FulguroZik : Led Zeppelin – Kashmir (Physical Graffiti 1975)

 

L’histoire du rock est jalonné de monuments indestructibles et parmi ces édifices musicaux, le légendaire groupe Led Zeppelin est une référence incontournable. Au-delà de morceaux inscrits à jamais au Panthéon de la musique internationale, Led Zeppelin c’est également des compositions avant-gardistes, souvent techniques, et qui ont inspiré un grand nombre de musiciens à partir des années 80.

Ayant l’embarras du choix en termes de “masterpieces”, j’ai choisi d’aborder aujourd’hui le morceau Kashmir. Les particularités sont nombreuses sur le plan musical, je vais donc tenter de les synthétiser à travers une production concise. Bonne lecture à tous.

 

 

Led Zeppelin, une quadrature de talents

Si vous souhaitez découvrir en détail le groupe Led Zeppelin, quelques clics suffisent. Le net regorge de pages et autres sites dédiés. Cependant, je souhaite à travers mes propres mots évoquer la formation et ce qui la rend si exceptionnelle. Créé à la fin des années 60, Led Zeppelin fait partie des évolutions marquantes du rock, notamment avec un certain psychédélisme, dans une décennie où celui-ci se popularise avec vigueur.

Ce qui rend un groupe remarquable, c’est la conjugaison, la complémentarité des membres qui le composent. Un peu comme une recette de cuisine dont les ingrédients se marient parfaitement afin de donner naissance à l’excellence. La formation Led Zeppelin est en ce sens une alchimie exceptionnelle, une cinquième unité, construite à partir de quatre phénomènes.

D’abord Robert Plant au chant dont la voix puissante, avec son timbre si particulier, est capable de produire des notes à la tessiture très élevée. Ensuite il faut citer Jimmy Page à la guitare, véritable virtuose dont les soli improvisés en live sont si musicaux. John Paul Jones à la basse/clavier est un redoutable arrangeur et talentueux musicien. Enfin la force de la nature, John Bonham, alias Bonzo, possède une frappe hors du commun à la batterie, un groove remarquable ainsi qu’une technicité élevée.

Avec de tels artistes, Led Zeppelin ne pouvait être qu’un groupe original, créatif, en avance sur son temps. Des kilomètres de lignes seraient nécessaires pour évoquer dignement la formation et sa musique. La frustration est là mais je dois me limiter. Ceci dit je créerai d’autres occasions dans le magazine pour vous parler plus longuement de Led Zep’.

 

 

Kashmir, de l’Himalaya au Maroc

Le titre Kashmir est très emblématique du groupe Led Zeppelin. Présent dans le double album Physical Graffiti sorti en 1975, le morceau est à associer à la période faste de la formation. Mais cette zone de notoriété est loin d’expliquer à elle seule le succès du titre Kashmir.

L’origine de la composition revient à Jimmy Page alors que les paroles ont été écrites par Robert Plant lors d’un voyage au Maroc. L’esprit du morceau est là, il y a quelque chose d’indubitablement oriental. Parmi les spécificités notables, il faut évoquer la longueur de la composition, dépassant les huit minutes. Cette particularité illustre la richesse créative de Led Zeppelin dont certains morceaux, comme Stairway to Heaven ou No Quarter, sont très immersifs de part leurs durées.

Autre originalité, l’utilisation d’un déphaseur pour traiter la captation du son provenant de la batterie. Cette technique ajoute de l’intensité, un effet de lourdeur et de densité. D’ailleurs John Bonham a œuvré sur la composition de Kashmir aux côtés de Jimmy Page. On soulignera la linéarité de la partie batterie, très épurée, qui soutient la mélodie tout en laissant de l’espace.

Kashmir c’est aussi l’utilisation de la polyrythmie. Sans entrer dans des détails trop techniques, la batterie séquence le morceau en mesures à quatre temps là où la mélodie du thème principal se subdivise en groupe de trois notes. Cette superposition apporte énormément de groove.

Enfin il faut citer la performance au chant de Robert Plant. On se laisse emporter dans des plaines désertiques sableuses avec des séquences tantôt sous tension, tantôt très amples. Serge Gainsbourg avait qualifié la musique d’art mineur. Led Zeppelin et son Kashmir ont su révéler l’aspect majeur de celle-ci.

 

 

Epilogue

Il est très difficile d’évoquer le titre Kashmir dignement en seulement quelques lignes. Lisibilité oblige, j’ai extrait les particularités de la composition qui me semblaient les plus déterminantes. Mais les parties aux cordes (version studio), au clavier ou encore les fills syncopés de Bonzo et les placements de grosse caisse sont autant d’éléments importants.

J’aurais bien d’autres moments dans FulguroPop pour mettre à l’honneur Led Zeppelin. Je vous laisse en lien ci-dessous une version live de Kashmir que j’apprécie beaucoup. L’enregistrement a été effectué au Royaume-Uni en 1979. A écouter sans modération. Merci à tous pour vos lectures. Cette production est spécialement dédiée à Jean-Pierre M et Jérôme alias Cobra083.

 

10 comments

Ryuzo says:

Bravo pour ton article que pour une fois je trouve trop court, j’espère que tu en feras d’autres sur mon groupe préféré.

C’est précisément avec ce titre que j’ai connu Led Zeppelin, retravaillé pour le film Godzilla de Roland Emmerich par Puff Daddy et Jimmy Paige.

Un groupe de talents individuels mis au service d’un collectif, qui ne se repose jamais sur ses lauriers tant leurs titres seront différents d’un live à un autre.

Je me souviens avec beaucoup d’émotions de celui joué par Paige, Plant et l’orchestre du Maroc qui est un délice.

Nicko says:

Pardonne-moi mon Geronimo je ne savais pas que Led Zeppelin était ton groupe favoris ! Ou bien tu me l’avais dit et je ne m’en suis pas rappelé, ce qui est possible. Lorsque je reviendrai sur cette formation d’exception dans le magazine, je ne manquerai pas de penser à toi c’est promis 😀

Ryuzo says:

Alors on en reparlera, compte sur moi 😉🙏.

Cobra083 says:

Très honoré par ta dédicace Nicko ! Et je t’en remercie sincèrement. Cette fois-ci je vais faire court, car c’est un groupe que je connais mal. Ceci dit le morceau que tu as choisi me parle ! Notre ami Ryuzo l’a bien souligné et expliqué : mais quels accords d’anthologie !!!!!! Quand j’entends ça j’ai l’impression de pouvoir faire face à tout !!!!
Merci encore Nicko pour cette pépite auditive, même si je suis plus ” électro ” que Rock 😊

Nicko says:

Avec plaisir Jérôme ! 😀

Il y a effectivement beaucoup d’énergie et de puissance dans la composition Kashmir. Je suis friand du style électro également comme tu le sais. J’ai une petite “pépite” sous le bras à partager dans le magazine. Je pense que tu apprécieras beaucoup. Ce sera pour jeudi prochain si tout va bien.

Merci encore pour tes lectures et ta présence 🙂

KissFan says:

Ah, évoquer Led Zep me fait facilement penser au sketch des inconnus, les chansons rétro, où l”interviewé” compare les temps d’avant avec maintenant “les voix de castra qui se trémoussent” … 😛 Robert Plant prend ça dans les dents! je n’ai qu’un seul disque de Led Zeppelin, le volume IV, quasi parfait du début à la fin … J’apprécie aussi le titre Kashmir même si ce n’est pas mon préféré du groupe. Le son des disques était drôlement puissant pour l’époque, particulièrement la batterie comme tu l’évoques Nicko. Il y a un avant et un après Led Zep à coup sûr. Ce qui est fort avec les groupes de cette envergure, c’est qu’ils séduisent toujours de nouvelles générations. La grande musique est perpétuelle.

Nicko says:

Merci Pascal pour ta lecture et ton intervention 🙂

Tu as toujours des références amusantes lol Parmi les compositions de Led Zep’ que j’apprécie particulièrement se trouvent No Quarter, Good Times Bad Times, Kashmir, Black Dog, Immigrant Song, Fool in The Rain, Dazed and Confused. Permets-moi Pascal de citer Ellington : “Il n’existe que deux sortes de musique : la bonne et la mauvaise”. Je laisse le soin à chacun de faire la répartition.

Ryuzo says:

Au même titre qu’il y a le bon chasseur et le mauvais chasseur 🤣😂.

Nicko says:

Lol

Ryuzo says:

Triste anniversaire, ça fait 40 ans que John Bonham est mort 🙏😥.

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