Cette review contient de très légers spoilers, si vous ne souhaitez pas du tout connaître l’histoire de la saison 3 de Stranger Things, cliquez ici.
Une saison 3 vivifiante
La saison 2, malgré ses qualités ne m’avait que moyennement convaincu. Son côté trop sombre et la complexité de son propos éloignait du divertissement original qu’on pouvait résumer comme un cross over The Thing Vs the Goonies.
La saison 3 par sa légèreté et son dynamisme ont largement renouvelé l’expérience qu’avait procuré à votre serviteur la saison 1. Le personnage de Steve poursuit son évolution (sociale, amicale et sentimentale) et gagne encore en profondeur.
Un nouveau sujet social
L’intrigue initiale rappelle la crise qu’ont traversé les petites villes américaines avec l’apparition des centres commerciaux et des boutiques franchisées provoquant la ruine des magasins de centre ville.
Le développement économique extra-urbain est pourtant une caractéristique des agglomérations américaines où les centre-villes se résument souvent à deux rues perpendiculaires avec quelques commerces, restaurants et institutions. Mais on découvre ici que cette évolution n’a pas été sans conséquence sur le tissu économique. Une problématique que nombre de villes françaises connaissent depuis plusieurs années et qui n’a pas grand chose de réjouissant. Notons que ce rappel historique (à l’échelle de la société de consommation) n’est pas inintéressant alors que les espaces commerciaux péri-urbains s’effondrent face à la concurrence du commerce en ligne. Faut-il y voir un message politique de la part des frères Duffer ?
La grosse ficelle musicale
Plus efficace que les références visuelles (on y revient dans quelques lignes), la sollicitation de la mémoire auditive des spectateurs est un peu violente. Quasiment à chaque scène correspond une chanson des années 80. C’est un peu facile et depuis quelques années, l’exploitation du filon nostalgique rend la chose un peu pénible. Entre Captain Marvel et Bumblebee on a déjà bien été servis de ce point de vue récemment.
Références et clins d’oeil à foison
Les clins d’œil sont légion et probablement plus subtils (pas toujours) que la musique omniprésente.
C’est la coutume avec ces produits marketés pour les fans de Pop culture. On le remarque dans des séries TV mais aussi des films comme Avengers dans la bouche de Tony Stark ou de Peter Parker. Mais on assiste ici à un exercice périlleux. Il ne s’agit pas d’une série de type Big Bang Theory où les références débordent. Les frères Duffer ont essayé de créer un équilibre entre l’évident et le subtil avec on le répète plus ou moins de succès.
Arnold Schwarzenegger est particulièrement gâté cette saison avec deux références directes. L’agent russe fournit ainsi un Terminator en carton aussi discret de Drago dans Rocky III. On remarque aussi que la thématique du Mall permet de couvrir deux champs de références : Commando et Dawn of the Dead.
Jake Busey campe un journaliste misogyne caricaturant (est-ce possible ?) Donald Trump. Il n’est pas improbable non plus que le maire soit inspiré de Larry Vaughn, l’édile d’Amity Island dans Les Dents de la mer. Sans qu’il s’agisse d’une référence à Pop Culture, une pancarte lors de la manifestation contre le Starcourt Mall m’a bien fait rire.
Un habitant se plaint en effet de la qualité des bretzels qu’on y vend !
Comme ça, à première vue, ce n’est pas le principal problème avec ce centre commercial, si vous me demandez mon avis…
Notons que la programmation du ciné du Mall est très sympa puisqu’on assiste à des séances de Day of the Dead et Retour vers le futur. Le panneau à l’entrée du centre nous indique d’autres films diffusés au même moment comme D.A.R.Y.L., Return to Oz ou Cocoon.
La petite amie de Dustin, Suzie est comparée à l’héroïne de Gremlins, incarnée par Phoebe Cates.
Le médecin russe s’appelle le Dr Zarkhov, un nom emprunté à Flash Gordon. Quant au nouveau look très Magnum de Hopper, on ne saurait insister trop dessus.
Mais au-delà de ces références, on remarque une tendance nette des créateurs de la série à faire glisser leurs héros (qui grandissent il est vrai) des Goonies vers L’Aube rouge (Red Dawn) de John Millius (pas la remake de 2012). Dans ce film, une bande d’adolescents prend le maquis contre une invasion russe dans le Colorado.
Bien sûr, les clins d’œil sont sans fin (oui, on y revient aussi) comme le Cerebro des X-Men (dont on se dit qu’il aurait été bien utile à McReady dans The Thing de John Carpenter) ou encore le mont Weathertop du Seigneur des anneaux, mais on va accorder une mention spéciale au combo improbable que constitue L’Histoire sans fin en mode Glee.
La fin ambigüe de la saison laisse augurer d’une saison 4. On ne va pas s’en plaindre.
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