Pour ce nouveau dossier vintage du samedi, j’ai sélectionné une petite madeleine de Proust qui, j’en suis certain, ne laissera pas insensible la plupart d’entre vous. Il s’agit du Cobra Ferrailleur issu de la licence G.I.joe. Les héros sans frontières sont source d’émerveillement et certains véhicules ont marqué les esprits de manière indélébile. Le jet d’attaque au sol des forces Cobra fait clairement partie de ces jouets gravés dans la mémoire collective.
Au programme : quelques lignes introductives concernant les avions militaires qui ont directement inspiré le design du Cobra Ferrailleur. J’aborderai ensuite le packaging Hexagonal. Je terminerai en évoquant les particularités du jouet. Bonne lecture à tous.
Le Fairchild A-10 Thunderbolt II
Le design général du Cobra Ferrailleur provient d’un avion militaire américain qui a été conçu pour appuyer de manière rapprochée les forces terrestres en action. Il s’agit du Fairchild A-10 Thunderbolt II, plus connu à travers le surnom de Warthog.
Le “Hog” est, sur le plan technique, un redoutable chasseur de tanks et autres véhicules blindés évoluant au sol. En effet, c’est un avion qui reste extrêmement manœuvrable à basse altitude, même avec une vitesse très réduite. Ensuite l’armement dont il dispose est puissant tout en étant précis.
Ces qualités, alliées à une grande robustesse, font du Fairchild A-10 Thunderbolt II une force de soutien indispensable pour les militaires en activité au sol.
En examinant le Cobra Ferrailleur plus en détail, on remarque immédiatement que les concepteurs du jouet ont pris quelques libertés par rapport au Warthog original (notamment via le nombre et le positionnement des réacteurs). D’autres particularités techniques relatives à différents aéronefs militaires sont visibles sur le jet d’attaque au sol des forces Cobra :
— Des ailes pivotantes suggérant un décollage qui peut être vertical. Ce système à voilures mobiles est plus généralement visible sur des appareils comportant des hélices.
— Une configuration biplace avec tourelle d’attaque rotative. Le Boulton Paul Defiant ou encore le Bristol F.2 (illustré ci-dessous) sont deux chasseurs à découvrir concernant ce thème.
Dernière remarque : je trouve très intéressant d’avoir choisi le dénominatif Ferrailleur pour la traduction française. Ce terme évoque de manière pertinente les vieux coucous militaires. Massifs et constitués d’épaisses tôles, ces avions d’un autre temps sont à mettre en correspondance avec la dimension robuste du Warthog.
La boite Hasbro France
C’est toujours un immense plaisir de présenter un packaging FR G.I.Joe scellé et issu d’un ancien stock de magasin. L’exemplaire du Cobra Ferrailleur qui illustre ce dossier provient d’une ancienne petite boutique de jouets. Il est fraîchement extrait d’un carton d’usine Hasbro.
Nous avons connu le Cobra Ferrailleur au sein de nos étales Hexagonales en 1988 (d’où la datation dans le titre de cette production), bien plus tardivement qu’aux Etats-Unis (1984). Le jet d’attaque au sol Cobra était commercialisé en France aux côtés de Cobrador avec son Char Aérien, de la Machine de Tonnerre Matamore ou encore du Cobra Terreur.
L’artwork dynamique représentant le Cobra Ferrailleur est fabuleux. Il a très certainement été réalisé par Hector Garrido. Un Cobra Trooper a judicieusement été représenté aux commandes de la tourelle mobile. Cet action figure Cobra était déjà commercialisée en 1982 et 1983 aux Etats-Unis. On retrouve ici le procédé marketing de la publicité “indirecte” que j’avais évoqué dans le dossier du Multi Cobra ou encore du Snow Cat.
Il faudra par ailleurs attendre 2004 pour avoir une déclinaison plastique du Cobra Trooper avec un bandeau/masque de couleur rouge comme illustré sur l’artwork. On notera enfin concernant le front box que le pilote Rapace, un personnage exclusif, est visible à travers une fenêtre transparente. Cette particularité apporte de l’intérêt au packaging et contribue de manière significative à l’envie d’acquérir le jouet.
En dernière instance, la mention “jet d’attaque au sol” est à mettre en correspondance avec les compétences du Warthog évoquées dans le préambule historique.
Le back box du Cobra Rattler (dénominatif en V.O.) reprend tous les codes qui ont fait le succès des conditionnements G.I.Joe. Le véhicule et son pilote illustrés à l’échelle 1 ou encore le détail des fonctionnalités relatives au jouet. On constate d’ailleurs très ostensiblement la volonté de mettre en avant la jouabilité en identifiant les différentes parties amovibles et orientables.
Les traditionnels “points étoiles” promotionnels à collecter sont présents tout comme les phrases commerciales d’accroche. Enfin la filecard de Rapace nous donne des informations concernant ce dernier. J’aimerais insister sur la relative qualité du texte, en opposition aux traductions très approximatives visibles par exemple sur le packaging de Zanzibar et son Scooter des Airs.
Rapace est originellement nommé aux U.S. Wild Weasel, soit la fouine/furet sauvage. Je préfère, même si elle n’est pas fidèle, la translation hexagonale qui est beaucoup plus en adéquation avec la thématique aérienne. On regrettera cependant le terme “conducteur” utilisé sur le front box français. La désignation de “pilote” aurait été plus appropriée.
Par ailleurs, une citation que je ne connaissais pas et appartenant à Voltaire est notée dans la file card de Rapace : “Le plus grand mérite est de savoir reconnaître les qualités de ses ennemis”. On apprend parallèlement que, suite à une blessure au visage, le pilote du Cobra Ferrailleur émet un sifflement caractéristique lorsqu’il parle.
Cette particularité est à confronter avec la phrase voltairienne mise en exergue précédemment. Un des surnoms attribués à l’écrivain/philosophe français était le “persifleur de génie”. La notion de sifflement résonne également avec la traduction littérale de Rattler : Crotale.
Le crotale des airs
Le Cobra Ferrailleur est une belle réussite. La jouabilité illustrée au dos du packaging se retrouve avec succès dans la déclinaison plastique du véhicule. Pas moins de 14 fusées et bombes amovibles sont réparties sous l’avion. Ce sera d’ailleurs mentionné en tant que phrase d’accroche commerciale à la fois sur le front box mais également au niveau du back box.
Plus en détail, on retrouve des trains d’atterrissage rétractables avec des roues fonctionnelles ainsi qu’une tourelle orientable munie de double canons mobiles. Les verrières du cockpit et de la tourelle s’ouvrent. Les ailes peuvent pivoter pour un décollage vertical.
Le canon à l’avant, baptisé “kerry”, est orientable. Il est possible que le dénominatif “kerry” soit en relation avec John Kerry, héros controversé de la guerre du Vietnam et homme politique américain.
En termes de design, un superbe logo Cobra spécifique apparaît sur le Rattler. Les ailes de chauve-souris apportent une dimension inquiétante. Le bleu foncé dominant du Cobra Ferrailleur contraste parfaitement avec le rouge vif quasi uniforme de son pilote, Rapace. J’aime beaucoup l’esthétique de ce dernier. Il émane du personnage une certaine froideur, à l’image d’un tueur sanguinaire.
En dernière instance, je souhaiterais préciser que le mold du Cobra Rattler a été réutilisé en 1988 (datation U.S.) pour la faction Tiger Force. L’avion sera renommé Tiger Rat et appartiendra désormais aux héros sans frontières.
Epilogue
L’écriture de cette analyse concernant le Cobra Ferrailleur a été un vrai moment de plaisir. J’espère que cette sensibilité sera communicative. Manipuler une tel packaging en 2020 est assez incroyable, même inespéré je dois dire. Il semblerait que la boite vient tout juste d’être achetée dans une petite boutique de jouets des années 80.
Je vous invite par ailleurs, si ce n’est déjà fait, à écouter notre podcast sur le thème des souvenirs de Noël. Vous y découvrirez une petite anecdote amusante à propos du Cobra Ferrailleur. Il aura fallut pas moins de 30 années pour que le rêve devienne réalité.
D’autres belles surprises sont à venir dans votre magazine FulguroPop concernant la licence G.I.Joe, notamment en termes d’action figures. Je vous donne rendez-vous très bientôt pour découvrir ensemble un nouveau jouet vintage. Merci à tous pour vos lectures.
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- Calendrier de l’avent 2023 – Jour 12 : Robo Machines (Bandai 1993) - 12 December 2023
- Calendrier de l’avent 2023 – Jour 10 : Le Rocher de la Peur (1986) - 10 December 2023
Des action figures ?
Fais-moi rêver avec Storm Shadow ou Snake Eyes dans un beau packaging tout neuf.
C’est tout à fait possible mon cher Ayorsaint 😉 En tout cas il y aura des personnages que nous n’avons pas vu circuler en blisters français depuis bien longtemps…
Un Cobra Ferrailleur c’est déjà au-delà du pensable, surtout sorti de stock. Normalement ça devrait susciter quelques émotions lol
Un sacré graal pour beaucoup que tu nous sors là !
Chouette review comme à ton habitude pour un avion qui a été décliné en 7 versions dont la dernière revêtant les atours de Powerglide lors du cross over Transformers / Gi Joe.
Hâte de découvrir la suite !
Merci beaucoup Seb pour ta lecture et ta présence que j’apprécie beaucoup 🙂
Merci également pour tes précisions. Je ne suis pas trop au courant des actualités et autres références plus modernes. Je suis donc allé consulter le net pour m’informer. Concernant les déclinaisons du Cobra Rattler, je me suis arrêté volontairement à celles des années 80. Mais j’ai découvert sur le site Yojoe qu’il y a effectivement une pléthore de variantes plus ou moins intéressantes.
La suite vaudra le coup d’œil aussi je pense avec de beaux personnages en blisters FR. J’ai encore des véhicules sous la main qui sont très sympas également. Ce sera l’occasion de nouvelles productions pour le magazine.
Merci encore à toi pour tes interventions qualitatives 😀
Alors là, mon cher ami Mr Slipman (mémoire orthographique peut-être erronée), je sors de mon silence depuis feu ToyzMag pour te dire bravo. Mon dieu, moi le fan de plastiques et de cartons : Quelle boîte !!! Je possède un Moray Hydrofoil boîte Action Force quasi parfaite mais là…….c est époustouflant…. Quelle trouvaille !
Monsieur Chris ! Quel plaisir 🙂
Je me souviens parfaitement de toi du temps de ToyzMag. J’avais le plaisir de te lire dans les messages de l’Instant Vintage. Que le temps passe… Mais c’est une joie de te retrouver. J’espère te lire désormais régulièrement dans les commentaires des productions vintages de FulguroPop. Tu as de quoi faire dans la rubrique des Jouets du Mercredi ainsi que dans les dossiers vintages du samedi.
Le Cobra Moray est un superbe véhicule, tout aussi emblématique que le Cobra Ferrailleur. J’en parlerais très certainement dans le magazine. Même en édition anglaise, ça reste un superbe packaging.
La découverte du stock G.I.Joe Fr l’année dernière a été un moment assez incroyable. Jamais je n’aurais pensé avoir accès à autant de références directement issues de cartons Hasbro. Du vrai dead stock.
A très vite Chris et merci pour ta présence ! 😀
Au plaisir Nicko ! Oui pour le Moray, j ai la boîte hybride avec toujours le magnifique artwork.
Vivement samedi mon ami !
Plaisir partagé 😉
L’artwork du Moray est vraiment mythique. L’esthétique et le réalisme des packagings vintages G.I.Joe sont vraiment remarquables.
Alors le calendrier de publications vintages sur FulguroPop est légèrement différent de celui de ToyzMag. Les mercredis et les samedis sont les deux jours où le vintage est mis à l’honneur mais pas de manière systématique. Cela dépend des semaines et du temps que j’ai pour réaliser une production. En règle générale il y a au moins une parution par semaine ou au pire par quinzaine.
Par ailleurs un nouveau format vintage vient d’être validé par l’équipe. Je pense le présenter aux lecteurs ce mercredi. J’espère qu’il sera apprécié, le contenu vaut clairement le détour. Ce format sera également ouvert à nos lecteurs ainsi qu’à toutes les personnes qui souhaitent y participer. Je donnerai un peu plus d’explications mercredi.
Merci encore pour ta présence Chris/Sith 😉
J’avais oublié la boite … merci.
Le mien est encore en très bon état et mon fils joue avec … le bonheur ! 🙂
Avec plaisir 🙂
Absolument, c’est la transmission du patrimoine 😉 Un beau jouet qui est vraiment intemporel.
Merci d’avoir pris le temps de me laisser un petit message 🙂
Au plaisir de vous relire.
Bon, la boîte est vraiment très belle, l’analyse comme d’habitude est plaisante … Mais je préfére les avions loufoques de Satanas et Diabolo pour capturer le pigeon Zéphyrin à ces jouets G.I. Joe trop réalistes 😛 Je comprends néanmoins que pour les fans du thème G.I. Joe, le Ferrailleur devait être un must-have. Question Nicko: les jouets proviennent d’un carton d’usine à peine ouvert ou le petit magasin d’époque en avait-il exposé quelques uns à la vente ?
Merci beaucoup Pascal pour ta lecture 🙂
J’espérais que mes petites analyses hebdomadaires soient un peu plus que “plaisantes” mais c’est déjà ça ! Merci à toi 🙂
Mettre en symétrie les avions de Satanas et Diabolo avec les jouets G.I.Joe est… comment dire ? C’est au-delà de mes modestes compétences lol Mais c’est amusant et c’est très bien ainsi. Oui Pascal, la boite du Cobra Ferrailleur qui illustre ce dossier provient d’un carton d’usine Hasbro. Je peux même te donner le case ratio si ça t’intéresse : 6 Ferrailleurs précisément par carton. Il y avait aussi des boites avec étiquettes de prix en Francs qui avaient probablement été mises en rayons. Elles étaient également dans un état superbe. Mais cependant moins belles que l’exemplaire de l’analyse.
Merci Pascal pour tes interventions régulières 🙂
Oui plaisante, parce que moi qui n’aime pas les jouets militaires (à l’exception de la jeep Hound Transformers déjà signalée, ainsi que par extension les playmobil cavalerie US 1ère génération appartenant au thème Western), j’ai pioché dans mes souvenirs, je n’ai eu véritablement pour jouet assimilé militaire qu’une tenue Big Jim (une chemise de camouflage avec un pantalon vert), et pourtant j’ai bien apprécié de lire ce sujet sur les G.I. Joe parce que je ne savais pas que les jouets piochaient dans des influences réelles. Mais ça ne suffira pas à me convertir à collectionner cette gamme 😛 C’est un sacré stock que l’équipe de Fulguropop a déniché. Chapeau ! Je continue à apprécier l’initiative de Hasbro de joindre une figurine dans la boîte du véhicule. La jouabilité est exacerbée. Pas besoin pour les parents d’acheter un blister de figurine en plus ! J’espère que les cockpits des avions à l’état loose ne jaunissent pas trop avec le temps, sinon il va falloir les frotter au Miror !
Je comprends tout à fait Pascal. Je te suis dans tous les cas très reconnaissant pour tes lectures fidèles ainsi que tes interventions depuis ToyzMag 🙂
J’ai eu, pour ma part, plusieurs jouets issus de la licence G.I.Joe dans ma jeunesse. Des véhicules et beaucoup de personnages. Je garde de très bons souvenirs en tête d’heures de jeux, que ce soit durant la période scolaire tout comme en vacances. Machette, Buzzer, Alligator, Cobra Commander V.3 ou encore le Dr. Cortex ont vécu de nombreuses aventures à mes côtés.
Il y avait aussi les G.I.Joe chez les copains d’école. Je me souviens d’un après-midi chez Denis où j’avais découvert l’action figure de Zartan. Sans compter les mercredis “aprem” avec Frédéric qui apportait Zanzibar et son Scooter des Airs à la maison. J’avais, à cette période précise, comme favoris un Hydro-Vipère. Il me restait la coque vide de mon Hydrofoil Moray qui nous servait d’embarcation. Le carrelage du salon devenait alors une immense mer déchainée sur laquelle nos G.I.Joe menaient des combats acharnés. De beaux souvenirs.
J’ai eu de la chance concernant la découverte du stock G.I.Joe et probablement un peu de flair. Je te raconterais l’anecdote un jour peut être. En tout cas j’ai eu, durant ces 20 années passées avec les jouets, accès à plusieurs anciens stocks d’invendus : du M.A.S.K., du MOTU, du SilverHawks, du She-Ra, du Saint Seiya en quantité massive. Mais très peu de G.I.Joe FR au final, réellement en extrêmes petites quantités. Idem pour la licence Transformers d’ailleurs. Tu imagines donc ma joie lorsque j’ai trouvé tous ces jouets G.I.Joe en packagings FR raides neufs 😀
Le fait d’avoir une action figure vendue avec un véhicule apporte de la jouabilité, c’est très juste. Mais c’est aussi et surtout un argument de vente qui va bien au-delà de la dimension du jeu. Dans le cas des G.I.Joe, les personnages vendus avec les véhicules sont des exclusivités. Pour les avoir il fallait acquérir le véhicule. Hasbro aurait pu se contenter de packs façon “bundle” avec des personnages déjà commercialisés à l’unité pour ses véhicules G.I.Joe. Mais non, les choses étaient très bien pensées en amont par des fines lames du marketing.
Ah oui, tu étais très gâté enfant, et véritablement un grand fan des jouets G.I. Joe. Pour la figurine “exclusive” livrée dans la boîte d’un véhicule, je comprends parfaitement l’idée marketing. Mais, fondamentalement la gamme G.I. Joe est tellement vaste, même si elle avait été commercialisée à part, aurait-ce diminué les ventes du Ferrailleur ? Je ne pense pas. ça me fait penser à l’accroche sur les jouets Mattel MDLU: “Collectionne les tous”. Raisonnablement, faire le tour d’une gamme pour un enfant dont les parents ont des revenus “moyens”, c’est difficilement possible. Peut-être à l’échelle de la première vague de jouets commercialisés dans la gamme? Et encore, entre le budget imparti, l’idée d’éviter de “pourrir gâter” un enfant, et la diversité proposée par la concurrence (les centres d’intérêt d’un enfant peuvent être volatiles), je ne sais pas si des enfants ont pu avoir des gammes intégrales dans leur enfance. Un thème comme Galaxy Rangers, c’est possible, 6 figurines, 3 chevaux cybernétiques, mais G.I. Joe ? C’est une gamme qui reflète l’esprit de démesure à l’américaine.
Oui Pascal, j’ai eu la chance d’avoir une grande sœur beaucoup plus âgée que moi ainsi que de nombreuses “taties”. J’étais également un très bon élève à l’école qui était récompensé. Ceci dit, toutes les références G.I.Joe que je t’ai cité dans le précédent message (et bien d’autres encore) m’ont été offertes sur une période allant de 1987 à 1991/92. Je n’ai pas tout eu d’un coup bien entendu.
Je rejoins totalement ta remarque : sans Rapace, le Ferrailleur ce serait très bien vendu car c’est avant tout un superbe modèle. Je persiste cependant à penser que le format “pack” repose à la fois sur la jouabilité mais surtout sur “l’exclusivité” du personnage fourni dans la boite. Sinon nous aurions eu avec les véhicules des action figures trouvables en blisters.
Les phrases commerciales d’accroche relève de l’inception. C’est à dire un point de départ, orienté sciemment, pour conduire à un résultat escompté. Le dessin animé est le point initial, ce qui explique la mention “vue à la TV” sur certains packagings. C’est aussi un gage “factice” de qualité pour ceux qui auraient manqué le support télévisuel : “si c’est passé à la TV, c’est que c’est à considérer”. Pour la formule “collectionne-les tous”, la volonté est identique. On induit à la cible, en l’occurrence les enfants, plusieurs notions : d’abord le mérite/succès par l’accumulation ou la quête. Ensuite la “compétition” ou “matérialisme comparatif” : “j’en ai plus que toi”. Enfin, en adéquation avec les cardbacks et leurs fameux cross-sell arts, l’idée de pluralité des modèles est suggérée. Le marketing et la publicité sont des arts. La dimension organisationnelle se conjugue à l’orientation du client, pour ne pas utiliser le terme “manipulation”. C’est très intéressant et c’est à mettre en perspective avec toutes les gammes de jouets que nous avons connu durant les années 80. Il y aurait beaucoup à écrire sur le sujet.
Je trouve ta formule parfaite Pascal concernant la licence G.I.Joe : “C’est une gamme qui reflète l’esprit de démesure à l’américaine” Galaxy Rangers c’est un cas particulier. Au tout début des années 2000, beaucoup de personnes pensaient que la gamme n’avait jamais été distribuée en France, et ce en raison du succès très modeste du D.A. pourtant très intéressant. C’était écrit un peu partout. La fin de Récré A2 en 1987 et une programmation de la série animée dans des cases horaires moyennement accessibles ont contribué à l’ostracisation de la gamme de jouets.
Des blisters français ont fait surface et des catalogues de jouets ont permis de certifier la distribution française (par Idéal de mémoire). Les conditionnements FR Galaxy Rangers étaient considéré comme rares au milieu des années 2000. On en trouve peut être un peu plus aujourd’hui, seulement pour certains modèles en tout cas. Ensuite on a longtemps pensé que la gamme n’avait jamais été distribuée aux U.S. Ca a été écrit un peu partout, sites, livres etc… Là encore des blisters U.S. sont sortis à la vente au début des années 2010 de mémoire encore. Tous ces éléments d’incertitudes momentanées illustrent bien le fait que les Galaxy Rangers ont connu, en France notamment, une existence courte, désorganisée et très mal mise en valeur.
Je m’arrête là parce que je digresse. Mais tous ces sujets sont passionnants lorsqu’on aime les jouets vintages et par extension leurs histoires respectives. C’est matière à des discussions nourries 😀
Coucou Nicko, je fais un peu d’archéologie et déterre ton article pour revenir sur le nom du pilote. J’y ai pensé en me remémorant Hot Shots 2 où il est aussi fait référence à Wild Weasel (traduit en VF par Putois blagueur) pour désigner l’opération Sleepy Weasel. C’est un terme technique de l’armée de l’air américaine qui désigne les appareils dédiés à l’attaque des défenses anti-aériennes.
C’est vrai que Rapace ne colle pas trop, mais le nom FR a le mérite de tenter une véritable traduction non littérale. C’est à mon sens une grande réussite de la part de Hasbro à l’époque (surtout dans le contexte de qualité toute relative des trad que tu évoques souvent dans tes textes).
Merci pour tes précisions Ju !
Effectivement Hasbro France, et c’est loin d’avoir toujours été le cas, a proposé une traduction pertinente de Wild Weasel. Et c’est tant mieux, car Rapace aurait pu être “Belette Sauvage”. Pourquoi pas au final, il existe bien Furet (Tunnel Rat). Ca m’évoque assez spontanément les traductions littéralistes chez nos amis canadiens. Certaines sont savoureuses pour nous, européens.