BlacKkKlansman : un plaidoyer signé Spike Lee sur la tolérance

BlacKkKlansman est le dernier film de Spike Lee. Adapté de l’autobiographie de Ron Stallworth, il relate l’infiltration de l’organisation raciste américaine le Ku Klux Klan par un policier noir de Colorado Springs.

Le film change deux-trois trucs par rapport au livre. La période où se déroule l’intrigue notablement. En effet l’histoire de Stallworth se passe en 1978, mais Spike Lee a choisi que le contexte politique de la guerre du Vietnam serait plus riche pour évoquer les tensions de la société américaine. Le film est donc décalé à 1971-1972.

Mais le plus surprenant dans ce film est l’incroyable mesure et équilibre des propos. Le film est certes militant avec un Donald Trump en ligne de mire tout au long de l’histoire, parfois avec des dialogues un peu téléphonés sur la politique. Mais Spike Lee réalise un beau film intelligent notamment dans son traitement de la question de l’identité.

En effet, les identités auxquelles sont renvoyés ou assignés les deux policiers au cœur de l’intrigue sont admirablement traitées.

BlacKkKlansman
Adam Driver et John David Washington

L’afro-américain fils de militaire devenu policier répond au juif blanc élevé hors d’une communauté. Cibles des diatribes racistes et antisémites du KKK, les deux flics sont campés à l’opposé de la perception qu’en ont les autres personnages qu’ils soient militants du KKK ou de la cause noire.

L’autre force de Spike Lee est de puiser dans la pop culture pour faire passer son message. De la musique aux références à la Blaxploitation, le réalisateur met tout en œuvre pour séduire les spectateurs. Il en fait parfois un peu trop, certains plans sont un peu longs et incongrus, mais c’est tout de même du beau boulot.

Au final, on se dit que BlacKkKlansman aurait presque pu être un film des frères Coen, Spike Lee signant là une tragi-comédie policière avec d’excellents acteurs.

Blaster
A suivre

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *