ne peux me faire plaisir davantage 😀

Bayonne Addo says:

Bonjour à vous et merci beaucoup pour ce bel article qui me motive davantage à regarder cet animé. Comme vous l’avez compris je ne l’ai jamais suivi mais j’ai eu le coup de foudre pour le générique qui est une pure merveille. Et en lisant un peu j’ai vu qu’il était très intéressant, donc j’ai prévu de le voir dès que mes obligations le permettront. Mais là je vous contacte parce que je cherche des informations sur la jaquette réelle du single sur lequel est sorti ce générique. Vous affichez une jaquette différente de celle que j’ai vue sur Bide et Musique :

https://www.bide-et-musique.com/song/19628.html

Du coup je me demande pourquoi ces deux jaquettes et laquelle est l’originale ?

Merci encore pour votre article et merci de faire vivre une œuvre qui le mérite.

Nicko says:

Merci Bayonne Addo pour ta lecture et ton message 🙂

Je t’encourage vivement à visionner le DA Nadia, le secret de l’eau bleue. C’est bien simple, rien n’est à jeter dans cette œuvre. Le visuel que tu as mis en lien est celui utilisé pour la pochette du volume 2 des OST en édition japonaise. Il est possible que cette illustration ait été réutilisée pour un retirage du single du générique. A titre personnel, je ne connaissais que le visuel illustré dans mon papier, qui est effectivement différent de celui visible sur le site Bide et Musique. Il faudrait l’avis d’un expert sur le sujet. Désolé de ne pouvoir t’éclairer davantage.

Merci de nouveau pour ton intervention 🙂

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