L’anime
Alors là, les amis, on s’attaque à du très très lourd pour moi. Entendons-nous bien, quand j’étais jeune, cette série ne me déplaisait pas, mais lorsqu’elle apparaît sur nos écrans le 20 février 1985 sur Canal+ dans l’émission Cabou Cadin, ou plus tard sur Antenne 2 le 9 septembre de la même année, je ne suis clairement pas la cible. Je n’ai alors que cinq ans et Cobra, je ne saisis pas tout. Je n’aurais peut-être même pas dû me retrouver devant : un héros qui fume le cigare (souvent amélioré en gadgets en tout genre) et boit tout ce qui lui passe sous la main, qui a toujours une femme à moitié nue au bras (et qui finira assez souvent par enlever le peu de vêtements qu’elle avait), un type qui dézingue tout ce qui bouge, c’était pas pour les enfants !!! Bon, je me rappelle quand même avoir mis des chaussettes de ski rouge remontées jusqu’au genou pour me déguiser comme lui, pistolet à la main…
Mais quel pied quand je l’ai redécouvert à l’adolescence. Cobra, c’est selon moi, le mec le plus badass de toute l’animation japonaise et même occidentale. Moulé dans sa tenue rouge, le blondinet au sourire ravageur porte son Revolver Colt Python 77 Magnum à la ceinture comme personne et quand il ne suffit plus, il retire son bras gauche pour laisser apparaître un canon sil vous plaît. Ça vous pose le bonhomme. Si en plus de ça je vous dis que le fameux canon, appelé Arme Delta ou Rayon Delta ou encore Psychogun, est une arme psychique que lui seul peut utiliser car lui seul est suffisamment fort dans son ciboulot pour ne pas qu’il grille au premier tir… Circulez y a rien à voir !!!
Cobra, c’est l’histoire d’un aventurier un brin corsaire de l’espace comme son copain Albator (non non ils ne se connaissent pas en fait), un brin mercenaire, recherché par les terribles Pirates de l’Espace et la Police Galactique. Il va se faire passer pour mort et subir une chirurgie plastique du visage afin de se faire oublier ainsi qu’une petite lobotomie du cerveau pour oublier qui il est vraiment. Pas pour longtemps, rassurez-vous, les affaires vont vite reprendre.
Cobra va alors devoir faire face à toute une kyrielle d’ennemis et vivre de folles aventures à chaque épisode. Enfin, pas vraiment à chaque épisode car il faut bien l’avouer, certains n’ont pas trop le niveau et on s’ennuie un poil. Mais globalement, c’est un pied d’enfer ! Notre aventurier va devoir se coltiner Lord Necron alias l’Homme de verre, un ennemi tellement classe avec sa main crochet qu’aujourd’hui encore beaucoup croient que c’est lui le chef des Pirates de l’Espace (allez avouez…). Cobra va aussi faire une petite escapade dans le monde du rugball, un mix entre le baseball et le football américain où tous les coups sont permis, même donner la mort. Ses coéquipiers, pour le temps d’un match seront d’ailleurs les plus charismatiques alliés de Cobra. L’un d’eux est un clone de Wolverine. Pour moi, c’est le meilleur arc de la série ( parfois les arcs narratifs durent trois ou quatre épisodes, pas plus). Puis, il va se mettre en quette de trésors avec les triplettes Jane, Catherine et Dominique Nelson. Et enfin, il va libérer l’univers des Pirates de l’Espace en éradiquant leur chef Salamandar (oui c’était lui et pas l’autre…).
Pour réussir tout cela, notre homme ne sera pas seul et il faut à tout prix mentionner son acolyte de métal mais néanmoins très sexy, Armanoïde, conductrice du Psychoroïde, vaisseau le plus rapide de l’Univers. N’oublions pas non plus Canos, qu’il rencontrera à la fin de la série pour liquider Salamandar. Ce personnage est inspiré de Telly Savalas, l’acteur qui incarnait Kojak. Cobra lui même est inspiré d’un acteur français célèbre mais on y revient dans la partie suivante.
Le manga
Buichi Terasawa est le nom de l’auteur du manga qui est pré publié dans le magazine Weekly Shonen Jump même si Cobra n’est pas un Shonen. Il sera ensuite compilé en 18 tomes. Cobra est un Seinen, ce qui signifie que sa cible n’est pas le jeune adolescent mais le jeune adulte de sexe masculin (du coup, moi, à 5 ans…).
L’anecdote connue de beaucoup, c’est que Buichi Terasawa s’est inspiré de deux acteurs français très en vogue à l ‘époque. Jean-Paul Belmondo pour le physique de Cobra tel qu’on le voit tout le temps ainsi que pour son caractère et sa gouaille. Alain Delon pour le physique du Cobra avant l’amnésie et la chirurgie.
Concernant les différences majeures avec l’anime, L’Homme de verre prend une place bien plus importante, particulièrement dans le passé de Cobra qui est largement plus développé. Ceux qui sont fans de cet antagoniste se doivent de jeter un œil au manga. Ce passage fait un peu office d’ « origine story » pour Cobra et c’est assez passionnant. Je n’en dis pas plus, sinon c’est gâché. Sachez aussi qu’il sera bien plus coriace que dans l’anime. Un méchant à la hauteur de Cobra, ça fait du bien et c’est une des rares critiques que je peux faire à l’anime qui en manque cruellement.
De la même façon, le personnage de Salamandar qui est finalement assez anecdotique dans l’anime alors qu’il est le « boss final » est bien plus intéressant dans le manga. Sans trop spoiler, il est en réalité la psychée d’Hitler de retour des années plus tard pour reformer le 4ème Reich.
Ça, c’est pour les grandes lignes, en réalité tout un tas de parties sont carrément inédites dans l’anime et certaines sont vraiment pas mal du tout. Je le conseille vraiment.
L’auteur s’est énormément impliqué sur l’anime, ce qui n’est pas toujours le cas, et ça se ressent au niveau du respect du « chara design ». Évidemment, pour ceux qui ont commencé par l’anime (la plupart d’entre nous en fait…) vous ne serez pas choqués à la lecture.
Le Générique
Cultissime à tous les niveaux. En VO ou en VF c’est un pied considérable. C’est à signaler car assez rare pour les reprises d’animes en France dans les années 80. Bernard Minet et Ariane on vous adore quand même !!! La musique du générique est une grande réussite, comme toute l’OST de Cobra d’ailleurs. Dans son ensemble, elle est excessivement Jazzy. Moi j’adore, ça colle parfaitement à la « coolitude » du bonhomme.
Mais ce générique, ce n’est pas qu’une musique, c’est aussi un enchaînement de plans très réussis avec gros plans sur les visages, jeux d’ombres, scrollings, ralentis, décollage de vaisseaux, fonds de cartes postales, gunfights… Le tout dans des couleurs très pastels qui donnent un aspect suave à l’ensemble. On en redemande !!!
A noter, les paroles du générique français ont été écrites par Antoine De Caunes.
Le mot de la fin
Un peu inspiré d’Albator, de Star Wars et mâtiné de James Bond et de western, tout le monde en a pour son argent et le mélange prend assez bien. Cobra, c’est quand même l’un des pionniers du genre « melting pot ». Il inspirera même assez fortement un autre anime culte de la fin des années 90, qui lui aussi sera un grand mélange très réussi : Cowboy Bebop. Il partage aussi avec Cobra une OST du tonnerre mon bon Nicko!!!
En bref, Cobra, c’est pour tous ceux qui aiment un minimum la science fiction, les héros au charisme dégoulinant, les bonnes bastons et les débordement de testostérone. Et puis aussi les jolies filles quand même…
NOTE : il existe également pour ceux qui y prendraient goût un excellent film sorti en 1982 qui retrace la recherche du trésor du colonel Nelson avec ses trois filles nommé Cobra The Space Adventure et des OAV sortis en 2010 sous le nom de Cobra The Animation (en dessous de l’ancienne version selon moi…)
Et on attend toujours avec impatience l’adaptation Live de Alexandre Aja qui ne cesse de… rien en fait.
Je vous laisse avec un petit cadeau figurines…
Quelle magnifique oeuvre je ne peux qu’applaudir. Par contre de mon côté j’ai moins d’engouement pour l’arc rugball et garde un très mauvais souvenir de la fin de l’anime (découverte assez tard) qui est pour moi totalement raté. La découverte de la vraie identité de Salamander est (pour moi) trop facile, cliché et incohérente avec l’univers de Cobra.
Cela est peut être dû que l’on bouffe du nazi depuis tellement longtemps dans toutes les oeuvres possibles (jeux video, livre, film …) que cela en devient gavant.
Il est tellement dommage que le passé de Lady n’est jamais été mis en avant correctement.
La fin n’est effectivement pas le summum de cet anime. C’est aussi une des raisons pour lesquelles L’homme de verre est souvent considéré comme LE méchant de Cobra. Il surclasse en fait Salamandar sur tous les plans : chara design, histoire, charisme…
Ayorsaint je m’incline et te remercie de mettre en lumière Cobra space pirate ! Tu dis que tu avais 5 ans lors de la diffusion ? J’en avais 11 ! Peux-tu imaginer l’effet que cette bombe interplanetaire allait faire sur moi. Cobra m’a marqué profondément, furieusement. Je peux même te dire qu’une partie de mon caractère a été influencé par ce bad boy au psychogun, je voulais tellement lui ressembler minot que cela a laissé des traces indélébile. Bref, comme l’on dit souvent entre ” vieux passionnés ” de dessins animés des années fin 70/80, nous avons vécu une époque magique et forte de rêves ! Tu soulignes les figma que je possède et qui sont magnifiques, mais j’ai aussi la chance de posséder le proder ultime sur cobra : la statue résine Oniri Création, qui a été sculptée pour célébrer les 40 ans du blondinet, je ne m’en lasse pas !
Merci encore Ayorsaint pour ça, c’est toujours un plaisir de te lire, clair, instructif et passionnant.
Merci pour ton commentaire. Ça me fait plaisir d’avoir fait un heureux avec cet article, c’est le but 😉
La résine dont tu parles est splendide il est vrai, le visage de Cobra est tellement bien reproduit et la position des deux acolytes tellement iconique.
Je ne sais pas si je mérite les compliments de la fin mais je fais de mon mieux et en tout cas j’y mets ce que je ressens en lisant/regardant ces mangas/animes. Et si j’ai pu toucher un passionné tel que toi, ça me réjouis vraiment tu peux me croire. Au plaisir de bavarder encore avec toi dans ces colonnes😆
Excellent, je n’avais pris que 2-3 tomes à l’époque, du coup je vais peut être tous les lire (18 tomes ça devrait aller vite). Il me semble que c’était sur internet (Toyzmag, ou un autre site, je pense pas l’avoir deviné par moi même), l’épisode 1 avec la machine à rêve était une scène que l’on voit dans le film (ou lit dans le roman) Total Recall. La partie avec les 3 soeurs et l’arme m’a fait pensé aux cités d’or. Il y avait des aventures différentes ce qui m’a bien plu à l’époque. Certains des jouets Cobra sont chers et difficiles à trouver. Pour moi, telle la tri partie de Ulysse, le vaisseau Turtle de Popy (encore eux, toujours dans les bons jouets) étaient les jouets à avoir à l’époque afin de recréer des aventures, mais le gobot Futur Machine ne m’ayant laissé aucun souvenir dans l’anime. Une chose que j’ai apprécié (peut être la seule) dans une nouvelle série animée Cobra, la voix Française était la même que celle de l’ancien, à savoir Jean Claude Montalban (https://www.youtube.com/watch?v=RkDdbXrwsgQ).
Concernant les filles dénudés, c’est en étant papa et en me demandant si je montrerais la série à mon fils que je m’en suis rendu compte, je n’y prêtais pas plus attention que ça à l’époque (80’s).
Le rapprochement avec Total Recall est tout à fait opportun. Mais que pour le premier épisode.
Concernant les filles dénudées je ne pense pas non plus que j’ai pu en être traumatisé. En tout cas je ne disais pas ça dans ce sens là. Je suis plutôt nostalgique de cette tv des années 80 décomplexée alors qu’aujourd’hui tout est formaté et surveillé à outrance. Merci pour ton commentaire.
« Venu de nulle part, c’est Cobra … » rhaaa ce générique.
Pareillement à l’auteur de l’article, je n’étais pas la cible du haut de mes 6 ans. Mais sans réellement suivre ses aventures, ce héros au bras cachant une arme et au charisme monstrueux m’avait marqué. La nudité et la violence ne m’a ni marqué ni dérangé, encore moins le tabac. Nous sommes dans les années 80, nos familles fument à table pendant le repas où on regarde cocori-cocoboy la semaine et Benny Hill le dimanche avec toutes les filles dénudées possibles ponctuées de blagues sexistes ou racistes ( enfin avec le regard d’aujourd’hui).
J’ai du attendre mes hautes années pour véritablement découvrir la profondeur de cette œuvre. Et il faut bien dire qu’elle a très très bien vieilli. En DVD, puis en manga couleur et enfin quelques rééditions du manga original.
Aujourd’hui, il est assez difficile je crois de se procurer le manga en français. Les tomes sont difficiles à trouver et/ou assez cher. La réédition des tomes couleurs donne le prix de 30€ le tome, ça pique.
Merci pour ces souvenirs.
Merci a toi pour le commentaire. Et merci aussi pour les souvenirs, Benny Hill c’est vrai que c’était sacrément décomplexé aussi… aujourd’hui ca prend 10 procès par épisode.
Pour en revenir à notre affaire, je ne savais pas que les mangas étaient si difficiles à se procurer de nos jours. Merci pour l’info. En revanche, les épisodes sont dispos en super qualité sur YouTube le plus légalement du monde : faites vous plaisir 😀
Roooooo, Cobra!!!!! J’avais 9 ans à l’époque!! Quelle claque!! “Ce mec est too much, ce mec est trop” ( souvenirs de “Cocoricocoboy” obligent)!!! Le gars le plus cool de la galaxie (avec Ryo Saeba!! 😉 )!!!! Je me souviens que l’on s’amusait avec les copains à refaire les matchs du Rugball (en moins violent tout de même!!)!! L’OST est une tuerie!!! Concernant l’intro, j’ai une petite préférence pour la musique du générique original (plus pêchue et sexy) même si celle que l’on a connue étant enfant reste un must…
De l’Aventure, de la cool attitude, des rouflaquettes, des cigares, des filles et des étoiles… Cobra, c’est la vie!!! 😉
Encore un super article, merci Ayorsaint!!!
ps: j’aurais bien vu Chris Pratt dans le rôle de Cobra depuis sa prestation dans “Les Gardiens de la Galaxie”….
Merci beaucoup pour ton commentaire. Moi aussi je préfère le générique en VO. Beaucoup plus jazzy et encore plus suave avec cette voix de femme fatale.
Pour le film Owen Wilson ou Matthew McConnaughey ça le ferait grave.
Quand à Ryo chou c’est pour bientôt l’ami 😉
J’applaudis fortement des deux mains pour ce très bel article, bravo Aurélien 👏👏👏.
Merci beaucoup camarade 🤗
Bonjour à tous,
En voyant la publication de cet article, je me devais d’y ajouter mon commentaire personnel.
En effet, j’attache une valeur bien particulière à Cobra puisqu’il s’agit de mon tout premier album Panini. Et j’en garde des souvenirs forts et émouvants. Je me souviens encore du marchand de journaux où ma mère me l’avais acheté.
A l’époque je trouvais cet album magnifique (et c’est toujours le cas aujourd’hui). Les images sont de grande qualité. Une mention spéciale pour les brillantes que je trouve tout simplement sublimes.
La couleur rose de la couverture est tout autant réussie à mes yeux.
Ca c’était pour la parenthèse Panini 😉
Concernant le dessin animé, je ne l’ai découvert que récemment.
Je me suis visionné les 31 épisodes avec un plaisir délectable.
Je ne suis pas du tout spécialiste des dessins animés japonais ou des manges. Mais je trouve que cette série n’a pas du tout vieillie. Difficile même à croire qu’elle a plus de 35 ans !
Les animations, les costumes des personnages, les couleurs, le dessin, la musique ainsi que les différents appareils électroniques qu’on peut voir régulièrement. Du grand art selon moi.
Quel pied j’ai pris tout au long des épisodes !
Il est vrai qu’on peut peut-être reprocher des ennemis pas assez “costauds” pour Cobra. Ou des scénarios des fois un peu simplistes ou courts.
Mais peu importe selon moi. Cette série a du charme (et je ne parle pas que des conquêtes de monsieur Cobra;-) )
Et vous l’aurez donc compris, c’est une de mes séries préférées !
Merci monsieur Buichi Terasawa
Et merci bien sûr Ayorsaint pour ton superbe article que j’ai pris un grand plaisir à lire ! 😉
Je rajouterai dans le lot des personnages ou des moments inoubliables le fameux Dan Brad…. l’homme aux 4 yeux bodybuildé et intelligent. Il n’y aura pas eu de combat direct avec Cobra alias Joe Gillian, ce qui restera comme un bémol dans cette partie mémorable et jouissive de rugball….
J’ai consacré un article entier aux épisodes sur le rugball si ca t’intéresse Arnaud 😉
Voici le lien vers l’article d’Ayorsaint
https://www.fulguropop.com/2021/10/02/fulguranime-flash-cobra-joue-au-rugball/